La vie reprenait son cours après l'épisode du Chasseur de Têtes. Earwen avait été sauvé et Lùthien avait tué le principal coupable. Ses supérieurs n'avaient pas du être ravis, motivés par la volonté d'interroger Hammond sur ses motivations. Mais ils n'avaient pas prévu que Lùthien se moquerait de leur désir... Elle était entrée dans cette maison pour que justice soit faite et c'était tout ce qui lui importait. Il avait kidnappé Earwen et Aaron. Il avait blessé Clint et mit en danger Aemon. Il avait signé son arrêt de mort.
Bien évidemment, en ayant toujours en tête que Lùthien était une princesse, personne n'avait osé la reprendre sur ses actions.

Tant mieux. Elle avait mieux à faire. Comme s'occuper de sa fille. Elle s'en doutait déjà mais rien que l'idée qu'Hammond aie posé ses sales pattes sur la chair de sa chair pour faire des expérimentations... Il ne serait pas déjà mort, elle s'en serait chargée!
La famille Baskerville avait laissé passer quelques semaines pour que Earwen se remette. En plus, cerise sur le gateau: les expériences dont la jeune demie-elfe fut victime ont déclenché ses pouvoirs. A moitié humaine, née sur Terre, Earwen Baskerville avait été, pendant toutes ces années, une sans-pouvoir. Lùthien avait d'abord trouvé cela étrange. Sa fille avait du sang d'elfe dans les veines...D'ailleurs, elle en avait quelques caractéristiques mais ses pouvoirs élémentaires ne s'étaient jamais déclenchés.
Au bout d'un moment, cependant, Lùthien ne prêta plus attention à cela. Après tout, Earwen voulait vivre sur Midgard et ses pouvoirs lui étaient donc: parfaitement inutiles! En plus, cela rassurait les parents Baskerville de se dire que leurs enfants allaient vivre une vie normale.


Et puis était arrivé Hammond et ses expériences du diable. Earwen avait obtenu des pouvoirs. Il était clair que ses derniers étaient "dormants" en conflit avec la partie humaine mais, va savoir comment, Hammond avait réussi à contourner le problème. Et Earwen, sans avoir rien demandé à personne (et certainement pas à ce malade), pouvait, désormais, manipuler le vent.
La seule chose qui rassurait Lùthien: la maîtrise du vent était un dérivé du pouvoir des glaces, au même titre que l'eau. Ce n'est pas comme si Hammond avait créé une anomalie, même aux yeux du peuple d'Alfheim. Un élémentaire de glace ne pouvait mettre au monde qu'un manipulateur de ces trois pouvoirs: la glace, le vent et l'eau. Donc rien d'anormal. MAIS BORDEL CELA LUI A SERVI A QUOI DE FAIRE CA BORDEL?! Cria Lùthien intérieurement. Pendant ces semaines, l'elfe avait appris à Earwen a maitrisé ses émotions puis, pour préserver la santé mentale de sa fille, l'avait renvoyée à l'école pour se resociabiliser, sachant qu'elle le voulait. Reprendre une vie normale le plus vite possible.
...
Mais était-ce que la "normalité" - d'un point de vue humain - était encore possible pour sa fille?


Un coup de téléphone vint lui mettre un sacré doute. Et lui fit quitter son travail en trombe. Earwen avait, apparemment, envoyé valsé façon "Team Rocket" - les enfants Baskerville étaient fans de Pokémon - un jeune garçon sur le toit. Le garçon allait bien à part quelques bleus et plaies sans gravité mais Earwen était en état de choc et ne voulait parler à personne.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la mère était arrivée à l'école de Staten Island. Connaissant déjà les lieux, elle se rendit immédiatement au bureau de la directrice qu'elle ouvrit brutalement. Dans le bureau, se trouvait la directrice, sa secrétaire, un garçon couvert de bleus et de plaies (Lùthien devina de qui il s'agissait) et sa fille. Recroquevillée sur le divan. Sans attendre, Lùthien se précipita vers sa fille: Earwen!

En entrant dans le bureau de la proviseur, Lùthien pensa à un gros cliché en voyant la mère et le fils. La mère qui aurait pu être qualifiée de "tirée à 4 épingles" si son tailleur rose ne lui faisait pas avoir l'air d'une barbe-à-papa et son fils, qui devait avoir hérité physiquement du père, hurlait comme si on lui avait arraché un membre.
Et pourtant, il suffisait de le voir pour conclure qu'il y avait eu plus de peur que de mal.

Avant de se précipiter sur sa fille, l'elfe croisa le regard de la proviseur qui semblait partager son avis. Bon point! Earwen était paniquée. Elle avait eu peur de ce qu'elle avait fait, peur d'elle-même, de ce qu'elle aurait pu faire. Puis vint les mots de la dirigeante de l'établissement. Il n'y avait aucun mépris dans ses paroles.... D'ailleurs, Lùthien avait déjà décidé de ramener sa fille chez elle. La bienveillance de cette dame aurait pu se calmer si la voix de la mère-poule du garçon n'avait pas surgi dans la salle. Contribuant à exalter son énervement. Le voyant, la proviseur dit à la dame, dans l'espoir de la calmer: Madame, je vous assure que Mademoiselle Baskerville n'est pas comme cela. Mais les circonstances font que.... La coupant, avec une voix de vrai Drama-Queen, la mère (aka. Barbe-à-Papa) dit Quelles circonstances? Mon Dylan adoré a été envoyer comme un fétu de pailles sur un toit par cette folle!Mauvaise réplique. Fermez-la! Toujours tenant sa fille dans ses bras, la voix de Lùthien surgi aussi froide que la glace qu'elle manipulait. Elle fit un léger sourire à Earwen avant de se lever et de se tourner vers la mère, la proviseur et le garçon en tenant une expression cordiale qui contrastait avec le volcan qu'elle sentait dans ses veines. Madame. Comme vient de vous dire la proviseure, ma fille n'est pas comme cela. Alors, si vous le permettez, avant de choisir un coupable - comme vous semblez le faire - me permettez-vous de faire mon travail de mère et de demander à Earwen ce qui s'est passé au juste? Déblatéra-t-elle d'un ton qui ne souffrirait d'aucune contestation. Et, en effet, un silence de tombe se fit entendre. Merci bien!

Elle se retourna vers sa fille et, se penchant à sa hauteur, dit: Earwen. Chérie, regarde-moi. en mettant une main sur sa joue et une autre sur son épaule. Dis-moi ce qu'il s'est passé. Je veux tout les détails. Je ne me mettrais pas en colère, je te le promets.

Une fois qu'elle eu gentiment calmé tout le monde - HUM! HUM!...Ben quoi? - Lùthien écouta le plaidoyer de sa fille.
Faisant attention de ne pas congeler le bureau sur le coup de la colère, Lùthien se concentra sur une Earwen en demande d'affection.


Quelques minutes de silence quasi-monacal plus tard, Lùthien senti sa fille se calmer et tenta de se dégager avec douceur. Maman va parler avec ses dames et monsieur puis on rentrera d'accord? Sois patiente ma fille.Une fois certaine que sa fille n'allait ni s'effondrer ni faire une syncope sous la crise d'angoisse, Lùthien se releva.
Elle prit une grande inspiration - expiration en tentant de s'auto-convaincre de ne pas taper un scandale à coup de grand froid. Une fois plus calme, elle se tourna.
...
Bon, vu le mouvement de recul de l'assistance, on reverra la définition du mot "calme" une autre fois...
...
Enfin soit!

Vous trouvez que ma fille a l'air coupable? Vous lui avez jamais appris ni la notion de consentement ni le fait que c'était impoli d'insister quand quelqu'un dit "non"?Dit-elle d'une voix trop polaire à son goût. Enfin et merde! Chassez le naturel, il revient au galop! Bref. Alors, jeune homme, Dit-elle, se tournant vers le dénommé Dylan - qui arrêta aussitôt son cinéma - ne s'attendant visiblement pas que Lùthien lui adresse la parole directement. On t'a jamais appris que quand on dit "non", c'est "non"? Et si je me chargeais de refaire ton éducation, ce que ta mère - sans vouloir vous vexer madame -Heuuuu, oui on te croit! a visiblement bâclé sous prétexte qu'elle avait mis un fifils tout mimi tout gentil au monde?  Au rappel quand la princesse Lùthien Nandil Caliawen d'Alfheim - fille de Freyr, épouse Baskerville, devenait vulgaire c'est qu'elle était SERIEUSEMENT énervée. Si jamais tu l'approches de nouveau même pour respirer, je me ferais un plaisir de te montrer ce qu'elle a vécu. Tu vas voir, ça sera pire que de se prendre un toit à 50 km à l'heure! Sous-entendu, gare à tes fesses car je le ferais sur ta personne. Capish? Au silence, elle réitéra sa question d'un: Excuse-moi, jeune homme, je n'ai pas entendu! Oui! Oui, qui? Politesse que diable! Oui, Madame! Elle reprit un sourire convenable - moins psychopathe type serial killer et/ou gardienne de prison sadique - Et ben voilà! T'es moins débile que tu en as l'air! Madame, j'espère que votre fils comprendra la leçon. Vu le vol plané magnifique, il a du la comprendre!


Une fois qu'elle eu fini le cas de la merveilleuse petite famille - autant vous dire qu'elle était contente de ne pas avoir affaire avec le mari de cette dame (quoique, vu le spécimen, elle espérait qu'elle n'était pas mariée ou elle plaignait "l'heureux élu") quand elle voyait le fils. Je la retire de votre école. Dit-elle en face de la proviseure. Pour le moment en tout cas. Il est clair que c'était trop tôt. Merci de votre aide et de votre compréhension. Bien que mal à l'aise avec cette affaire, le sourire en coin de cette dame quand Lùthien avait fait la leçon au mère et au fils lui fit clairement comprendre qu'elle était avec elles. Maintenant, si vous voulez nous excuser, mais mon mari nous attendent! Ha et au fait, je reprends mon fils au passage!

Elle se retourna vers Earwen. Allez ma chérie. On va chercher ton frère et on rentre à la maison. Ton père te fait ton plat préféré.

Elle eu un sourire à la fois peiné et compatissant à la réplique de sa fille. Lùthien serra cette dernière dans ses bras et dit: ton frère ne t'en veux pas ma chérie. Il sait que tu ne l'as pas fait exprès. Lors d'une crise de panique après un cauchemars, Earwen avait envoyé valdinguer son frère à travers sa chambre. Heureusement, plus de peur que de mal, la bourrasque n'était pas puissante et, dans son malheur, son fils s'était pris le coin de la chambre servant de coin lecture avec un tas de coussins pour le rendre cosi.

Mère et fille se dirigèrent, accompagnée par la secrétaire de la proviseure, jusqu'à la salle de classe de Cirth. Techniquement, son professeur le laisserait sortir sans problème. C'était activité artistique toute l'après-midi et son fils était en avance sur le programme scolaire.
Son instinct avait vu juste quand Lùthien vit son fils sortir avec toute sa panoplie d'art et son sac d'école. Quand il les vit, il piqua un sprint pour serrer Earwen dans ses bras. On m'a dit que tu avais eu un accident, qu'est-ce qu'il s'est passé? Dit-il, l'inquiétude dans les yeux. Lùthien le calma en disant qu'Earwen était encore un peu fébrile et que, pour l'heure, il valait mieux rentrer. Le trio rejoint la voiture. Sur le trajet, Lùthien appela son mari pour lui signaler qu'ils étaient en route et lui expliqua, en gros, ce qui s'était passé. T'as pas trop terrorisé ce môme j'espère, chérie? Elle croisa le regard d'Earwen à la question d'Aemon. Hoooooooooo...Assez pour lui faire passé l'envie de recommencer. Que ce soit avec elle ou avec quelqu'un d'autre...On en reparle à la maison? Après un soupir, Aemon accepta et le couple raccrocha. Sur le trajet, Lùthien prit une des mains de sa fille dans les siennes quand elle senti une paire de mains recouvrir les leurs. Elle sourit en reconnaissant la poigne de Cirth. Vous voulez faire quelque chose de spécial demain? Techniquement, son fils, lui, avait école mais dans les circonstances, elle savait qu'il ne voudrait pas y aller et elle n'allait pas le forcer. Sans compter qu'elle ne voulait pas prendre le risque d'être rappelée et d'apprendre que Cirth avait été bizuté par les copains de l'autre garçon.

Après une quinzaine de minutes de route, mère, fils et fille se retrouvèrent dans l'allée de leur maison. Durant tout le trajet, le trio garda le silence, à part les quelques mots que Cirth disaient à sa sœur pour la rassurer. Leur complicité faisait plaisir à voir... Même si, après le retour de Cirth, leur relation avait été un peu assombrie, à cause de la décision de sa fille de se passer comme aînée des enfants.
Chose que Cirth n'accepta pas, vu qu'ils étaient jumeaux, en théorie.
Thanos était mort mais il avait causé ce genre de dispute entre ses enfants. Autant vous dire que ni elle ni Aemon en étaient ravis. Bien loin de là même.
Ce n'est qu'après le sauvetage d'Earwen que le frère et la sœur semblaient se rapprocher. Lùthien n'allait pas s'en plaindre - ils avaient enfin réussis à ne plus se disputer - mais elle aurait clairement préféré que cette réconciliation se déroule sous d'autres auspices.

Alors qu'elle éteignit le moteur, Lùthien reçu un sms de son mari. Que quelques mots:

La mère de famille sourit alors que, suivie par ses enfants, elle sorti de la voiture. Quelques mètres plus loin, ils passèrent la porte d'entrée et, à peine le temps de passer le hall d'entrée, qu'une petite chienne se précipita sur Earwen. Lùthien pouffa de rire à l'expression de sa fille mais elle se calma et dit: Et bien, c'est la tienne! Juste après, d'une même voix, le père et le fils de la famille crièrent un: SURPRISE!