[Institut Xavier] Alison Blaire - Call me Dazzler, darlin'. That's my name and that's what I do. Dazzle people.

♪♪ A five year old girl had a panic attack, cause the mother she loved left and never looked back. No longer the protector she needed for. She told her she loved her and then she was on the other side of the door. She tried to look happy in front of her friends but knew that she'd never feel normal again. She fought back the tears as they filled her eyes and wanted her back just to tell her goodbye. ♪♪
Alison Blaire, This isn’t the end. From « As I am » - 2010 (( Owl City ))

1991 – 1996 : T’as toujours aimé les entrées fracassantes, mémorables, que le public sache qu’il en aura plein les yeux dès ton arrivée sur scène. Ta naissance ne fait pas exception. T’es arrivée par surprise, quelque part entre le plat de résistance et le dessert. Les contractions de la délivrance omises par des crampes qu’elle pensait menstruelles mais devenues trop régulières. Elle n’a pas su quoi dire, quoi faire quand les eaux ont fini sur le plancher. De longues heures après, elle avait contre le cœur un bébé prématuré. Déni de grossesse suivi d’un déni de parentalité. Ta mère t’a élevée jusqu’à tes quatre ans puis s’est tirée.

Elle n’a pas choisi cette vie, Katherine, même si elle a fini par épouser son amour du lycée juste après ton arrivée. Carter est tout ce qu’elle n’est pas, sérieux, rigide, ambitieux, conservateur, les pieds sur terre. Elle est fantasque, progressiste, extravertie et rêve de gloire. La vie de femme au foyer ne lui sied pas, Katherine recherche trop le feu des projecteurs pour se satisfaire de demeurer dans l’ombre de son époux. Son nom est devenu celui qui ne doit pas être prononcé tant les traits paternels se serrent quand les questions à son propos osent être posées. T’ignores ce qui a bien pu lui arriver pour qu’elle ne daigne jamais vous retrouver, le doute alimentant tous les fantasmes que ton esprit est capable de formuler et la culpabilité de te faire croire que tu es en grande partie responsable de son départ.

C’est ta grand-mère et meilleure alliée Bella qui t’a en partie élevée, tandis que ton père officiait dans sa tenue d’avocat. T’as souvent trainé dans les pattes de ton oncle Simon, avant que ses études le mènent outre atlantique, en France, où lui aussi finira par oublier votre existence.          
♪♪ Rising up, back on the street. Did my time, took my chances. Went the distance, now I'm back on my feet. Just a girl and her will to survive. So many times it happens too fast, you change your passion for glory. Don't lose your grip on the dreams of the past, you must fight just to keep them alive. ♪♪
Dazzler, Eye of a tiger remix. From « Confessions on a Dance Floor » - 2014 (( Survivor ))

1997 – 2010 : Ton père est souvent absent mais il s’assure que tu reçoives la meilleure éducation, t’inscrit dans les écoles strictes où l’échec n’est pas une option, paye les professeurs particuliers pour parfaire tes connaissances et récolter les honneurs dans toutes les matières scolaires. Ça agace les camarades avec lesquels tu n’arrives pas à socialiser, les bavardages sont sévèrement réprimandés et Carter ne t’accorde aucun temps pour les frivolités alors tu peines à te faire des amis et la musique devient ton refuge quand le harcèlement devient trop dur à supporter. Tu chantes depuis toujours, accompagnant de ta voix les mélodies que ta grand-mère jouait au piano mais c’est à sept ans que tu as su que les vocalises seraient ta vocation. Tu as appris seule le solfège, le piano avec ton aïeule, la danse en reproduisant les chorégraphies de la reine de la pop, la guitare sur une vieillerie que ton crush t’a offert pour ton treizième anniversaire. Tout ça dans le plus grand des secrets jusqu’à l’aube de ton entrée au collège où Bella te trouvait bien trop de talents pour qu’il soit gâché. A force de négociations, elle est parvenue à trouver un compromis avec le paternel : faire une prépa pour intégrer une filière de Droit à l’université s’il consentait à t’inscrire dans un lycée spécialisée dans l’art pour les trois prochaines années. T’as hésité avant d’accepter, c’était un rêve qui deviendrait réalité mais t’avais la trouille au creux des entrailles en songeant que tu ne ferais plus la fierté de ton père si tu t’éloignais du chemin qu’il traçait pour toi et qu’il pourrait finir par te tourner le dos comme l’avait fait ta mère en suivant ta propre voie.

T’as été élue grande gagnante des sophomores lors du concours de talent, ce qui te permit de te produire avec les seniors lors de la fête de clôture de l’année. T’as travaillé d’arrache-pied pour égaler la qualité de leur prestation mais la première manifestation de tes pouvoirs s’est ajoutée à l’équation. T’as mis les migraines sur le compte de l’excitation de chanter sur une grande scène et une salle pleine mais dont le siège réservé à ton père reste désespérément vide. C’est lors des premières notes que t’as senti la vibration des cordes jusque dans tes os, une énergie folle s’est infusée dans tes veines pour s’échapper, en jolies bulles colorées, par chaque pore de ta peau.  
L’émerveillement du public fut de courte durée car la fête fut gâchée par l’irruption dans la salle de deux anciens élèves lourdement armés et enhardis par un désir de violente vendetta contre l’école dont ils furent renvoyés. La peur mêlée à l’instinct de survie t’obligea à découvrir une nouvelle facette de tes pouvoirs, la possibilité d’émettre des flashs lumineux si puissants qu’ils aveuglèrent une bonne partie de l’assemblée dont les assaillants. Un effet de surprise salvateur qui permit de les désarmer. Six morts et dix-neuf blessés, le bilan de cette attaque ignoble aurait pu être bien plus lourd mais tu ne peux t’empêcher de culpabiliser de ne pas en avoir assez fait.

Ton père a fait son plaidoyer pour te faire abandonner l’école mais t’as réussi à le convaincre que la foudre ne s’abattrait pas deux fois au même endroit et que t’étais vraiment faite pour ça. T’as fini diplômée et t’as honoré ta part du contrat en intégrant une prépa de Droit. T’as dédié tout ton temps à l’étude, les bonnes notes finissant de réparer une relation filiale étiolée par tes choix. A l’issue, tu as été reçue à la New-York University School of Law, l’école de papa, puis à la Julliard comme maman. Tu ne veux pas intégrer la première, ton père ne veut pas financer la seconde, les conflits reprennent alors que tu es persuadée que devenir avocate ne te rendrait pas moins ingrate. La musique te fait vibrer comme nulle autre, sublimée par tes capacités dont tu gardes le secret, rien ne pourrait t’empêcher d’accomplir ta destinée, pas même la peur de perdre l’amour de ton dernier parent.

♪♪ Eyes are hazel, but far too cold, looking out for love but none of us can. Where's the monkey that I've been told of. I'm staring at the money that burns in my hand. I'm dancing for dollars and for a fancy man. This is a story and this is what I've planned. An angry man, an angry man. Nothing is more fatal than an angry man. ♪♪
Dazzler, Neverland. From « Body Light » - 2017 (( The Knife ))

2011 – 2014 : Le rossignol quitte le nid pour prendre son envol et vivre de son chant mais jamais sa carrière ne décolle. T’enchaînes les petits boulots, danses beaucoup mais souvent peu vêtue, chantes encore un peu même si le coeur n’y est plus. Tu finis pourtant par être repérée par Eric Beale de Casablanca Records, après que le titre "this isn't the end" ait explosé les téléchargements sur soundcloud. Tu signes avec la major rachetée par Universal Music, qui veut faire de toi son égérie pop et offrir une source de divertissement au public New-yorkais durement éprouvé par l'attaque des chitauris à laquelle tu as réchappé. Au premier signe de l'invasion plutôt que d'user de tes pouvoirs pour aider les civils au risque d'y laisser ta peau, tu as préféré la sécurité du sous-sol de votre immeuble où tu t'es planquée en compagnie du voisinage.

Ta musique est teintée de l’influence disco qui a fait le succès de la maison de disque même si tu te sens plus proche de David Bowie que de Donna Summer. T’as tout de même la chance de rencontrer Giorgio Moroder, avec qui tu collabores et à l’aide de son talent ton premier album est un succès flamboyant. Tu casses pourtant ton contrat non sans y laisser des plumes, après la sortie du deuxième album malgré les ventes et les prix qu’il te permet de rafler. Tu n’en peux plus de n’être qu’un joli corps qui renferme une belle voix, une marionnette qu’on agite et sur laquelle Beale pense avoir tous les droits.

♪♪ Once I had a love and it was divine, soon found out I was losing my mind. It seemed like the real thing, but I was so blind. Mucho mistrust, love's gone behind. ♪♪
Dazzler, Heart of Glass remix. From « Sounds of Light And Fury » - 2012 (( Blondie ))

2015 – 2018 : T’as gardé le nom mais pas tout ce qu’on t’a imposé, tu proposes tes propres création que Casablanca a toujours refusé. Ton public t’est fidèle et l’album « Body light » est une réussite critique. T’as même l’audace de diversifier tes talents et dégotes un rôle dans une série à succès où ton personnage ne résiste pas longtemps aux scénaristes et leurs instincts meurtriers. T’as eu le temps de taper dans l’œil de la caméra mais surtout dans ceux de celui qui la dirige. Roman Nekoboh n’a pas assez de mots pour faire ton éloge et le réalisateur te veut absolument comme premier rôle dans son prochain film. Tu te laisses aller au jeu de la flatterie et du flirt, votre collaboration devient encore plus étroite quand ta relation dysfonctionnelle avec une dj de renom se termine avec beaucoup d’éclats. L’influence paternelle y est pour beaucoup puisqu’il t’a demandé de nier cette relation dévoilée par un cliché volé et qui ne pouvait que nuire à sa campagne pour briguer le poste de District Attorney.

Tu quittes la côte Est pour vivre à Los Angeles et habites le penthouse de ton nouveau protecteur. Tu confies à ton futur amant que tu n’es pas totalement humaine, il te promet qu’à ses yeux tu restes la même. Tu offres tout ce que tu as de meilleur à cet homme, goûte à un bonheur que tu n’espérais même plus, tu tires des plans sur la comète mais ne récolte qu’un météore en pleine tête. Il t’a trahi de la pire des façons et tu te demandes encore comment tu as pu te montrer aussi bête. La presse tire ses gros titres de la révélation et sur tes réseaux sociaux la haine se propage en vague déferlante contre ta nature mutante.

Tu crois ta carrière finie mais Roman te rassure, il voit une opportunité quand tu ne vois que le couteau qu’il t’a planté dans le dos. Il propose de faire une démonstration de tes pouvoirs, une bonne façon de promouvoir le film et de raccrocher ton public en te montrant inoffensive. T’acceptes à condition de revoir une partie du scénario et d’en faire un porte-bannière pour l’acceptation de ta race.

La scène qui devait te réhabiliter est bien trop bruyante sous la saturation des guitares crachée par de trop nombreux amplis qui vrillent les tympans des spectateurs, t’absorbes tout ce que tu peux mais la surcharge est trop importante. Les jolies lumières t’échappent pour devenir lasers dévastateurs. De l’admiration ne reste que la peur qui provoque le mouvement de foule qui sera à certains fatals, t’es rapidement exfiltrée et tu te terres en attendant les retombées. T'apprends de ton ancien amant que Beale est responsable d'une bonne partie du désastre, producteur sur le film après s'être rapproché de Roman, c'est lui qui le convainquit de révéler ta nature dont il ne fut jamais dupe, lui qui organisa la démonstration publique de tes pouvoirs sous couvert d'un concert très mal calibré qui ne pouvait s'achever qu'en catastrophe. Rien n'est plus dangereux qu'un homme touché dans son égo...  
Un mandat d’arrêt à ton nom finit par être présenté, t’es arrêté mais t'échappes de peu à l'enfermement, ton père plaidant ta cause pour être libérée sous caution. T’attends ce procès qui scellera ta descente aux enfers mais qui ne viendra jamais, le claquement de doigts funeste pour la moitié de l'humanité t’ayant également emportée.   

♪♪ So hold me tight, I just wanna fade out, somewhere we can shipped the world away. I'm ready to hide, far from the fool out. They won't find us in the paradise we'll make. I'm coming home, I'm coming back down tonight, 'cause I've been hypnotized by the lights. ♪♪
Dazzler, Hypnotized. From untitled album – 2025 ? (( Purple Disco Machine, Sophie and the Giants ))

2023 – 2024 : Tu reviens avec cinq ans de plus mais aucun nouveau souvenir, la peur accrochée aux viscères et l'envie de t'engouffrer dans cette chambre familière. Tu n'as plus rien à faire à Los Angeles, Roman n'a pas attendu ta miraculeuse réapparition et s'est entiché d'une nouvelle starlette prête à lui offrir un héritier. Tu prends la direction de la maison de ton père devenu juge, en espérant que sa profession ne sera pas mauvaise conseillère sur tes actes commis naguère. Un long roadtrip débute pour rejoindre la côte opposée, difficile de prendre l'avion quand on n'a même plus d'identité.  T'apprends en chemin que lui aussi a disparu, mais pas comme toi, non, de ces disparitions dont on ne revient plus. Son coeur a lâché et t’espères ne pas être celle qui l'a définitivement brisé.

T'erres un moment avant de la rencontrer, cette femme qui tient un refuge et te promet de te venir en aide si t'acceptes ses règles. T'hésites un moment, la confiance en l'autre sévèrement amputée mais tu fais taire tes démons faute de meilleures options. Tu te fais appeler Abbie, prétextes avoir oublié ton nom dans la confusion quand ton pouvoir te permet de modifier tes traits pour ne pas te faire griller. Lynda insiste pour que tu rencontres son ami, un télépathe de renom capable de détruire tes barrières amnésiques totalement inventées. Tu repousses le rendez-vous, l'agenda étant trop chargé par ces petits boulots mal payés que tu as accumulés qui te font atterrir derrière le comptoir d'un bar où ces filles en roller viennent fêter leurs victoires. Une amitié finit par se nouer et tu deviens la nouvelle jammeuse de l'équipe grâce à tes années de pratique du patinage artistique et le roller derby devient ton exutoire. L’inclusivité du sport te redonne espoir, tu renoues même avec la scène en intégrant le groupe déjanté d'une coéquipière. Le chant travesti en screamo et toi grimée dans la peau de "Silly Ali" dans laquelle personne ne te reconnait. Tu t'éclates dans ce groupe punk rock aux paroles subversives, comme tu aurais pu en avoir à l’adolescence sauf qu'il y a une décennie de retard sur la crise, enhardie par cette envie de donner des coups de pieds dans la fourmilière, de faire bouger les lignes jusqu’à exploser le plafond de verre.
Vous êtes même invité à jouer pour le "jour des héros" puisque vos paroles font écho à l'acceptation des mutants. L'excitation est présente mais de courte durée quand le fantasme de renouer avec le succès s'efface au profit de la réalité et ses plus grandes menaces. Vous êtes pris pour cible mais ton pouvoir te protège quand le guitariste n'a pas ce privilège. La douleur de la perte transcende la peur et la culpabilité te pousse à te montrer plus active qu'en 2012. T'es pas une héroïne et es loin de suffire pour éviter la catastrophe mais tu gagnes du temps en aveuglant les assaillants et sauves quelques vies en t'y essayant. Tout ça remet tes rêves en perspective, dois-tu réellement poursuivre ta carrière quand le monde est en péril ?  

Tu deviens professeure de musique grâce à un cv trafiqué, auprès d'enfants qui trop souvent te donnent envie de te crever les tympans. L'échéance ne pouvant être d'avantage repoussée, tu finis aussi par rencontrer ce fameux Charles Xavier. Le vernis de tes mensonges craque sous ses pouvoirs de télépathe et tu lui confies pourquoi tu crains tellement d'assumer ton identité. Il te rassure et te promet toute son aide dans ce procès qui finira fatalement par arriver où tu fais une coupable toute désignée. La méfiance te pousse d'abord à refuser son offre mais tu sais que tu ne pourras pas éternellement cacher qui tu es, tu pourrais tomber alors sur d'autres personnes bien moins intentionnées.
T'acceptes d'intégrer l'institut et d'occuper la place vacante de professeure de musique, craintive sur les conséquences que pourraient avoir ta présence quand le directeur t'assure que tu es loin d'avoir le profil le plus ardu.