Dans l'étau des tentaculesAemon & AaronLe 20 juillet 2024.
Assise sur son siège, Malady tachait de ne pas paraitre trop curieuse. Elle ne tarissait pourtant pas d'efforts pour essayer d'entendre la conversation qui se déroulait dans la pièce d'à côté. Quel évènement de haute importance avait bien pu interrompre sa visite diplomatique à l'agent Barton ?
Ladite interruption était intervenue alors qu'elle passait en revue les possibilités d'une intervention midg- terrienne pour un sauvetage de son peuple. Cela ne faisait qu'une dizaine de minutes qu'elle venait d'embarquer sur l'héliporteur du SHIELD mais la reine de Svartalfheim savait que son interlocuteur préférait éviter les longues introductions inutiles et avait ainsi attaqué dans le vif du sujet. Alors que la question du temps de trajet venait de se poser, une recrue sûrement toute fraiche avait toqué à la porte, leur expliquant qu'elle était convoquée de toute urgence dans une des salles intérim d'une salle de réunion pour un entretien avec Mariah Hill et que - l'agent semblait bien intimidé en prononçant ses mots - il se chargerait de l'accompagner.
Et c'était là qu'elle se trouvait, ne parvenant qu'à glaner deux trois mots qui n'avaient pas vraiment de sens hors du contexte auquel ils étaient raccrochés. Le silence tomba soudainement, alors que des pas se firent entendre. La porte s’entrouvrit pour révéler l'agente Mariah Hill, avec laquelle Malady n'avait eu que quelques brèves discussions.
- Votre Majesté, pouvez-vous vous joindre à nous ?
Aussi confuse que curieuse, l'alien se fendit d'une courte réponse.
- Avec plaisir.
Elle se leva sans se faire prier et rejoignit les agents dans une salle à l'apparence assez banale, dotée d'une simple et longue table noire et d'une dizaine de chaises, avec en son centre un projecteur holographique. Un visage inconnu l'accompagnait et la directrice adjointe du SHIELD se hâta de faire les présentations :
- Votre Majesté, je vous présente Aaron Smith, nom de code "Mirage". Aaron, je vous présente Malady Malekithdóttir, reine de Svartalfheim et fille de feu Malekith.
L'alien retint une grimace de déplaisir mais comprit que le nom de son père aurait probablement plus de signification aux yeux de l'agent que celui de sa planète. Elle offrit une poignée de main à l'agent, avant de reporter son attention sur Hill, qui pianotait sur la base du projecteur.
- Nous requérons votre aide pour une mission de sauvetage. Un de nos agents, Aemon Baskerville, s'est introduit dans une base de recherches hautement confidentielle de Hydra et est actuellement bloqué au cœur du complexe, suite à l'arrivée de renforts mutants non planifiés. Smith ici présent excelle dans l'art de l'infiltration, cependant le lieu semble être une véritable forteresse. Nous souhaiterions faire appel à la force surhumaine et la constitution inégalée qui vous habitent pour faire office de lance et de bouclier dans cette opération. - La flatterie n'est pas nécessaire, agente Hill, fit-elle avec un sourire. Je ne laisserais pas un de vos hommes sans défense.
La directrice laissa échapper un soupir discret avant de projeter ce qui semblait être un plan d'immeuble en trois dimensions sur la table.
- Merci. Bien, voici ce que l'on sait et notre plan pour évacuer notre homme. Il y a maintenant une quinzaine de minutes, l'agent Baskerville a coupé tout contact avec l'agence après nous avoir informé qu'il avait réussi à obtenir des documents hautement confidentiels et incriminants d'Hydra. Sa position était précaire et alors qu'il demandait à être exfiltré, la communication a coupé net. Nous supposons qu'un brouilleur a été mis en place, potentiellement avec l'arrivée des renforts, puisque ses appareils de communication et son œil ont tout deux cessés de transmettre.
Anticipant la question, Hill se fendit d'une précision.
- L'oeil de l'agent Baskerville est cybernétique et il y a de fortes chances que ce dernier contienne les données de recherche dont nous avons besoin. Votre mission consiste à exfiltrer Aemon et sortir le plus vite du complexe possible. Le véritable problème viendra des mutants qui ont rejoint les scientifiques. Nous pensons que ce sont des agents d'élite, placés en avance pour sécuriser le complexe en vue de l'arrivée de cadres importants d'Hydra. Nous avons réussi à les identifier lors de leur entrée dans le bâtiment et trois d'entre eux posent un réel problème.
Le premier, Ignacio Flores, est un mutant capable de déformer les pouvoirs de ces semblables. Il rend votre capacité de téléportation beaucoup trop dangereuse, agent Smith, et devra donc être éliminé en priorité.
Le second, Егор Kozlov, a des réflexes surhumains et est un combattant hors-pair. Je vous conseille de l'éviter autant que possible. Il n'est pas du genre à laisser des survivants.
Le dernier est un gigantesque point d'interrogation. Nous en avons beaucoup entendu parler dans des conversations internes piratées chez Hydra, mais sans pouvoir déterminer ses pouvoirs ou son nom. Son nom de code est Fractal.
Les cadres qui arrivent ne sont pas non plus en reste et vous feront office de deadline : vous devez réussir à extraire Baskerville du complexe avant leur arrivée sans quoi toute chance de sortir sera fortement compromise. Ce dernier est loin d'être un fardeau et votre priorité avant même de le sauver sera de réussir à reprendre contact avec lui. Il est fortement possible qu'il possède des informations vitales au succès de votre mission.
Mariah reprit son souffle un instant avant de continuer :
- Le complexe se fait passer pour une filiale d'assurance au coeur même de Manhattan. Je vous envoie l'adresse et un pilote est prêt à partir pour vous emmener. Des questions ?
Son rôle lui semblait clair, ainsi Malady n'intervint pas. Il lui faudrait néanmoins récupérer son armure de combat et Svarthull avant de partir. Il n'était pas question qu'elle parte à la guerre sans les protections qui lui avait permis de survivre celle de son père.
Dire que j’étais sur les nerfs serait un euphémisme, quand Hill m’avait appelé pour me signaler qu’Aemon était parti en mission j’avais toujours cette appréhension que cela se passe mal. Le fait est qu’il était tellement important à mes yeux comme collègue et ami que je me voyais mal dire à sa famille qu’il ne reviendrait pas suite à l’échec d’une mission ou parce que j’avais pas pu le ramener à temps. Cette angoisse est constante lorsque l’on fait notre métier et même si elle est infime dans une partie de notre esprit, elle reste néanmoins présente, surtout avec les dernières années que nous avons vécues.
J’avais bien assimilé l’information pour autant je ne m’attendais pas à une telle issue quant à la mission qu’il était en train d’effectuer. Alors que j’entrais dans la salle de briefing ou Hill se trouvait déjà, je remarquais le projecteur que j’ignorais tout bonnement pour voir la tablette posée sur la table affichant les derniers visuels de l’œil cybernétique d’Aemon avant de se brouiller :
« Il est où ? J’vais le chercher. - Patience Smith, je vais vous briefer. »
La patience c’était pas mon truc ça, c’était le truc d’Aemon. La mâchoire serrée, j’obéissais cependant à la requête de Hill qui s’éclipsa de la pièce le temps de faire venir une autre personne… créature ? Heureusement que la cheffe fit les présentations d’amblée et je présentais ma main en guise de bienvenue, accompagné d’un signe de tête qui se voulait amicale sans que j’arrive à me laisser pleinement aller à la dérision. C’était clairement pas le moment et c’était clairement pas mon état d’âme de l’instant.
Je me rassis alors rapidement en regardant Hill qui commença. « Mission sauvetage », je n’aime pas ça. Lorsqu’elle parle de mes talents d’infiltrations, j’attrape le stylet de la tablette tout en posant mes yeux sur le projecteur qui avait établi un plan des lieux. Le regard dur, la concentration accentué par l’idée de le perdre, je réfléchissais à tout vas tout en écoutant le debrief de Hill. Déjà c’était Hydra, pas une super nouvelle mais la guéguerre Hydra/SHIELD c’était pas nouveau et j’avais déjà eu à faire à eux donc bon. Des agents d’élites, cela voulait dire des optimisés et des mutants. C’était pas le genre de mecs à faire dans la dentelle mais si la princesse à mes côtés était de taille à les affronter avec moi, y’aurait pas de soucis… Par contre, pas de téléportation, génial. Ça complique les choses. Il me fallait connaître les ennemis certes mais il fallait également connaitre les alliés. J’attrapais alors la tablette pour y voir le topo sur la mission de sauvetage et les agents envoyés ; moi donc et miss fille de Malekith. Force, capacités développées, régénération … Des pouvoirs bien cool en effet qui seront forcément utiles, plus une expérience que je supposais plus poussée dans le domaine militaire, sinon elle ne serait pas là.
Mes yeux se reposent sur la plan holographique de la dite forteresse alors que le dernier signal émis par Aemon est indiqué. Pour autant cela ne veut pas dire qu’il se trouve au même endroit. Il va donc falloir pirater la base pour avoir accès au système de surveillance. Ou alors y aller à l’aveugle mais c’est le meilleur moyen de se faire prendre. Je remarque deux chemins possibles mais l’un d’eux avait été pris par Aemon, il sera donc logiquement plus surveillé, cela nous laisse un seul autre chemin qui serait à la fois sur pour nous et moins risqué en cas d’extradition musclée. Comme à son habitude, Hill nous propose un temps de questions et je me lève alors de ma chaise pour me placer de l’autre côté de la table, près de la projection.
« On est bien d’accord qu’il faut s’infiltrer mais je ne vois qu’un moyen de passer totalement inaperçu c’est par le conduit d’aération Est. Aemon étant passé par l’autre côté ça marchera mieux si on passe par là. Le pilote pourra pas venir juste au-dessus sans qu’on se fasse griller mais si on passe par l’immeuble d’à côté, cela devrait passer. On est d’accord y’a que Aemon à sortir ? Pas d’autres infos à prendre ? »
Je relevais les yeux vers Hill en attendant une réponse. J’étais bien déterminé à le sortir de là, en vie.
Ce n'est surement pas le moment d'écrire ces mots, mais qui sait, je n'en n'aurais peut être plus l'occasion.
Cette mission est périlleuse, j'en étais parfaitement conscient quand je l'ai acceptée. Je n'ai prévenu bien entendu ni mon épouse, ni mes enfants, afin qu'ils ne s'inquiètent pas pour moi. C'est mieux ainsi. En revanche, Aaron a du être mis au courant. J'imagine sans mal son regard inquiet lorsqu'il a du apprendre mon départ. Ma mission est simple : trouver et ramener d'importantes informations dans un centre de recherches hautement confidentielles d'Hydra. J'ai réussi à entrer, et j'ai pu, grâce à mon œil cybernétique, immortaliser d'importants documents. J'en ai pris une partie dans mon sac à dos et ai pris les autres en photos avant de continuer mon exploration.
Hélas, je fus découvert. Sans doute une caméra de surveillance, ou je ne sais quoi, mais rapidement, l'alerte fut donnée. Je ne devais pas rester là. Je me suis réfugié dans une salle pour envoyer un seul et unique message : Demande assistance. Agent en péril. Demande évacuation immédiate. Nom de code : Argos. J'y ajoute une image prise par mon œil ainsi que ma position; avant de tenter de sortir de là par moi même. Si je peux éviter à mes collègues de prendre de trop gros risques pour me tirer de là, ce serait pas trop mal... Je me mets à avancer, essayant de rester le plus discret possible, patientant parfois pendant plusieurs longues minutes avant d'emprunter un couloir du complexe. J'espère que le SHIELD a reçu mon appel à l'aide !
Une forte douleur m'arrêta net. Mon œil cybernétique cessa immédiatement de fonctionner, m'empêchant de voir par son biais. La main sur mon œil, je me retourne et croise le regard d'un scientifique qui, le sourire victorieux, pointe sur moi une sorte de pistolet envoyant je ne sais quelles ondes. Quoi que soit cette arme, elle a pu neutraliser mon œil, me rendant aussi vulnérable qu'un simple être humain borgne. Lâchant un grognement, je me précipite sur le scientifique et, rapidement, ce dernier se retrouve au sol, inconscient. Je subtilise son badge et reprends ma progression après avoir caché son corps dans une pièce vide. Conscient d'être complètement perdu sans mon œil, je décide de me cacher dans une autre pièce. Je m'y enferme, vérifie qu'il n'y a pas de caméras à l'intérieur et attends, immobile, silencieux. Je me remettrais en mouvement lorsque les choses se seront calmées.
Après une bonne heure passée à essayer de redémarrer mon oeil, je constate que celui ci est complètement grillé. Le SHIELD va avoir quelques composants à changer... Après vérification, je constate qu'il a même perdu cette fonctionnalité qui le fait ressembler à un œil normal. J'ai un morceau de métal bourré d'électronique à la place d'un œil à présent. Lâchant un soupir dépité, je me saisis d'une blouse blanche qui trainait là, en déchire une longue bande et m'en sert pour le nouer autour de mon crâne, faisant un cache œil de fortune, un peu à la manière des pirates... Cirth aurait surement aimé me voir ainsi.
A présent, j'écris ces mots, au cas où je ne m'en sortirais pas, au cas où le SHIELD mettrais la main sur ce carnet... Tous sauront ce qu'il s'est passé.
Aaron, si tu lis ces mots, sache que tu as été le plus grand des amis. S'il te plait, veille sur ma famille... Je les aime tellement.
Dans l'étau des tentaculesAemon & AaronLe 20 juillet 2024.
Malady posa un regard bref sur Aaron, l'analysant d'un oeil militaire. Son physique ne laissait pas de doute quant à ses capacités au combat, tandis que son attitude reflétait un mélange d'impatience et d'expérience qui excluait un côté tête brûlée.
Alors qu'elle était restée silencieuse durant le temps accordé aux questions, l'agent avait pris la parole avec assurance. Le plan d'infiltration fut programmé en quelques secondes et bien que l'idée de ramper dans un conduit d'aération ne l'enchantait guère, l'altesse fut impressionnée par sa rapidité de réflexion et son pragmatisme alors que celui-ci posait ses questions.
D'un ton égal, Mariah Hill lui répondit :
- Les données de l'agent Baskerville étant stockées sur sa personne et probablement dans son œil, son exfiltration est d'une priorité absolue. Il est la seule personne à sortir des locaux - ne prenez pas de prisonniers. Nous voulons que Hydra reste dans le flou sur l'objet de notre visite et nous avons un plan pour attraper le personnel présent dans les lieux qui ne peut fonctionner que si les cadres ne se sentent pas menacés. Un détail mineur au sujet de l'oeil de Baskerville; prévenez-le le plus tôt possible de ne pas essayer de relancer son oeil cybernétique avant que nous ayons pu détecter l'étendue des dommages. Un redémarrage raté pourrait être... déplaisant.
En voyant une petite expression dégoûtée passer sur son visage, Malady supputa qu'on l'avait informé des conséquences d'un redémarrage avec peut-être un peu trop de détails à son goût. Faisant mine de ne pas l'avoir aperçu, elle prit à son tour la parole, avec non pas une question, mais une affirmation. - Je vais avoir besoin de mon armure et de Svarthull. Je peux vous retrouver ici dans dix minutes maximum une fois équipée.
Hill se tourna alors vers Malady, un léger sourire satisfait sur ses lèvres.
- Nous avons pris soin de charger votre armure et votre fourche dans l'appareil qui vous amènera à votre mission, vous économiserez ainsi du temps. Votre altesse. Agent Smith. Bon courage pour cette mission.
Et sur ce, la commandante quitta les lieux. Malady eut un bref sourire amusé : ainsi Mariah se doutait qu'elle accepterait la mission ? Cela montrait bien qu'elle n'était clairement pas à sous-estimer. - Je vous suis, agent Smith.
Et elle emboita le pas à son nouveau collègue, l'adrénaline de la mission se propageant lentement dans ses veines. Le trajet labyrinthique fut assez court, puisque l'agent connaissait les lieux et marchait d'un pas vif.
Arrivés à proximité de l'appareil dont le moteur tournait déjà, un homme vêtu d'une façon que même l'alien qu'elle était jugeait excentrique vint accoster Aaron, lui montrant quelque chose sur une tablette avant de lui donner une télécommande de la taille d'un portable.
- On a trouvé quelque chose qui devrait vous être utile, les gars du labo et moi. Comme son œil fonctionne comme une prothèse, on a du mettre en place un système pour vérifier qu'il est bien calé et surtout bien branché au nerf optique. Même si il est désactivé on peut envoyer une petite impulsion électrique - rien de douloureux si l’œil n'a pas subi de dommage physique - qui se traduit par une légère vibration pour le porteur. On s'est dit que ça pourrait vous aider à lui communiquer que vous êtes à proximité. Ça fonctionne dans un rayon d'une cinquantaine de mètres et il faut juste appuyer là. Bonne chance pour la mission.
Et l'homme partit d'un pas rapide, alors que le bruit de moteur s'intensifiait et que le pilote leur faisait signe d'entrer.
20 Juillet 2024 - Navette en direction de Manhattan
La mission était périlleuse, risquée et complexe mais j’avais foi en Aemon pour tenir le coup jusqu’à notre arrivée et j’avais foi en Hill pour avoir choisi une autre agente ou personnalité connus des services du S.H.I.E.L.D. afin de m’aider à le ramener sain et sauf. Hill était claire sur les consignes, pas de prisonniers, pas d’autres infos à extraire, juste Aemon. Parfait pour moi, j’avais pas besoin d’ajouter plus de stress à l’anxiété que je ressentais en ce moment. Je répondis à Hill seulement par un hochement de tête avant de me tourner vers la femme qui partirait en mission avec moi. Je savais d’avance que j’aurais du mal à retenir son nom de famille mais le prénom était d’ores et déjà enregistré. Elle mentionna ses besoins qu’Hill avait d’ores et déjà pris soin de combler. Pour ma part, j’étais déjà équipé et prêt au départ. J’avais juste besoin du matériel standard mais je savais qu’il serait dans le jet qui nous amènerait sur place. J’aimais pas être porter des armes létales aves moi alors je m’étais contactée d’un duo d’armes blanches pour me défendre et puis j’avais également une matraque électrique, c’était déjà bien assez.
Une fois le brief terminé, Hill sortit de la pièce. Je posais alors mon regard assuré sur ma co-équipière avant de lui répondre amicalement :
« Appelez-moi Aaron, on va bosser ensemble alors autant être à l’aise. »
D’un signe de tête, je lui montrais la sortie en prenant les devants. J’avais l’impression qu’elle ne connaissait pas encore parfaitement les lieux et moi au contraire je les connaissais presque par cœur. Une fois arrivés sur le tarmac, nous fument rejoins par un des hommes des labos. Je les connaissais assez bien puisqu’il s’agissait des gars qui faisait tous nos gadgets mais également nos costumes – en tout cas le mien par exemple, que je porte à l’ordinaire. Cette fois-ci, la téléportation n’était pas autorisée alors je n’avais pas eu besoin de le mettre. A la place, j’avais opté pour un gilet par balles et des poches de soins en cas de besoins pour Aemon. Dès que le gars fut suffisamment proche de moi, il m’expliqua le fonctionnement du gadget pour l’œil d’Aemon.
« Parfait, je peux faire du morse avec ton bidule ? - Carrément c’est même conseillé par contre à ne pas en abuser de trop, la batterie n’est pas éternelle. - Ok, merci »
Il nous souhaita bonne chance pour la mission et repartir aussi rapidement qu’il était venu. Quant à nous – moi et Malady – sommes montés à bord de l’appareil pour nous conduire sur place. Rapidement je fourrais le gadget de communication dans une de mes poches avant de prendre les communicateurs. J’en tendis un à la coéquipière tout en installant le mien.
« Ça nous permettra de communiquer au cas où l’on seraient séparés mais vu votre rang, je pense que si je vous laisse sur place c’est Hill qui me tombera dessus. »
J’étais équipé et paré pour aider mon meilleur ami. Machinalement j’aurais pu m’asseoir pour attendre patiemment que l’on arrive mais j’étais trop sur les nerfs pour rester immobile alors je m’étais contenter de rester debout, regardant à travers le hublot pour nous voir décoller. Le trajet ne serait pas long, mais c’était tout de même un moment de calme avant d’entrer dans la fosse aux lions. Dans un murmure j'adressais une pensée à Aemon :
Je suis seul, dans une cachette incertaine, mon œil ne fonctionne plus et j'ai tout un bataillon d'Hydra à ma recherche.
Il a du se passer une vingtaine de minutes entre le moment où j'ai fermé mon carnet et celui où je l'ai rouvert pour y inscrire ces mots. Entre-temps, j'ai failli mourir plus d'une fois. L'un des agents d'Hydra est entré dans le local au moment où je disparaissais dans un placard. L'homme était minutieux, il fouilla chaque recoin de la pièce et, quand il ouvrit les portes de ma cachette, je l'accueilli d'un coup de pied en pleine figure. Un de moins, c'est déjà ça. Il s'écroula lourdement sur le sol sans un cri. Je prélève sur lui son pistolet et son couteau. Hélas, il ne lui reste que trois balles. Je ne vais pas aller très loin avec ça. Je décide de sortir de la pièce, afin d'éviter de me faire pièger comme un rat si d'autres venaient à venir.
Sans mon œil, je suis complètement perdu. Je me suis tant de fois reposé sur lui que, maintenant qu'il est hors service, je me retrouve à sursauter au moindre bruit. Je manque même de tirer sur ma propre ombre lorsque celle ci surgit devant moi. Bon sang, Aemon, calme toi. C'est ce que je me répétait inlassablement, sans que cela parvienne à me détendre. Je savais qu'il y avait trois types au moins que je ne pourrais pas affronter, même en rêve. Je devais jouer la prudence. Je continue à avancer, prudemment, cherchant désespérément une sortie. J'entends les pas des agents qui se rapprochent puis s'éloignent. Je suis dans de beaux draps... Une partie de moi se dit que je ferais mieux de me mettre une balle dans l'oeil, maintenant. Comme ça, non seulement ils ne me prendront pas vivant, mais ils n'auront également pas les informations que renferme mon œil cybernétique. Je commence à charger l'arme quand la vision de mes enfants et de ma femme enceinte s'imposa dans mon esprit. Non. Pas maintenant, pas avant d'avoir epuisé toutes mes chances de m'en sortir vivant.
Je reprends donc mon avancée avec la plus grande prudence quand une vibration désagréable à l'arrière de mon œil cybernétique m'arrêta net. J'attends quelques secondes et cela recommence à vibrer. Je grimace. Bon sang qu'est ce que c'est ? Voilà maintenant que mon œil vibre de manière répétée, et je ne comprends que tard que c'est là du morse. Bon sang ! Aaron ! Je reste immobile et parvient à décrypter son message. Ils viennent me chercher ! Je souris, rassuré. Je ne suis plus seul ! Ils sont la ! Hélas, mes ennemis aussi sont là. Un coup de feu, et une balle traversa mon épaule gauche. Laissant échapper un hurlement de douleur, je me tourne vers l'origine de la balle. Un agent se tient là, pistolet à la main et talkie-walkie dans l'autre. Il appelle ses collègues, leur disant qu'il m'a trouvé. Une balle en pleine poitrine mis fin à son sourire victorieux et à sa vie. Je reprends ma course, laissant derrière moi une sinistre traînée de sang. La main sur la blessure, je parviens rejoindre une autre pièce où je m'y enferme. Ils ne vont pas tarder à me retrouver, ils n'auront qu'à suivre le sang. Je ne serais pas en état de courir plus longtemps. Blessé, borgne, je suis trop vulnérable.
J'écris alors ces mots, attendant de savoir qui arrivera en premier... Aaron ou Hydra ? Dieu seul connait la réponse.
Dans l'étau des tentaculesAemon & AaronLe 20 juillet 2024.
A l'aise ? Elle n'allait pas refuser une offre de camaraderie si aisément offerte.
Attendant que le scientifique ait fini sa présentation, Malady entra ensuite dans l'appareil et s'adressa à un Aaron qui fouillait dans ses poches.
- Vous pouvez également m'appeler Malady. J'imagine que ce sera plus simple à prononcer que mon nom de famille.
Un sourire se dessina sur ses lèvres alors que Aaron lui tendit le communicateur. Elle appréciait déjà l'homme pour son humour - il ne restait plus qu'à voir ce qu'il valait au combat, mais il semblait déjà s'affirmer comme étant un excellent atout militaire.
- Ne vous inquiétez pas : n'en déplaise à Mme Hill, sur le terrain nous sommes égaux. Si vous devez me donner des ordres ou m'abandonner pour mieux sauver votre ami, faites le. Je devrais pouvoir m'en sortir de toute façon.
Sur ces paroles, elle alla s'asseoir dans le véhicule, sans pour autant s'attacher. Il y avait peu de chance qu'une ceinture de sécurité lui soit d'une plus grande utilité qu'une évacuation rapide. Sans prêter plus d'attention au décollage que ça, l'elfe noire revêtit son armure de combat, demi-plate avec des jambières du même acabit. Elle avait ici deux avantages majeurs : son métal était suffisamment puissant pour résister à des balles normales et sa longueur lui permettait d'être couverte de la tête aux pieds afin d'éviter de toucher un métal ferreux. A son grand déplaisir, elle enfila même son casque, puisque le passage du conduit d'aération semblait très étroit. Cette aveu implicite de sa faiblesse fut rendu explicite alors que la reine de Svartalfheim décida de renseigner un peu plus son allié à son sujet. - Avant que nous arrivions Aaron, permettez moi de vous éclairer sur mes talents et mon équipement. Je possède une force et une constitution clairement supérieures aux moyennes midgardiennes ainsi qu'une régénération qui, bien que modeste parmi les neufs royaumes est supérieur à celle de l'être humain lambda. Néanmoins, une tare de notre peuple est notre faiblesse aux éléments ferreux - le contact direct du fer nous est très douloureux.
Elle désigna ensuite son armure. - Cette armure de combat n'a rien d'exceptionnel mais elle devrait justement pouvoir prévenir tout contact avec ce métal et également me protéger des balles si tant est que nos ennemis n'aient pas ramené l'artillerie lourde.
Enfin, délicatement, elle présenta sa fourche militaire à l'horizontale à Aaron.
- Voici Svarthull, le joyau de ma famille. Si je me trouve proche d'elle, elle peut me happer dans sa direction.
Un petit trou noir apparut entre les lames, aspirant la main de Malady jusqu'à ces dernières.
- Il me semble bon de préciser que cet enchantement ne fonctionne que pour moi - son poids est également conséquent.
Satisfaite de sa présentation, elle s'efforça de répondre aux questions d'Aaron si il en avait, avant de s'enfoncer un peu dans son siège. Maintenant il ne restait plus qu'à attendre.
Et l'attente fut courte, alors que l'appareil s'arrêta juste au-dessus de l'immeuble à proximité de celui qui les intéressait. D'un bond agile, l'elfe noire sauta sur le sol, avec un bruit d'impact étonnamment faible pour sa carrure.
Devant eux se dressait un champ de climatiseurs et autres systèmes de ventilation, véritable lierre sur le toit d'un immeuble qui avait du passer un contrat avec l'autre pour se faire parasiter ainsi. Leur cible était facilement trouvable : là où une quantité industrielle de tuyaux se dirigeaient en direction du faux bâtiment d'assurance, seul un d'entre eux était rectangulaire et surtout assez large pour qu'ils puissent passer.
Avec une force mesurée pour ne pas abimer la structure générale du tuyau, Malady arracha la grille qui recouvrait le haut de ce dernier.
- Je passe en première. En cas de problème je pourrais au moins vous couvrir.
Et sans hésiter malgré la promesse d'une douleur agonisante en cas d'erreur, elle entra dans le conduit, avançant aussi vite que faire se peut. Après ce qui lui sembla être une éternité à ramper dans cet espace étroit, la reine de Svartalfheim arriva à une autre grille qui elle ne menait pas sur l'extérieur, mais bien sur une des pièces du bâtiment d'assurance. Avec le moindre bruit possible, elle arracha à nouveau la grille, la retenant au dernier moment pour que sa chute ne s'entende pas dans tout l'immeuble.
Elle se laissa tomber du conduit silencieusement, offrant son aide à Aaron pour qu'il puisse faire de même. Le bâtiment était silencieux, trop à son goût. Alors qu'elle tentait de percevoir un quelconque son extérieur à la pièce, elle vit Aaron sortir la télécommande que lui avait donné le scientifique un peu plus tôt.
Malady regarda alors en silence l'agent devant elle transmettre son message codé : l'opération venait de commencer.
Il était clair que l'appeler Malady ou lieu de votre majesté serait largement plus facile. Sa remarque m'arracha même un sourire même si dans le fond je n'étais pas d'humeur à plaisanter tant la situation était stressante en songeant à Aemon. Elle évoqua également le fait que son rang ne comptait pas durant cette mission. Si je prenais bonne note de son aspect héroïque, je voulais tout de même la rassurer sur un point.
« Je n’ai jamais abandonné un de mes camarades de mission sur le terrain, ce n’est pas aujourd’hui que je compte commencer. »
Nous décollons alors en direction du lieu de la mission et je ne peux pas me retenir de faire les cent pas. Je ronge mon frein tant la téléportation me démange. C’est alors Malady qui me sort de mes idées sombres et potentiellement suicidaires en me présentant son équipement personnel ainsi que sur ses capacités. Je l’écoutais avec attention puisqu’il est toujours préférable de savoir quels atouts ont ses alliés. Il était vrai qu’elle était bien équipée. Je n’avais pas de questions particulières mais observait avec attention les descriptions et précisions de l’elfe noire. Je faisais pâle figure à ses côtés avec mon équipement de base. Le treillis noir que je portais n’était pas dans mes habitudes mais il avait le mérite d’être pare-balles au niveau du torse ce qui me suffisait amplement :
« Vous voilà bien équipée en effet. Pour ma part, l’interdiction de l’usage de ma téléportation fait que je n’ai pas pris mon armure. Sinon j’ai également une combinaison spéciale adaptée à mon pouvoir. Pour aujourd’hui, je me contenterais de cet uniforme simple mais efficace. »
Je vérifiais alors mes poches et replaçait alors quelques munitions en ajoutant :
« Normalement j’opte pour le « tuer seulement si nécessaire » mais en présent d’agent de l’hydre, malheureusement tuer est souvent nécessaire pour ressortir en vie. »
Le pilote nous informa que nous étions arrivés sur place, ce qui mit fin à notre conversation concernant notre équipement. Le saut qu’il fallait faire pour sauter de l’appareil n’était pas haut mais connaissant mes mauvaises réceptions, j’optais pour une petite téléportation. Hill ne dirait surement rien dans le sens où bien entendu une fois dans le bâtiment j’allais proscrire tout usage de mes pouvoirs. L’appareil s’envola alors pour se poser un peu plus loin ou alors attendre un signe de notre part pour l’évacuation. D’un geste je vérifiais le fumigène dans ma poche afin de créer une épaisse fumée orange pour une potentielle extraction en catastrophe. Miss super armure entre la première dans le conduit d’évacuation et je la suivis en silence. A partir de cet instant la discrétion était la clé de la réussite. Lentement mais surement nous nous glissâmes jusqu’à une pièce dépourvue de présence. L’entièreté du bâtiment était calme. Cela m’arracha un froncement de sourcil, c’était bien trop calme pour être normal. Ils avaient déjà être sur les dents ou en quête de Baskerville. Sans attendre et en espérant que je sois assez près, je sortais la télécommande pour émettre le code suivant.
Nous n’avions aucune certitude qu’il recevrait ce message mais je ne sais pas pourquoi j’avais cette impression, ce sentiment qu’il n’était pas loin. J’espérais seulement qu’il soit toujours au même étage que ce que nous avait indiqué Hill, si c’est le cas, il est surement planqué à quelques mètres de nous. Et soudain j’entends un coup de feu. Aussitôt mes yeux se tournent vers Malady et je passe devant sans un mot. Sortant de la pièce avec rapidité, j’ai sorti également mon arme que je braque devant moi en avançant en direction du bruit. Il s’agissait de la pièce non loin de nous. Pour l’instant il n’y a personne dans les couloirs mais si nous avons entendus les coups de feu, j’imagine bien sur nous ne sommes pas les seuls. C’est alors je vois des gouttes de sang. D’une main, je montre l’indice à Malady en silence tout en avançant dans la direction de ces traces. S’il s’agit d’Aemon cela va être compliqué de le déplacer. Au détour d’un couloir, je vois alors deux agents d’Hydra déjà en train de suivre la même piste de sang. Silencieusement je me retourne vers Malady et lui fait signe, espérant qu’elle connaisse les signes militaires. Premier signe, le poing fermé pour lui signaler de s’arrêter, qu’il y a quelque chose. Second signe, le chiffre deux avec l’index et le majeur pour donner un chiffre sur le nombre d’ennemis. Troisième signe, le pouce et l’index a angle droit pour préciser le type d’armes, ici des pistolets. Quatrième signe, le poing ferme qui oscille de gauche à droite pour préciser un déploiement. J’ajoute deux autres signes pour lui dire de prendre celui de droite et termine par mes propres instructions, je prendrais celui de gauche. (infos ici).
Nous agissons alors que celui de droite ouvre une porte. Je passe devant elle mais je ne doute pas de son efficacité. Pour ma part, je me concentre sur mon ennemi qui se tourne vers moi puisqu’ils nous ont entendus arriver. Alors qu’il s’apprête à lever son arme sur moi, je lui assène un coup dans l’avant-bras suivit d’un second coup de coude dans la mâchoire afin de le mettre K.O.. J’attrape son arme dans la foulée et profite qu’il possède un silencieux pour lui tirer en pleine tête. Je ne cherche pas à comprendre pour une fois en songeant à Aemon qui est blessé. Mon unique priorité est de le ramener en vie à sa femme et ses enfants. Je regarde Malady qui termine de mettre le sien hors d’état de nuire et me dirige vers l’entrée de la pièce qui laisse apparaître des trainées de sang :
« Argos ? »
J’en oublie pas l’essentiel de son nom de code, histoire de ne pas dévoiler son identité trop vite au cas où… Je regarde Malady rapidement en lui donnant les instructions avant de m’engouffrer
« Caches les corps, je m’occupe de lui. »
Je m’engouffre dans l’espace et découvre mon meilleur ami assis par terre, blessé. Aussitôt, je m’approche de lui et met un genou à terre pour être à sa hauteur.
« Hey, comment tu te sens ? On va te sortir de là mon pote… »
Malheureusement, nous l'ignorions encore mais les renforts étaient en train d'arriver sur place, l'évacuation ne serait pas pour tout de suite...
Enfin... Si. Je me voyais mourir en mission, périr en héros et honoré par mes pairs. A mes yeux, il est tout à fait noble de partir comme ça... Certes, j'aurais laissé derrière moi femme et enfants, mais ces derniers auraient été fiers. Je n'ai guère d'espoirs de m'en tirer. Blessé, borgne, j'ai du laisser derrière moi une sinistre trainée que mes ennemis prendront plaisir à suivre. Malgré le message d'Aaron, j'ai peur qu'il soit trop tard lorsqu'ils arriveront. Quel idiot, j'aurais du me montrer plus prudent. Je me promets alors de me défendre comme un fauve acculé, lorsqu'ils viendront à moi. Je ne garderais cependant qu'une seule balle. Cette balle qui me servira à détruire mon œil tout en m'ôtant la vie. En effet, je ne veux pas qu'ils prennent possession d'informations secrètes et capitales à propos du SHIELD. Autant faire sauter tout ça, et au moins la sécurité et les intérêts du SHIELD seront préservés. Un agent n'est rien comparé à tout ce que cette organisation a emmagasiné comme secrets...
Mon frère, je t'en supplie... Fais vite... Voilà ce que je murmure, tout seul, assis dans la pièce où j'attends soit mes sauveurs, soit mes bourreaux. Malgré mon œil désormais hors service, j'ai senti son message, sous forme de morse, à l'arrière du module. Il a fait vibrer le nerf de manière très désagréable, mais j'ai pu comprendre ce qu'il cherchait à me dire. Ils sont là, ils viennent me chercher. Ma blessure me fait souffrir. La plaie saigne abondamment, et je suis obligé d'arracher le bas de mon haut pour servir d'éponge. Bon sang, je dois avoir une sacrée dégaine. L'oeil bandé d'un morceau de blouse blanche, le bas ventre à l'air libre, du sang plein les mains et l'épaule... Je dois être effrayant à regarder. Cirth m'aurait surement demandé si je me préparais pour Halloween... Cela reste une bonne idée de costume, j'en conviens. La dernière fois, pour amuser mon fils et effrayer ses amis, j'ai laissé mon œil reprendre son apparence mécanique. C'était tout bonnement hideux à regarder. Un peu de maquillage autour de ce dernier l'a rendu encore plus effrayant. On aurait dit un cyborg défectueux.
Je me réveille en sursaut, conscient d'avoir perdu connaissance. Bon sang, c'est quoi ce bruit ? J'entends brièvement des bruits de lutte, quelques coups sourds et étouffés. Mes amis ou mes ennemis ? Je me redresse pour m'asseoir contre le mur, une jambe tendue, l'autre pliée sous la première. L'une de mes mains tient mon arme, l'autre compresse ma blessure qui saigne toujours. C'est alors que je vois la porte s'ouvrir. Je resserre les doigts sur mon arme et m'apprête à tirer quand la voix de mon ami me fait changer d'avis. Il m'appela par mon nom de code et, instinctivement, je réponds, à voix basse : Je suis là...
Aaron entra, tel un héros aux cheveux d'or, dans la pièce. Je souris, rassuré, et le laisse s'avancer vers moi. Il s'agenouilla vers moi et me demanda comment je me sentais, puis me dit qu'ils allaient me sortir de là. Je réponds :J'ai connu des jours meilleurs mon frère. Tu n'es pas seul ? Qui est avec nous ? J'essaye de me relever et y parviens en m'aidant d'Aaron et du mur. Je vais pouvoir marcher, cela ira. Je lui souffle : Ce n'est que l'épaule. Ca va aller.
Dans l'étau des tentaculesAemon & AaronUne déflagration - non, un coup de feu.
Aaron échangea un bref regard avec elle, avant de quitter la pièce. Sans hésiter, Malady s'élança à sa suite, tâchant de garder le bruit de son armure au minimum. Rapidement, des gouttes de sang viennent orner le sol de leur éclat vermillon. Un frisson parcourut l'échine de la reine : l'agent Baskerville était-il encore en vie ? Les traces qui semblaient fraîches et le fait que le sang soit en gouttelettes et non en trainées sur le sol semblait pour l'instant indiquer que oui. Mais pour combien de temps ?
Le signe de la main d'Aaron la fit s'arrêter net. Si les signes militaires différaient entre leurs peuples, cela ne semblait pas être de beaucoup. Malady comprit rapidement la situation, à l'exception du signe du pistolet, avec lequel elle n'était pas familière. D'un hochement de tête, elle fit signe qu'elle avait compris, se dirigeant vers l'homme à droite. Celui-ci, alerté par le bruit que fit Aaron, se retourna arme à la main. Ce qu'il n'avait pas encore calculé - hélas pour lui - était la paume ouverte qui se dirigea à une vitesse surhumaine dans la direction de sa mâchoire. Un bruit de claque retentit dans le couloir, alors que l'agent heurta l'encadrement de sa porte juste après le premier impact. Lequel des deux l'avait rendu inconscient ? Difficile de savoir, mais l'elfe noire se fit la réflexion que le sien s'en était tout de même mieux sorti que son camarade.
Aaron prononça alors le nom de code de celui qu'ils étaient venus chercher, avant de lui donner l'ordre de cacher les corps. Sans tarder, elle ramassa l'homme inconscient, entrant dans la pièce que celui-ci avait voulu vérifier, pour l'enfermer dans un placard. Le cadavre fut lui enfermé dans un petit débarras, non loin de là.
Alors qu'elle fermait la porte, Malady entendit un bruit distinct : des bottes. Deux paires... non, trois. Elle ne pouvait se permettre de prévenir Aaron - ils étaient déjà trop près. Le plus silencieusement possible, elle sprinta à côté de la porte, fourche prête à servir. Les bottes se firent bien plus discrètes, alors qu'elles arrivaient à l'endroit où l'intrus avait été vu pour la dernière fois. Une arme passa dans un premier temps dans son champ de vision, rapidement suivi par la paire de bras qui soutenait l'arme. Maintenant.
Svarthull fendit l'air en un arc de cercle avant de venir percuter la poitrine du malheureux agent entré en premier. Projeté trois mètres en arrière, celui-ci vint heurter le mur derrière lui dans un craquement sinistre. Avant que ses camarades ne puissent réagir à sa neutralisation brutale, ceux-ci furent attaqués à mains nues. Ayant planté sa fourche dans le sol - un couloir étroit n'était pas idéal pour une arme de cette envergure - Malady distribua un soufflet à l'agent sur sa droite qui s'effondra immédiatement. Le dernier homme leva alors son pistolet, mais en vain. Moins chanceux des trois, il reçut un coup de coude dans le ventre qui le fit se replier, avant qu'un genou ne vienne le cueillir au niveau de la tempe, l'amenant lui aussi à visiter le pays des rêves.
La reine s'arrêta un instant, tentant de percevoir d'autres sons. Rien, pour l'instant. Elle amorça un mouvement en direction de la pièce dans laquelle se trouvait Aaron quand un son interrompit son élan. C'était le talkie-walkie de l'homme fracassé contre le mur. D'un pas de velours ponctué de quelques cliquetis, elle s'agenouilla devant lui, tentant de comprendre ce que disait la voix qui semblait donner des ordres.
- Escouade ter, attendez Kozlov. Il veut confirmer de lui-même la présence de l'intrus.
Voilà qui s'avérait... problématique.
Malady détacha avec soin l'appareil, avant de se diriger à pas rapides vers la pièce où était rentré Aaron. Le dénommé Baskerville était bien là... mais en piteux état. L'exfiltration s'annonçait très compliquée. Malgré cela, elle s'inclina pour le saluer, lui offrant quelques mots de réconfort.
- Agent Argos ? Malady, à votre service. Nous allons tout faire pour vous sortir de là.
Elle tendit alors le talkie-walkie à Aaron, un air sérieux sur son visage. - Je viens d'intercepter un petit groupe qui se dirigeait vers vous. Pas de renforts immédiats, mais il semblerait qu'ils vont faire appel à Kozlov; le surhumain. Il y aura également une escouade complète avec lui. Notre présence ne semble pas avoir été détectée pour le moment mais ils n'ont pas mentionné Flores, donc la téléportation semble compromise. Je nous vois également mal revenir par l'endroit d'où nous sommes venus.
Un regard entendu en direction de Baskerville, clairement pas à même de ramper dans un conduit d'aération.
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