Fenris - Coulson “ Sans curiosité on meurt et sans courage on ne vit pas. ”
Nouvelle forêt, nouveau territoire, nouveau garde-manger. Le Fléau des 9 Royaumes venait encore une fois de déménager pour donner une chance à la faune locale de se reconstituer, tels des champs mis en jachère. Loin d'être un acte réfléchi, empreint d'un élan écologique, il s'agissait davantage de ménagement d'efforts. Plus les proies étaient rares dans un endroit, plus la chasse y était ardue. Que de temps perdu à essayer de trouver de quoi se sustenter pour soulager un instant son estomac sans fond, pour contrer cette terrible mais désormais soutenable malédiction. La Louve souffrait depuis tellement longtemps maintenant. La douleur faisait partie de son existence, elle avait modelé son caractère, entretenait sa férocité. Elle avait été conçue ainsi. Il était donc dans sa nature de souffrir et de faire souffrir. Appréciait-elle sa nature ?
Fenris déambulait dans ce qu'elle avait décrété être SA forêt, alors qu'une pluie fine venait de s'arrêter. Sa légitimité ? Elle était sans aucun doute la créature la plus puissante ici. La loi du plus fort régissait l'Univers. De toute façon, si quelqu'un s'opposait à son décret lupin, ce dernier connaitrait une fin prématurée. La demi-mesure, la passivité, la patience, tout ceci était terminé. Ces Midgardiens n'étaient que des êtres méprisables, misérables, que l'on pouvait écraser d'un simple geste. Lors de l'incident survenu à New-York, ces derniers avaient montré leur vrai visage. Des vermisseaux lâches, faibles, fuyant face au danger et n'hésitant pas à piétiner leurs semblables pour avoir une chance de survivre. Pitoyable. En somme, ils avaient eu ce qu'ils méritaient en étant réduits à n’être que des dommages collatéraux, abandonnés par leurs gardiens. Ces derniers n'avaient pas levé le petit doigt, préférant se concentrer sur leurs collègues et sur la Magicienne Rouge. La vie d'un Midgardien ne valait rien comparée à l'occasion d'affronter un ennemi digne de ce nom. Sur ce point, le Fléau des 9 Royaumes était d'accord. Par ailleurs, la Louve était pratiquement sûre que les Midgariens continueraient à célébrer leurs gardiens, encore et toujours, tel un énorme troupeau de moutons célébrant l'arrivée du fourrage.
Reniflant, Fenris s'immobilisa. Quelque-chose clochait. Mêlés au pétrichor, aux effluves animales et senteurs arboricoles, une odeur nauséabonde lui était parvenue. Fronçant les sourcils, elle serra les dents avant de remonter la piste olfactive. A peine arrivée, elle allait vraisemblablement devoir faire du ménage dans sa forêt. Plantant ses ongles dans un tronc voisin, elle l'escalada à la seule force de ses bras jusqu'à une branche solide, ignorant la douleur. De là, elle commença cet exercice pour lequel elle s'était tant entrainée: sauter de branches en branches, silencieusement. Néanmoins, ne connaissant pas encore parfaitement les lieux, elle allait devoir se fier à son regard et à son instinct pour ne pas tomber. Malheureusement, encore en récupération suite à New York, la Louve manqua par deux fois de choir.
Remontant la piste, la Louve arriva près d'une sorte de clairière et s'arrêta. Campée sur sa branche, partiellement dissimulée derrière les feuilles, elle scruta pour débusquer les vermisseaux qui se trouvaient là, tout près. Avec son regard perçant, elle finit par les apercevoir, juchés sur des postes d'observation, grossièrement camouflés. Que faisaient-ils là ? Que gardaient-ils ? Ils n'étaient pas là par hasard, leur présence trahissait celle de quelque-chose de plus grand, de plus important qu'eux. Pour le moment, cette chose était encore dissimulée à son regard. Entendant un petit bruit motorisé, Fenris s'allongea entièrement sur la branche et la suivit du regard. Du véhicule, plusieurs individus en sortirent et s'avancèrent vers un imposant rocher. Un des sourcils de la Louve se leva lorsqu'elle vit une partie du rocher glisser le long de la paroi. Un passage... à travers un rocher ? Il y avait bien quelque-chose de dissimulé ici, dans SA forêt. Sautant de son arbre. Elle se dirigea vers le rocher qui glissait déjà dans l'autre sens pour se refermer alors que le véhicule s'éloignait. Se faufilant jusqu'à l'entrée en évitant le regard des gardes sur leur tour d'observation, elle ne remarqua toutefois pas les détecteurs qui trahirent sa présence. A peine arrivée devant le rocher et plantant ses ongles dans la pierre, une alarme se déclencha. Quelques instants plus tard, la Louve était braquée de toute part par une dizaine de vermisseaux Midgardiens en uniformes. « Vous... être dans...ma...forêt... » Dit-elle avec un regard assassin, ignorant les injonctions des vermisseaux. Mettre les mains sur la tête et s'allonger sur le sol ? A qui croyaient-ils s'adresser ? La Louve était prête à se transformer lorsque le rocher bougea à nouveau.
CSS par Gaelle
Dernière édition par Fenris le Lun 13 Sep 2021 - 14:31, édité 1 fois
-Direc… Euh… Agent Coulson, c’est un honneur de vous recevoir ici. Bienvenue à la Serre.
Je souris et regardais autour de moi, tout en retirant mes lunettes de soleil. On était en plein milieu d’un espace vert, les arbres nous entourant de toutes parts. Je fis signe aux agents de décharger les différentes caisses, laissant un de mes assistants s’occuper de leur installation, notamment mon caisson de récupération et les caissons contenant mes LMDs. Après tout, je ne savais pas combien de temps j’allais rester dans cette base, je devais donc être prêt à utiliser les machines en cas de faiblesse de mon corps physique.
Une fois dans la base, je commençais à marcher avec les autres agents en direction du bureau du responsable. Et là, une alarme commença à sonner. Je vis des agents courir, et me dirigeais d’un pas rapide vers la salle des opérations. J’étais le plus haut gradé ici, je devais me tenir au courant des opérations.
-Qu’est-ce qui se passe ? -Une joggeuse vient de foncer vers l’entrée et semble essayer de l’ouvrir.
Je regardais l’écran. Cette jeune femme semblait savoir exactement ce qui se passait. Je leur demandais de lancer le logiciel de reconnaissance faciale, et dis aux gardes qui étaient à l’extérieur de ne pas tirer, de garder la jeune femme en joue. L’ordinateur finit par identifier la jeune femme. Ou du moins, nous donner des informations à son sujet.
-Envoyez moi tout ça sur mon téléphone, je vais à sa rencontre.
Tandis que je marchais rapidement dans les couloirs, je regardais ce qu’on avait. La jeune femme avait été repérée lors des événements de New York, il y a quelques jours. Plusieurs des drones l’avaient filmée, cachée sous la capuche d’un survêtement. Les caméras avaient perdu sa trace au moment de l’attaque du loup géant asgardien, Fenris. Je demandais aux analystes de regarder les images, et de voir s’il y avait une relation entre cette jeune femme et le loup. J’arrivais devant l’entrée de la base, et fis ouvrir la porte camouflée par les rochers. Je sortis, seul, et fis face à la demoiselle.
-Doucement tout le monde. Du calme. Baissez vos armes…
Je fis encore quelques pas en direction de la jeune femme. Je la regardais, et lui dis, d’une voix calme et posée :
-Bonjour mademoiselle. Je crois que nous sommes partis du mauvais pied. Je suis Phil Coulson, agent du SHIELD. Vous avez dit à mes agents que c’était votre forêt, c’est ça ? Je pense qu’il y a un malentendu. Que diriez-vous que nous en discutions autour d’une tasse de café ?
Je savais que certains agents allaient nous accompagner si on entrait dans la base. Et j’avais fait en sorte qu’on prépare le chemin vers une salle de détention. Autant éviter les problèmes au maximum.
Fenris - Coulson “ Sans curiosité on meurt et sans courage on ne vit pas. ”
La Louve se préparait à massacrer ces vermisseaux armés qui osaient lui donner des ordres. Ils n'étaient que des insignifiants, des moins que rien, même pas bon à croquer. Les armes qu'ils brandissaient étaient dérisoires... du moins elles semblaient l'être. Avaient-elles la capacité de blesser sa fragile enveloppe Midgardienne ? Le Fléau des 9 Royaumes ne leur donnerait même pas l'occasion de tester cette théorie. Il était essentiel de ne laisser aucuns témoins.
Sur le point de se transformer, Fenris tourna la tête en direction de la paroi de pierre un instant avant qu'elle ne se mette à glisser. Un nouveau danger ? D'autres vermisseaux armés ? Non. Il ne s'agit finalement que d'un homme en costume. Intimant aux gardes de baisser leurs armes, son assurance et son calme éveilla la curiosité de la Louve. Était-il un leader ou du moins une personne d'importance ici ? Une chose était sûre, il n'était pas impressionné. Le voyant s'avancer et la regarder droit dans les yeux, Fenris leva un sourcil en écoutant ses mots. Essayant de faire le tri dans les informations qu'elle reçut, elle demeura silencieuse quelques instants. « Shield... » Dit-elle simplement en fronçant les sourcils. « Déjà...avoir...entendu...parler...vous. » Le Shield. Loki lui en avait parlé, tout comme cet Otto. Il s'agissait d'une organisation potentiellement gênante qui assurait la sécurité sur Midgard. Du moins, c'est ce qu'elle en avait compris. Un danger potentiel donc, même si elle n'avait pas grand-chose à craindre. Le Hulk n'avait pas réussi à la blesser significativement, de simples Midgardiens avaient peu de chance de le faire. La question était désormais: que faire ? S'enfuir ? Pour quelle raison ? Elle ne se sentait pas en danger. Ce fils de Coul, l'avait invité à entrer et c'est ce qu'elle avait eu l'intention de faire à la base. Néanmoins, tout ceci semblait louche. « Vous...ouvrir...porte...à ...moi ? Comme...ça ? » Demanda-t-elle en levant un sourcil soupçonneux. « Après...ça ? » Fenris désigna les gardes armés. Un piège ? Assurément. Mais pour qui ? Il était dangereux d'acculer un prédateur. Qu'allait-il se passer si elle entrait ? Le café allait-il être piégé ? Avaient-ils les moyens de la blesser ? Que penserait Loki de cette situation ? Que ferait-il ? Tant de questions qui se bousculaient dans sa tête.
Haussant finalement les épaules, exténuée de réfléchir aux tenants et aboutissants de la situation, la Louve se lit à marcher pour passer juste à côté du fils de Coul, pénétrant dans la structure. « Moi...pas aimer...café. Eau fraîche... suffira. » Glissa-t-elle en passant. A peine entrée, La Louve posa son regard un peu partout, la curiosité ayant succédé à la méfiance. « Vous...devoir...faire...visites. Où...nous...aller ? » Demanda-t-elle, prête à suivre son hôte.
La jeune femme avait des soucis pour s’exprimer. C’était étrange. Elle disait avoir déjà entendu parler du SHIELD. Je l’invitais alors à me suivre, lui proposant de continuer cette conversation à l’intérieur, avec un café. Elle sembla surprise, me demandant comment je pouvais l’inviter après qu’elle ait eu des gardes armés. Je souris, hochant légèrement la tête et répondis :
-Oh, c’est un simple protocole. On préfère montrer qu’on peut se défendre pour commencer. Mais ça reste défensif. Personne ne vous a tiré dessus, que je sache ?
Elle finit par accepter d’entrer, et me dit qu’elle n’aimait pas le café, et que de l’eau fraîche suffirait. Je signifiais à un des agents d’apporter une bouteille d’eau dans la salle d’interrogatoire. Elle me demanda alors où on allait. Je souris et répondis simplement :
-Dans une salle où on pourra être assis, avec une table…
On marcha dans les couloirs, puis on entra dans une salle où les seuls meubles étaient des chaises de part et d’autre d’une table. Je laissais la demoiselle s’asseoir et lui tendis une bouteille d’eau. On m’apporta mon mug, avec du café à l’intérieur, et j’en bus une gorgée. Je la regardais, me demandant comment elle se sentait.
-Cette conversation sera enregistrée pour des raisons de sécurité. S’il y a le moindre incident, les autres membres du SHIELD voudront savoir ce qui s’est passé. Vous comprenez ?
J’attendis une réaction de sa part, puis commençais à poser mes questions :
-J’ai plusieurs questions à vous poser par rapport à ce que vous avez dit jusque-là. Tout d’abord, vous semblez avoir du mal avec notre langue… D’où venez-vous, et où avez-vous appris notre langue ? Et ensuite, quand vous avez dit que cette forêt était à vous… Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
Fenris - Coulson “ Sans curiosité on meurt et sans courage on ne vit pas. ”
Le Shield. C'était donc là une de leurs tanières. Intérieur sobre, probablement pratique. Aucune extravagance. L'antre du loup dans laquelle la plus redoutable représentante de l'espèce venait de se jeter. Ruines à visiter ou base pérenne ? La question était encore en suspens. Tout dépendant bien évidemment de la suite de l'entrevue entre ce fils de Coul et le Fléau des Neuf Royaumes. Acceptant de suivre son guide de circonstance, la Louve se retrouva dans une pièce encore plus sobre que le reste de l'édifice. Une table, deux chaises. Indignes de recevoir la Majestueuse Fenris. Si la forme laissait encore à désirer, la manière s'était, elle, grandement améliorée. Au lieu d'armes, c'est une bouteille d'eau qui fut brandit dans sa direction.
Désormais face à son homologue, la Louve croisa les bras, observant encore et encore la pièce. Elle détourna néanmoins le regard, sans toutefois bouger la tête lorsque le fils de Coul sembla définir les conditions de leur entrevue après avoir bu un peu. Des enregistrements ? Un incident ? Comprenait-elle ? Pas le moins du monde. Cela allait-il changer quelque-chose ? Le Midgardien semblait décidé. Se focalisant enfin sur lui, la Louve pencha légèrement la tête sur le côté en écoutant chacune de ses paroles. Toutes ces questions qui fusaient. Des questions dangereuses, pour la plupart. Ce Shield... Il allait s'avérer gênant, très gênant. Tout ceci ne pouvait être une coïncidence. Savaient-ils qui elle était en réalité ? Cette enveloppe humaine était-elle déjà connue ? Sa couverture comme celle de Loki allait s'envoler ? Peut-être. Il n'y avait qu'une seule solution pour le savoir. Ce petit jeu était presque habituel. Il avait commencé avec cet Otto, s'était poursuivi avec cette Midgardienne à "l'église".
Se redressant pour signifier qu'elle avait parfaitement assimilé les questions, elle débuta: « Moi... écouter. Observer. Moi... venir... de... forêt. Langue... difficile. Autres... comprendre ...moi. Vous... pas... comprendre moi ? Pourquoi... incident ? » Haussant un sourcil interrogateur, Fenris jugea un instant du regard ce fils de Coul. Était-il moins intelligent que les Midgardiens avec qui elle avait conversé ? Eux l'avaient parfaitement comprise. « Moi... vivre... dans... forêt. Ville... trop... bruyante. Forêt... ma... maison. » Joignant ses deux mains sur la table en se penchant en avant, elle fixa le Midgardien jusqu'au fond des yeux. « Forêt... pas... être... votre... maison. Édifice... pas... naturel... Trahir... nature. » Affirma-t-elle avant d'ouvrir la bouteille et de boire lentement. Cet exercice n'était pas naturel pour elle. Elle l'avait appris en observant les Midgardiens, tout comme ce fils de Coul à l'instant. Un moyen de passer inaperçu au milieu d'eux. Un peu rafraichit, la Louve fronça les sourcils. C'était à son tour de poser les questions. « Vous... posez... questions... vous... même... pas demander... comment... moi... m'appeler ? Vous... bizarre. Otto... avoir... dit... moi... Shield... protéger... gens. Quoi... vous... faire... "Jour... des... Héros" ? Moi... avoir... vu... femme... rouge. Gardiens... Pas... hommes... comme... vous. » Des ecchymoses étaient toujours visibles sur son enveloppe humaine, témoins de sa présence là-bas. Elle avait dû se battre contre le Hulk mais, il ne lui avait pourtant pas semblé apercevoir des Midgardiens armés comme ceux de l'entrée ou habillés comme ce fils de Coul. Non, il n'y avait eu que les Gardiens de Midgard et des Sur-Midgardiens. « Vous... rester... cacher... dans... forêt ? » Demanda-t-elle avec un regard inquisiteur. « Vous... devoir... être... honnête. Pas... me... mentir. Moi... pas... bête. » La Louve se savait encore limitée intellectuellement. Néanmoins, son instinct la trompait rarement. Même le Dieu de la Malice n'avait à sa connaissance pas essayé de lui mentir. Ce Fils de Coul franchirait-il le pas au cours de cet échange ?
La jeune femme parlait de façon hachée. Elle me dit avoir appris en écoutant et observant. Elle disait venir de la forêt. Que d’autres la comprenait. Je répondis alors, en toute simplicité :
-Je vous comprends. Ce n’est pas là le souci. Mais vous vous exprimez d’une façon qui fait facilement comprendre que vous n’êtes pas d’ici… Et quand vous me demandez quel incident, je parle de manière générale. Je ne sais pas qui vous êtes. Vous pouvez très bien avoir des capacités surhumaines, être capable de me déchiqueter en deux à la force de vos bras ou de votre esprit…
Elle m’expliqua alors qu’elle vivait dans la forêt, et que notre édifice n’était pas naturel, et qu’il n’avait donc pas sa place ici, que ça trahissait la nature. Pendant qu’elle buvait, je l’observais, pensant à ce qu’elle disait. Ca avait un côté environnementaliste qui faisait sens. Mais en même temps, que savait-elle de notre bâtiment ? Je décidais de rester silencieux à ce sujet, et la laissais reprendre la parole. Elle s’étonnait que je ne lui ai pas demandé son nom. Puis, elle évoqua un certain « Otto » qui lui aurait parlé du SHIELD. Et elle me demanda où on était pendant le fameux jour des héros. Elle signifia avoir vu la « femme en rouge », Maximoff donc, ainsi que les « Gardiens ». Je suppose qu’elle parle des Avengers. Je décidais de lui répondre de façon simple, sans entrer dans les détails :
-Nous sommes pour la plupart des humains comme les autres. Face à des menaces comme Wanda Maximoff, nous ne faisons pas le poids, il n’y a pas à le nier. Mais si vous ne nous avez pas vus, c’est que nous faisions bien notre travail. Car vous, on vous a vu.
J’ouvris ma main gauche, et un faisceau lumineux en sortit, affichant un hologramme. On voyait la jeune femme au milieu de la foule, jusqu’à l’apparition du loup géant, Fenris. Je refermais le poing, et l’hologramme disparut. Je m’assis face à elle, la table nous séparant, et dis :
-Donc, non, on ne reste pas cachés dans la forêt. Ceci est une de nos bases. Nous en avons d’autres. Nous veillons sur une grande zone, nous avons besoin de plusieurs endroits. Après ce que vous m’avez dit, par contre, j’ai d’autres questions… Qui est ce Otto dont vous m’avez parlé ? Et que faisiez-vous au Jour des Héros ? Car j’ai du mal à croire que vous vous y soyez rendue pour admirer les Avengers ou par pur hasard. Et enfin, d’où vous venez exactement, et depuis combien de temps vivez-vous dans cette forêt ?
Beaucoup de questions, mais sa façon de s’exprimer commençait à me donner une certaine image de la demoiselle face à moi. Et les analystes, qui communiquaient avec moi par mon oreillette, avaient des observations à faire.
Fenris - Coulson “ Sans curiosité on meurt et sans courage on ne vit pas. ”
La Louve ne put s'empêcher de rire brièvement en entendant le Midgardien évoquer la possibilité qu'elle puisse le déchiqueter à la force de ses bras. S'il savait... Pour ce qui était de l'esprit, là, effectivement, il n'y avait aucune chance que cela arrive. Il n'était qu'un humain, faible. Elle était le Fléau des Neuf Royaumes. Pourtant, ce fils de Coul s'adressait à elle comme si... il avait l'ascendant dans la conversation. Ce qui se confirma lorsqu'il lui montra une image d'elle dans sa main. Comment cela fonctionnait-il ? Était-ce de la magie ? De la "technologie" ? On la voyait brièvement, avant que sa forme originelle n'apparaisse. Elle n'avait pas souvent l'occasion de s'admirer sous ces traits. Elle était majestueuse, féroce, superbe. « Moi... me... souvenir. Ça être... moi. Avant... que... loup... apparaitre. Moi avoir... perdu... mémoire. Plus... trop... souvenirs. Mais... gentille... pompière... aider... moi... retrouver... souvenirs. » Dit-elle en indiquant sa tête.
Écoutant avec attention la suite, Fenris essaya d'assimiler le maximum d'informations. Ils avaient d'autres bâtiments comme celui-là. Ils étaient un peu partout. Ils voulaient en savoir davantage sur Otto. Elle n'en savait pourtant pas beaucoup plus. « Otto... être... Otto. Homme... bedonnant... avec... lunettes. Moi... sauver... lui... contre... agresseurs. Lui... montrer... moi... objet... métallique... du... Shield. Me... dire... lui... protéger... par Shield. » La Louve omis de préciser que ce dernier n'avait pas été très poli avec elle malgré ça. Enfin, elle avait obtenu de nombreuses réponses à ses questions cette nuit là.
Le Midgardien enchainait les questions. Il avait intérêt à se montrer également loquace. Donnant donnant. Il voulait savoir ce qu'elle était venue faire au jour des héros. La réponse était simple. « Moi... venir... pour... ami. Mais... brusquement... plus... voir... lui... Moi... pas... savoir... où... lui... être... passé. Lui... pas... donner... nouvelles. » Fenris soupira,un peu chagriné. Loki avait disparu et ne lui avait pas encore donné de nouvelles. Il allait bien quand il s'était échappé. Pourquoi ne prenait-il pas contact avec elle ? Elle avait rempli sa mission ? Peut être pas. Il avait eu l'air contrarié avant de disparaitre. « Vous... voir... tout. Vous... peut... être... voir... lui ? » Demanda-t-elle. Après tout, il était peut-être réapparu. S'il s'était fait attraper, elle pourrait peut-être le délivrer.
Les questions suivantes firent froncer les sourcils à la Louve. Il s'agissait là de questions dangereuses. « Vous... très... indiscret. Vous... vouloir... âge... aussi ? Non... vous... pas intéressé. Vous... pas vouloir... nom. Pas vouloir... âge. Vous... bizarre. Moi... vivre... forêt... pas... longtemps. Moi... bouger... souvent. Avant... venir... de... forêt... plus... au... Sud. » Elle devait souvent changer d'endroit pour ne pas se retrouver à chasser pendant des heures pour le moindre cerf. Leur population avait tendance à décroitre très vite quand elle était dans le coin. Enfin. Maintenant, c'était à son tour de poser les questions. Croisant les bras, elle fixa le Midgardien. « Moi... avoir... questions... aussi. Quoi... être... mon... nom ? Quoi... vous... vouloir... à... moi ? Quand... vous... répondre...exactement... à... mes... questions ? Moi... honnête. Vous... non. » Son regard était intransigeant, exprimant même de la méfiance. « Vous... cacher... choses. Vous... vraiment... Shield ? Vous... pas... connaitre... Otto. »
Se levant de sa chaise en posant ses mains sur la table, elle lança un regard contrarié au fils de Coul et se dirigea vers la porte de la salle. Tentant de l'ouvrir, elle tourna la poignée, en vain. Fermée. On l'avait enfermée. On l'avait pris au piège. On l'avait mit en cage. Reculant jusqu'à se plaquer dans un coin de la pièce, les bras sur les murs, son visage exprima la colère et... la crainte. « Vous... mentir. Menteur. Vous... vouloir... du... mal... à moi. » Affirma-t-elle en jetant un accusateur au Midgardien. La louve sentit son sang bouillir alors qu'un frisson la parcouru. Elle se souvenait... Les sous-sols de Midgard. Le ruban de soie. Les ténèbres. La faim. Hela... Se laissant glisser contre le mur, Fenris se recroquevilla. Ramenant ses genoux, elle enfouit sa tête dans ses mains.
J’écoutais attentivement les paroles de la jeune femme. Je lui avais montré un hologramme d’elle-même pendant le Jour des Héros. Elle me répondit que c’était bien elle, mais qu’elle avait perdu la mémoire de ce qui s’était passé, et qu’une pompière l’aidait à se souvenir. Je fis un hochement de tête, comme si je croyais à ça. Mais j’avais beaucoup de doute sur l’exactitude de ses propos. Puis, elle répondit à mes questions. Elle m’expliqua que le Otto dont elle parlait était bedonnant, avec des lunettes. Qu’il avait un objet métallique du SHIELD et qu’il était protégé par le SHIELD. Je levais un sourcil, et on me glissa une information dans mon oreillette.
-Monsieur, il s’agit fort certainement d’Otto Octavius. Un scientifique qui a été mis sous protection par le SHIELD à cause de ses recherches.
Je dis alors, à la fois à l’attention de la jeune femme et de mon interlocuteur dans mon oreillette :
-Je suppose que l’on va chercher ce fameux Otto et lui poser quelques questions. Peut-être qu’il pourra davantage nous informer sur vous…
Elle m’expliqua ensuite qu’elle était venue au Jour des Héros pour voir un ami. Mais que ce dernier avait subitement disparu, et qu’elle n’avait plus de nouvelles de lui depuis. Je fus assez surpris par ces révélations, car elle ne donnait pas l’impression d’avoir des moyens de communication modernes. Elle me demanda alors si on pouvait l’aider à retrouver son ami. J’hochais la tête et dis :
-On pourra certainement vous aider. Vous nous dites son nom, on vous montre des vidéos du Jour des Héros. Et si vous le voyez sur l’écran, on essaie d’utiliser la technologie à notre disposition pour le retrouver.
Quand je l’interrogeais sur sa présence dans cette forêt, elle sembla s’emporter. Alors que franchement, c’était sûrement la question la moins indiscrète des trois. Elle sembla même vexée que je m’intéresse davantage aux raisons de sa présence qu’à son nom ou son âge. Elle me répondit finalement qu’elle n’était pas là depuis longtemps, et qu’elle venait d’une forêt plus au sud. Puis, ce fut à son tour de m’interroger. Elle me demanda quel était son nom, ce qu’on lui voulait, et commença à me dire qu’on n’était pas honnête et qu’on lui cachait des choses. Et, avant que je ne puisse répondre, elle se leva, et tenta d’ouvrir la porte. Elle alla alors se plaquer contre un mur, et changea d’attitude. Elle semblait souffrir d’un traumatisme. Je l’observais en silence, la laissant un instant, avant de dire :
-On ne vous veut aucun mal. Si la porte est fermée, c’est autant pour votre sécurité que pour celle des agents. On ne sait pas qui vous êtes, on ne peut pas vous laisser sortir avant d’être sûrs que vous n’êtes pas un danger pour les autres. Et ça vous protège car personne ne peut vous attaquer… Quant à vos questions…
Je toussais légèrement, bus un peu de mon café dans le mug, et dis :
-Je ne connais pas votre nom. Vous n’apparaissez dans aucune de nos bases de données, à l’exception du court temps où vous avez été enregistrés pendant le Jour des Héros. C’est comme si vous n’existiez pas avant. Du moins, sous cette apparence. Ensuite, concernant ce que l’on vous veut… Et bien, vous avez essayé de forcer l’entrée de cette base, vous avez mystérieusement disparu au moment où Fenris est apparu pendant le Jour des Héros… Et je ne crois pas aux coïncidences…
J'avais exprès d'utiliser le nom de Fenris, sans donner plus d'explications. On allait voir sa réaction. J’avalais encore une gorgée de café, et terminais en disant :
-Quand à Otto… Ce nom n’est, certes, pas commun, mais pas unique non plus. Mais votre description nous a permis de déterminer de qui il s’agissait…
Je lui montrais de nouveau un hologramme, le visage d’Octavius et dis :
-C’est lui, non ? Otto Octavius, scientifique, sous protection du SHIELD. Dans quelles circonstances l’avez-vous rencontré ?
Fenris - Coulson “ Sans curiosité on meurt et sans courage on ne vit pas. ”
La Louve était plongée dans ses souvenirs. De douloureux souvenirs. La notion de temps était différente pour les êtres dotés d'une grande longévité. Ces souvenirs étaient donc récents, très récents pour le Fléau des Neuf Royaumes. Il lui fallut donc plusieurs minutes pour revenir à la réalité et entendre le Fils de Coul se justifier. Depuis le début, il cherchait toujours davantage d'informations, posait toujours plus de questions. Il prétendait ne lui vouloir aucun mal, que cette porte fermée était autant une protection pour eux que pour elle. Qu'il pouvait l'aider à retrouver Loki avec leur technologie. Disait-il la vérité ? Fenris se méfiait de plus en plus. Que cherchait-il à faire ? La réponse vint enfin. Ils n'avaient aucunes informations sur elle. Ils pensaient qu'elle était Fenris, à juste titre. Néanmoins, ils ne pouvaient pas encore en être sûrs. D'ailleurs, sous les traits de cette enveloppe humaine, elle était Helaris. C'était le nom qu'elle s'était choisie. Sortant sa tête de ses mains, elle répondit à son homologue. « Moi... vouloir... voir... ce... que... intrus... faire... dans... ma... forêt. Votre... base... pas... naturelle... dans... nature. Moi... Helaris... vivre... ici. Forêt... pas... besoin... présence... vous. » Le Shield n'avait rien à faire ici. Il n'y avait qu'elle dans les parages. Ils ne seraient assurément pas de bons voisins. Que faire ? Détruire cette base ? Changer d'endroit ? Il était encore un peu prématuré d'envisager une réponse.
Le Midgardien affirma avoir identifié Otto grâce à ses informations. Il lui montra son visage encore une fois dans sa main. Oui, c'était bien Otto. Ils avaient enfin fini par la comprendre. Il voulait savoir comment ils s'étaient rencontrés. « Moi... rencontrer... lui... sur... pont. Nous... discuter... Moi... protéger... lui... de... hommes... méchants... agressifs. » La Louve se releva. Des souvenirs de leur conversation lui revenaient. « Nous... discuter... questions... réponses... comme... maintenant. » La Louve s'avança vers le Midgardien avec un regard noir. « Lui... dire... moi: enfermer... marque... de... supériorité, gens... qui... enferme... une... personne... penser... avoir... emprise... dessus. » Posant les mains sur la table, elle avança légèrement sa tête pour se retrouver à quelques centimètres de celle de son homologue. « Et... eux... tuer... quand... pas possible... enfermer. » Helaris haussa un sourcil interrogateur. « Lui... mentir ? » Ils n'obtiendraient rien de lui, du moins, s'il ne rompait pas sa parole. Allait-il le faire ? Il lui avait paru très honnête, intelligent et surtout, tenant à la vie. Se redressant, Helaris croisa les bras. « Vous... rien... obtenir... de... lui. Lui... donner... parole... parce que... moi... sauver... santé... de... lui. Lui... donner moi... précieux... conseils. » L'un de ces conseils retenait la Louve de faire montre de sa supériorité. Otto lui avait bien dit que les Midgardiens n'aimaient pas cela. La vérité fâchait. Pourtant, si le Shield n'avait pour le moment que peu d'informations sur elle, n'avait aucune certitude sur le fait qu'elle était bien Fenris, la Louve commençait lentement à comprendre certaines choses.
Se rasseyant face au Fil de Coul, elle imita sa pose. « Vous... pas aimer... pas savoir. Vouloir... informations... toujours plus. Ça... être... force... de vous. Vous... dire... penser... moi... peut être... capable de... déchiqueter vous... en deux... à force... bras... ou... esprit. Mais... vous ici. Devant moi. Où... vous... fou... ou vous... pas être... là. Vous... pouvoir... être... comme... image... que vous... me montrer. Vous... dire... veiller... protéger. Vous... pas là... pour protéger... Otto. Vous dire... porte... protéger moi. Pourquoi ? Vous parler... danger. Mais vous... être... le danger... pour moi. Vous... penser... avoir... emprise... sur moi. Moi... pas aimer... personnes... qui se sentent... supérieurs. Ni... menteurs. » Se reculant dans sa chaise, Helaris fronça les sourcils. Quelque-chose clochait. « Quoi être... véritablement Shield ? Enfermer gens. Interroger. Surveiller. Quels... comptes... vous avoir... à rendre ? A qui ? »
La Louve commençait à avoir des mots de tête. Même en exprimant ses pensées de vives voix, elle n'était pas habituée à ce genre de chose. Son esprit était encore trop limité. Un détail de la conversation lui revint cependant. « Vous dire... être... plupart... humains. Femme rouge... être Wanda Maximoff ? Elle... être menace... pour vous ? Elle être, gardienne pourtant. Jour des Héros... elle dire... gardiens être... meurtriers... justiciers sans foi... ni lois. Mercenaires... faux Dieux... anciens agents Hydra... aimants à... problèmes. » La Louve commença à enfoncer ses doigts comme dans du beurre dans la table métallique. « Quoi être... votre lien... avec Gardiens ? Vous... comme Wanda... dire ? Meurtriers ? Mercenaires ? Sans foi... ni lois ? »
La jeune femme insistait, disant vouloir savoir et voir ce que l’on faisait dans cette base. Elle avait une attitude d’écoterroriste, considérant la structure comme intruse à la forêt, car non naturelle. Je ne lui répondis pas que le bâtiment était construit en partie dans des caves naturelles, car ça ne la concernait pas. Je pris cependant note de son nom, qu’elle utilisait pour la première fois, « Helaris »… Je revins sur le sujet d’Octavius. Elle me dit l’avoir rencontré sur un pont, qu’elle l’avait sauvé d’agresseurs. Elle commençait ensuite à déblatérer des leçons de pseudo philosophie. Je l’écoutais calmement, laissant les analystes faire leur travail.
-Vous voulez savoir ce qu’est le SHIELD ? Nous sommes une organisation qui, comme son nom l’indique, est un bouclier. Le dernier mur pour protéger l’humanité du pire. Ca peut être des menaces humaines ou non-humaines. Nous faisons notre maximum pour protéger le plus de gens possibles, mais nous sommes loin d’être omniscients ou omnipotents. Je ne sais pas sur quel pont Otto Octavius se trouvait lorsque vous l’avez sauvé, mais je ne pense pas qu’il ait été en danger de mort à ce moment-là. Et concernant Maximoff…
Je soupirais. Depuis qu’elle avait craqué, elle s’était montrée extrêmement dangereuse. Je finis par dire :
-Elle était une Avenger. Elle a protégé le monde à plusieurs reprises. Mais elle a énormément perdu dans le même temps, et son deuil semble l’avoir fragilisée. Et effectivement, certains Avengers n’ont pas le passé le plus propre du monde. Certains ont mal agi par le passé. Ils ont fait des erreurs…
Je dis ensuite :
-Donc votre nom est Helaris ? C’est… original. D’où ça vient ?
Pendant ce temps, les analystes me donnaient des informations de toutes parts. Les images de surveillance d’Octavius le montraient bien être en contact avec la jeune femme, mais rien qui ne laisse penser à plus qu’une rencontre « par hasard ». Et le nom « Helaris » semblait inconnu en tant que tel. Mais on en revenait à Fenris et Hela, deux personnages de la mythologie nordique.
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