Ma vie ressemble à un gouffre sans fond en ce moment. Celui dont essaye de s'échapper mais qui, plus en avance vers la sortie, plus on est attiré vers le fond. Mais il se pourrait que des rencontres récentes aient un peu changé la donne. Je me dis que pour le première fois depuis longtemps, j'ai mon destin en main et je peux enfin trouver une voix qui m'apporte quelque chose. Comment ? Simplement en ayant le désir de trouver un avenir qui m'apporte enfin quelque chose.
Cela fait un certain temps que j'entend des rumeurs qu'un certain groupe de personne cherche à s'agrandir. Beaucoup de gens ont entendu parler d'Erik Lehnsherr. Je ne fais pas exception et je suis assez curieux. Il avait une réputation, tout comme moi, mais pas des moindres. Et sa communauté de mutants assez controversée ne me paraît pas être un mal. Ils ont une façon bien à eux de survivre et de se battre, ne craignant pas de devoir montrer de quoi ils sont vraiment capable, tuant si besoin pour se défendre. Les idéaux qu'ils défendent me paraissent être assez proches de ce que j'ais fait moi même. Ces mutants qu'ont avait toujours dénigré, montré du doigts, traité comme des chiens. Certaines personnes les avaient vu comme des rats de laboratoires. Affligeant ! Je comprend aisément le point de vu de cet homme qui avait rallié à sa cause un certain nombre de mutants désireux de se défendre et de vivre par tous les moyens.
J'ai entendu dire qu'un certain endroit de Staten Island sert un peu de rencontre. Je me dis que ma curiosité a assez grandi pour aller y faire un tour. J'ai involontairement choisi de m'établir non loin de là. Hasard ou coïncidence... il est temps d'aller y faire un tour, sur ce port où il semble y avoir des gens à rencontrer...
C'est une plutôt belle journée, les jours commencent à rallonger doucement et le printemps commence à pointer le bout de son nez. Je vois déjà les bourgeon émerger dans les arbres alentours et la brise elle-même se réchauffe un peu plus, éloignant le froid mordant d'un hiver assez rude. Il y aura bientôt des feuilles et des fleurs et l'ambiance va changer pour revêtir son habit de couleur. Cela n'avait pas eu un effet spécialement bénéfique avant, mais aujourd'hui, c'était différent. Je sens que les choses commencent à changer pour moi et que je suis enfin prêt à m'ouvrir encore un peu plus au monde. Mais pas n'importe quel monde. Je ne veux pas changer au point de devenir quelqu'un de respectable. Les gens ne méritent pas encore qu'on leur accorde assez de crédit pour changer à ce point. Et éliminer les fauteurs de trouble, bon, comme mauvais, a une saveur que j'apprécie encore pour ne pas changer de métier.
Je marche, les mains dans les poches de mon jean, le regard curieux, sur le port de Staten Island à profiter de la journée un peu plus chaude. Le soleil réchauffe l'air, il fait bon. Je porte mon habituelle veste de cuir. Dans mes poches, des petites billes de métal qui me servent de balles pour me défendre et qui ne me quitte pas. Et, veste entrouverte sur un t-shirt Guns & Roses, je marche nonchalamment sur le port, laissant errer mon regard àa et là. Il ne me reste qu'à laisser les gens m'approcher...
Et oui, les rumeurs vont bon train quant aux méthodes de recrutement de ce groupe, la Confrérie des Mutants. Il y a des rabatteurs. Ils repèrent les mutants et leur invite à parler pour grossir les rangs. Je pourrais les intéresser je le sais. Mais je cherche à voir qui ils sont et voir ce qu'ils pourraient attendre de moi. Mais c'est surtout ma curiosité qui me pousse à vouloir aussi mieux connaître ses gens qui pourraient éventuellement m'apporter quelque chose. Il se pourrait que je puisse aussi leur apporter, mais il me faut en savoir plus avant.
Je n'ai pas longtemps à attendre. Peut-être mon attitude a éveillé une certaine curiosité et une personne plutôt fluette aux regard étrange me salue discrètement. Il fait mine de vouloir me vendre des souvenirs, un bon moyen d'approcher les gens après tout. Et il me salue pour que je comprenne. Nous y sommes. J'ai été ferré. Il ne reste plus qu'à le suivre. Il va probablement me ramener vers la personne que je souhaite rencontrer... je l'espère. Je suis donc mon interlocuteur dans l'espoir d'être mis en face de la personne que j'ai toujours voulu rencontrer.
La marina est plutôt calme à cette heure de la journée. Pourtant, il fait beau et les plaisancier pourraient sortir leur bateau, mais ce n'est pas encore le cas. Cela peut être également un piège quelconque, mais dans ce cas, il va y avoir du grabuge !
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
Un voyage de plus vers New York. Comme à son habitude, Erik venait deux semaines sur quatre dans la ville qui ne dort jamais, toujours par le même navire, dans l'espoir de trouver d'autres mutants et les extirper du despotisme des humains. Et si certains d'entre eux étaient prêts à se battre, c'était encore mieux. Comme toujours, les quatre premiers jours au port, Erik restait à bord du navire ou dans les environs du ports, pour rencontrer lui-même les nouveaux venus et s'assurer qu'ils n'étaient pas attendus par d'éventuels ennemis.
Ce jour là, c'était calme. Le navire était à quai depuis deux jours et semblait avoir mauvaise mine à côté des autres bateaux qui ornaient le port de Staten Island. S'il ne pâlissait pas en taille, vu qu'il s'agissait d'un ancien navire de plaisance reconditionné, mais comme beaucoup de choses, il n'avait pas encore vraiment les moyens de l'entretenir correctement. La peinture avait depuis longtemps laissé place aux couches de coquillages et rouille que la mer leur laissait, et qui étaient par endroits retirés quand un volontaire décidait de s'en occupait. Erik regrettait de n'avoir aucun mutant capable de manipuler les coquillages pour les retirer tant la coque en portait.
Cependant, il tenait à ce que l'intérieur soit propre et bien entretenu. À défaut d'une bonne première impression, il s'agissait que le navire offre une bonne seconde impression. Et quelque part, cette apparente vétusté participait au camouflage de leur activité. Maigre excuse que se répétait Erik en attendant de pouvoir obtenir un vrai navire et un équipage à même de l'entretenir comme il se doit.
Il était donc sur le quai, à admirer l'inadmirable, lorsqu'il reçut un message d'un de ses recruteurs lui indiquant qu'il avait trouvé quelqu'un souhaitant les rejoindre. Il le décrivait comme un homme dans la quarantaine au regard d'acier, du genre qui avait déjà combattu, voire tué. Quelqu'un donc qui pouvait être intéressant pour la Confrérie.
Erik se prépara donc à accueillir le nouveau venu. Le quai était presque désert et le temps plutôt beau, il se dit que le premier entretien pourrait se faire sur le plancher des vaches. Ce qui permettrait aussi de jauger ses intentions. Le maître de la Confrérie restait particulièrement méfiant des nouveaux venus, s'attendant à tout moment à voir des espions pour les humains pour tenter de localiser Genosha et exterminer les "rebelles mutants" qui s'y trouvaient. Il ne s'agissait pas d'être pris par surprise.
Lorsque le recruteur arriva avec l'homme en question, Erik comprit pourquoi il pensait qu'il avait déjà tué : le regard de ce nouveau-venu était dur, les émotions contenues, le regard vif et observateur, en alerte, et une posture générale qui, pour un œil averti, démontrait d'une capacité de réaction. Mais surtout, il y avait dans le fond de ses yeux une envie d'en découdre, un avertissement pour ceux qui tenteraient de le doubler. Parfaitement le genre d'homme dont Erik avait besoin.
"Bienvenue", commença Erik en direction de cette recrue potentielle, "Je suis Magneto, le leader de la Confrérie des Mutants."
Présentation succincte certes mais ils n'étaient pas là pour un entretien d'embauche. Ce peu d'information était amplement suffisant. De plus, lorsqu'il avait affaire à des gaillards de ce genre, Erik connaissait deux types de réaction : ceux qui continuaient la conversation, et ceux qui tentaient de se faire un nom en vainquant le "Mutant en chef". Restait à savoir dans quelle catégorie jouait son interlocuteur.
Je suis la pas lent de mon prédécesseur. Il ne faut pas longtemps avant qu'un homme présentant bien s'avance. Je le regarde et scrute ses expressions. Il semble intelligent, droit, direct et il se dirige droit vers moi. C'est ce que je cherchais, j'ai été repéré. Alors est-ce que c'est ce que je crois ? Je ne voudrait pas être attrapé par des mutants rebelles qui jouent contre nous, qui ne cherche qu'à nous dénoncer et nous livrer. J'ai choisi ma vie, et j'y tiens. Mais les seuls que je souhaite rencontrer, c'est les mutant dont tout le monde a entendu parlé et qui sont craint par tous également.
- Bienvenue, je suis Magneto, le leader de la Confrérie des Mutants.
Je sens son regard perçant, fier sur moi. Il a déjà jaugé qui je suis, qui je peux être. Il est comme moi, je le sens, méfiant, mais curieux dans une certaine mesure. Il veut savoir qui je suis exactement et ce que je pourrais lui apporter. Mais le chef des mutants rebelles en personne, je suis surpris mais honoré.
- Le chef en personne, je suis impressionné. Antoine. Mais vous avez peut-être entendu parlé de moi autrement. Est-ce que je nom de Black Angel vous dit quelque chose ?
Les présentations étaient fait. Nous n'avions pas grand monde autour pour avoir à parlé doucement, mais on restait discret tout de même. Je supposait que des individus disposés stratégiquement veillait aussi au grain. Il n'allait pas risquer de se faire prendre. Il était réputé aussi pour être prudent. J'avais mainte fois entendu parler de lui amis je l'aurais imaginé moins... ordinaire. Ce n'était qu'un homme après tout, comme nous tous. Mais nous avions des talents cachés. Nous étions aussi anticonformistes. On ne voulait pas rentrer dans un moule et suivre aveuglément. Nos directions avait donc suivi un chemin de traverse. La vie n'avait pas été tendre et cela avait fait de nous ce que nous étions. Mais depuis longtemps, j'avais eu dans l'espoir de rencontrer celui dont tout le monde parlait parmi les mutants, bons comme mauvais. Et ce jour était enfin là.
J'allais le laisser mener la conversation à sa guise. Je ne souhaitais pas me vendre non plus. Mais la Confrérie avait quelque chose d'attirant. Je me disais que tant qu'à me sociabiliser plus, je pourrais intégrer ce genre de clan, avec des gens qui me comprendraient sûrement mieux que personne. La voie que j'avais choisie n'était pas anodine. C'était aussi une façon de se libérer de toute la frustration de la façon dont on avait pu me traiter plus jeune et surtout en tant qu'adulte. J'avais longtemps servi pour des gens pour qui je ne représentais rien. Là se serait peut-être différent. Je voulais savoir si la réputation du gars était à la hauteur de ce qu'il me montrerait.
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
Le plus souvent, le premier échange était amplement suffisant pour savoir si on avait affaire à un intéressé ou un ennemi. Parfois, il fallait plus de temps, plus de questions, voire de l'investigation. Mais c'était la première fois qu'Erik se retrouvait face à une situation aussi équivoque : oui, il connaissait le nom de Black Angel, il faisait partie d'une longue liste de noms qu'il gardait autant que possible en mémoire pour deux raisons : d'une part, on peut toujours avoir besoin de ce genre de personne. D'autre part, l'ennemi peut avoir besoin de ce genre de personne.
Erik avait face à lui un assassin solo, pas le genre qui est sous la botte de quelqu'un comme ce serait le cas pour les subordonnés de Bella Donna. Et par conséquent, pas d'influence notable à faire jouer, le Chef de la Confrérie n'ayant pas vraiment d'entrées dans le domaine très fermé des tueurs. Mais à présent, le doute, et surtout la méfiance, était permise.
Il n'y avait aucune raison pour qu'un assassin, qui se faisait payer à prix d'or qui plus est, décide soudainement de sortir de l'ombre et de rejoindre une cause. Même Bella Donna n'aidait la Confrérie que par sa dette envers elle, après qu'elle l'ait protégée des Héritiers. Et bien sûr par Remy qui l'aurait modérée. Le proverbe dit : "Si c'est trop beau pour être vrai, c'est sans doute le cas.".
"Effectivement, je connais ce nom..."
Erik leva tranquillement la main devant lui comme un simple geste de conversation, mais l'assassin put aussitôt sentir la boucle de sa ceinture, les boutons et la braguette de son jean se serrer dangereusement contre sa personne. Il continua comme si de rien n'était sur le ton de la conversation :
"Et je connais aussi sa réputation... Qui vous envoie ?"
Inutile d'y aller par quatre chemins. Si quelqu'un avait commandité son assassinat, c'était quelqu'un qui en avait les moyens, et il valait mieux savoir immédiatement de qui il s'agissait. Aux aguets, Magneto guettait le moindre geste suspect de Black Angel, notamment celui d'aller chercher une arme quelconque dans une poche ou la veste intérieure. Il ignorait son modus operandi, mais à moins de pouvoirs dont il ignorait l'existence, Erik se savait capable d'arrêter la moindre attaque. D'ailleurs, il avait déjà repéré du coin de l'œil une gouttière qui ferait parfaitement l'affaire s'il avait à se défendre.
Je ne m'attend pas à un accueil vraiment chaleureux. Je connais la réputation du personnage. Il n'est pas réputé être très joviale. Mais voilà, mes pas m'ont mené jusqu'à lui. Pourquoi ? Envie de changement. Je suis devenu, même si je tue encore, moins soucieux de tuer pour le plaisir. Tant qu'à le faire, autant rendre la chose utile, pour débarrasser le monde de gens discutables. Je pense au groupe de Lensherr depuis longtemps, mais je n'ai pas eu le loisir de savoir où le trouver jusqu'à maintenant. J'avais eu vent, par des rumeurs dans un bar mal fréquenté du Bronx - un vrai repère de malfrats - que le port de Staten Island était un lieu où être certains jours dans le mois pour rencontrer et être vu de la Confrérie. Et c'est ce que je cherchais.
Depuis quelques temps, mon comportement m'avait amené à faire des choix différents. Et je pense qu'il est temps d'opérer un tournant, mais je souhaite voir ce qu'à à offrir le grand Lensherr avant. Mais le rencontrer en personne peut être un chemin semé d'embûches... ou pas.
Et me voilà en face de l'homme que tout le monde craint. Il a un regard froid, calculateur si on le regarde en cet instant. Il se méfie et reste sur ses gardes, ce que je comprend. Mais je ne suis pas un ennemi. Pourtant, il me traite comme tel. Je reste silencieux et le laisse mener la danse, mais cela risque d'être douloureux. Je sens déjà la pression des boutons et de la ceinture qui se m'empêche presque de respirer. Et le plus calmement du monde il me questionne.
- Effectivement, je connais ce nom et je connais aussi sa réputation... Qui vous envoie ?
Il est méfiant, c'est une bonne chose. La méfiance vous sauve souvent la vie, mais il ne faut pas que ça tourne à l'obsession où cela peut vous rendre fou. La paranoïa est l'ennemi de l'homme. Mais si la légende dit vrai, il a tellement perdu qu'il n'est plus à ça près. Ce que je comprend. Il est temps de lui parler et de lui dire comment j'ai entendu parler de lui et de sa Confrérie.
- On parle dans certains milieux très fermés. J'ai entendu parler de vous et vous acolytes et d'où il fallait traîner pour avoir une chance de vous voir.
J'étais certain qu'il ne me croirait peut-être pas. Mais c'était pourtant la vérité. Le Sister Magaret's était l'endroit rêvé pour comploter. C'était un repère de voyous et de bad guys en tous genres. J'y avais d'ailleurs rencontré une personne bien plus dangereuse que lui, enfin plus imprévisible. Mais comment allait-il me voir ? Je suis honnête avec lui. J'espère qu'il me laissera le loisir de parler.
C'est aussi un tournant dans ma vie. Je ne suis plus forcément le tueur solitaire que j'ai toujours été.
- Je ne travaille pour personne. J'ai toujours refusé de le faire, donc personne ne m'envois. Si vous connaissez mon nom, vous devez le savoir, j'en suis sûr.
MALICE
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