Quand les beaux jours arrivent je suis d'une meilleure humeur, j'avoue. Je suis du genre à siffloter et à profiter. Et quand il faut faire du sport je préfère quand il fait beau. Cette fois-ci, on s'attaque en ne pas entacher mon humour en allant courir dans Central park. Je dois emmener la bécane à réviser aors je fais d'une pierre de coups.
Je me lève tranquille, j'ouvre un peu et je range. Je passe l'aspi partout, parce que je suis un grand maniaque. Et oui, je suis une vraie fée du logis. Ca va pas avec le personnage bourru que je suis, je sais, mais bon, on se refait pas. J'aurais pas confiance en une étrangère pour ranger et nettoyer chez moi. Faudrait pas qu'elle trouve mes jouets. Je suis pas un enfant de cœur et je veut pas qu'on fouille dans mes affaires de toute façon.
J'écoute le chant des oiseaux. Ca sent le printemps. Et même si je râle tout le temps et que je fais la gueule parfois, je suis un grand amoureux de la nature, sauf quand ces saloperies de Ratons viennent fouiller mes poubelles. Mais pas ce matin curieusement. C'est tant mieux parce que je veux profiter de cette bonne humeur. Je met du change dans mon sac à dos. Le garagiste est un pote de longue date et me laisse utiliser sa salle de repos pour me changer. C'est bien pratique quand je vais courir au parc. J'aime parce que je parcours est gigantesque et que j'ai pas à faire des tours de pistes. Le paysage est toujours différent et c'est remplis de gens qui demandent rien à personnes, tous sportifs pour la plupart, ou encore artiste, mais c'est comme si chacun avait sa place et ne dérangeaient pas les autres.
***
La moto lâchée au garage, et moi en tenue, je commence à mettre les écouteur dans mes oreilles, mais pas trop fort. Je met souvent du bon vieux rock genre Led Zep' et Rolling Stones pour me donner de l'entrain. Et je commence à courir à petites foulées pour me chauffer. Je passes les carrefours et rues qui s'entrecroisent à deux pâtés de maisons du parc. Je passe les des grandes portes ouvragées en fer forgées peintes qui sont ouvertes. Et me voilà sur le sentier qui entoure le parc et je cours. Je laisse derrière moi le bruit de la circulation et les cris des chauffards ou les klaxons pour me concentrer sur ma foulée et ma cadence. Je me cale sur un rythme plutôt soutenu, mais pas trop rapide.
Je regarde autour de moi. C'est une méchante habitude, de tout contrôler et de tout avoir dans son champ de vision. Analyser et même vite transcrire les gestes du quotidien. Je suis un tueur, une vraie machine, et je garde mes réflex toujours en tête. Je pense à tellement de choses. Mettre mon esprit au repos n'est pas une mince affaire. Mais quand on fait ce genre de métier, il faut être sur le qui vive et analyser à tout moment.
Cela fait peut-être un quart d'heure que je cours. Je suis dans mon rythme et j'évite un vélo. Okay, le reflex est encore pas mal. Je suis concentrer. Mais il m'a quand même bien frôlé cette abruti, alors que la piste cyclable est de l'autre côté. Ils ont jamais assez de place ces andouilles et braver les interdits, c'est le lot du quotidien. De quoi bien me faire chier quand il faut pas. Mais je respire fortement par le nez et évacue cette frustration du moment. Je reprend ma course et je me recalle sur mon rythme.
Je vois bien cette brunette debout dans l'herbe à regarder autour d'elle. Je ne remarque pas tout de suite le carnet à croquis qu'elle a entre les mains. Mais c'est une des artistes qu'on voit souvent dans le parc, certains vendant leur œuvres au touriste, caricatures, ou dessins plus abouti. Il y souvent des peintres aussi. Et là encore ce maudit vélo qui fait une ambardée parce qu'il a pas vu je ne sais quoi. Je sens que l'accident n'est pas loin. J'allonge la foyulée et je me met près de la brunette. Je tend la main devant moi et le vélo fait un sérieux demi-tour sur lui même, envoyant le cycliste voler dans la course. La force centrifuge a fait son travail. Le vélo s'est stoppé net en tournant sur un quart de tour et le cycliste à été envoyé dans le décor, quittant la celle et tourneboulant dans l'herbe en grommelant. Le chevalet bascule doucement, mais ne tombe pas. Je tend l'autre main et le remet en place tout en douceur.
- Mais c'est qu'il râle en plus le bougre. T'as un truc à dire pour ta défense ou tu vas t'excuser et te barrer ! Sinon, je peux t'aider !
Je tend ma main et le soulève légèrement du sol alors qu'il vient de se relever. Il comprend que ça va pas rigoler et change de figure en un instant. Il se fige un moment et finit par balbutier des mots à peine audibles, toujours suspendu dans le vide.
- Tu disais ? J'entend pas bien.
Il répète les mots de façon bien plus audible et je le laisse repartir. Ses pieds touchent de nouveau le sol et il ne demande pas son reste et chope son vélo au passage pour se barrer à toute vitesse.
Bon, la méthode craint un peu. Mais je déteste les gens qui prennent leurs aises alors qu'on a fait un endroit où tout le monde peut avoir un e place peinard sans faire chier les autres. J'suis pas diplomate et j'avoue que j'aurais même pu lui faire mal, mais je me dis qu'en publique, surtout devant une dame, ça se fait pas.
Je vais devoir parler à la brunette. Alors autant dire que l'exercice est pas facile. J'ai jamais aimé être du genre sociable, enfin, pas dans le sens où n'importe qui l'entend. Je suis franc, honnête, parfois blessant. Et ça c'est devant une personne qui m'aurait rien fait. Par contre un abruti qui me cherche c'est pas la même histoire et je préfère vous dire qu'il a plutôt intérêt à pas me les mettre à l'envers... Mais faut que je fasse un effort et j'apprend même à me tenir en société. J'ai pas fait ça depuis des lustres et depuis mon arrivée à New York, j'ai pas eu l'occasion vraiment de pratiquer. Donc voilà. L'occase se présente et je dois pas avoir l'air d'un crétin. Autant dire que c'est pas gagné !
- Ca va ? J'veux dire, vous avez rien. J'crois avoir rattraper votre chevalet. J'espère que ce crétin à pas tout bousillé.
Y a mieux comme formule, mais ça passe. Je semble pas lui avoir fait peur. Mais bon, on est jamais sûr de rien.
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
Les beaux jours commençaient à revenir même s’ils n’étaient que le 9 février. Malicia aimait ces jours où il faisait ni trop froid, ni trop chaud et qu’elle pouvait sortir. Le printemps était sa période préférée. Il y avait toujours quelque chose à peindre ou à dessiner. C’était une période où elle vendait pas mal de croquis, de tableaux et de dessins. Ces derniers temps, la jeune femme profitait d’un train de vie confortable. Elle n’aurait jamais pu imaginer que cela lui arrive un jour. Cependant, elle avait rencontré les bonnes personnes aux bons moments. Et maintenant, elle pouvait vivre correctement. Elle était même heureuse, chose qui ne lui était presque pas arriver depuis qu’elle était partie de chez ses parents adoptifs. Depuis qu’elle avait découvert son pouvoir. Ce pouvoir qui lui malmenait toujours la vie, mais qu’elle arrivait à accepter. Il y avait certaines choses dans la vie qui se devaient d’être vécu et elle s’était mise en tête que son pouvoir était là pour une bonne raison. Elle devait surtout accepté le fait qu’elle ne puisse pas le contrôler. Alors même si le froid n’était pas beaucoup présent ces derniers jours, elle portait toujours ses gants et des vêtements longs. Ce n’était pas la peine de tenter le diable.
Ce jour là, elle venait de faire le trajet entre l’Institut Xavier et Central Park pour aller trouver l’inspiration. Elle avait quelques projets en tête pour ses élèves, mais elle voulait essayer de voir si tout cela était faisable pour eux. Elle ne doutait jamais de ses élèves, c’était surtout d’elle qu’elle doutait car elle trouvait qu’elle demandait parfois des choses un peu trop compliquer... mais quand elle voyait le résultat, elle se disait que finalement, elle se mettait beaucoup de pression.
Une fois en place, Malicia sortit son chevalet puis un carnet à croquis. Elle aimait bien faire une esquise de son futur tableau avant de sortir peinture et pinceaux. C’était une façon de rechercher la perfection sans doute ! Cela faisait dejà quelques minutes qu’elle était concentrée quand elle entendit du bruit derrière elle. Elle en avait l’habitude, alors elle ne bougea pas d’où elle était. Cependant, le remue ménage semblait être de plus en plus présent. Qu’est-ce qui se passait ? Malicia eut tout juste le temps de tourner la tête que déjà, un homme était entre elle et un autre homme à vélo. Ce dernier semblait avoir fait une embardée, mais bizarrement, il se retrouva dans l’autre sens. L’homme qui était devant elle devait être mutant, elle ne voyait que ça comme explication. Dans la même seconde, le cycliste vola de son vélo, tomba au sol. Le chevalet de Malicia faillit tombé aussi, mais fut rattraper par le mutant. Ce dernier semblait être en colère. Pourtant, ce n’était pas lui qu’on avait faillit renverser. Malicia fronça les sourcils lorsqu’il demanda des excuses au cycliste à moitié assommé dans l’herbe. Elle vit alors qu’il était soulevé. Utilisé son pouvoir avec la colère, ce n’était vraiment pas une bonne idée. Malicia allait enlevé son gant et posa sa main contre le bras du mutant, mais le cycliste s’excusa et après avoir trouver la terre ferme, prit son vélo et partit en courant. D’accord... Tout s’était passé tellement vite que Malicia ne savait même pas comment réagir ? Colère ? Non, elle ne l’était pas vraiment, même si elle estimait que le mutant aurait du être plus calme. Panique ? Non, elle ne l’était pas, ce n’était plus le premier sentiment qui se faisait ressentir chez la jeune femme quand une situation lui échappait. Merci son entrainement chez les X-Men.
Le mutant se tourna alors vers elle. Malicia le regarda. Il était en tenu pour courir. Elle avait eu de la chance qu’il se trouve par là quand même parce qu’elle ne savait pas ce qu’il se serait passé si le vélo l’avait percuté. Ce n’était pas le moment de refaire la scène. L’homme ne semblait pas être à l’aise. Tiens, c’était intéressant. Remettant son gant en place, Malicia l’écouta lui demandé si tout allait bien, qu’il espérait que son chevalet n’avait rien et que le cycliste n’avait pas tout bousillé. Etant donné qu’elle n’avait rien commencé, la jeune femme haussa les épaules doucement et lui dit :
“Non, ça va. Plus de peur que de mal. Je n’avais pas commencé à peindre. Merci.”
Malicia voyait bien qu’il n’était pas à l’aise, peut-être qu’elle devrait forcer la discussion ? Ou pas. Elle le regarda pendant un instant avant de lui dire :
“Vous êtes... un mutant ? J’ai vu comment le vélo avait été dans la direction opposée de l’homme et comment vous l’avez soulevé de terre...”
Elle n’était pas très à l’aise parce qu’elle ne savait pas comment l’homme pouvait réagir si elle parlait de mutation. Elle rajouta :
“J’en suis une aussi, même si ça ne se voit pas.”
Elle serra ses mains gantées l’une contre l’autre avant de baisser les yeux. La conversation n’allait pas être facile...
La petite est un peu secouée. Mais elle va bien, en apparence. Ce craignosse à faillit la foutre en l'air quand même. Faut bien une minute pour qu'elle revienne dans la conversation. Mais c'était rassurant. Et avec mon aise habituelle, j'aurais pas su vraiment quoi faire... Quand il s'agit de faire la moral et de faire "justice" je suis là et j'hésite même pas, mais quand il faut faire un brin de causette et compter fleurette... c'est une autre histoire.
- Non, ça va. Plus de peur que de mal. Je n’avais pas commencé à peindre. Merci.
Il avait finalement pas ruiné son travail. Elle avait pas commencé. Tant mieux. "Quoi tant mieux ? On peut savoir ce qui te prend tout à coup ?" Ben oui, je suis pas du genre à me soucier de qui que ce soit. Mais depuis quelque temps, je trouve que j'ai besoin de me montrer moins solitaire et de commencer à parler un peu plus au gens, et pas seulement à me victimes potentielles.
Mais là, c'est ma réaction qui l'interpelait et surtout le fait que j'ai des pouvoirs. J'ai pas peur de les montrer, comme beaucoup. Je risque quoi ? Je suis un mutant et je vais pas m'en cacher. Et puis ce crétin l'avait bien cherché. Je lui avais même pas fait de mal en plus ! Mais je crois qu'il allait pas apprécier de me recroiser un jour...
- Vous êtes... un mutant ? J’ai vu comment le vélo avait été dans la direction opposée de l’homme et comment vous l’avez soulevé de terre... J’en suis une aussi, même si ça ne se voit pas
Une mutante ? Tiens donc ! J'en croisais pas souvent. Plutôt dans des endroit où je savais ou les trouver en général. Je fréquentais les endroit branchés mutant de la ville... mais une rencontre hors contexte, j'avais encore jamais fait. Un sourire s'affiche gentiment sur mon visage. Et oui, je sais sourire, qui l'aurait cru ? Mais du coup, je tiens ma conversation. "Allez Antoine, essaye de pas lui montrer trop les dents, elle doit pas avoir peur de toi !"
- Oui. Beaucoup de mutant ont des pouvoirs qu'on ne voit pas. Si je ne les avaient pas utilisés, vous n'auriez jamais su.
Le son de sa voix avait quelque chose de relaxant, apaisant. Cela avait un étrange effet sur moi. Mais, attention, vous méprenez pas, je suis pas du genre à faire confiance comme ça. Mais je sais reconnaître les gens dangereux au premier coup d'œil. Et là, je vois bien qu'elle est tout sauf dangereuse. Je me fis souvent à mon instinct. Il voit juste presqu'à chaque fois. C'est sûrement parce que j'ai longtemps eu à faire à des crétin et des caïds, mais voilà, je me sens bien. C'est pas souvent que ça m'arrive... Est-ce que ce serait ça son pouvoir alors ?
- Je m'appelle Antoine.
Mon ton est plus mesuré, et je tend une main amicale vers elle. Je suis en fait ravi de cette rencontre. QUi aurait pu croire ça ? Mais pourtant, c'est le cas. Mon sens du contact est peut être pas le meilleur, mais là, je dois avouer que sur ce coup là, j'assure un peu. Et c'est plaisant. "Plaisant ? Y a truc qui tourne pas rond chez toi !" J'ai tellement peu l'habitude que ça surprend, mais c'est peut être le signe que je suis prêt à enfin m'ouvrir un peu aux gens...
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
Malicia n’était pas du genre à se laisser impressionner, mais aujourd’hui, elle l’était. Pourtant, ce n’était que quelqu’un qui venait de la sauver d’un cycliste un peu perdu et maladroit. Il y avait quelque chose de “mutant” dans le jeune homme qui venait de l’aider. Personne ne pouvait envoyer une autre personne aussi facilement que lui. Malicia n’était pas du genre a traquer toutes les personnes qu’elle croisait pour savoir s’ils étaient mutants, mais elle aimait se retrouver avec ses semblables. Depuis qu’elle était professeur à l’institut, c’était quelque chose qu’elle appréciait parce qu’elle n’avait pas besoin de se cacher. Elle pouvait être elle-même, à condition qu’elle n’utilise pas son pouvoir.
Malicia parla des pouvoirs et lui dit alors qu’elle était aussi une mutante, mais que son pouvoir ne se voyait pas vraiment. En effet, excepté le fait qu’elle portait des gants toute l’année, personne ne pouvait savoir qu’elle était une mutante. Bon, elle n’était pas très porter sur les calins et les poignées de main, mais ça, on pouvait mettre ça sur le compte de sa timidité, ce qui ne la dérangeait pas. Cétait une bonne chose dans un sens. Le jeune homme lui dit que beaucoup de mutants avaient des pouvoirs que l’on ne voyait pas et s’il n’avaient pas utiliser les siens, elle n’aurait jamais su. Elle hocha doucement la tête. En effet, il aurait pu ne pas l’aider si l’envie lui en avait prit. C’est alors qu’il se présenta et Malicia lui fit un petit sourire avant de tendre sa main gantée vers lui et répondre :
“Je suis enchantée de faire votre connaissance. Moi, c’est Malicia.”
Il y avait bien longtemps qu’elle avait laissé tombé son prénom. Comme pour oublié qu’elle avait eu une autre vie avant le snap. La plupart du temps, tout le monde l’appellait Malicia alors elle avait laissé tomber son prénom une bonne fois pour toute. Serrant doucement la main du jeune homme, elle s’attendait déjà à toutes les questions possibles sur elle et son pouvoir... Et malheureusement, elle en avait l’habitude.
C'est un peu cliché comme rencontre. Je suis en plus pas le genre de mec à faire ami-ami avec les premiers venu, mais peu importe. Je supporte pas l'impolitesse et c'est tout ! Je peux passer pour une chevalier servant, même si en réalité, je suis plus le mouton noir des mutants. Charles ne serait pas vraiment satisfait de ce que je fais de mon pouvoir, qu'on se le dise. Mais aux yeux des gens qui ne me connaissent pas, je suis un pauvre gars qui tente seulement de bien faire. Je sais être courtois, gentil, mais je n'aime pas en abuser. Parce qu'au final, je me fait toujours berner et on se sert de moi. Je reste donc dans le contrôle et tente de passet pour un mec normal.
Je l'aide même à tout remettre en place et je joues un peu les curieux. Elle n'a pas commencé, mais elle doit avoir une domaine de prédilection, tous les artistes en ont un. Alors je fait la conversation. Elle a ce petit quelque chose qui me fait dire que je suis tombé sur une personne un peu spéciale. Je peux me tromper, mais voilà, je joues donc la carte de la curiosité et converse avec elle.
- Je n'aurais pas la chance de voir ce que vous faites. Vous faites ça depuis longtemps ?
Peut-être ne veut-elle pas parler, et je reprendrais mon chemin après l'avoir salué, mais quelque chose me dit que nous avons tous deux été piqué par la curiosité en sachant qu'on était tous les deux des mutants. Alors j'espère qu'elle acceptera de parler avec moi. Pas que je cherche la sociabilité, mais mon côté humain ressort quelque fois, à mon grand damne, mais bon, je ne peux pas toujours vivre en ermite dans une caravane planquée à Staten Island... Je dois rester en contact pour ne pas me perdre complètement, je le sais. Alors je remercie Dieu, d'une certaine manière, de me mettre dans des situations qui me permettent de côtoyer le monde humain et de ne pas complètement perdre mon humanité.
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
Malicia n’avait pas pour habitude de se faire bousculer, mais aujourd’hui, cela aurait pu arriver si Antoine n’avait pas été là. Elle n’avait jamais croisé le jeune homme au parc, mais elle était bien contente qu’il ait été là aujourd’hui. Bon, il avait utilisé son pouvoir pour l’aider, mais ce n’était pas très grave en soi. L’homme allait sans doute avoir une sacré peur pendant quelque temps, mais il allait s’en remettre. Il semblerait qu' Antoine ne supporte pas l’injustice. Malicia eut un petit sourire en y pensant. Il l’aida à remettre tout son matériel sur pied tout en lui disant qu’il n’aurait pas la chance de voir ce qu’elle faisait. Il lui demanda si elle faisait ça depuis longtemps. Malicia avait besoin de parler et elle sentait que l’homme avait besoin de le faire aussi.
“Je fais ça depuis… depuis longtemps. Je pense que je le fais depuis que je suis partie de chez ma famille adoptive. Pour survivre dans ce monde cruel, il faut bien trouver quelque chose. Mes premiers tableaux, c’était pour des touristes qui me payaient beaucoup plus que nécessaire. Grâce a eux, j’ai pu me trouver un appartement, même si ce n’était pas le plus luxueux. Mais les propriétaires étaient très gentils et faisaient tout pour que je garde l’appartement.”
Elle attrapa un pinceau et un des pots de peinture, mit une toile sur le chevalet et commença a peindre quelque chose tout en continuant de discuter.
“Mes dessins et mes tableaux m’ont fait vivre pendant un long moment. Je me suis même demandée à un moment dans ma vie si on ne parlait pas de moi en dehors de Central Park… J’ai eu beaucoup de demandes pendant les vacances d’été. Certaines journées, je n’avais pas le temps de lever le nez de mes dessins qu’il y avait déjà d’autres personnes… Puis, le propriétaire d’une exposition est venu à moi et m’a dit qu’il pouvait m’exposer et vendre mes tableaux. C'était le grand saut. J’ai aussi trouvé un autre travail en parallèle et depuis, je vis bien. Qui aurait pu croire que je passe de la rue à une vie plus ou moins confortable ? Même moi, je n’y crois pas encore. Comment est-ce possible ? Je me pose encore la question. Il me reste un seul problème a réglé, mon pouvoir mutant. Mais c’est une autre histoire.”
Malicia continua de peindre sur son tableau et s’excusa :
“C’est bien la première fois que je parle autant de ma vie je pense… Excusez-moi si je vous ennuie, je crois que j’avais besoin de parler.”
La jeune femme posa son pinceau et tourna le tableau vers le jeune homme. Elle venait de peindre Antoine, utilisant son pouvoir contre le cycliste. Dans les moindres détails.
J'ai souvent remarqué que je devais être de ceux qui pouvait écouter et qui donnaient l'impression qu'on pouvait leur parler. Et cela aurait été stupide de croire que je n'en étais pas capable. Avant tout du moins. J'ai un métier plutôt expéditif où la parlotte ne fait pas vraiment partie. Mais je me surprend à aimer écouter par moment. Je pense que mon comportement a beaucoup changé. Je deviens sûrement plus sage, plus posé, plus à l'écoute. Je supporte plus ce qui m'entoure...
Je n'ai pas eu une vie facile et ma frustration et ma colère l'ont souvent emporté sur ma patience et mon empathie. Mais voilà, quand la colère s'efface et que la frustration est passée, on peut s'arrêter sur des choses de la vie qui nous ennuyaient fortement pour réapprendre à les contrôler. Et c'est le cas aujourd'hui. Même si mes manières sont discutables, je peux démontrer, dans la vraie vie, quand je ne travaille pas, une certaine patience. C'est tout nouveau pour moi, donc il reste des efforts à faire, mais je reviens doucement dans une sorte de routine humaine qui m'exaspérait auparavant et pour laquelle j'avais une sorte de répulsion.
C'est donc naturel que je la laisse parler. Et curieusement, cela ne me dérange pas. Je sens qu'elle en a besoin. Alors pourquoi pas. Je suis venu à son aide après tout. Elle est loin d'être désagréable et il se peut qu'elle puisse m'aider d'une certaine manière à tester des limites que je découvre petit à petit.
- J'ai toujours aimé les artistes. Je les envie quelque fois, parce que je n'ai pas ce genre de talent...
Elle a eu beaucoup de chance. C'est un peu réaliser son rêve. Un rêve qu'on ne m'a laissé la chance de réalisé. Mais qui sait ? Je peux peut-être encore trouver une voix qui me donnerait satisfaction malgré le fait que je sois une tueur. Une reconversion future...
- ... Je trouve que pouvoirs vivre de sa passion est une consécration. Vous avez beaucoup de chance. Et le fait de montrer votre art en publique à sûrement aidé. Mais quel genre de peinture faites vous ?Paysage, portrait ?
La conversation est lancée. J'essaye de trouver une position confortable pour discuter. Je me pose sur le sol, à genoux, m'assaillant sur mes pieds. Et je la laisse m'expliquer.
MALICE
BLACK ANGEL Le meurtre suppose et couronne la révolte - celui qui ignore le désir de tuer aura beau professer des opinions subversives, il ne sera jamais qu'un conformiste.
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