Louka est né à Mesquite, Texas, un jour froid d’hiver en janvier 2001. Il était la fierté de ses parents durant les premières années de sa vie. Ils aimaient l’emmener partout avec eux pour montrer à tous qu’il était le petit garçon parfait qui ne pleure jamais. Ils l’habillaient toujours avec un petit costume noir et un nœud papillon. Le parfait petit homme.
Autour de ses 6 ans, il développa un intérêt pour des choses qu’on avait tendance à attribuer aux petites filles : se déguiser, le rose, chanter. Tant de clichés. Un petit garçon pouvait aimer ce genre de choses bien sûr, mais ses parents ne le voyaient pas du même œil.
Leur attitude changea du tout au tout. Ils avaient honte de lui et de ses « penchants déviants ». Ils ne lui permettaient plus de sortir et contrôlaient ses moindres fréquentations et ses lectures. Louka devait rester dans sa chambre toute la journée et prier. Prier pour que tous ses problèmes partent et qu’il redevienne leur parfait petit garçon.
Le jeune mutant n’avait pas beaucoup d’amis à l’école. Il n’en avait pas du tout en réalité. Tout le monde le trouvait bizarre avec ses bleus et ses cicatrices. Il était aussi solitaire à l’école qu’à la maison. Les adultes ne voulaient pas de mêler de ses affaires. Ils avaient bien trop peur de ses parents. Le père de Louka était le Maire de Mesquite et des rumeurs couraient sur sa fraternisation avec la Mafia de Dallas. Beaucoup de ses opposants avaient… Disparus. Quant à sa mère, elle était la Pasteure de la plus grande église de la région. Une église qui luttait contre tout ce qui n’était pas blanc, hétérosexuel et surtout humain. Les habitants de la ville étaient terrorisés par la famille Baker-Simmons et ils ne comptaient pas se mêler de leurs affaires privées. Les attitudes des adultes à son égard apprirent à Louka qu’il ne pouvait demander d’aider à personne et qu’il ne pouvait compter que sur lui-même.
Autour de ses 6 ans, il développa un intérêt pour des choses qu’on avait tendance à attribuer aux petites filles : se déguiser, le rose, chanter. Tant de clichés. Un petit garçon pouvait aimer ce genre de choses bien sûr, mais ses parents ne le voyaient pas du même œil.
Leur attitude changea du tout au tout. Ils avaient honte de lui et de ses « penchants déviants ». Ils ne lui permettaient plus de sortir et contrôlaient ses moindres fréquentations et ses lectures. Louka devait rester dans sa chambre toute la journée et prier. Prier pour que tous ses problèmes partent et qu’il redevienne leur parfait petit garçon.
Le jeune mutant n’avait pas beaucoup d’amis à l’école. Il n’en avait pas du tout en réalité. Tout le monde le trouvait bizarre avec ses bleus et ses cicatrices. Il était aussi solitaire à l’école qu’à la maison. Les adultes ne voulaient pas de mêler de ses affaires. Ils avaient bien trop peur de ses parents. Le père de Louka était le Maire de Mesquite et des rumeurs couraient sur sa fraternisation avec la Mafia de Dallas. Beaucoup de ses opposants avaient… Disparus. Quant à sa mère, elle était la Pasteure de la plus grande église de la région. Une église qui luttait contre tout ce qui n’était pas blanc, hétérosexuel et surtout humain. Les habitants de la ville étaient terrorisés par la famille Baker-Simmons et ils ne comptaient pas se mêler de leurs affaires privées. Les attitudes des adultes à son égard apprirent à Louka qu’il ne pouvait demander d’aider à personne et qu’il ne pouvait compter que sur lui-même.
Il resta la même malgré les prières. Il resta le même malgré les pleurs de sa mère.
Il resta le même malgré les « corrections » de son père.
Il resta le même malgré les « corrections » de son père.
L’été de ses 8 ans, alors qu’il pensait le passer à lire les comics qu’il avait réussi à cacher dans sa chambre, sa mère lui prépara une valise pour l’envoyer dans un camp de vacances spécial pour garçons à problèmes similaires. D’autres garçons « comme lui » lui apprirent qu’il avait été envoyé ici parce que ses parents pensaient qu’il était homosexuel. Louka ne comprit pas ce mot. Il se doutait qu’une raison poussait ses parents à le haïr, mais il ne voyait pas laquelle. Aujourd’hui encore, Louka ne garde pas beaucoup de souvenirs de ce camp. Il se souvient simplement de la douleur qu’il ressentait chaque jour. C'est à ce moment-là que les cicatrices à ses poignets commencèrent à apparaître, dès son retour à la maison.
Il avait appris à cacher sa véritable personnalité au camp. Ses parents semblaient l’oublier maintenant, surtout lorsqu’il se cachait dans son sweat à capuche noir. Autour de ses treize ans, Louka commença à sentir quelque chose changer en lui. Il commençait à percevoir les émotions de ses parents. Il ne comprenait pas ce nouveau pouvoir. D’où venait-il ? Comment fonctionnait-il ? Le jeune mutant décida de leur en parler. Son père se leva et le frappa au visage. Louka se remémora les innombrables fois où l’homme l’avait frappé durant son enfance. Il l’entendit hurler qu’un dégénéré c’était une chose mais un mutant sous son toit, jamais ! Louka se leva rapidement et quitta la maison, entendant son père le menacer de mort. Il passa la nuit dans la rue, trop apeuré pour rentrer chez lui. Il profita de leur absence le lendemain pour entrer et prendre dans sa chambre son sac, son ours en peluche Freddy et quelques vêtements ainsi que tout l’argent qu’il put leur voler. Il se dirigea vers la gare routière et prit un aller simple pour New York. Il hésita longuement à demander de l’aider à quelqu’un. La Police, était hors de question, ils étaient tous à la botte de son père. Un voisin ? Non. Il ne pouvait pas faire confiance aux adultes. Sa famille savait et personne ne faisait rien. Les professeurs savaient et ils ne faisaient rien. Il était seul et l’avait toujours été. Il monta dans le bus et quitta Mesquite.
La vie dans les rues de New York n’était pas simple pour un enfant de treize ans. Il devait constamment se cacher pour éviter les agents de police. Il savait ce qu’il allait se produire s’ils l’attrapaient. Ils ne chercheraient pas à comprendre sa situation, ils ne verraient pas les cicatrices. Ils le renverraient au Texas chez ses parents. Ils signeraient son arrêt de mort.
Il ne devait pas se cacher que des « poulets ». Il s’était déjà fait agresser plusieurs fois par des jeunes qui cherchaient à s’amuser à ses dépens. Une fois, il se réveilla et découvrit qu’on lui avait volé tout son argent. D’autres réveils étaient nettement moins plaisants. Un bon coup de pied dans le nez, rien de tel comme réveil ! Il avait plusieurs fois dû voler du désinfectant et des bandages pour se soigner correctement. Il avait terriblement honte de voler, mais que faire d’autre pour survivre ? Il tenta de s’endurcir, mais c’était peine perdue. Avec ses grands yeux verts et son visage d’enfant, il ne faisait peur à personne.
En 2015, à l’âge de quatorze ans, il croisa la route d’autres jeune SDF au bout d’un an. Ils se rapprochèrent et devinrent amis. Ils étaient trois, âgés d’une vingtaine d’année. Il y en avait un en particulier, que Louka appréciait particulièrement. Mark. Il le trouvait si gentil, et drôle, et intelligent, et beau. Sans s’en rendre compte, Louka était en train de tomber amoureux de lui. Un amour adolescent simple et innocent. Être en sa présence donnait à Louka l’impression de mieux maîtriser son pouvoir d’empathie, il ne ressentait que l’admiration et l’amour qu’il éprouvait pour le jeune homme. Mark remarqua les sentiments de Louka et les utilisa pour le manipuler.
Un soir, Mark lui demanda de s’introduire dans un appartement pour y récupérer quelque chose qu’on lui avait soi-disant dérobé. C’était un mensonge. Louka était sur le point de s’introduire dans l’appartement d’un important politicien pour lui voler un objet d’une grande valeur.
Le jeune mutant se faufila assez facilement dans le bâtiment. Son pouvoir lui permettait de savoir si quelqu’un se rapprochait. Il arriva devant l’appartement et tenta d’ouvrir la porte. Fermée. Il la secoua encore. Toujours rien. Il vit alors un extincteur qu’il souleva difficilement. Il tapa la poignée une fois. Deux fois. Trois fois. Elle sauta et déclencha une alarme assourdissante. Un agent de sécurité arriva en courant. En le voyant, Louka se mit à courir. Il arriva à le tenir à distance jusqu’à la sortie. Au moment où Louka se retrouva dans la rue, le garde lui attrapa le bras. L’enfant vit ses « amis » de l’autre côté de la rue. Ils ne bougeaient pas, n’accouraient pas pour venir l’aider. Il concentra son pouvoir d’empathie sur Mark et ressenti alors une vague de haine et de dégoût à son égard. Mark le haïssait. Louka le dégoûtait. Le jeune mutant compris alors que Mark s’était joué de ses sentiments, il l’avait manipulé.
L’empathie de Louka explosa et il ressentit toute la détresse des New-Yorkais, leur colère, leur tristesse se déverser en lui. Il essaya de maîtriser son pouvoir tout en se débâtant pour se dégager de la prise de son assaillant. Rien n’y faisait. L’homme ne le lâchait pas. Une vieille dame sortant du bâtiment en panique vit la scène et tenta de s’interposer. Sa détresse et son envie d’aider l’adolescent furent les gouttes émotionnelles qui firent déborder les réservoirs cellulaires du mutant. Il sentit comme une pression sur tout son corps. Soudain, Louka projeta un rayon obscur de douleur pur qui frappa la femme. L’agent de sécurité le relâcha. La pauvre victime se tordit de douleur devant ses yeux. Il vit dans le regard de la vieille femme qu’elle implorait un assaillant invisible, ne sachant pas d’où venait cette soudaine douleur. Il perçut sa confusion, sa détresse. Ses « réservoirs » étaient de nouveau en train de se remplir. Il prit la fuite pour ne plus blesser personne. Sa deuxième mutation venait de se déclencher et la pauvre femme en avait été la victime.
Le groupe de jeunes avec qui il vécut plusieurs mois raconta l’incident aux autres SDF qui n’osèrent plus approcher Louka. Ils l’appelaient « Looney », ils disaient de lui qu’il était fou et bizarre, qu’il ne fallait pas l’approcher. Louka se demanda s’il ne valait pas mieux pour lui qu’il quitte la ville et se terre dans une montagne isolée. Il trouva la solution. Il alla s’isoler dans une station de métro abandonnée dont il avait entendu parler. Ici, il pourrait essayer de s’entraîner et tenter de maîtriser ses pouvoirs avant de retourner vivre à la surface.
Louka se posa de nombreuses questions. Sur sa sexualité, sa situation, ses pouvoirs. Il venait de blesser une innocente à cause de ses trois éléments combinés. S’il n’avait pas eu ces pouvoirs, il ne se serait jamais retrouvé dans la rue. Il n’aurait jamais été dans les rues de New York et ne serait jamais tombé sur Mark et ses amis. S’il n’avait pas été gay et SDF, il ne serait pas tombé amoureux de Mark et il ne serait jamais rentré dans cet immeuble. Il n’aurait pas attaqué cette pauvre femme.
Il commençait à rejeter sa personnalité, tout ce qui faisait de lui un être unique et merveilleux. Il se détestait, se haïssait. Il aurait préféré être mort plutôt que dans cette situation. Peut-être que son père avait raison après tout. Il resta couché plusieurs jours. Sa vie n’avait plus de sens, alors pourquoi se lever. Un matin, - ou était-ce l’après-midi ? – il fut réveillé par des ouvriers. Il se cacha dans l’obscurité mais l’un d’entre eux le vit et l’empêcha de s’enfuir. Il le questionna. Louka mentit sur son âge. Bien que peu convaincu, les deux hommes le conduisirent dans un refuge pour homosexuels SDF. Il y passe une première nuit. Il décida de rester quelques jours, profitant de la chaleur et des douches. La quatrième nuit, alors qu’il prenait une douche, un groupe de trois jeunes adultes lui tomba dessus. Ils lui firent des choses... ignobles dont il n'osait toujours pas parler à ce jour ; jusqu’au moment où Louka se défendit en les attaquant grâce à ses pouvoirs. Il prit ses affaires et quitta ce « refuge » infernal. Il se retrouvait une nouvelle fois dans la rue sans perspective.
En 2016, alors qu’il avait quinze ans, il vola de la nourriture dans une supérette. Il découvrit qu’il pouvait produire des phéromones pour calmer son poursuivant. Il tenta l’expérience une nouvelle fois le lendemain, mais son nouveau pouvoir ne fonctionna pas et il reçut des coups des employés du magasin. Il continuait de découvrir l’étendue de sa seconde mutation. Il décida de lutter contre son instinct et se dirigea vers la Tour des Avengers pour leur demander de l’aider avec ses pouvoirs. Quelqu’un allait bien être en mesure de lui apprendre à les maîtriser. Ou à s’en débarrasser. Ça serait sûrement le plus grand service qu’on pourrait lui rendre…
Toutefois, lorsqu’il arriva devant la tour, il découvrit que les portes étaient condamnées. Il apprit qu’un passant que Tony Stark avait vendu la tour des suites de son affrontement avec Captain America à propos des Accords de Sokovie. Le poids de la solitude s’abattit sur les épaules de Louka. Personne ne pouvait l’aider.
L’année 2017 n’est plus très claire dans l’esprit de Louka. Pour lui, elle fut l’année la plus longue et la plus rapide qu’il vécut. Sa dépression grandissante prit le pas sur le reste de sa vie. Il n’utilisait ses phéromones que dans des cas très précis, lorsqu’il ne pouvait pas faire autrement : pour se nourrir lorsqu’il était trop faible pour voler principalement. Il bougeait presque tous les jours pour ne jamais se faire attaquer par des personnes mal intentionnées. Sa mésaventure avec Mark et son agression dans les douches l’avaient endurci. Il n’était plus question de se laisser surprendre. Il passe donc cette année sur le qui-vive, à se méfier du moindre bruit.
Toutefois, en 2018, il trouva un flyer pour le F.E.A.S.T. et décida de se rendre au centre de Brooklyn. Il ne savait pas trop pourquoi mais il sentait que ce centre serait différent du dernier qu’il avait essayé. Peut-être que le soutien de Spiderman pour le lien lui inspirait confiance. Après tout, un super-héros ne soutiendrait pas un endroit dangereux.
Là-bas, on lui servit un repas chaud. Il put prendre une bonne douche chaude et dormir dans un vrai lit. Il y vécut quelques semaines sans qu’on ne lui pose trop de questions. Il utilisa ses phéromones pour calmer les suspicions des adultes autour de lui. Un après-midi, alors qu’il était en train de lire des comics en ligne, quelqu’un s’évapora à côté de lui. Puis une autre personne. Puis une autre encore. Soudainement, Louka sentit sa main le gratter et, lorsqu’il la regarda, il vit qu’il était lui aussi en train de s’évaporer.
Lorsque Louka ouvrit les yeux, il se trouvait toujours devant l’ordinateur. Avait-il halluciné ? Non, l’agitation dans la salle lui révéla que quelque chose clochait. L’émission diffusée dans la télé la proche fut interrompue par un flash spécial. Des centaines de milliers de personnes étaient en train de réapparaître dans la ville. Ces mêmes personnes qui avaient disparu cinq ans auparavant.
Cinq ans. Louka s’habituait à peine à sa vie au F.E.A.S.T. qu’il était projeté en 2023. Il sentait d’innombrables émotions affluer vers lui. Il tenta de contrôler son pouvoir mais il le sentait prendre le pas sur sa propre volonté. Il quitta le centre en trombe. Il se retrouva dans une allée sombre et laissa exploser ses émotions. Lorsqu’il baissa son regard, il vit que l’habituel rayon s'était transformé en une sorte d'armure grise transparente autour de son corps. Il était enfin coupé du monde. Pour la première fois depuis des années, il ne ressentait que ses propres émotions. Il s’assit, ferma les yeux et s’évanouit.
Cela faisait maintenant plusieurs semaines que Louka avait réapparu en 2023. Il avait appris pour Thanos, les Avengers et le sacrifice de Tony Stark. Il avait appris que de parfaits inconnus s’étaient battus pour son retour et celui de tous les autres disparus. Il s’imagina se battant à leurs côtés et décida d’utiliser ses propres pouvoirs pour faire le bien et protéger les enfants battus et abandonnés.
Il adopta ainsi l’identité de Looney Kid et, depuis son retour, il tente tant bien que mal de défendre les malheureux de la ville, caché sous sa capuche noire.