16 février 2025

Les yeux regardant par la fenêtre de la voiture, je serre doucement la main de mon fils dans la mienne en regardant le paysage passé. Je suis encore fatiguée par tout ce qu’il s’est passé, mais aussi par la difficulté à dormir depuis ce qu’il s’est passé. Luhan aussi, d’ailleurs… Même si c’est un peu mieux. Lorsque Dimitri annonce que l’on arrive, je souris doucement à Luhan. Je descends en premier, avant de l’aider à descendre. Je remercie Dimitri. Mon petit garçon attire mon attention, caressant ma main en observant l’hôpital. Il sait que je déteste ça… “Allez, mon coeur. On y va ?” Il acquiesce et on s’approche du bâtiment. J’ai longuement hésité à l’emmener avec moi pour voir Aurelio. Je craignais que ça soit trop tôt pour qu’il voit quelqu’un… Et en même temps, je crois que j’étais terrifiée à l’idée de le laisser tout seul, même sous la surveillance d’un des hommes du Devil’s. C’était trop tôt. Et puis, quand il a su que j’allais voir Aurelio, il était déterminé à venir. Je ne lui avais pas caché que Aurelio avait été blessé en participant à le sauver… Je n’avais pas donné de détails, bien sûr, mais je tenais à ce qu’il soit au courant de tout. Ça le concernait autant qu’Ezekiel ou moi, au final… Plus que moi, d’ailleurs. Il était jeune, et c’était justement pour ça que j’avais le devoir d’être transparente avec les événements qui le concernaient.

Nous passons les portes automatiques et approchons l’accueil pour savoir le numéro de chambre d’Aurelio. Une fois l’information récupérée, nous nous montons deux étages pour atteindre celui du blessé. Je laisse Luhan chercher la chambre dans le long couloir, lorsqu’il me montre du doigt la bonne chambre. Je le félicite doucement et l’encourage à frapper à la porte. Une fois invités à entrer, j’ouvre la porte. Luhan est le premier à entrer, se précipitant près du lit et montant sur une chaise pour saluer Aurelio d’un coucou de la main. A mon tour j’approche, déposant mon sac dans un coin. “Bonjour, Aurelio…”

16 février 2025
Allez, monsieur Gallo, il faut manger maintenant.

Je détourne la tête, ronchon et boudeur. Je n'ai pas envie de manger, j'ai mal, affreusement mal, et je ne désire qu'une chose : recevoir mes médicaments. Mais l'infirmière me dit qu'il me faut patienter encore une heure. Elle insista en revanche sur le fait que je devais manger. Je regarde le plat qu'elle déposé devant moi, sur ma petite table de lit. Je fais la moue. Bon sang, je tuerais pour une pizza ! Ou un bol de pattes avec du parmesan et de la sauce tomate de chez Luigi ! Je fais la moue devant ces haricots qui baignent dans une sauce d'aspect étrange. Je finis cependant par lui obéir et, me rendant compte que mon estomac criait famine sous la souffrance de mon corps perforé, je dévore mon déjeuner, avec l'aide de l'infirmière. Je ne peux pas me servir de mon bras droit. Si le gauche est en bien meilleure état, l'une de mes blessures a l'épaule m'empêche de l'utiliser comme je le voudrais. Voilà donc pourquoi on me nourrit comme les bébés, à la cuillère, me permettant ainsi de laisser mes bras reposer et guérir.

Je ne compte pas les balles qui ont percé ma peau et déchiré ma chair. Apparament, d'après les médecins, c'est un miracle si je suis encore en vie aujourd'hui. Je connais la raison d'une telle... Peut on parler de prouesse ? Je me rappelle avoir décidé d'abandonner, de me laisser mourir sur ce sol froid, baignant dans mon propre sang, et c'est la seule pensée de Shufen et de son fils qui m'a permis de tenir le coup, de prendre la décision de me battre pour rester en vie... Mais est ce que cela en vaudra la peine ? Malgré mes sentiments pour elle, je sais qu'elle ne m'aimera jamais comment moi, je l'aime. Notre différence d'âge est un frein, un obstacle infranchissable... Je me dis, amer, tout en mâchant mes haricots, que je ferais mieux de me marier à une fille de mafieux, afin de me lier définitivement à une famille qui pourra profiter de mes talents. Le club ne veut plus de moi, je le sais, malgré ce que j'ai fait pour Ezekiel... Ou alors je choisis de rester auprès de Shufen mais je prends un risque : le risque de mourir ou celui de rester seul à vie...
Je ne sais donc pas quoi faire.

Le repas terminé, elle me lave les dents et s'en va. Je plonge dans une courte sieste en attendant mes médicaments quand la porte s'ouvrit. Je pensais voir l'infirmière mais c'est Shufen qui entre, avec son fils. Je leur souris, faiblement. Le petit approcha une chaise et me salua de la main. Shufen posa son sac et me salua également. Je lui réponds, d'une voix rauque : Shufen... Je suis heureux de te voir... Je pensais que tu ne viendrais pas... Je souris, rassuré de la voir en bonne santé et je demande : Comment allez vous, tous les deux ?