Nouveau futur, nouveau présent, nouvelles prises de tête

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Wolverine et Jean

Samedi 15 février, fin de matinée

Me revoilà en 2025. Trask n'a pas pu faire valider son projet de Sentinelles et la guerre n'a pas eu lieu. L'Institut Xavier n'a pas été détruit et les X-Men sont de nouveau tous en vie. Maintenant va falloir que je les rencontre tous et que j'leur explique que je viens de débarquer du passé, que le Logan qu'ils ont connu ici n'existe plus... D'ailleurs j'essaie de pas trop penser à c'qui lui est arrivé. J'ai pris sa place, c'est tout.

J'ai passé un long moment avec le professeur. C'est surtout lui qui a causé. Il m'a raconté les cinquante dernières années, enfin pour ce qu'il en a connu. Lui aussi il a fait un bond dans l'temps. Bordel, c'est pas simple. Ca a été beaucoup d'infos d'un coup, et j'ai du mal à tout encaisser. Va m'falloir du temps pour m'habituer à ce nouveau monde.

Tout ce bordel m'a filé une belle migraine. J'ai besoin d'une bière. Les lieux n'ont pas changé au moins, je sais toujours où se trouve la petite cuisine. D'ailleurs, alors que j'm'en approche, je sens une bonne odeur de chocolat, de biscuit qui chauffe. Y'a déjà quelqu'un qui occupe les lieux. Et merde, j'vais pas pouvoir être tranquille tout d'suite...

Je me fige quand j'arrive à l'entrée de la cuisine et que je vois cette gamine aux cheveux roux. Là y'a plusieurs trucs qui s'mélangent dans ma tête. Je l'ai déjà vue, cette gamine, c'est elle qui m'a libérée dans le complexe de Stryker, y'a des années de ça. Je l'ai aussi déjà vue, et c'est pas rien de l'dire, quand elle était plus vieille, enfin du coup c'était pas vraiment elle, mais en même temps... Bordel.

« Jean ? C'est toi ? »

J'ai plein de souvenirs qui me remontent en tête et des émotions contradictoires qui s'bousculent dans ma caboche. J'dois avoir l'air d'un parfait ahuri à la fixer comme ça. Jean, vivante... et adolescente... J'étais pas préparé à ça.

@Jean Grey
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Aujourd’hui est une date tout à fait particulière : c’est l’anniversaire de Rachel. L’adolescente fête sa majorité avec ses semblables, à l’Institut, puisque ses parents n’ont pu s’accorder le luxe du déplacement, vivant dans un autre état et étant grandement accaparés par leurs travails respectifs. Si la brune a tenté de noyer l’ombre du chagrin sous un haussement d’épaules résigné et des sourires lancés à la volée, essayant de convaincre qui voulait bien l’être mais surtout elle-même, la tristesse de ses pensées a suffisamment effleuré les perceptions de Jean pour que celle-ci, s’émouvant promptement de son sort, se lève aux aurores pour lui préparer quelques pâtisseries hautement appréciées.

Fondant au chocolat, cupcakes avec glaçage au mascarpone, pommes d’amour, tarte à la myrtille et cookies aux trois chocolats sont au menu de ce goûter improvisé, pour lequel Jean s’affaire depuis des heures déjà. Ayant à coeur de bien faire, et malgré ses piètres talents en cuisine, la mutante s’évertue à mettre toute sa bonne volonté dans la préparation de ces mets délicieux, quitte à ce que la pièce soit semblable à un véritable champ de bataille, ravagée par la tempête rousse qui est présentement penchée au-dessus d’une deuxième fournée de cookies prêts à partir en cuisson. « …Seize. Il va falloir que j’en fasse d’autres. » Prenant le plat entre ses deux mains, Jean ouvre le four grâce à sa télékinésie, plaçant les biscuits à mi-hauteur avant de refermer la porte de l’appareil, frottant ensuite ses paumes l’une contre l’autre en éparpillant une nuée de farine blanche autour d’elle, la poudreuse volatile venant même se déposer sur le bout de son nez pâle.

Retournant auprès de son plan de travail, en résistant à la tentation d’essuyer ses mains sur son ample pantalon vert, qui marque autant sa taille que sa rousseur et dans lequel est rentrée une chemise blanche dont les deux premiers boutons sont défaits, c’est sur un torchon propre qu’elle jette son dévolu, avant de replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille. C’est ainsi que, dans la confection d’une nouvelle pâte à cookies, mélangeant beurre, sucre, oeuf, vanille et farine en quantités dues, elle reçoit la visite de Logan. Remarquant sa silhouette massive sitôt qu’il passe la porte, la jeune femme lève son menton pour l’accueillir d’un sourire chaleureux, sans cesser de s’activer derrière les fourneaux. « Un biscuit ? » Lui propose-t-elle en désignant, toujours du menton, les paniers confectionnés avec soin qui contiennent divers gâteaux plus ou moins réussis. Mais il ne semble pas réellement intéressé par la nourriture qu’elle lui offre puisque, elle le remarque assez vite, l’expression de son visage semble mystérieusement désarçonnée. « Jean ? C'est toi ? » La question l’oblige à rehausser ses sourcils avec curiosité, sans qu’elle ne perde son sourire jovial. Troublée par l’interrogation posée par son interlocuteur, elle délaisse sa préparation pour faire quelques pas en sa direction, véritablement soucieuse de son état. « Euh... Oui, c’est moi… » Si la commissure de ses lèvres s’étire avec grâce, elle plisse légèrement ses paupières en arrêtant ses pas à sa hauteur, penchant alors son menton sur le côté d’un air soucieux. « Est-ce que tout va bien ? »

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Wolverine et Jean

Le professeur m'a dit que Jean était vivante. C'est même un des premiers trucs qu'il m'a dit. Mais il a oublié de préciser qu'elle était pas encore en âge de boire de l'alcool. Elle a dû faire partie de ceux qui sont passés dans cette faille dont il m'a parlé. Bon sang, y'en a combien comme ça que je vais retrouver tout gamins ? Déjà qu'ça m'avait déjà fait l'coup avec le Fauve et Vif-Argent, et avec Charles et Magneto, je vous raconte pas tous les coups d'vieux que j'me paye !

La voir comme ça, toute joyeuse et enrobée de farine, à préparer des biscuits, ça m'fait tout drôle. J'peux pas m'empêcher de repenser à la dernière fois que je l'ai vue, quand j'ai dû la tuer de mes propres griffes. Les images se superposent et vont pas du tout ensemble. Elle se rapproche de moi, et je dois faire un effort pour ne pas avoir un bête mouvement de recul. Elle me regarde d'un air soucieux, forcément, j'dois avoir la tronche du type qui vient de voir un fantôme... et c'est pas faux, en un sens.

« Euh... Non. Non, pour être honnête ça va pas trop non... »

Je me force à détacher mes yeux de son visage si juvénile et je décolle enfin mes pieds du sol pour me diriger vers le frigo que j'ouvre en grand, avant de pester.

« Bordel, y'a jamais d'bières dans c'frigo ?! »

Y'a des choses qui changent pas. Le Logan précédent doit bien avoir une réserve quelque part, mais je peux pas savoir où, puisque j'ai pris sa place mais pas ses souvenirs. Heureusement, j'en ai déjà trop qui se mélangent et se contredisent. Je me résigne à prendre une bouteille de soda, la décapsule et en engloutis une bonne rasade avant de me tourner de nouveau vers mini-Jean et de soupirer profondément. Va falloir que j'lui explique... Oh je sens que ça va pas être simple.

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Interrompue dans la préparation de la pâte à cookies, qu’elle pétrissait entre ses doigts propres afin de la ramollir, la rousse abandonne sa pâtisserie en devenir pour se rapprocher de Logan, non sans apparaître sous une certaine perplexité à son égard. Le bougre n’est que rarement expressivement joyeux — pour ainsi dire jamais, mais il n’est pas question ici de sa perpétuelle mine renfrognée, car celui-ci arbore présentement une mine tout à fait défaite et interdite, sans qu’elle n’en comprenne la raison. « Euh... Non. Non, pour être honnête ça va pas trop non… » L’annonce ne la surprend pas puisque, de toute évidence, elle s’en doutait déjà. C’est tout de même un fébrile « Ah. » qui s’extirpe de ses lèvres, tandis qu’elle croise ses bras contre son buste féminin en le suivant des yeux lorsqu’il traverse la pièce pour rejoindre le frigo.

À défaut de savoir quoi exprimer précisément, elle se contente de l’accompagner visuellement en observant chacun de ses gestes, comme si la réponse à son attitude pour le moins étrange résidait quelque part entre sa barbe et son front. « Bordel, y'a jamais d'bières dans c'frigo ?! » Allant de curiosité en étonnement, elle fronce de nouveau ses sourcils en se rapprochant finalement d’un pas, annonçant alors, d’une voix qui se veut tranquille mais que l’on sent pointée d’une certaine indétermination. « Dans la mesure où même les élèves ont accès à ce frigo, non… » Mais ne devrait-il pas déjà le savoir ?

S’il ne trouve pas son bonheur, il troque l’alcool pour le sucre, avalant la moitié d’un soda en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Les deux se retrouvent alors ainsi, chacun d’un côté de la pièce, à se toiser sans grande conviction… Ce qui n’est pas du tout gênant. Raclant discrètement sa gorge, puisque ne sachant qu’attendre de cette examination mutuelle et silencieuse, la rousse finit par retourner derrière son plan de travail, se hasardant néanmoins à dire, en se doutant que le refus serait certainement la réponse : « Je peux faire quelque chose pour t’aider ? » Craignant que son intention soit mal interprétée, elle ne tarde pas à rajouter, en accompagnant son élocution d’un sourire quiet : « Parce qu’on dirait que tu as vu un fantôme, là. »

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Wolverine et Jean

je sais que les élèves ont accès à ce frigo ! Iceberg me l'avait dit aussi, de manière moins délicate qu'elle. Heureusement qu'elle se montre moins condescendante que lui. Elle ne l'a jamais été avec moi. Elle me donnait l'impression qu'elle pouvait me comprendre, qu'elle savait voir au-delà de ce caractère bougon que j'affichais en permanence. Avec elle, je pouvais être autre chose qu'une brute... Putain, Logan, concentre-toi. C'est du passé tout ça.

Elle n'insiste pas, ne pose pas de question. Ca m'arrange bien. Ca me laisse le temps de mettre de l'ordre dans mes pensées, même si c'est tellement le bordel là-dedans qu'il faudrait bien plus que quelques instants de silence pour faire le tri. Elle demande simplement si elle peut faire quelque chose pour m'aider. Elle est si gentille avec moi... si patiente... et son sourire est si doux... Putain, Logan, arrête. C'est une ado.

Je veux pas qu'elle se fasse du souci pour moi. Enfin, c'est sûrement trop tard pour ça, mais disons que je veux pas la gêner davantage. Alors je me force à sourire à mon tour, même si c'est léger, et je tire une chaise de la table pour m'asseoir en face d'elle.

« 'Scuse moi, j'voulais pas t'inquiéter. »

Faut que j'me calme. Ou à défaut de l'être, faut que j'en ai l'air. Alors je finis mon soda, plus tranquillement, en prenant mon temps. Je la laisse pétrir sa pâte à cookies. Puis je commence plus ou moins à lui expliquer ce qui cloche. Mon semblant de sourire a déjà disparu.

« C'est pas évident qu'tu m'croies, mais en fait j'arrive tout juste du futur. Enfin, du passé. Enfin... Charles t'a raconté ce qui s'était passé en 1973 ? »

J'espère que oui, bon sang, ça m'éviterait des explications longues et tordues. Mais j'ai comme le pressentiment que le professeur n'a pas parlé de toute cette histoire à ses élèves chéris. Ca aurait impliqué de raconter comment il était à l'époque, et ça l'aurait pas vraiment mis en valeur.

@Jean Grey
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HRP:

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samedi 15.02.25, institut Xavier
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Quoique troublée par cette entrevue à la teneur pour le moins singulière, Jean abandonne sa contemplation silencieuse pour guider ses pas jusque derrière le comptoir, reprenant ainsi ses préparations minutieuses, essayant de maintenir sa pleine concentration sur la pâtisserie élaborée, bien que la curieuse attitude du mutant la perturbe quelque peu. Les sourcils froncés, elle se penche au-dessus du livre de recettes avant d’entendre la chaise grincer lorsqu’il y prend place, en formulant une nouvelle phrase, cette fois plus apaisée. « ’Scuse moi, j'voulais pas t'inquiéter. » Le menton légèrement incliné, elle redresse sa figure pour lui tendre un sourire doucereux avant même que ses yeux ne puissent se poser sur lui. « Tu n’as aucune raison de t’excuser. » Sincère, puisque sa bienveillance n’est pas une qualité feinte pour redorer son image, elle redresse pleinement les épaules sans changer d’expression, son regard se faisant même davantage indulgent. « Le plus important est que tu ailles bien. »

Voilà qui semble conclure leur discussion, puisqu’elle se détourne pour se replonger dans son livre, en ne sachant plus tellement où elle se situe dans la marche à suivre : de toute façon, elle n’a pas le loisir de mener l’enquête car la voix de Logan se fait de nouveau entendre, obligeant instinctivement son menton à se lever en sa direction. « C'est pas évident qu'tu m'croies, mais en fait j'arrive tout juste du futur. » Comme un ressors, ses sourcils se froncent avant de se défaire de cette crispation étonnée, et ses yeux glissent sur son visage d’un point à l’autre, comme si elle cherchait à débusquer la farce par un indice présent sur sa figure. Du futur ? Elle ne devrait pas être étonnée puisqu’elle-même vient du passé, mais… « Enfin, du passé. Enfin... » Qu’est-ce qu’il raconte ? Les lèvres espacées, elle redresse sa nuque sans savoir quoi faire de ses mains, et décide finalement d’abandonner sa préparation pour se diriger en sa direction, tirant une chaise pour s’y installer à son tour, juste à côté de lui. « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Demande-t-elle d’une voix mesurée en croisant ses jambes avec élégance, ses deux mains se déposant sur ses propres cuisses tandis qu’elle se penche légèrement vers lui, ses longs cheveux roux tombant en rideaux de chaque côté de son visage. « Charles t'a raconté ce qui s'était passé en 1973 ?» Tandis que ses yeux ne se sont pas détournés un seul instant depuis qu’elle s’est rapprochée, Jean oscille du menton en fronçant de nouveau ses sourcils, davantage sous la curiosité qu’autre chose. « Non… » Trois avant la mort de ses parents, trois ans avant son adoption. « …Qu’est-ce qui s’est passé ? » Comprenant que le sujet est aussi sensible qu’épineux, elle dépose brièvement sa main sur son bras en disant, pour l’encourager à parler : « Tu peux me parler, on est une famille. » Elle se croit prête à tout entendre ; c’est le moment de vérifier cette thèse.

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Wolverine et Jean

J'suis pas du genre à m'excuser pour ce que je suis ou ce que je fais. Je suis comme je suis, et si ça plaît pas aux autres, tant pis pour leurs tronches. Mais avec Jean c'est différent. Elle a fait partie des rares personnes qui m'avaient donné envie d'être meilleur. Alors je m'excuse. Et elle me répond que j'ai pas à le faire ! J'sais plus trop comment me comporter, du coup. Ce que j'sais, par contre, c'est qu'il va falloir que j'lui explique tout. Enfin, ptet pas tout. Mais ça m'réjouit pas des masses.

Mon intro est pas terrible. Elle doit me prendre pour un dingue. J'espère juste qu'elle va pas s'amuser à aller fouiller dans ma tête pour mieux comprendre. Y'a des choses qu'il vaudrait mieux pas qu'elle voie. Elle s'est rapprochée de moi. Elle me fixe. Je sais pas quoi en penser. C'est l'bordel dans ma tête. Encore plus quand elle pose délicatement sa main sur mon bras. A nouveau je me retiens d'avoir un mouvement de recul. Heureusement, le contact dure pas longtemps. J'ai besoin d'avoir l'esprit clair pour raconter ce qui est loin de l'être.

Evidemment, Charles lui a rien dit. Va falloir que j'explique ma situation à tous les gens que j'vais retrouver ici ? Faudrait ptet que j'organise une conférence globale, ce s'rait plus simple ! Oh, bon sang... Rien n'est simple dans c't'histoire. Je pousse un profond soupir pour me donner le courage de m'lancer, et j'me lance.

« Okay, alors accroche-toi, parce que c'est pas simple comme histoire. En 1973, Mystique a assassiné un connard fabricant d'armes qui avait créé les Sentinelles, des robots ultra performants conçus pour repérer et exterminer les mutants. »

Je me rends compte, en expliquant le début de l'histoire, que tout ce que je raconte n'a jamais existé pour Jean ni pour personne. J'anticipe donc une éventuelle réaction du genre "Mais qu'est-ce que tu racontes" en ajoutant :

« S'il-te-plaît ne m'interromps pas, ça va dev'nir plus clair après. »

Enfin, je l'espère.

« Donc, Mystique a buté Trask. Mais le gouvernement américain l'a arrêtée et ils ont utilisé son ADN pour améliorer les performances des Sentinelles. En résumé, il a suffi de quelques décennies pour que ces saloperies éliminent la quasi-totalité des mutants, et les humains qui nous aidaient. La plus grande guerre de l'histoire. En 2025, on n'était plus qu'une poignée à résister, et on a trouvé une solution de dernier recours. Fallait envoyer l'esprit de quelqu'un dans le passé pour empêcher Mystique de tuer Trask. Et c'est moi qu'on a envoyé. Ca a pas été facile, mais avec l'aide de Charles et de Magneto, on a réussi. Mystique a tué personne, par miracle Magneto non plus, et on a réussi à changer le cours des choses. Pas de Sentinelles, pas de guerre mondiale, pas de fin du monde. Du coup comme tout a été réécrit, j'viens d'me réveiller dans un 2025 complètement différent de celui que j'ai connu. Tous ceux qu'j'ai fréquentés ces cinquante dernières années sont revenus, mais ils ont pas vécu les mêmes choses que moi. »

J'ai tout balancé d'une traite, sans entrer dans les détails pour pas la noyer d'informations. Allez, Jean, faut qu'tu m'croies... C'est une histoire à dormir debout, et pourtant c'est la réalité... Enfin, ma réalité.

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samedi 15.02.25, institut Xavier
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Il cherche son courage quand elle cherche des réponses, mais Jean est bien loin d’imaginer la nature du discours qui se prépare dans la tête de son interlocuteur ; que peut-il avoir de si noueux à lui avouer ? « Okay, alors accroche-toi, parce que c'est pas simple comme histoire. » Son sourire bienveillant est brièvement corrompu par l’amorce suspicieuse, qui n’annonce rien de bon, si bien qu’elle fronce légèrement les sourcils en l’observant, appréhendant davantage les révélations à présent. « En 1973, Mystique a assassiné un connard fabricant d'armes qui avait créé les Sentinelles, des robots ultra performants conçus pour repérer et exterminer les mutants. » …Hein ? Sans rompre le contact visuel, Jean papillonne longuement des cils en espaçant ses lèvres de quelques degrés, ayant visiblement du mal à assimiler ce qu’il lui annonce, si bien qu’elle fouille rapidement dans sa propre mémoire pour tenter de retrouver la trace d’une telle histoire, en vain. Elle n’a jamais entendu un tel récit ? C’est donc un ‘’quoi ?’’ qui se prépare sur ses lèvres, mais les lettres fondent sur sa langue puisque Logan s’empresse de la faire taire, bien avant qu’elle s’avance sur ce chemin. « S'il-te-plaît ne m'interromps pas, ça va dev'nir plus clair après. » Elle hoche alors son menton de haut en bas, raclant discrètement sa gorge sans changer de posture ou de position, pleinement à l’écoute…

« Donc, Mystique a buté Trask. Mais le gouvernement américain l'a arrêtée et ils ont utilisé son ADN pour améliorer les performances des Sentinelles. En résumé, il a suffi de quelques décennies pour que ces saloperies éliminent la quasi-totalité des mutants, et les humains qui nous aidaient. » Son sourire fane en même temps que ses épaules se redressent, l’obligeant à se reculer sur sa chaise non pas pour mettre de la distance entre leurs corps, mais plutôt avec le récit horrifique qu’il lui livre. Éliminer les mutants ? Et leurs alliés ? Ses sourcils se froncent plus durement et ses yeux s’écarquillent, sans qu’elle ne prenne la parole, abasourdie. « La plus grande guerre de l'histoire. En 2025, on n'était plus qu'une poignée à résister, et on a trouvé une solution de dernier recours. Fallait envoyer l'esprit de quelqu'un dans le passé pour empêcher Mystique de tuer Trask. Et c'est moi qu'on a envoyé. » Elle retient son souffle quelques secondes en le regardant de haut en bas — du moins, la partie visible de son corps, c’est à dire du milieu de son torse jusqu’à son crâne, puisque le reste est caché derrière la table. « Ca a pas été facile, mais avec l'aide de Charles et de Magneto, on a réussi. Mystique a tué personne, par miracle Magneto non plus, et on a réussi à changer le cours des choses. Pas de Sentinelles, pas de guerre mondiale, pas de fin du monde. » Un soupir passe la barrière de ses lèvres tandis qu’elle hausse ses sourcils ; elle sait que Logan n’est pas enclin à fomenter ce genre de mauvaise plaisanterie mais, tout de même… Cela lui paraît irréel. « Du coup comme tout a été réécrit, j'viens d'me réveiller dans un 2025 complètement différent de celui que j'ai connu. Tous ceux qu'j'ai fréquentés ces cinquante dernières années sont revenus, mais ils ont pas vécu les mêmes choses que moi. »

Durant quelques secondes, Jean ne dit rien. Le temps, peut-être, de réassembler ces morceaux d’histoire si différents de sa propre réalité, et elle finit par lever les yeux au ciel en haussant de nouveau ses sourcils, visiblement désarçonnée. « Je ne sais pas quoi dire… » Que dire, de toute façon ? « Je suis désolée que tu aies vécu ça… » Elle presse ses lèvres l’une contre l’autre en reportant son attention sur Logan, l’effleurant d’un regard sincèrement bienveillant et doux. « Je n’imagine pas à quel point tout cela est perturbant pour toi, mais… » Se penchant légèrement en sa direction pour lui offrir un sourire, elle poursuit, sur une voix tendre : « Je suis là, si tu as besoin. » Ne se doutant pas de la portée de son geste, la rouquine dépose de nouveau sa main aux doigts fins sur le bras musclé de son interlocuteur, attendant quelques secondes avant d’oser demander : « Est-ce que… Dans cette autre réalité, nous avons tous survécu ? » Elle ne sait pas trop pourquoi elle pose cette question, puisque cela ne changera rien à sa propre réalité, mais l’interrogation a fleuri sur ses lèvres sans qu’elle ne puisse la retenir.

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Wolverine et Jean

Jean écoute attentivement mon histoire, ou plutôt mon résumé d'histoire. Ca doit lui paraître complètement dingue, et je lui en voudrais pas de penser que je le suis. Je la vois qui perd son sourire, qui écarquille les yeux, qui fronce les sourcils. Elle a du mal à me croire. Mais j'pense qu'elle me croit quand même. Quel intérêt j'aurais à lui mentir ? J'suis pas du genre à inventer des histoires, au contraire je suis quelqu'un de plutôt honnête et franc. Un peu trop parfois, selon certains.

Un silence s'installe, mais je ne le romps pas. Faut lui laisser le temps de digérer tout c'que je viens de lui raconter. D'ailleurs elle finit par dire qu'elle ne sait pas quoi dire. Ben tu m'étonnes ! C'est pas banal comme conversation ! Mais elle me fait sourire quand elle se montre désolée pour moi et dit être là pour moi. Cette fois sa main sur mon bras ne me dérange pas. Elle est mignonne. Au sens moral du terme. Mais mon sourire s'efface quand elle me demande s'ils ont "tous survécu" à la guerre.

« Non. Comme j't'ai dit, à la fin on n'était plus qu'une poignée. Mais si ça peut t'rassurer, toi, enfin ton autre toi, t'as pas connu la guerre. »

J'suis pas certain que ça la rassure en fait... Parce que ça implique qu'elle soit morte avant. Et clairement, j'ai pas du tout envie de lui expliquer pourquoi ni comment.

« Mais faut pas qu'tu t'prennes la tête avec ça, après tout c'est pas vraiment arrivé. Enfin, sauf pour moi... Mais si j'te raconte tout ça, c'est surtout pour qu'tu comprennes ma situation... Tiens, par exemple, quand j't'ai connue, tu étais... plus âgée. Dans la trentaine, j'dirais. T'étais prof à l'Institut, et infirmière à tes heures perdues. Et tu donnais des conférences pour défendre la cause mutante. Et maintenant que j'te retrouve, t'es tout bébé... Ca fait bizarre. »

Je détache mon regard d'elle et bouge mon bras pour attraper la bouteille de soda, et constater que j'ai déjà fini de le boire. Tant pis. Au moins ça m'donne une consistance. Je la fais passer d'une main à l'autre et reprends :

« J'vais avoir besoin d'aide pour recoller les morceaux, réapprendre à connaître tout l'monde. Tiens, si tu me racontais un peu ta vie ? »

Je ne sais plus rien sur elle. Si ça s'trouve, elle n'a même pas encore rencontré Scott. Si ça s'trouve, dans cette réalité y'a pas ce putain de Phoenix qui menace de la consumer. Je l'espère de tout cœur. Je veux pas revivre ça.
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C’est une histoire rocambolesque, qu’il lui livre. Et probablement que si elle venait de quelqu’un d’autre, cette histoire, Jean n’y aurait accordé que très peu de crédibilité, croyant volontiers à une blague bien ficelée mais sûrement pas à une vérité immuable extraite d’une autre réalité. Mais Logan n’est pas de ceux qui se plaisent à raconter des farces, et encore moins lorsqu’elles impliquent la mort de tous ceux qu’ils connaissent ; la rousse l’observe néanmoins quelques secondes d’un oeil stupéfait, le temps que les informations se fondent dans son esprit et qu’elle retrouve suffisamment de lucidité pour hocher son menton de haut en bas, en retirant sa main de son bras pour l’apporter à sa nuque, la massant de ses doigts courbés en détournant un instant le regard, à la fois curieuse et désarçonnée par ces révélations, qui n’ont pas finies de la surprendre. « Non. Comme j't'ai dit, à la fin on n'était plus qu'une poignée. Mais si ça peut t'rassurer, toi, enfin ton autre toi, t'as pas connu la guerre. » Si elle hoche de nouveau son menton de haut en bas, c’est uniquement parce qu’il lui faut quelques secondes pour déceler l’information cachée derrière les autres : si elle n’a pas assisté à la guerre, où était-elle ? Les sourcils froncés, elle remonte son regard azuré sur l’homme qu’elle toise avec un air d’incompréhension, qu’elle finit par formuler à voix haute. « Comment ça, je n’ai pas connu la guerre ? J’étais où ? » C’est légitime qu’elle demande, et le regard qu’elle braque en sa direction indique clairement que sa quête de réponse n’admet pas qu’on contourne soigneusement sa question.

« Mais faut pas qu'tu t'prennes la tête avec ça, après tout c'est pas vraiment arrivé. » C’est quand même fort à avaler ! « Enfin, sauf pour moi... Mais si j'te raconte tout ça, c'est surtout pour qu'tu comprennes ma situation... Tiens, par exemple, quand j't'ai connue, tu étais... plus âgée. Dans la trentaine, j'dirais. T'étais prof à l'Institut, et infirmière à tes heures perdues. Et tu donnais des conférences pour défendre la cause mutante. » Voilà qui détend considérablement ses traits, si bien qu’un sourire prend lentement forme sur ses lèvres, et que sa main délaisse sa nuque pour rejoindre sa jumelle, toutes deux sagement posées sur ses cuisses collées. Défendre la cause mutante lui tient donc suffisamment à coeur pour qu’elle s’engage dans cette voie, que ce soit dans cette réalité ou dans une autre. « Et maintenant que j'te retrouve, t'es tout bébé... Ca fait bizarre. » - « Je comprends, » dit-elle avec une compréhension et une douceur caractéristiques de sa personne, en redressant légèrement ses épaules. « Ça m’a fait le même effet quand je suis revenue du Snap et que j’ai retrouvé Kitty. » Sauf que dans son cas, c’est l’effet inverse : elle a quitté une jeune adolescente pour retrouver une belle jeune femme ! « Moi qui pensais que notre voyage temporel était déjà compliqué… » Haussant ses sourcils sur son front, elle bascule légèrement sa nuque sur le côté en croisant ses bras contre son buste, le regardant jouer avec sa canette d’un air distrait. « Je vieillis bien, au moins ? » Tente-t-elle de plaisanter pour détendre l’atmosphère, en lui lançant un sourire à la fois complice et amusé, qui n’attend pas vraiment de réponse puisque ce n’est pas une inquiétude qu’elle a encore : elle vient à peine d’attendre la vingtaine, elle a bien le temps de se soucier de ses rides !

« J'vais avoir besoin d'aide pour recoller les morceaux, réapprendre à connaître tout l'monde. Tiens, si tu me racontais un peu ta vie ? » - « Oula… » Un brin de rire se faisant entendre, Jean se lève de sa chaise pour aller chercher un soda dans le frigo, se retournant vers Logan pour lui demander s’il en veut un autre et, selon sa réponse, revenir en sa direction avec deux ou une canette. Reprenant sa place, elle décapsule la sienne afin d’en boire une lichée, n’étant pas réellement fan de ces boissons sucrées mais ayant bien besoin de soulager sa gorge. « C’est vaste… J’ai fini ma scolarité ici, et je suis à l’université depuis septembre. Mon premier cursus ne me convenait pas donc je suis en politique désormais… Je voudrais m’engager pour la cause mutante. » Puisque c’est ce que faisait l’autre Jean, il y a peu de chance pour que cette nouvelle le surprenne, si bien qu’elle lui adresse un petit sourire complice avant de poursuivre. « Mais, sinon, rien de bien croustillant… Je ne suis pas très intéressante comme tu peux le constater. » Marquant une petite pause, elle boit une nouvelle gorgée de son soda avant de demander, d’une voix joyeuse : « Oh, tu as déjà croisé Scott ? Il doit être dans le garage avec ses motos. »

crédits/scottxlogan

THE FIRE FINDS A HOME IN ME ᭸ clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.

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