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 [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream

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MessageSujet: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 1:08

NATHANIEL PEARSON

Nom de votre Avatar
❯ FEAT : Luke Evans
Identity

❯ Prénom(s) : Nathaniel
❯ Nom : Pearson
❯ Codename : Myrddin

❯ Age : 33 ans
❯ Date de naissance : 21 août 1990
❯ Lieu de naissance : Londres
❯ Nationalité : Britannique (passeport)

❯ Statut civil : Célibataire
❯ Orientation sexuelle : Bisexuel, dominance hétéro
❯ Genre : Masculin
❯ Emploi / Occupation : Détective privé à Londres. Anciennement chef de la Loge de Londres

❯ Centre(s) d'intérêt(s) : Protéger et aider les mutants, rencontrer de nouvelles personnes et les comprendre, les échecs, le poker, avoir du temps (denrée rare)

❯ Affiliation : Civils

Pouvoir(s)

Une fenêtre sur le monde
  • Quoi : Ouverture d'un portail vers un autre lieu
  • Qui : lui + une demi-douzaine de personnes
  • Source : Energie physique personnelle, alimentée par l'énergie émotionnelle.
    Nathaniel puise dans ses ressources vitales pour générer ses pouvoirs. Celles-ci sont décuplées par la volonté et l'émotion, comme pour n'importe quelle action physique, mais l'impact de ses émotions est plus important car l'action est de nature plus mentale que somatique
  • Coût : créer un portail est très énergivore. Nathaniel ne peut en créer plus d'un à la fois, et seulement quelques uns par jour (pas plus d'une demi-douzaine).
  • Portée : Un lieu dont Nathaniel a une image nette : Nathaniel doit se forger une image précise afin d'ouvrir un portail. Si l'image n'est pas nette la fenêtre ne s'ouvrira simplement pas. Ses nombreuses connaissances, son entraînement intensif, et son excellente capacité de visualisation lui ont permis, au fait de son pouvoir, de se téléporter en des lieux dont il n'avait qu'une photo, bien que d'excellente qualité. Un exemple est donné dans l'histoire.
  • Apparence : Une porte ou fenêtre sans bordure de contour plutôt arrondis.
  • Mécanisme : Se concentrer. Penser. Voir. Puiser. Ouvrir. Maintenir. Relâcher.
    Nathaniel visualise l'espace sur lequel le portail mènera et empli sa conscience de l'image du lieu. Puisant dans ses ressources, il ouvre par un acte de pensée et de volonté le Portail. Le Portail reste ouvert tant qu'une partie majeure de sa concentration est portée sur ledit Portail et l'autre côté. Plus l'image est précise, plus l'acte sera simple. Plus le lieu est éloigné, plus la téléportation sera énergivore. Il semble que cela ait à voir avec une dimension autre, bien que Nathaniel n'ait aucune certitude : il utilise cette capacité de manière empirique et instinctive, dont la maîtrise vient d'un entraînement technique et psychologique pour parvenir à correctement se focaliser. Le chemin dans cette dimension y est contracté (mécanisme du trou de vers, la déformation de l'espace en moins), et la téléportation instantanée. Néanmoins Nathaniel ne connait pas l'existence de cette dimension. Il agit de manière empirique. Des recherches pourraient en revanche mener à prouver l'existence de cette dimension et la définir. Enfin, la stabilité étant due à sa concentration, perturber Nathaniel peut engendrer la fermeture du Portail.


Le Pas
  • Quoi : Téléportation personnelle
  • Energie physique personnelle, alimentée par l'énergie émotionnelle. Peu énergivore, cette capacité est utilisable en combat, à raison de quelques Pas par phase soutenue (au meilleur de sa forme : une demi-douzaine considérés comme proches - comme écrit ci-dessous dans la partie mécanisme).
  • Qui : lui
  • Portée : visuelle essentiellement, avec une exception : si le lieu d'arrive n'est pas dans son champ de vision immédiat mais que son image est suffisamment précise et que ce lieu est très proche (moyennant un surplus de concentration et d'énergie).
    Il peut par exemple se téléporter au travers d'un mur dont il connait bien la pièce qui se trouve de l'autre côté
  • Mécanisme : Concentration. Visualisation. Avancée.
    Nathaniel fait un pas à travers la dimension et se téléporte instantanément, sans création de portail. Plus le lieu est éloigné, plus la téléportation sera énergivore. L'éloignement est visuel, mais aussi métaphorique : un obstacle bouchant la vue constitue un "éloignement"  conséquent autant qu'une difficulté de visualisation du lieu d'arrivée. A l'inverse, sur une esplanade vide de quelques centaines de mètres de long, les deux bouts apparaîtront assez proches par effet visuel et le Pas sera relativement évident ; Nathaniel pourra effectuer quatre à cinq téléportations presque successives (s'il était au meilleur de lui-même). En revanche, en rajoutant quelques personnes sur l'esplanade, la distance s'allonge de manière subjective, et le pas deviendra plus compliqué, et faire deux Pas, dans un sens puis dans l'autre, le gorgera de fatigue.

Faiblesse(s)

Qu'il s'agisse de la Porte ou du Pas, ses capacités extra-ordinaires sont conditionnées par sa concentration et sa capacité de visualisation. Perturber sa concentration fera disparaître le Portail ou l'empêchera de le créer. De plus, s'il ne peut voir, Nathaniel ne peut pas passer un Pas.

Si la capacité de se téléporter est conséquente, elle est coûteuse en énergie et limitée. Chaque Pas ou Portail puise dans ses ressources, aussi en abuser le pousserait à s'effondrer d'épuisement. Peut-être même à perdre la notion du lieu où il se trouve, voire superposer quelques instants plusieurs endroits sous ses yeux et dans son esprit. Ensuite, bien qu'entraîné, Nathaniel est pour le reste à peine distinguable d'un être humain bien entraîné. De plus, les récents évènements traumatiques (physiquement et psychologiquement) ont bien affaibli la portée de ses pouvoirs, ainsi que la fréquence de leurs utilisations : Nathaniel peut actuellement ouvrir une Fenêtre ou passer un Pas et espérer ne pas s'effondrer de fatigue. Plus serait de la folie. Pour finir, peu de souvenirs d'endroits connus ont disparu de son esprit, pour autant. L'emplacement exact de la Loge en fait néanmoins partie, bien que les locaux lui reviennent. De tels lieux lui sont alors, évidemment, hors d'atteinte.




Look in the mirror

Nathaniel est de taille moyenne (1m78), assez fin, le visage blanc sur lequel se dessinent un nez droit, de petites oreilles acérées, une fine moustache et les restes d'une barbe, le tout encadré de cheveux noirs mi-longs tirés en arrière. Ses yeux verts sous-tendent un regard aussi agréable que perçant. D'ordinaire il porte un costume souple et sobre, des chaussures aussi habillées que pratiques, et un long manteau de couleur sombre. Sa démarche est généralement assurée, digne de quelqu'un sachant ce qu'il souhaite, bien que ses années de pratique et de détective privé lui aient enseigné bien des types de comportement. Assez charismatique dans sa posture donc, il peut passer facilement inaperçu selon ce qu'il souhaite, et présente ce bel accent anglais qui, paraît-il plaît tant aux Américain.e.s. En revanche, sous le masque, si son visage a été épargné, son corps comporte de multiples blessures à peine guéries pour certaines, toujours vivaces pour d'autres ; quelques cicatrices parcourent son torse et ses jambes, dont une large zébrure à peine refermée à côté du coeur. A l'heure d'arriver à New-York, c'est un homme visiblement vif, déterminé, inquiet et fatigué, qui s'aide d'une canne à pommeau argenté pour avancer.


We're all mad here

Well, Nathaniel est un homme brisé. D'ailleurs, ses pouvoirs en sont aujourd'hui largement affaiblis. Il va sans dire que le traumatisme récent laisse ses traces de paranoïa, pourtant déjà présente en amont, et de réactions inattendues à l'évocation surprise de cette nuit. Il lui manque, également, certains souvenirs. Le contenu de ses carnets, notamment, mais pas seulement. Ce qui le tient, plus que jamais, est son combat. Apporter un semblant de vie digne aux autres mutants. Face au vide de la destruction, il s'accroche à son rêve - oui, un rêve aujourd'hui et non plus un espoir. Son regard continuera à s'attacher à la peur qu'il voit dans ses gestes ou le désespoir qu'il perçoit dans ses yeux, lui ou elle qu'il croise au tournant d'une ruelle. Son affection ira toujours vers ces cœurs qui pleurent, son élan vers leur avenir. Mais son regard est sombre, se teintant parfois de froid. Son élan empreint de méfiance, son effort apposé à ces quelques mots - en vain. Son cœur, lui, son cœur est brisé.

Notes du docteur Abdoul Kerth - "Trois jours. Ses récents traumatismes le hantent, bien sûr et l'ont considérablement affaibli, si j'en crois ce que Kriss m'a raconté à son sujet. Son amnésie est une quête qui ne quitte ses pensées. Une obsession pour contrer le désespoir face à cette maladie, le désespoir face à la perte de ce qu'il avait construit : la Vie pour les siens, le désespoir face à leur décès, et la peur, la peur pour sa protégée - Kath ? Il est méfiant, sursaute au moindre bruit, s'adosse à un coin de mur plutôt qu'au centre d'une pièce, écoute difficilement quand on lui dit de se reposer. Il est agité de pensées bornées mais lorsqu'il s'apaise, des cauchemars l'assaillent. Je crois l'avoir entendu pleurer hier soir, mais les larmes s'étaient évanouies quand j'ai frappé à la porte.

Autrefois, c'était un homme charitable, aimant pour ses proches, surtout soucieux. Il appréciait rencontrer de nouvelles personnes, le whisky de qualité, le poker et les échecs. Les gens bons, ouverts d'esprit, de bonne volonté. Valait mieux éviter de cracher sur des mutants en sa présence (les humains aussi d'ailleurs, il était pas tolérant envers l'intolérance et ça ne s'est pas arrangé), pas touche à Kathleen, et si t'étais en forme fallait pas rechigner à donner un coup de patte à la Loge. Ceci étant, il restait compréhensif, et gardait beaucoup, beaucoup de secrets. Il tenait à ses carnets comme à la prunelle de ses yeux (je crois que Kath était au-dessus, quand même). Ah et évitez l'hypocrisie et le léchage de bottes, c'est mauvais pour la santé. Le bougre est fin psychologue.

Nul ne sait (encore ?) ce qu'il se passerait s'il était confronté à des visions et scènes similaires.


Tell me your story


Les prémices

21 août 1990, Londres. Date et lieu de naissance. Âge : 33 ans. Nationalité : citoyen britannique. Une photo : un homme, la trentaine, cheveux noirs courts, yeux verts, regard profond, l'air préoccupé - moi. L'image floue de mon passeport. Né dans le quartier dans lequel je grandirais : la Cité, d'un père musicien, clarinettiste de jazz dans les bars, et d'une mère qui tâchait d'enseigner tant bien que mal la chimie à des adolescents. Ses longs cheveux bruns ondulent en s'estompant à mon regard. La brume grise emplie à nouveau mes songes.

Des rires aigus. Cinq enfants qui courent - une balle, trois garçons, deux filles, une cour de béton : mon école, j'ai neuf ans (ou dix ?), j'observe le spectacle adossé à un mur, un livre en main (Alice ?), je les rejoindrai peut-être plus tard. D'ailleurs, l'un deux me hèle déjà. L'écho de sa voix se détache sur les sons étouffés de la cour en s'éloignant - tout comme la tranquillité de cette époque.

Des mèches rouges en boucles sauvages sur un visage hâlé - les grands yeux couleur bruns de Jane plantés dans les miens. Je suis de retour au lycée, j'ai dix-sept ans alors, et les yeux de Jane me disent que la conversation est sérieuse.


Non.

C'est un mot que j'entendais souvent dans sa bouche, et qui la définissait plutôt bien. De velours et d'acier, un caractère chaud et affirmé auquel se mêlait une gentillesse qui prenait sa source au creux de son empathie. Fidèle et impitoyable.


C'est pas commun, c'que tu fais, mais c'est pas parce que tu ne l'contrôles pas que c'est mal. Dis-toi qu'en un point t'es pas trop malchanceux, ta mutation est plus discrète que d'autres.

Jane avait raison. Les premiers mois  qui ont vu naître ma mutation furent difficiles. Regarder cet homme à gauche, avoir peur, cligner des yeux, le voir à droite. Le monde tournant et glissant le temps d'une émotion et d'un clin d'oeil, et mon coeur se noyant avec lui. Néanmoins, ma mutation ne se lisait pas dans mon physique. Les oreilles pointues et les cheveux rougissants de Jade lui avaient causé quelques problèmes d'acceptation tout au long de sa scolarité. Et pourtant. C'était une différence à porter bien maigre à côté d'une queue de démon ou un visage de bleu profond.


T'es ni maudit, ni béni, Nathaniel. T'as juste reçu un gène, un outil. Si tu veux pas te blesser avec, apprends à t'en servir. Damn, bouge tes fesses !

Cela aussi c'était elle. Beaucoup d'intensité dans ses paroles, une grande conviction, autant que son vocabulaire était coloré. C'est pour cela, je pense, que ce souvenir me revient, si clairement. Je sais que l'instant d'après elle va prendre ma main, tourner le coin du couloir, et m'emmener dans les rues de Londres. Quelques situations stressantes allaient venir pour me forcer à réagir, à agir. Voler un journal pour échapper à un policier ; ou traverser la route et éviter une voiture au dernier moment. Contrôler ces téléportations ; en comprendre la portée et les limites ; m'habituer à cette inversion du monde. Il me faudrait du temps, tester dans des lieux reculés ou peux fréquentés de Londres, dans des endroits où personne ne regarde. Il arrive parfois d'atteindre ses limites ; de ne plus voir que la peur ou de ne croire qu'à sa propre folie, sans pouvoir échapper au tourbillon qui aspire notre confiance et altère notre perception. Malgré nos forces, malgré notre parcours, seul, le courant l'emporte. Car la vérité est : nous avons besoin de quelqu'un, tôt ou tard. Je suis d'ordinaire actif, volontaire, indépendant, et quel que fut mon âge, je n'ai jamais toléré de barrière au centre de mon chemin. Mais l'évidence est que sans Jane, j'aurais peut-être trouvé la tâche impossible. Sa main tendue au bon moment. Jane, dont le visage se perd dans la brume vague qui l'emporte à nouveau.


"Un de plus."

Le jeune homme qui a parlé est plutôt large, une bonne carrure, la mâchoire ferme et une douceur infinie dans son regard soucieux. Hector. L'image est bien plus précise. Mais même sans, je reconnaîtrais entre mille l'un des meilleurs amis que le monde m'aie donné. Et l'une des meilleures personnes. Nous sommes en novembre 2008, dans les couloirs du London University Colledge. j'ai rencontré Hector presque deux ans plus tôt sur les bancs d'un cours de sociologie. Aujourd'hui, un des élèves a quitté l'Université suite au harcèlement de son professeur. Motif : n'est pas normal, a une queue. Et comme dit si justement Hector : un de plus. Le cas n'est pas isolé, les humains ont peur de nous, et loin d'appréhender cette peur, nous en considèrent fautifs. Enfants, adultes, professeurs, policiers, étudiants, caissières, facteurs, je devrais cesser l'interminable liste et résumer par tous. Enfin, non, cela est faux. Hector, lui, est un humain des plus ordinaires - well devrais-je dire au regard du gêne X, et l'avenir me montrerait que sa réaction - ou plutôt non-réaction - n'est pas isolée. Néanmoins, la situation est préoccupante. De manière légale, nous sommes intégrés dans la société. De manière effective, notre différence pousse les plus chanceux d'entre nous à cacher leur identité ; quant aux moins chanceux, il les prive d'avenir. Vivre décemment est un luxe que peu de mutants peuvent s'offrir.


Nathaniel, à quoi tu penses ?

Jane. Sa peau est désormais légèrement rougeoyante, ses oreilles sont cachées sous une capuche qu'elle n'enlève qu'au dernier rang de l'amphitéâtre et ses yeux tirent sur le fauve, mais pour le reste elle n'avait pas changé. Elle plantait toujours autant son regard pénétrant et scrutateur dans le mien lorsque la question était importante.


A ... ne pas laisser ceux qui me ressemblent perdre leur droit de vivre à cause de ce qu'ils sont ? Tu en penses quoi ?

Il n'y avait pas plus d'emphase ou de cérémonie dans cet échange. Trois phrases qui ne posaient que l'évidence. Et pourtant, là étaient les premières pierres de ce qui serait bientôt appelé la Loge.



La Loge

Je l'ignore alors, mais les premiers temps seraient une suite d'espoirs brisés, de rêves grandioses et d'échecs, jusqu'à accepter l'humilité - damn, qu'elle est difficile à accepter ! Quand on se lève contre l'oppression, on s'imagine sauver le monde. Que notre voix porte, qu'aujourd'hui les couloirs entendent notre appel et que demain les rues résonneront de la ferveur de nos mots et de la justesse de notre cause. Que la Justice brandie au fait de notre voix éclaire tel un phare l'avenir de nos frères et de nos sœurs, éblouissant l'ombre du cauchemar qui se tapit sous terre. Qu'on remportera la victoire sur les bads guys. Non, ça c'est le boulot des Avengers.  Comprendre que je ne guérirai pas le monde du voile de la peur et de la facilité, que l'ignorance est désirée à la connaissance de l'effrayante vérité, que l'ombre du potentiel l'emporte sur le réel ; que la victoire est vide de sens dans le combat que je commence ou crois lancer. Accepter que la récompense à mes efforts, ce sera la pâleur d'un sourire sur une poignée de visage, et le sang de ceux que je n'aurai pu sauver. Cela, cela prend du temps.

A cette pensée, des images défilent devant mes yeux. Nous avons commencé par nous rapprocher des différents mutants de l'Université. Contrairement à la croyance commune, une main tendue est souvent mordue, car l'heure n'est pas à une confiance qui nous a été enlevée, mais à la survie contre l'extinction et la privation du droit d'exister. Les problèmes, nous les connaissions pour certains - harcèlement, humiliation, négation de leurs droits - d'autres nous les avons finalement rencontrés : la faim qui parfois les accompagne, la peur, omniprésente, qui les enserre, la mort qui plane, et, par quelques fois, qui a frappé. Très vite il est devenu évident qu'un lieu où chacun se sentirait moins à l'étroit, un lieu où la peur ne plane pas - ou peu, un lieu où l'on se sent chez, était nécessaire. Se réunir dans la bibliothèque ou dans les recoins du campus était limité et manquait de chaleur. Hector avait trouvé une vieille salle jamais utilisée en soirée, suffisamment à l'écart pour ne pas attirer l'attention, dont je crochetai facilement la serrure. j'étais apprécié de quelques gardiens qui fermaient les yeux sur mes horaires tardifs et ignoraient à l'époque les rassemblements nocturnes qui se tenaient au sein de cet espace dont la taille intimiste et la clandestinité chaleureuse baptisèrent les rassemblements du nom de Loge. Un nom un peu précieux qui, de fait, conférait à ses membres un semblant d'aparté et ce faisant la sensation de pouvoir exister dignement et dans toute leur particularité. Ces mois-là, une centaine de mutants trouvèrent un foyer affectif dans ce que nous appelions le Refuge, et vers la fin une bonne quinzaine venaient y passer la nuit. Le nombre était croissant mais la place limitée. La précarité de certains nous amena à prévoir quelques menues provisions, en volant à la cafeteria quelques petits pains pour le soir-même ou des biscuits en surplus. Je me suis plus d'une fois faufilé dans les cuisines pour dérober plus que ça. Mes prédispositions à la téléportation furent d'une grande utilité. Néanmoins cela restait risqué du fait du nombre de personnes qui y travaillaient et la faute retombait parfois injustement sur des employés, ce qui me poussa à compter également sur mes propres finances. De bouches à oreilles, j'ai commencé mes premières filatures et enquêtes en tant que détective privé. Un métier qui me réussirait bien, et pour lequel je ferais ma place. Néanmoins, la chaleur d'un foyer ne permettait pas de se prémunir contre les agressions parfois quotidiennes, bien qu'Hector, Jane ou moi intervenions à tour de rôle ou de concert pour y mettre fin - dans le mesure du possible. Je vous ai parlé d'échecs.

Le constat que nous faisions à l'intérieur des murs du Campus, nous le découvrîmes à l'extérieur comme exact en ses termes, plus démesuré et violent dans sa réalité. Au fil des jeux de lumière et de sons qui dessinent la voûte de mes souvenirs, je revois les coups de poing et de pied dans les rues ; la clandestinité glaciale et pluvieuse de quelques diables et même d'un ange glissant à travers les gouttes glaciales de janvier jusqu'à un porche abrité qui ne protégeait pas du froid ; les trafics de corps, de chair ou de sang pour acheter un maigre sandwich pour oublier la faim, quelques cigarettes pour oublier le froid et un peu d'alcool pour oublier la vie. Parfois une corde pour accueillir la mort. Les regards effrayés de ceux qu'on voit partir et qu'on ne reverra jamais. Plus j'avançais dans ma quête de lucidité, plus je découvrais l'étendu du malheur et sa triste vérité : l'immuable et l'acquis. Le sentiment anti-mutant est bien trop installé pour le vaincre et la résignation accueille tôt ou tard ceux qui partagent un semblant de cornes, de crocs ou de capacités considérées comme non-naturelles ou surhumaines. Face à cette violence, Jane et moi nous commençâmes un entraînement poussé qui nous permettrait d'intervenir physiquement dans de telles situations. Jane était très en avance sur cet aspect, et c'est plutôt elle qui m'a formé. Boxe, course, parcours, elle avait déjà connu tout cela. L'absence de matériel ne nous arrêtait pas, bien au contraire, elle nous poussait plutôt à nous adapter en utilisant des objets et outils issus de la récupération, à inventer, et à nous renforcer - Jane était, well, plus nerveuse et agressive que moi, elle pouvait provoquer des bagarres de rue rien que se tester. Ensuite, je trouvais un lieu dans lequel nous pourrions accueillir nos futurs réfugiés et leur assurer un peu de sécurité. Dans mes pérégrinations je trouvais un hangar abandonné dans Limehouse, un quartier suffisamment mal-famé pour éloigner les autorités et avec suffisamment d'activité de docks pour passer inaperçus. Le propriétaire fut ravi de passer affaire lorsque nous avons décidé de le louer. Quelques billets supplémentaires chaque mois et il fermait les yeux sur ce que nous en faisions. Nous en fîmes la deuxième version du Refuge, en l’accommodant mois après mois de nouveaux matelas, tables, chaises, sièges. Un semblant de confort pour ceux qui allaient venir en nombre toujours croissant. Au plus fort de sa capacité, il était le foyer de cent-treize personnes et pouvait en accueillir jusqu'à deux cents. Le quotidien était à la survie : ramener ceux qui mourraient au-dehors, trouver de la nourriture en quantité suffisante, entraîner ceux qui arrivent à maîtriser leurs pouvoirs et pour certains à se battre, au moyen de sacs de sables trouvés sur des cargos, de mousse dérobés aux dockers, de métal rouillé récupéré dans des entrepôts voisins et autres objets et outils trouvés ici et là, parfois achetés à bas prix ; tisser des liens et des contacts ; soigner ceux qui devaient l'être, ce qui, malheureusement, étant le cas plus souvent qu'on l'aurait voulu ; et mes filatures. Plus le temps passait, plus nous nous attelions à des tâches ardues, celles de sauver des mutants dans des situations toujours plus désespérées.


Ecarlate


l'image glaçante du sang bondit devant mes yeux, un corps qui s'effondre au claquement d'une arme, une vague de haine et de douleur qui s'étouffe dans ma gorge. Certaines missions ne se passaient pas toujours très bien, même si bien d'autres avaient une fin plus heureuse. Certains m'ont dit que si j'avais accepté de tuer un ou deux types, on en aurait sauvé bien plus. Une image. Le flottement d'une cape noire succédant à un visage doré au regard acéré et un sourire et un haussement d'épaules dans la brume blanche revenue effacer les détails, ne laissant que le pourpre de sa chevelure fendant l'air. La dernière fois que je voyais Jane.


Ecarlate - le sang, à nouveau.

Si c'était à refaire, j'agirais de la même façon. Tu ne tueras point. Ça n'est pas qu'une parole biblique pour égailler les messes ou structurer la société. Ça a une vraie raison d'être pour moi. Alors non. Non, Jane. Non, Khris. Non, Kath. Tiens quand je parler de toi, forcément te voilà devant moi.


La première étincelle

Une rue en centre ville, quelque peu animée, lumière grise, ciel en deuil. Une voiture me dépasse. Impossible de ne pas reconnaître la scène. 6 février 2014. Tavistock Pl, non loin du British Museum. Je rentre d'un rendez-vous client qui s'est bien passé. Une personne me bouscule - une adolescente, cheveux rouges, petit gabarit. Par réflexe et acquis de conscience ma main vient tâter la poche de mon manteau - vide. Je me retourne.


"Hey, gamine !"

Je n'ai pas même le temps d'attraper son bras au passage qu'elle détale au milieu de la foule, mes porte-feuille et carnet en main. Je me lance à sa poursuite - elle est rapide, et agile, pour son âge : habitude des vols, des fuites et de la ville. Coup classique, bien joué, mauvaise personne gamine. Difficile de la rattraper - elle est vraiment rapide. Nous courons bien plusieurs minutes. Elle tient toujours le carnet en main - ce carnet. Les rues défilent, des jardins, quelques clôtures, encore des rues... Elle tourne finalement dans une ruelle sans issue, et se retrouve dos au mur à quelques mètres de moi.


Pas mal le vieux, mais t’as déjà perdu

Du cran, la gamine. D'un bond, elle saute sur le mur prendre appui puis sur la poubelle, et agrippe finalement l'échelle de service au bout de son élan, quelques mètres au-dessus du sol - vraiment agile la gamine. Donc je fais un pas, vif, et me téléporte sur son flanc, la percutant de plein fouet. Nous tombons tous deux au sol, douloureusement, mon épaule crie un peu. Elle se lève d'un bond, une fraction de seconde avant moi, et me repousse du pied. Recule d'un pas. Butte sur le mur.


- Echec gamine.

Mon sourire embrase son regard.

- Mais pas et mat.

Ses mains s'enflamment alors en une langue de feu qui s'aligne avec l'intensité de son regard et danse dangereusement avec ses cheveux. Très cinématique. Impressionnante maîtrise, pour son âge.


- Oh voyez-vous cela … intéressant Petite Flamme, on va discuter tous les deux.

Si je savais comment, Kath, tu allais bouleverser ma vie - bon sang, je n'avais pas idée à quel point, en bien, comme en mal. Enfin si, surtout en bien.



L'Entre deux

Kathleen était orpheline. Si j'étais réticent les premiers temps, je ne tardais pas après quelques mois à l'installer chez moi, le temps pour nous d'apprendre à nous faire confiance - well dirais-je un minimum : bien que refuge pour beaucoup, les locaux de la Loge n'étaient pas un lieu approprié pour une enfant, et je n'aurais pu me résoudre à la laisser grandir dans cette situation. Au diapason de cette confiance s'écrivait peu à peu une connivence autant qu'une confidence, et naquit une amitié qui allait écrire les plus belles pages de ma vie, autant que les plus angoissantes. De huit années son aîné, je la pris sous ma protection, la tirait de quelques mauvais pas qui la hantait et lui enseignais ce que j'avais appris. Je garderais un oeil sur elle jusqu'à...


Ecarlate. Douleur, écarlate.

Une douleur dans ma poitrine, alors qu'une brume sanglante envahit mes visions, que des hurlements terribles mouillés de larmes résonnent à mes oreilles. Que s'est-il passé ? Que veux-tu me cacher de si terrible ? Des images successives, des figures que j'ai rencontrées. Quel rapport ? Le sens s'échappe. Un carnet, non, des carnets ? Les miens visiblement. Oui bien sûr, mais que contiennent-ils ? Mes filatures, je suppose. Mes missions, certainement. Une vague d'émotion me saisit lorsque je pose une main tremblante. Pourquoi les pages sont-elles blanches ? Pourquoi ma main est-elle couverte de sang ? La brume à nouveau. Une autre image, nette. Le Refuge de la Loge, peu de mondes. Une chevelure rouge apparaît devant moi. Kath. Je me jette sur elle, la serre dans mes bras, fort. Elle gémit légèrement, j'ai dû manquer de lui casser une côte. Son retour. Le blip : j'assiste à son retour. Kath avait disparu au cours du snap, comme plus ou moins la moitié de la loge. La disparition des membres de la Loge m'avait abattu en réduisant à néant la moitié de mes efforts, mais celle de Kath avait été plus douloureuse encore. Je me rendais alors compte à quel point je tenais à Kath, cette gamine que j'avais pris sous mon aile, la complicité qui brillait dans chacun de nos regards, l'attachement qui avait éclos. Petite Flamme m'avait manqué, et comme toute personne sur cette terre je pensais ne jamais la revoir. A ce tremblement de terre qui avait ébranlé jusqu'aux fondements de ma vie avait succédé une volonté farouche et désespérée de bâtir à nouveau, et plus encore. Je me donnais corps et âme à la Loge d'une façon nouvelle, qui avait inquiété nombre de mes proches et des cadres de la Loge.


Nathan, tu ne peux pas sauver des gens, et t'amener aux limites de la mort en même temps.

Bien sûr Kriss. Mais comment aurais-je pu me l'avouer ? Kriss, aussi connu sous le nom de Transparence, était un membre important de la Loge. Par son pouvoir, il camouflait aux détecteurs l'existence du gêne X et les pouvoirs de son porteur. Bien sûr il ne modifiait pas les mutations physiques, aussi une queue restait toujours aussi anormale à la vue d'autrui. Pourtant, et à notre grand désarroi, ce pouvoir nous fut plus utile qu'il n'aurait dû l'être.

Quoi qu'il en soit, au retour de Kath, mes yeux ne la quittèrent plus. Parfois, elle devait insister pour que je la laisse simplement... vivre ? Il me semble aujourd'hui que ces mots sont appropriés. Pardonne-moi, Petite Flamme.


Ecarlate. Douleur, écarlate.

La douleur au coeur de la poitrine. La brume de sang et de larmes. Toutes deux me reprennent. Ces mots... Je les ai déjà prononcés. Mais quand ? Pour quelle raison ? La brume prend forme, et tourbillonne. Que voulez-vous vous me montrer ? Elle se fait plus précise et plus sombre, l'atmosphère étouffante, le son des pleurs et des gémissements plus fort ; des corps qui tournoient, des explosions, écarlates, le sang sur les murs, le bourdonnement des sons hurle à mon oreille ; un son de chaos et de terreur.


Noir. Silence.



Là où les rêves se brisent

Des éclats de voix incompréhensibles dépassent d'un bourdonnement en fond de place. L'écho du Refuge est à peine perceptible. Un écran de téléphone. "Aujourd'hui 05/05/2024. Réunion importante, la majorité des membres sont là, pas obligatoire mais besoin de mes carnets - tous, URGENT". Un message pour Kath, envoyé il y a neuf minutes, suivi de "OK" quelques secondes après. Anxiété - pour que je vérifie mon portable alors qu'elle a répondu et que le chemin de mon domicile à ici est d'une vingtaine de minutes, je suis anxieux. Qu'avais-je dans ces carnets ? La réunion débute sous peu, visiblement. Je vois Kriss affairé - tant de monde, cela nécessite de déplacer quelques meubles et un peu d'installation. Une réunion à quel sujet ? Je n'ai pas le luxe d'y réfléchir plus. Je me vois avancer, aider quelques personnes à peine rétablies à s'installer. Hector émerge d'une pile de livre s'approchant de moi, dont je le débarrasse en partie. "Kathleen n'est pas encore arrivée ? - Non, elle ne devrait pas tarder à..."


Détonation

Hector bascule, s'écrase au sol. Du sang noir teinte sa chemise sous son col.


Détonations. Hurlements de terreur

Un sourire, une pile de livre, quelques mots, puis Hector part sous mes yeux. Mon cerveau cesse de fonctionner un instant. Détonations répétées - feu nourri Je me redresse. Un groupe d'individus masqués de noir, armes de guerre, afflue. Je tourne la tête : un individu masqué pointe son arme sur la tempe d'une femme à genoux. Isolé - je me téléporte derrière lui et saisi son bras. Un coup dans le coude - craquement sourd, il hurle et lâche son arme. Direct dans la nuque - il s'effondre.


Mael, cours !

Ma voix l'a secouée, elle détale. Je saute sur un autre assaillant à ma portée - clef au poignet, genou dans l'estomac - ils sont équipés de gilets pare-balle où celui-ci est particulièrement résistant ?


Ecarlate.

Une balle m'atteint au bras. Je roule derrière un meuble. Ecarlate. Face à moi, la tête de Mael explose sous les balles. J'étouffé son nom dans un murmure. Son meurtrier tire encore, encore, encore, couvrant le mur d'un aplat écarlate. Le canon d'une arme passe derrière mon refuge. Je le saisis et fait basculer celui qui le tient.


Les détonations et hurlements résonnent violemment autour de moi.

J'assomme l'homme que je tiens. D'autres corps tombent autour de moi. Un homme masqué cloue littéralement un des miens dans le mur, alors qu'un autre s'acharne avec un long couteau de chasse sur un vieillard à terre. Une main gantée de noir saisi un enfant par le col et le plaque contre le mur. Je plonge violemment sur l'homme et écrase mon poing sur sa nuque, alors qu'une flèche vient se ficher dans la jambe du garçon. Je me retourne : un archer, au sommet d'un échaffaudage, encoche à nouveau. Je me téléporte dans son dos et le projette dans le vide. Sa main saisit alors la mienne et je tombe avec lui. Nous roulons douloureusement parmi les corps, un peu à l'écart. Je l'aggrippe à nouveau et le frappe, au visage, au torse, aux jambes, tout point sensible à ma portée. Il chancelle sous mes coups, mais recule et alors que je saisis un morceau de bois à ma portée, il tend la main et je suis violemment projeté en arrière, alors qu'il bande son arc à nouveau. Dans un effort surhumain, puisant dans mes ressources profondes, je disparais avant de toucher le sol et réapparais sur son flanc. Mon pied touche son dos dans un son sinistre. Il s'effondre. Enfin. Détonations, hurlements - moins de hurlements, plus de détonations. Je me retourne.


Détonation. Ecarlate.

Les balles, s'enfoncent dans ma chair, et me projette en arrière, mon dos choquant le mur dans une douleur qui, surprenamment, ne pourra rivaliser avec celle qui me transperce le ventre. Ma vision se trouble et s'obscurcit, du sang coulant devant mes yeux, strillant de rouge les derniers sons qui me parviennent en un écho chancelant avec le monde qui bascule et disparaît.

J'ouvre les yeux. La douleur m'arrache un gémissement, qui résonne en écho. Il fait sombre, les quelques lumières qui subsistent proviennent du grésillement de quelques lampes. Un bruit.


S'il-vous plaît...

Le bruit d'un corps qu'on soulève dans un sanglot haletant.


Mais oui, il me plaît.

Le bruit d'un corps qui retombe dans un râle d'agonie. Un éclat succint de lumière blanche et écarlate veillant à son repos. Quelques pas dans ma direction.


Vous seriez donc tous morts ?

Serait-ce de la... déception ? Les pas s'éloignent. Loin. Bien loin. La douleur m'empêche de bouger. Une lame me maintient cloué au pilier. D'autres pas, plus légers. Qui courent. Un souffle court. Des pas, un souffle, que je reconnaîtrais entre mille.


NATHANIEL !

Kath. Pas toi.

- Non, dis rien … je … je vais te tirer de là … tu vas t’en sortir …
- Tu dois … partir …
- Non ! Pas sans toi ….
- Ils sont toujours là…

La fin de ma phrase, Kath ne l'aura pas entendue. Un bruit froid dans l'air, puis une flèche transperce sa main, venant la clouer au mur.


Ecarlate. Kath hurlant de douleur. Ecarlate

Il s'approche, à nouveau. Kath. Aucun son n'est sorti de ma gorge. L'arher lâche son arc et dégaine un long poignard ensanglanté d'un fourreau accroché à sa cuisse.


Ah, je croyais qu’on avait eu tout le monde mais un petit moineau allait nous échapper visiblement

Kath luttait. Je sentais sa chaleur jusqu'au creux de mon coeur. Je tentais de me relever, mais la lame me clouait, moi aussi, au pilier qui supportait mon dos.


Petit, petit, petit

Une violente vague de chaleur, le bruit d'une flèche qui tombe au sol. Kath a fait fondre la pointe. Une large barre de fer sied dans sa main intacte.
- T’APPROCHES PAS !

Son hurlement s'accompagnait des mêmes vagues brûlantes.


- Et tu vas faire quoi moineau ?

L'homme - le mutant, la narguait en avançant. Kath se tient désormais au-dessus de moi, une ronde de boules de feu apparaissant autour d'elle. Kath, pas toi, toujours sans bruit. Les orbes se jettent une à une sur lui, alors que Kath se lance dans le combat. Sons mats. Il recule sous les coups. C'est bien, enchaîne. Son mat. Je l'entends s'effondrer, alors que je tente d'amasser les dernières forces qui me restent. Oui continue mais prends garde... Le bras de Kath s'enflamme alors plus encore, tel un serpent de feu s'enroulant autour de lui, alors qu'elle lève son poing. Kath ? Que fais-tu ? Les mots ne sortent pas.


ÇA SUFFIT !

Le cri explose à travers la salle. Kath est projetée contre le mur dans une valse de feu. Le choc résonne à son tour, d’une puissance inouïe, terrifiante, horrifiante. Le son de son corps s'effondrant, celui du métal qui tombe au sol. A mes côtés. Face à moi, le visage de Kath se pose. Kath. Tu ne mourras pas ce soir Je tends la main vers elle, les yeux embués de larmes et saisi la sienne, plus petite, plus chaude.


- Pardon...

Passe devant mes yeux le visage d'un homme assit dans un fauteuil dont il ne pouvait se lever. Un mutant au regard pénétrant, rencontré il y a six années au cours d'un voyage New York, un certain mois de mai pluvieux. Et l'idéal commun d'un foyer, d'une vie pour les siens. Non Kath. C'est à moi de m'excuser. dis-je dans un silence que seul moi peut entendre. Le peu d'énergie qu'il me reste afflue. La rue se dessine en mon esprit, d'une carte postale d'un ami à une porte sur le salut. Une promesse esquissée, de son avenir à dessiner.


- Kath’ … Fais-moi confiance … trouves Charles

Les mots sortent. Enfin.

-Quoi ?
- Mes carnets... Pardonne moi Kath'... Trouve Charles, il te protègera.
- Quoi ?

-Si je vous dérange, vous me le dites hein !

Le bruit d'un objet qu'on racle au sol. Une corde qui se tend.

Alors, qui je tue en premier ? Qui veut voir l’autre mourir ?

Le rictus amusé perceptible jusqu'à l'intérieur de ma peau. Pardonne-moi. Un dernier murmure. Un dernier adieu. Mon chant du cygne. L'image de la rue new-yorkaise dont je ne connaissais pas le nom envahit mon esprit. Je lâche sa main, alors qu'une fenêtre s'ouvre dans le mur qui la porte, dérobant une ruelle humide et le son d'une voiture qui passe. Kath tombe de l'autre côté.


- Nathaniel !

Un sourire, rien de plus, avant que je ne parle et, dernière étincelle que tu me donnes, je te l'avoue dans un murmure « Je t’aime Petite Flamme » avant que la flèche ne se fiche en ma poitrine. Les ténèbres m'emportent à nouveau, à l'unisson de la fenêtre qui se referme. Et pourtant, dans l'ombre de la brume rouge qui barre mon regard. j'ai le temps d'entendre un choc sourd et brutal, suivi de celui, plus souple, d'un corps qui tombe. Sentir une main saisir la mienne.


Tiens bon Nathan.



Réveil dans un autre monde

Un gémissement. Dans la petite pièce éclairée de blanc, Kriss relève la tête. Enfin. Le soulagement étira son visage en un large sourire. Après un bon mois dans un comas profond, assisté médicalement jusque dans son souffle, Nathaniel ouvrait les yeux. Le docteur Parks se précipita à son chevet. Nathaniel ne devait bouger trop vite, il restait encore quelques blessures qui guérissaient plus lentement. Et surtout, surtout, le choc à venir...


Bon retour parmi les vivants.

Un soulagement. Kriss s'était réveillé parmi les cadavres, lui aussi, alors que l'archer, seul, était resté achever les mourants. Il avait échappé à sa vigilance et in extremis l'avait assommé alors que sa flèche crevait le coeur de Nathan. Il avait emmené son ami au bord des limbes dans un taudis de sa connaissance, hors de la ville dans lequel il était resté caché quelque temps. Nathan était apprécié et son réseau était large. Parmi eux, le docteur Philip Parks avait répondu à l'appel de détresse et dans le plus grand secret l'avait tiré de la mort. Sentant leurs assassins toujours à leur recherche, Kriss avait usé de son pouvoir et avait camouflé son ami. Tous trois avaient ensuite migré en France, en périphérie de Paris, pour s'éloigner plus encore de ce groupuscule inconnu. Même tiré de la mort, Nathaniel ne rouvrait pas les yeux et ses signes étaient faibles. Aussi, après tant d'efforts et de soin, Kriss ne pouvait qu'éprouver du soulagement à son propos. Soulagement de courte durée car venait le plus difficile. Nathan se souvenait-il ne serait-ce que du massacre ?


New York


Une pluie fine mouillait le pavé à l'orée des quais du Bronx. La circulation et les pas martelés de la foule s'étouffaient sous les flaques. L'air de l'habitude embrumait les lieux. Un claquement de canne précède la silhouette d'un homme aux cheveux trempés qui s'arrête à l'abri des arches, en face d'un café. Il plonge une main dans une poche dont il extrait un porte-feuilles et deux livrets à la même en-tête : passeport britannique. Aux noms respectifs de Michael J. Trace et Nathaniel Pearson. Un groupe d'étudiants le dépassait en le frôlant ; l'homme se retourne vivement, sous le regard surpris et étrange des quelques passants.


Tu es ici, et maintenant, Nathaniel. Ici. Et maintenant.

Avec un dernier regard plus apaisé, il range ses passeports dans leur poche d'origine et ouvre son porte-feuille. Derrière une note - Trois-mâts Le Mercante - Nicolas Lemorvan - port du Havre suivi d'un numéro de téléphone, se cachait une photo, déchirée et noircie de suie, mais néanmoins reconnaissable, au dos de laquelle il était écrit à la plume en lettres fines : Petite Flamme.


J'arrive

murmura-t-il pour lui-même.



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Dernière édition par Nathaniel Pearson le Mer 6 Avr 2022 - 17:55, édité 10 fois
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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 6:24

Bienvenuuuuuue :ha:


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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 6:45

Bienvenue sur le forum ! cheers
Ta fiche me semble terminée ? Nous allons la lire au sein du staff et revenir vers toi dès que possible Smile



Signature par Malice
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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 7:55

Bienvenue à toi cheers

Tu vas faire une heureuse ^^ Hâte de voir ce personnage très intéressant sur le forum Very Happy


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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 8:31

*se retient, se retient, se retient*
amourecrasé

[Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream Cat-hug

*n'a pas réussi à se retenir ...*
Il est en vie, il est en vie, il est en vie  ouilove
il va prendre cher quand elle le saura ingame
Mais il est en vie !!  amourrougit

Soon enought, on se retrouvera Wink
Bon comme Charles l'a dit, fais-nous signe quand tu auras fini ta fiche Wink
Trop trop hâte de te retrouver ingame  [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream 2764



Am I brave enough ? Am I strong enough ?
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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 11:46

Bienvenue à toi! Very Happy



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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 11:58

Il est là !

Bienvenu monsieur Pearson !

Au plaisir de discuter avec vous !

I love you I love you I love you


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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 12:01

Bienvenu monsieur Pearson. N'oubliez pas, si vous avez besoin d'un logement sur New York, les portes du Sanctum vous sont ouvertes.


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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 12:46

    @Nathaniel Pearson bienvenue parmi nous :brille:
    Quelle rapidité et efficacité! icon10 Dans ce cas là je n'ai plus qu'à te souhaiter une bonne route vers la validation cantwait
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MessageSujet: Re: [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream [Civil] Nathaniel Pearson - At the end of the dream EmptyLun 31 Jan 2022 - 20:56

Officiellement bienvenu parmi nous ! Une certaine rousse t'attendait et doit être plus que ravie. :ha:
Bonne route vers la validation !


THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
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