Le fait que Milena vient de déposer une boite de cookies vide sur ton bureau n'a pas semblé t'embêter plus que cela. Peut-être qu'elle a simplement profité du fait que les gâteaux allaient bientôt passer la date de péremption, mais je me demande si elle travaille dans ce centre ou si elle passe son temps à se goinfrer. Je n'ai pas spécialement la réponse, car nous venions de passer le portail pour venir dans la chambre du docteur. Milena tente de t'apaiser avec ses mots doux et ses gestes de sérénité, mais tu continues à ne pas vouloir être là. Même si le fait d'abandonner Strange dans les bras de Morphée ne te traverse tout de même pas l'esprit. Ton regard se tourne vers les autres personnes qui ont été conviées et… « Oh non. Pas elle. » Magik est de la partie, pour ton plus grand plaisir apparemment. Des bruits de pas font que tu te tournes ensuite en observant quelqu'un que tu connaissais de par sa réputation. Tiens donc l'araignée sympa du quartier. Qu'est-ce qu'il fait ici ? C'est un SMS qui l'aurait fait venir et constatant l'état du docteur, il se fige également sous la stupéfaction. La relique du dormeur semble être aussi dans un état d'endormissement.
« Une cape qui dort. Est-ce qu’on peut lui mettre une couverture aussi ou non ? »
Ravale tes plaisanteries et soit un peu sérieux. C'est tout sauf normale ce qui est en train de se passer. Une dernière personne fait son entrée. Une demoiselle que tu n'avais jamais vue auparavant et qui affirme se nommer Sophia Van Saar. Elle explique que le gardien du sanctuaire de New York est bloqué dans un cauchemar ? Quoi ? Oh non… Ce n'est quand même pas ce que je pense ?! Elle vient de contacter Wong qui ne devrait pas tarder à faire son entrée lui aussi. Elle demande des précisions. Approche-toi de Strange… Ne discute pas ! Je dois analyser quelque chose. Pour une fois, tu exécutes ma demande et tu t'accroupis vers le dormeur. Est-ce que j'ai une piste ? Je préférerais vraiment me tromper. Pendant que tous font des blagues douteuses où termine leur discussion lunaire, je me concentre sur lui et tu devrais en faire autant. Kazaroff balance une nouvelle information inutile, pour changer et notre attention se tourne vers le discours de Spiderman qui avait enlevé son masque en nous dévoilant donc son visage. Il vient confirmer toutes mes craintes les unes après les autres. Cauchemars, c'est vraiment pire que ce que je pensais.
« Daniel… » Murmures-tu envers moi alors que je t’ai toujours demandé de ne pas t’adresser à moi à voix haute, même si là, je doute qu’ils puissent entendre. « Pourquoi tu es si agité tout à coup ? »
Pourquoi je suis agité ? Pourquoi je suis agité ?! Triple buse ! J'arrive presque à croire que tu n'as jamais eu de formation avec maître Minoru ! Tu aurais dû te pencher sur les livres et les manuscrits de Kamar-Taj au lieu de passer ton temps à vouloir maîtriser l'Eldritch alors que tu en es parfaitement incapable. Pourquoi diable est-ce qu'il s'intéresse à l'homme araignée ? Sa célébrité et ses traumas… Est-ce que cela permet à Nightmare de s'alimenter ? Est-ce qu'il a simplement trouvé un nouveau jouet avec qui il peut s'amuser ? Maître Strange a vraiment manqué de prudence en faisant cavalier seul sur cette affaire et voilà le résultat. Écoute-moi bien attentivement, petit-frère… À défaut de ne rien connaître sur Cauchemars, tu vas me servir d'interprète pour les membres de cette joyeuse sauterie. Explique-leur bien ce que je vais te dire. Aucun détail ne doit leur échapper. Je ne sais pas si je pourrais être assez synthétique et si je risque d'oublier des choses. Tu viens alors te relever, te tourner vers l'assembler et tu commences, avec l'aide de ma parole, à compléter ce qu'a dit Spider Man.
« Cauchemars n'est pas un humain a proprement parlé. Nous ne connaissons pas tout sur cette chose, mais il s'agirait d'une entité astrale et qui serait lié aux rêves. » Tu commences à tourner en rond en te concentrant bien sûr ce que j'étais en train de te souffler par la pensée. « Pour les membres de l'Ordre, vous n'êtes pas sans savoir que la dimension astrale abrite des créatures psychiques et certaines d’entre elles peuvent interférer ou non avec le monde physique. Cauchemars lui apparaît avec les émotions neurologiques liées aux rêves, il semble tirer son pouvoir d'un sentiment en particulier. Celui de la peur. Comme l'a expliqué Spider-Man, cette entité est capable de contrôler les rêves et de bloquer sa cible dans un sommeil durant un temps indéterminé. La seule manière de sortir de cette prison somnolente est d'être conscient que l'on rêve et d'ainsi pouvoir reprendre le contrôle : les rêves lucides. »
Malheureusement, cela ne se fait pas en un simple claquement de doigts ! Cela se pratique au quotidien par la méditation et le yoga ou encore par d'autres processus moins spirituel et plus scientifique. Tu n'es clairement pas prêt pour ce sauvetage. Mise à part l'Avengers, personne n'est réellement prêt, je pense…
La tentative d’apaisement échoue lamentablement mais l’indienne ne s’attendait pas vraiment à une autre réaction de la part de son comparse, qu’elle sait être particulièrement réactif à la simple présence du Sorcier Suprême. Longue histoire. « Oh non. Pas elle. » Fronçant ses sourcils sous la phrase prononcée, car elle ne peut s’empêcher de se demander ce qui agace Jericho — en plus de la simple existence de Strange, elle détourne le menton pour faire face à une petite blonde venue avec un sandwich à la main, qui semble tout aussi surprise d’avoir été transportée dans cette chambre. Comme Milena a sûrement encore des miettes de cookies au coin des lèvres, c’est cohérent. Elles vont peut-être faire un pique-nique ? « Vous avez besoin de moi pour le réveiller ? Ça peut se faire ! » Les bras croisés contre son buste, Milena lance instinctivement une oeillade en direction de la joue de Strange, qu’elle croit être la future victime de la main libre de la blonde, puisque l’autre tient toujours son sandiwch. « Elle va le gifler, tu crois… » Marmonne-t-elle à l’attention de Jericho, sans savoir si cette perspective lui octroie de la pitié ou de la satisfaction. Heureusement, l’élan soupçonné est interrompu quand elle s’adresse à Spidey, visiblement heureuse de le croiser ici. Elle doit être rassurée ou déçue, du coup ? Elle n’a pas vraiment le temps de se questionner à ce sujet, puisque la blondinette traverse la pièce pour foncer vers la Cape inerte, pour laquelle elle abandonne son sandwich… La relique est tout aussi neurasthénique que son sorcier, et si l’état de ce dernier est déjà grandement préoccupant, le fait que cela se répercute contre sa Cape pose de sérieux questionnements. « Une cape qui dort. Est-ce qu’on peut lui mettre une couverture aussi ou non ? » Ses bras se dépliant pour qu’elle puisse appuyer ses mains sur ses hanches, elle se retourne vers Jericho en affichant une mine non pas contrariée mais sérieusement préoccupée cette fois… Non pas qu’elle soit plus inquiète pour la Cape que pour Strange hein, ne nous faîtes pas dire ce qu’on a sous-entendu. « Qu’est-ce qui se passe ici… » Souffle-t-elle en reposant les yeux sur Strange, au moment même où une figure déjà croisée passe dans son champ de vision.
Sophia ; elle se souvient de son prénom, et du moment où elles se sont croisées à Kamar-Taj. « (…) Il semble bloqué dans un cauchemar et ne réagit plus du tout aux stimulus externes, ce qui est hautement préoccupant. Est-ce que l'un d'entre vous a une idée de ce qui est en train de se passer ? » Bloqué dans un cauchemar… Un instant, une idée aussi effrayante que délirante passe dans son esprit, alarmant les battements de son coeur sous la terrible possibilité, avant qu’elle ne se ravise, balayant cette pensée en secouant légèrement son menton de droite à gauche par de brèves ondulations. Il ne peut… Non.
Pendant que Jericho s’avance pour se pencher au-dessus de Strange, Milena, elle, alloue toute son attention à Spidey, qui annonce avoir une théorie : c’est mieux que tous les autres qui sont aussi perdus que perplexes, alors elle l’écoute en gardant les sourcils froncés, mais de concentration cette fois. « Vous devez me connaitre, plus ou moins quoi. Je suis Spider-Man et, après … » Pourquoi s’arrête-t-il de parler ? Grossissant légèrement ses yeux, elle avance son menton sous l’impatience. « tout ce qui s’est passé, le Doc a dit que je pouvais venir le voir quand je voulais. Donc je suis venu. Y a quelques semaines. Parce que j’arrêtais pas de faire des cauchemars. De fil en aiguille, il a fini par conclure que j’étais pas dépressif même si ça m’aurait presque arrangé. » Bonne ambiance par ici. Quelqu’un a un Xanax ? « Il m’a montré un bouquin. Avec un… type dessus. Grand, mince, la peau très pâle. Cheveux noirs ébouriffés. » Ce livre, elle le connaît. Elle se fige lorsqu’elle le réalise, lorsque l’évidence s’impose à ses pensées comme une irréfutable réalité. « Cauchemar. » « Cauchemar donc. » Leurs voix se superposent lorsqu’ils prononcent ce mot, et elle se retourne presque automatiquement vers Jericho d’un instinct presque inconscient, puisque c’est naturellement en sa direction qu’elle vient chercher un regard réconfortant.
Lui aussi semble en proie à de terribles questionnements, et quand bien même ne peut-elle pas entendre ce qu’il dit, elle ne peut s’empêcher de se rapprocher de lui en fronçant de nouveau ses sourcils, alors qu’il vient reprendre la parole à la suite de l’Homme-Araignée. « Cauchemars n'est pas un humain a proprement parlé. Nous ne connaissons pas tout sur cette chose, mais il s'agirait d'une entité astrale et qui serait lié aux rêves. » Il fait les cent pas, et elle le suit des yeux en pressant ses lèvres l’une contre l’autre, en s’immobilisant près du lit de Strange. « (…) Cauchemars lui apparaît avec les émotions neurologiques liées aux rêves, il semble tirer son pouvoir d'un sentiment en particulier. Celui de la peur. » Un regard lancé en direction de Strange, pour lequel son coeur, quoique défiant à son égard, s’émeut. Quelles horribles sensations doit-il éprouver en cet instant… « Comme l'a expliqué Spider-Man, cette entité est capable de contrôler les rêves et de bloquer sa cible dans un sommeil durant un temps indéterminé. La seule manière de sortir de cette prison somnolente est d'être conscient que l'on rêve et d'ainsi pouvoir reprendre le contrôle : les rêves lucides. »
Elle déglutit avec difficulté en joignant ses deux mains sur le devant de son corps, toujours aussi peu certaine lorsqu’il lui faut prendre la parole. L’impulsion dans son ventre la somme de prendre la parole pour partager ses connaissances, mais la boule dans sa gorge la retient durant quelques secondes ; et si, sous le stress, elle se remettait à bégayer ? « Combien d’entre vous sont capables de projection astrale ? Si nous dormons tous pour rejoindre Strange, nous prenons le risque d’être prisonnier à notre tour. En projection astrale, il est plus facile d s’échapper… Et de s’y aller plus directement, aussi, d’ailleurs. » Haussant ses sourcils, elle entrelace ses propres doigts en mordant le coin de sa lèvre, ajoutant d’une voix plus confiante : « Le revers de la médaille est que, comme on ne dort pas vraiment en projection astrale, on ne peut pas matérialiser nos idées… Donc on ne peut pas contrôler le rêve. Mais il faut, je pense, au moins deux personnes qui puissent être en projection, au cas-où il faut sortir de sa dimension en urgence. » Il faut espérer que les choses ne tournent pas d’une manière aussi désastreuse, mais l’évoquer permet d’éviter que toutes les personnes présentes dans cette pièce se retrouve dans le même état que le vieux con. « Je ne maîtrise pas la projection astrale, qui le peut, ici ? » Une main relevée, elle balaye l’assemblée du regard, en restant un peu plus longtemps sur Dominique, sans véritablement s’en rendre compte.
FIGHT LIKE A GIRL ᭸ I am my mother's savage daughter, the one who runs barefoot cursing sharp stones. I am my mother's savage daughter, I will not cut my hair, I will not lower my voice.
Ah ça fait plaisir de se sentir aussi bien accueillie ! Et après, on va se demander pourquoi j’hésite à venir et pourquoi je préfère rester seule que de me coltiner des balourds bornés et constipés. « Fais attention avec la bonne humeur, tu pourrais être tenté de sourire un jour. » Sérieux, c’est un rassemblement spécial pour les cons ou quoi ? Je suis hyper vexée d’être là du coup, faudra quand même que j’en discute avec Strange un jour. Quand il sera réveillé donc. Ouais, ouais, je me focalise sur ça. Enfin j’essaie, parce qu’ils m’aident pas vraiment. « Je t’emmerde connard. » Illyana ! Quoi ? C’est lui qui me traite de folle ! Tu préfères que je le provoque en duel pour lui éclater la gueule ? Sois polie ! Je le serais quand il le sera ! C’est-à-dire jamais. Et qu’est-ce qu’il baragouine ? La bleue ? Je ne comprends rien.
Préservatif ?… Tu vois, je devrais te laisser le cramer. Bon, en vérité, j’oublie cet idiot aussi rapidement qu’un donut sans nappage en trouvant la Cape aussi inerte que le vieux con. Je lance un regard noir au trentenaire immature qui tente, une fois de plus, d’attirer l’attention comme un adolescent en manque d’amour, par une plaisanterie qui n’est pas drôle. Pour changer.
Heureusement qu’il y a enfin quelqu’un qui sait de quoi il retourne, un minimum, je crois. Normal, c’est une femme me direz-vous. Je la connais ? Oh, c’est celle qui est médecin non ? Chirurgienne. C’est pareil ! Manquement inhabituel. Cauchemar. Blabla. Encore un Sorcier Suprême ? Ils sont combien ? On s’en fout. « Elle ne roupille pas. » Tu es bien sûre de toi. « Parce que tu dors toi ? Je suis sûre qu’elle est toujours en mode éveillée, c’est tout. » Bon, certes, Lockheed dort, plus ou moins, en mode chat, parce qu’il est davantage… biologique qu’elle.
La Cape toujours contre moi, je fixe Spidey qui retire son masque. Armure. Truc. « Putain j’étais sûre qu’on avait le même âge ! » A peu de choses près. Ouais, on s’en fout aussi je sais. Mais ça explique, en partie, son enthousiasme insupportable. Je plisse les lèvres, me taisant pour l’écouter sagement, fronçant les sourcils quand il parle de… Cauchemar ? Genre avec un C majuscule ? « Quand vous parlez de Cauchemar… Vous parlez du même type que celui dans Les Cinq Légendes ? » Je vais déposer la Cape aux côté du Doc, avec délicatesse, avant de sortir mon téléphone et de chercher pour leur montrer une photo. « Genre lui ? Genre IL existe ? Pour de vrai ? Enfin pour de vrai dans son monde astral et tout ? » Je ne sais pas si je trouve ça trop cool ou trop flippant. Bon, en dépit du sommeil du vieux, je trouve ça super classe. Je ne devrais peut-être pas.
Récupérant Lockheed pour le coller contre mon cou, j’écoute Drumm se lancer dans quelques explications. Ça pue un peu quand même. Je réprime un frisson en me souvement de ce que la Peur, quand elle a un pouvoir qui la canalise, peut faire. Vous vous en êtes sortis. Tu les as combattu. Ouais. Oui c’est vrai.
L’autre femme prend le relai. Je la connais elle ? Elle s’appelle Milena. Ecoute-la maintenant. « Une projection astrale ? » Je crois que ma question répond à la sienne me concernant. Non, ça je ne sais pas faire non. « Et du coup, l’idée c’est quoi ? On s’endort et on rejoint Strange par magie ? Pour lui dire qu’il rêve et qu’il doit bouger son cul ? Si on rêve, on n’aura pas nos pouvoirs si ? » … Tu seras là ?? Je ne sais pas Illyana. Mes yeux s'écarquillent et je fixe mon ami. Comment ça tu ne sais pas ? Ne panique pas. Facile à dire ! Respire. Okay. Okay.
Je les regarde à tour de rôle, Lockheed levé à hauteur d’épaule et qui fait le même mouvement que moi. « Et Cauchemar on en fait quoi ? Ça se tue les entités astrales ? » C’est une question légitime. D’après moi, tout et n’importe quoi peut être buté si tant est quand s’y prenne correctement. Plus de Cauchemar, plus de… cauchemars. CQFD.
Logic will get you from A to B. Magic will take you everywhere.
J'ai manifestement fait un assez bon résumé, parce que Dominique se contente de les renvoyer à mon discours. Ou alors c'est de la flemme. Dur de deviner avec cet homme là.
La première déclaration de Spiderman me perd d'entrée de jeu. J'ai raté les conversations qu'ils ont sûrement eu entre eux et là, j'avoue ne pas avoir la référence. Heureusement pour moi, il abandonne bien vite le sujet pour se concentrer sur la cape.
Trop préoccupée par Strange, je n'avais pas vraiment prêté attention à l'état de sa relique. Je partage un instant la crainte du super-héros, avant que celle-ci ne soit remise en question par Magik. Spontanément, j'ai plus tendance à croire cette dernière, puisqu'elle a une relation particulière avec la magie. Enfin, pour ce que j'en ai compris.
Et là, sans que je m'y attende, Spiderman révèle son identité à tous. Ma première impulsion est de le dire à Lucy, même si ma raison rattrape bien vite mes émotions pour que je garde son identité pour moi. Je ne vais pas doxxer un gosse. En plus, quelque chose me dit que Lucky la connait déjà. Non, c'est sûr en fait avec sa chance. En tout cas, la révélation semble plaire à Magik, dont l'exclamation m'arrache un sourire en coin.
La suite par contre, beaucoup moins. Je suis majoritairement larguée, jusqu'à l'explication de Jericho et - là j'avoue l'assumer beaucoup moins - la comparaison de la fille qui parlait aux peluches. Donc, nous avons une entité qui se nourrit de la peur des autres en rentrant dans leurs rêves. Génial. Est-ce qu'il est trop tard pour dire que je n'ai jamais fait de rêve lucide ?
Manifestement non, puisque Milena propose une autre solution : la projection astrale. Et bien évidemment, ma main reste baissée. Je sais ce que c'est, en théorie. En pratique, je crois qu'il me faudra bien des mois avant de pouvoir ne serait-ce que me mettre dans de bonnes conditions pour tenter la chose. C'est donc la case sieste ? Non pas que ça me dérange, j'ai un mois de rattrapage à faire, mais je doute franchement de mon utilité dans toute cette histoire.
Puis vient une autre bonne remarque de Magik. Que fait-on de Cauchemar ? Parce que comme elle le souligne, je n'ai pas non plus la moindre idée de ce qu'on peut faire à une créature astrale. Doit-on vraiment employer la violence ? Peut-on déjà le faire ?
Le bruit d'un portail qui s'ouvre vient interrompre mes réflexions, révélant celui qui pourrait bien être l'homme de la situation. Wong. - Bonjour, Sorcier Suprême.
Je m'incline, avant de reprendre la parole pour lui faire un TL;DR moins succinct que celui qui brûle les lèvres de Dominique.
- Sophia van Saar, apprentie du Docteur Strange. Je suis celle qui a sollicité votre venue.
Une petite pause pour laisser aux autres l'occasion de se présenter ou non et je reprends.
- Je vais tâcher d'être brève. Le Docteur semble être coincé dans un cauchemar. Le consensus ici est qu'il a peut-être été victime de l'entité du même nom, Cauchemar, puisque celle-ci tourmentait Spiderman ici présent.
Un petit geste de la main pour le désigner plus tard, je rentre dans le vif du sujet :
- L'utilisation de la projection astrale et une tentative de le rencontrer dans nos rêves ont été suggérées. Auriez-vous des conseils à nous prodiguer, autant sur la créature que le moyen de venir en aide au Docteur Strange ?
J'espère que c'était suffisamment concis pour lui.
Samedi 1er Février 09:29am (New York) 08:14pm (Katmandou)
La grande salle à manger de Kamar-Taj est bruyante aux heures de repas. Il ne s’agit cependant pas d’un bruit chaotique où chacun tente de s’entendre par-dessus les autres. Le niveau sonore permet aux presque deux cent personnes présentes de s’entendre sans crier. Assis au bout de l’une des tables de bois, Wong discute avec ce même calme. Son sérieux se répand sur son entourage, d’ailleurs, même s’il ne s’étend pas jusqu’à la méfiance envers les Disciples et les Apprentis se trouvant à sa table. Il en est au moment du thé lorsqu’un nouveau Disciple, dont il sait l’office à l’Observation de l’Orbe d’Agamotto au sein du Sanctum Narthex, s’en vient s’incliner à son côté pour lui demander parole.
Ses yeux se plissent puis son visage se crispe alors que le message est transmis. Sophia van Saar et le Sanctuaire de New-York réclament son aide. Le Docteur Strange "semblent être en grave danger" est la seule information sur l’appel de détresse.
Wong se lève sèchement. Il s’excuse auprès de ses compagnons de table alors que sa main gauche s’en va à ses ceintures puis récupère l’Anneau de Téléportation qui s’y trouve. Deux gestes qui ne passent pas inaperçus dans la grande salle népalaise. Le silence vient. Les étincelles ensuite.
Le Portail de Téléportation étincelant se forme devant le vitrail représentant le symbole des Maîtres des Arts Mystiques, au sein du Sanctum Sanctorum. L’Anneau de Téléportation toujours aux doigts, Wong croise les bras dans son dos puis franchit le cercle étincelant avant de tourner à sa gauche, vers la chambre du Gardien du Sanctuaire et l’assemblée qui s’y tient.
La plus proche de lui est celle qui a appelé à l’aide : Sophia van Saar. Elle s’incline avec le respect dû à son rang officieux, qu’une bonne partie des Maîtres des Arts Mystiques aimerait voir redevenir officiel, alors que Wong s’avance pour regarder son allié et ami qui gît dans le lit. Le visage de Wong est plus que sérieux. Il est grave.
Wong relève les yeux alors qu’il écoute la synthèse en regardant et saluant de la tête ceux qui font preuve de politesse. Certains Maîtres des Arts Mystiques préférant le commandement de Strange tendent à refuser d’ainsi s’incliner devant lui, malgré les éventuels encouragement de celui-ci à "faire plaisir à son ami", et il sait respecter cela ; lui-même l’a fait lors du retour du Doctor Strange, cédant sa place à l’héritier désigné par l’Ancienne.
"Chercher à contacter l’entité par le rêve implique d’être capable de contrôler ledit rêve. Pour contrôler vos actions. Pour résister au réflexe de vous réveiller. Sachant que Cauchemar contrôlera le rêve également."
Le Sorcier Suprême amène ses mains à ses ceintures avant de prendre la parole, réfléchissant malgré la tension.
"Chercher à contacter cela par l’astral implique d’être capable de se retrouver dans cette dimension. Pour vous mouvoir. Pour revenir. Sachant que c’est une entité astrale également."
Alors qu’il parle, il réfléchit.
"Les deux moyens sont dangereux," met-il en évidence. "Cauchemar ne peut pas vous tuer définitivement dans un rêve mais cela peut vous y emprisonner. Cela peut tuer votre corps astral dans le Plan mais c’est plus aisé de lui échapper."
Wong écarte ses mains, toujours baguées, devant lui et y fait apparaître le Livre des Esperitz. Il commence à en tourner rapidement les pages.
"Pour ceux qui l’ont étudié, il nous est transmis que le seul moyen de tuer définitivement Cauchemar serait d’exterminer les humains. Ce qui signifie que l’on peut donc le tuer temporairement et le blesser. Sauf que cela revient à condamner son existence à l’affronter, probablement. Je dis cela au cas où le plan était d’aller assassiner un enfant de la psyché humaine.”
Lorsqu’il trouve celle qu’il cherche, Wong entreprend de parcourir ses lignes du doigt.
"C’est là," grogne-t-il en lisant, ayant trouvé ce dont il se souvenait. "Aucune tentative de conjuration n’a été tentée sur Cauchemar afin d’essayer de le contraindre. L’entité a expliqué que faire cela l’amènerait à emprisonner tous les endormis, au moment de sa conjuration, dans leurs rêves jusqu’à ce qu’elle soit relâchée. Puis à tourmenter ses capteurs jusqu’à ce qu’ils mettent fin à leur existence…"
Wong referme le livre avec délicatesse avant de le tenir contre son flanc et de ramener sa main libre dans son dos pour reprendre au mieux sa posture de sévérité légèrement exagérée afin de dissimuler autre chose.
"En l’absence de meilleure solution, je vous conseillerais d’employer le moyen d’entrer en contact avec Cauchemar avec lequel vous êtes le plus à l’aise. Et d’éviter de vous en faire un ennemi. Peut-être qu’en comprenant ce que cela veut, il est possible de savoir pourquoi elle retient Strange. De négocier sa libération."
L’humour noir de Tambourin fait sourire en coin Dominique : mettre une carpette à la Carpette, c’est une idée pertinente ! Le fait que la Folle l’emmerde aussi d’ailleurs, tant pour le sourire que l’idée pertinente. Il a énoncé le fait qu’il ne savait pas si la Carpette sans carpette faisait la carpette mais la Folle semble sûre que non. Elle a tellement plus de concentration pour les tissus que pour les êtres "d’avantages biologiques" mais il ne lui reprochera pas : il a déjà énoncé ce qu’il pensait et le surnom donné résume la personne, comme toujours.
Spiderman précise qu’il n’est pas la Bleue déguisé(e) et que ce n’est pas ce qu’ils pensent ; ce qui est fort heureux pour un anus ou deux. Et possiblement six trou-du-culs. Dominique ne connait pas suffisamment Spiderman pour savoir s’il entre dans la catégorie et se retient de prouver une nouvelle fois son appartenance à celle-ci en énonçant haut et fort ce qu’il pense tout bas. Pas le temps, en fait. Même s’il y a une grosse envie lorsque l’Avenger déclare n’y connaitre rien en magie et partager le constat de tous avec un manque de délicatesse presqu’égale à celles qu’ils partagent. Puis il se contredit avec bravoure : il n’y connait que dalle en magie mais il a une théorie.
Le fait de se démasquer n’aide pas réellement Dominique mais il attend de toute manière avec nonchalance, mains dans les poches et tête légèrement penchée en arrière. Attitude pleinement renforcée par l’incapacité à synthétiser de Spiderman. L’histoire est énoncée. L’histoire est écoutée. Le Doc a décidément un faible pour les adolescents, ce qui explique que tout le monde autour de lui se comporte comme tel. La bleue est peut-être en cloque mais c’est pas dit qu’elle récupère pas les enfants d’adoption de son compagnon. La pauvre, double-peine. Triple, si on inclut le compagnon lui-même. Au moins les Maîtres des Arts Mystiques savent se torcher seuls et le font volontiers de ce qui ne leur plait pas.
A l’abri des regards, les poings de Dominique se serrent lorsqu’il est question qu’il soit arrangeant d’être dépressif. Puis l’histoire continue et la chute arrive. Un type. Grand. Mince. Pâle. Ebouriffés. Le visage de Dominique s’abaisse lorsque Spiderman le regarde pour conclure : Cauchemar. L’idée d’une blague de merde est là mais il s’en abstient. On entre dans le vif du sujet et Dominique se crispe.
Un suspect. Deux pistes dont l’une roupille. Parfait. Au moins les soupçons de pédophilie sont levés !
Respirant par le nez avec une lenteur contrôlée, Dominique se tourne vers le Sorcier Suprême ASSoupi. Heureusement que le mec n’est pas quelqu’un de secret et parle des choses qui peuvent mal tourner à ses proches.
« Putain d’moche au bois ronflant… »
C’est un murmure qui n’est destiné à personne d’autre. Il n’est pas le seul à murmurer ainsi et n’a aucune idée de ce que Tambourin a pu se dire à lui-même, désormais qu’il est accroupi vers Strange. Plus important encore, le Maître du Vaudou entreprend de confirmer ce que l’Ignorant de la Magie a énoncé ; prouvant que la contradiction était bonne. Les lèvres de Dominique s’entrouvrent à nouveau pour lui permettre une inspiration contrite. Il fait partie des "membres de l’Ordre" sans le savoir énoncé mais il sait que l’étude de l’Art Astral est l’une des plus difficiles qui soit ; il ne l’a donc jamais essayé. Malgré la volonté de Strange que tous soient capables de se défendre, au moins temporairement, de "ces putains de télépathes". Quant aux "rêves lucides", son visage ne s’enjaille pas. Il clôt juste les lèvres et soupire par le nez.
L’intervention de la Déserteuse est bien plus pertinente que celle de la Folle et fait la transition entre les constats et l’exposition pour en passer à l’avenir et à l’action. Un plan. Une répartition des tâches. Avec ou sans double sens, c’est au choix. Même si la Folle semble avoir fait le sien en interrogeant sur l’idée. Elle est, après tout, celle qui s’y connait le moins en magie. Cela peut sembler ironique considérant son surnom mais ce n’est pas un reproche : la plus jeune et la dernière arrivée ici, chronologiquement. Puis elle marque un bon point : que faire du suspect ? Sachant que la projection astrale pour lui échapper ne fait pas se lever des masses de mains.
Dominique tourne son regard vers l’Apprentie aux nombreuses similarités avec son Maître pour voir si le bac+9 a encore à parler. C’est cependant un Bac-? qui s’en vient en portant et l’Apprenti à Bac+/-0 inspire à nouveau avec un mélange de soulagement et de défi.
Doc Mute parle puis s’incline et Dominique se contente de la seconde partie après une hésitation. La situation est compliquée : il a commencé à s’incliner pour emmerder Strange mais ce dernier en était satisfait alors il a arrêté pour emmerder les deux Sorciers Suprêmes en même temps mais ils ont décidé que ça ne serait pas le cas puis lui a décidé de faire des efforts. C’est chiant quand les parents gays sont d’accord entre eux, ce qui doit malheureusement arriver plus souvent que les parents hétéros pour des raisons de fonctionnement similaire.
Doc Mute fait la synthèse à nouveau et demande les conseils qu’elle est allée chercher.
Le SSS répète des informations déjà données. Contrôler le rêve pour faire face à Cauchemar. Contrôler l’astral pour faire face à Cauchemar. Choisir comment on veut se mettre en danger. Mourir à répétition dans son cauchemar jusqu’au réveil ou mourir une unique fois définitivement ? Dominique inspire par le nez au point d’en relever la tête en arrière.
"Pour ceux qui l’ont étudié" est encore excluant pour Dominique, qui considère se concentrer sur les arts qu’il pratique plutôt que regarder tous les arts existants sans les pratiquer ; un sursaut de mauvaise foi qu’il n’avait pas précédemment, sans doute déclenchée par la présence du SSS.
"Le seul moyen de tuer définitivement Cauchemar serait d’exterminer les humains" est quelque chose qui fait pouffer Dominique. Il n’interrompt pas l’exposé pour exposer la contre-productivité de la chose mais cela doit être marqué sur son visage. Comme le fait que l’envie de s’impliquer diminue de plus en plus : pas moyen de gagner définitivement mais beaucoup de moyens de perdre définitivement. Ses cauchemars le tourmentent déjà suffisamment comme ça pour qu’il encourage leur divinité à s’en mêler.
"Aucune tentative de conjuration n’a été tentée sur Cauchemar afin d’essayer de le contraindre" le fait souffler longuement. Aussi longuement que les explications des menaces proférées par l’entité sur ceux qui essaieraient. Lorsque son souffle est fini, le regard de Dominique s’est perdu sur l’homme qui a refusé de le laisser se laisser mourir et il déglutit douloureusement.
« En l’absence de meilleure solution, je vous conseillerais d’employer le moyen d’entrer en contact avec Cauchemar avec lequel vous êtes le plus à l’aise, conclut le Sorcier Suprême Secondaire. Et d’éviter de vous en faire un ennemi. Peut-être qu’en comprenant ce que cela veut, il est possible de savoir pourquoi elle retient Strange. De négocier sa libération.
- Patron, se permet d’intervenir Dominique en sortant les mains des poches pour désigner tout le monde autour de lui et s’inclure dans cette désignation. S’faire des ennemis est à peu prêt la seule chose qu’on est certains d’être capable d’faire, là. »
Il ne prend pas la peine de regarder les autres pour leur sentiment.
« Vu qu’les autres choix sont "s’improviser rêveur lucide pour essayer d’affronter nos Cauchemars à armes égales s’ils nous brises pas moralement"… ou "s’improviser putain d’télépathe pour essayer de pas s’paumer dans la quatrième dimension afin d’être sûrs de pouvoir fuir"… ben la méthode que je juge la plus safe c’est d’tenter la conjuration. »
Il ramène ses mains dans ses poches et soupire sèchement.
« C’est un moyen d’l’amener sur notre terrain plutôt que d’aller sur le sien. Si une seule personne s’en charge, on risque juste un mort. Et le fait que toutes les personnes endormies ne se réveillent pas tant qu’on ne relâche pas Cauchemar… mais on va pas le garder longtemps. Est-ce que cela ne vaudrait pas le coup que quelqu’un se sacrifie pour essayer ? Je serais presque volontaire en fait. »
Définitivement, y a trop d’informations pour moi. J’ai du mal à canaliser mon attention alors que les explications fusent dans tous les sens et j’essaie de me raccrocher à ce que je peux comprendre. On est loin de mon quotidien dans les labos scientifiques et je me rends pleinement compte de ces univers, ces modes de vie qui cohabitent dans cette ville. Dans ce monde même.
Ouais bon, c’est pas le moment de partir dans ce genre de réflexions métaphysiques. Je prends une grande inspiration, esquissant quand même un sourire à l’attention de Magik quand elle tilte sur le fait qu’on a grosso modo le même âge. « Je pensais pas vraiment faire illusion. » Et donner l’impression que je suis plus vieux. Niveau crédibilité, on serait proches du néant. Un hochement de tête quand elle montre sa photo pour confirmer que ouais, c’est l’idée. « Enfin, il était encore plus flippant dans mes cauchemars. »
Un temps alors qu’il y a un nouvel arrivé et que je me sens encore un peu plus largué. Je me frotte l’arrière de la nuque, écoutant une nouvelle fois les échanges, alors que ça parle de projection astrale et de… je sais pas trop en fait. Je salue le nouvel arrivé, me demandant si on doit faire des présentations officielles ou pas. Mais visiblement, on a pas le temps pour ce genre de trucs. « C’est ce que le Doc voulait que je fasse ! Apprendre à contrôler mes rêves pour pouvoir parler avec Cauchemar et piger… bah ce qu’il attendait de moi en fait. » C’est utile ce que je raconte ? Je l’ai pas déjà dit d’ailleurs ? Pfff je sais plus moi. J’ai bien pigé que tout ça était dangereux mais, à l’entendre, c’est encore pire que je l’avais supposé.
Je lève tout de même un index à la remarque de Wong. « Euh ouais, non. On va éviter d’exterminer les humains hein. » Mauvais plan ça. L’autre option aussi là, de tourmenter tous les endormis, c’est pas génial non plus. Dans tous les cas, tout a l’air quand même super inquiétant, surtout pour un novice comme moi. Enfin, je suis même pas novice en fait. Je sais pas trop ce que je suis. Peu importe au fond. Et je fixe Dominique, un brin perplexe. « Je sais que j’y connais rien et désolé d’avance si mes questions sont débiles hein mais… vous voulez un cobaye qui risque de se faire tuer avant d’envoyer les autres ? C’est ça ? » J’ai du mal comprendre, c’est obligé. Du reste, j’ajoute, songeur. « Je suis pas sûr de pouvoir me rendre utile, j’apprends tout juste à contrôler mes rêves et j’ai pas eu l’occasion de recroiser Cauchemar depuis des semaines. Mais si je peux aider… » Un haussement d’épaules, alors que mon regard se perd un instant à fixer le Doc, toujours endormi. J’ai envie de l’aider et je me sens coupable de pas pouvoir le faire en vrai.
Tu venais de faire les cent pas et tu t'arrêtes alors pour donner la parole aux autres. La présence de Magik t'avait fait hérisser le poil et la petite pique sur le fait de pouvoir te surprendre à sourire un jour n'était pas là pour te satisfaire. Cependant, c'est la présence de la jeune Kayser qui eut l'effet de te calmer un peu. Te demandant si elle allait frapper le docteur, elle reçut une grimace de ta part qui signifiait que de toute manière, tu n'appréciais ni l'un, ni l'autre. Mais, revenons-en au fait. Après tes propos ou plutôt, mes propos, l'Indienne à la transformation féline suggéra d'utiliser l'astral comme un autre moyen d'entrer en contact avec l'entité. Là, elle m'épate. C'est une très bonne suggestion. Le fait de passer par les rêves et par l'astral en formant deux groupes permettra de diversifier vos chances de libérer Maître Strange. Néanmoins, cela accentuera aussi les risques si vous échouez. Vous allez faire face à Nightmare, de toute manière, vous allez forcément prendre des risques.
Puis vient le tour de ta copine blonde de parler.
Selon ses dires, elle serait en faveur d'utiliser la politique de la terre brûlée en assassinant directement le marchand de sable version maléfique. Elle vous montre la photographie d'un personnage de dessin animé. Très bien… Je pourrais te demander de la remercier de son intervention plus que douteuse, mais je te demanderais de t'abstenir sur ce coup. Van Saar est plus discrète, mais ce sont les personnes qui en disent le moins, qui font les actions les plus concrètes. En effet, elle a permis l'arrivée de Wong et tu t'inclines naturellement en sa présence. Tu n'es pas plutôt censé t'incliner envers Strange ? Ah oui… Jamais de la vie, j'avais presque oublié. L'homme apporte sa lumière et les informations manquantes à l'aboutissement d'un plan. Aller dans le monde de Cauchemar en s'endormant risque de subir le même sort que le propriétaire de la cape de lévitation, cependant, il ne sera pas possible d'être tué. Passer par l'astral permet de ne pas se faire capturer, mais l'utilisateur risque de se faire tuer dans l'astral. Impossible de le l’abattre, à moins d'exterminer l'humanité. La conjuration n'est pas non plus faisable. Invoquer Cauchemars dans le monde réel ferait en sorte qu'il prendrait en otage toutes ses victimes sans aucune possibilité de réveil jusqu'à ce qu'on le renvoi dans son monde. Et même après cela, il s'occuperait de faire tomber les conjurateurs dans la folie jusqu’au trépas.
« Ben la méthode que je juge la plus safe c’est d’tenter la conjuration. »
« Est-ce que tu as écouté, ne serait-ce qu'un seul mot de Maître Wong ? Amener Nightmare dans notre plan de réalité n'est pas envisea… »
« C’est un moyen d’l’amener sur notre terrain plutôt que d’aller sur le sien. Si une seule personne s’en charge, on risque juste un mort. Et le fait que toutes les personnes endormies ne se réveillent pas tant qu’on ne relâche pas Cauchemar… mais on va pas le garder longtemps. Est-ce que cela ne vaudrait pas le coup que quelqu’un se sacrifie pour essayer ? Je serais presque volontaire en fait. »
Ton regard se tourne vers Milena pour venir chercher son soutien. C'est étonnant. Lorsque le doute vous gagne, vous semblez instinctivement chercher le réconfort, l'un envers l'autre. Tu ne savais pas que Kazaroff était capable d'un tel élan dans l’appel du vide et moi non plus. Cependant, il ne semble pas connaître toutes les possibilités de la conjuration et du monde psychique. En s'appuyant sur les écrits du Necronomicon Simon, il est possible de rediriger son corp astral vers l'entité en usant de son sceau. Cela permet de compenser le fait de ne pas connaître les techniques de la magie astrale. Chacun a donné sa tactique. Certaines étaient très bonnes et d'autres laissaient à désirer. Le problème lorsque vous avez plusieurs options, c'est de choisir. Toutes sont risquées. Toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Selon-toi, Dominique n'a pas à donner sa vie sur un coup de tête, personne n'a à le faire. Strange n'apprécierait sans doute pas que l'on se sacrifie pour lui. Tiens donc, tu t'inquiètes de savoir ce qu'il pense maintenant ?
« Pour faire simple. » Tu tournes ton regard vers Spider-Man pour répondre à sa question. « Dominique souhaite faire venir Cauchemar dans le monde réel de manière temporaire afin de négocier ou de l'obliger à la libération de Strange. Après cela, il espère le renvoyer dans sa dimension et il payera le prix du tourment jusqu’à la mort pour l'avoir invoqué. » Tu observes ensuite Kazaroff « Et, tu crois que l'on va gentiment te dire oui ? Sacrifier toi ou l'un d'entre nous pour espérer le réveil de Strange ? Ce serait déplacer le problème à toi ou au sacrifié. Non, pour moi, la meilleure tactique est celle de… » Tu t'approches un peu plus de Kayser pour placer ta main sur le haut de sa tête. « Milena : deux groupes. L'un placé dans le monde des rêves et l'autre dans l'astrale. Cela nous permettra de maximiser nos chances d'entrer en contact avec l'entité et aussi : ceux de l'astrale pourront secourir ceux dans le mauvais rêve si les choses dégénèrent en les réveillant. » Tu enlèves ta main de sa tignasse en croisant les bras. « Je dirais… Deux personnes dans le monde astral et trois personnes dans le monde des rêves. Maître Wong, est-il possible pour vous de forcer le corps astral à sortir du corps physique avec un coup de paume ? Pour ma part, j'irais dormir. »
Tu ne maîtrises pas les rêves lucides Jericho ! Tu comptes faire comment pour utiliser correctement cet aspect du songe en si peu de temps ?! Hein ? Tu as un plan ? Je vois… Je ne sais pas si cela pourrait fonctionner, mais on peut tenter le coup. En-tout-cas, tu as décidé de prendre les devants cette fois-ci et sans aucune aide de ma part. C'est étrange. Lorsque tu parles comme cela et lorsque tu souhaites prendre une décision, j'ai l'impression de voir notre grand-père. Si ! C'est un compliment ! Encore, faut-il que les autres acceptent le plan que Eisha et toi veniez de proposer.
De toute évidence, la petite blondinette n’est pas franchement encline à la projection astrale ; cette première défaite oblige l’indienne à redresser et tendre ses épaules avec une vive appréhension qui se répand dans tout son corps, tandis qu’elle parcourt visuellement les autres personnes en espérant une réponse positive de leur part. Ostensiblement, c’est une porte de sortie qu’aucun d’entre eux ne va pouvoir emprunter. Tenter de limiter les risques étant donc une issue infructueuse, Milena songe au fait qu’il va falloir se jeter (ou presque) dans la gueule du loup : une perspective qui n’enchante personne, il en convient. Apportant la pulpe de ses doigts contre le milieu de son front à cette pensée, elle lance un regard en direction de Strange avant d’orienter brièvement son attention sur la petite blonde qui brandit une photo grâce à son téléphone portable, illustration que la brune ne zieute guère puisqu’elle est pleinement absorbée par ses propres pensées. Heureusement, Wong arrive enfin et, si elle s’incline machinalement pour le saluer, sa seule présence permet de raviver un espoir fluet dans le coeur de la Sorcière, qui rapporte son bras contre son buste en laissant un frêle sourire prendre possession de ses lèvres, étant désormais dans l’attente de ses sages paroles. Et comme Wong l’annonce, se rendre dans la dimension de Cauchemar par le sommeil équivaut à se retrouver prisonnier comme Strange, mais protège de la mort ; à contrario, la projection astrale fournie l’inverse. Toutes les possibilités décrites par Wong obligent la brune a serrer les dents lorsqu’elle déglutit avec difficulté, levant ensuite légèrement son menton pour lancer un regard en direction de Jericho durant quelques secondes, avant de revenir sur l’homme qui détient la parole. Négocier la libération de Strange, comme le conseille Wong, oblige Milena à lever ses sourcils avant de les froncer, comme si elle prenait tout à coup véritablement conscience de l’ampleur de la tâche qui s’annonce, et de ce que la formule cachée : il faut user de diplomatie puisque, de toute évidence, se rendre sur le terrain de l’affrontement ne sera guère productif. Est-elle capable d’une telle habilité de parole, quand celle-ci lui fait cruellement défaut ?
Lors de l’échange entre Dominique et Jericho, elle se décale pour appuyer sa hanche contre le mur en mordillant le coin de sa lèvre, ne pouvant retenir un soupir de nervosité. « (…) Est-ce que cela ne vaudrait pas le coup que quelqu’un se sacrifie pour essayer ? Je serais presque volontaire en fait. » Dominique est presque volontaire et elle est presque en train de reconsidérer les choses le concernant : c’est qu’il est moins un troubadour qu’un chevalier, finalement. Elle le connaît sous des phrases impertinentes, un langage fleuri et décomplexé, mais pas sous cet élan courageux et altruiste… Est-ce bien Dominique en face d’elle ?! Les sourcils légèrement froncés, elle observe le visage de son vis-à-vis avant de sentir le poids d’un regard posé sur sa personne, si bien qu’elle tourne rapidement le menton vers Jericho pour lui concéder un sourire qui se veut rassurant, même si elle-même n’est guère sereine quant à la situation.
« Pour faire simple. » Parce que quelque chose ici est simple ? « Dominique souhaite faire venir Cauchemar dans le monde réel de manière temporaire afin de négocier ou de l'obliger à la libération de Strange. Après cela, il espère le renvoyer dans sa dimension et il payera le prix du tourment jusqu’à la mort pour l'avoir invoqué. » - « Ce qui me semble être la pire option possible, si je peux me permettre. » Elle parle en mettant une main en avant, comme si ce geste physique traduisait à quel point elle s’oppose à cette perspective. Personne ne sera sacrifier. Non, pas même Dominique. Ils sont tous relous : autant qu’ils le soient ensemble. Heureusement, Jericho est de son avis et il ne tarde pas à le faire savoir, produisant de petits hochements de tête positifs à celle qui squatte son appartement depuis bien trop longtemps maintenant. Il se venge peut-être un peu en prenant son crâne comme un perchoir pour sa main mais, puisque c’est de bonne guerre, elle se contente d’être un perchoir digne de ce nom. « Milena » C’est elle : elle se reconnait ! « Deux groupes. L'un placé dans le monde des rêves et l'autre dans l'astrale. Cela nous permettra de maximiser nos chances d'entrer en contact avec l'entité et aussi : ceux de l'astrale pourront secourir ceux dans le mauvais rêve si les choses dégénèrent en les réveillant. » Jericho s’impose naturellement comme un leader et, puisqu’il est la personne en qui elle a le plus confiance, Milena prend une fine inspiration en se rangeant à ses côtés car, de toute façon, il est impensable qu’il aille tout seul dans cette galère. « Je dirais… Deux personnes dans le monde astral et trois personnes dans le monde des rêves. Maître Wong, est-il possible pour vous de forcer le corps astral à sortir du corps physique avec un coup de paume ? Pour ma part, j'irais dormir. » Au moins, il ne pourra pas être tué dans l'astral, se murmure-t-elle tout bas en levant un regard discret en sa direction. « Si vous pouvez le faire, Maître Wong, je peux être volontaire. » Théoriquement, elle pense que c’est tout à fait faisable, mais elle attend confirmation… Et si elle ne le dit pas franchement, elle refuse que ‘’Spidey’’ et Illyanna prennent la part du risque funeste sur leurs épaules : ils sont trop jeunes, et son instinct maternel occulte son jugement de manière inconsciente. De toute façon, il faut bien que quelqu’un se dévoue. Reste à savoir si les autres vont être partants pour suivre le mouvement maintenant.
FIGHT LIKE A GIRL ᭸ I am my mother's savage daughter, the one who runs barefoot cursing sharp stones. I am my mother's savage daughter, I will not cut my hair, I will not lower my voice.
J’avoue que je suis plutôt heureuse de constater que le super-héros ne soit pas plus âgé que moi. Déjà parce que j’en étais sûre, il est trop enthousiaste et s’émerveille trop d’un rien, et puis surtout, j’aurais été perdue au milieu de vieux cons si ça n’avait pas été le cas… Notez que je ne dis pas non plus que j’aurais été perdue au milieu de vieux cons rabats-joie étant donné que je ne dois pas être la plus enjouée du lot. Je suis objective, c’est tout à mon honneur je trouve.
Je suis plus partagée sur le reste, à savoir l’identité de l’être à l’origine de ce petit rassemblement. Je dois être la seule à être autant intriguée, pour ne pas dire super curieuse, qu’inquiète à l’idée de potentiellement rencontrer Cauchemar. Faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on envisage de rencontrer un être cosmique, astrale, ce genre de trucs. Ça fait un peu rêver… ahah… ouais, bon, bref. Outre son nom quoi. Ce n’est pas forcément celui que j’aurais choisi donc. Mais il paraît qu’on choisit pas. Je pourrais tout aussi bien me barrer en vrai. Non seulement je n’y connais rien, à leur magie à eux, mais je ne suis pas là depuis assez longtemps pour me sentir impliquée ou redevable. Même si j’avais été là depuis longtemps remarque… Oui, mais c’est le Docteur Strange dont il est question. Hum. Ça ne change rien. Et la Cape. Ah ouais. Ouais, on va dire que je suis un peu obligée du coup. On va dire ça. Un coup d’œil mécontent à mon désobligeant petit ami, avant que le Sorcier en chef n’apparaisse. Ou le numéro 2 ? Je n’en sais rien, je n’ai pas tout capté à leur histoire de hiérarchie.
Il a le droit à un vague salut de la main assorti d’un signe de tête, ce qui est déjà bien, et j’écoute les explications de Sophia, une main serrant Lockheed contre mon cou, l’autre effleurant la Cape d’un geste rassurant. Peut-être plus pour moi que pour elle, mais l’intention y est. « Et à la Cape. » En aide à Strange ET à la Cape. Phrase soufflée du bout des lèvres, j’ai une moue, retournant à un silence semi-maussade. J’ai beau ne pas tout comprendre, j’en pige assez pour savoir qu’aucun des plans n’est viable. Ce serait comme chercher à m’affronter dans les Limbes, alors que c’est chez moi. Du suicide avec zéro chance de réussir. Si l’autre connard pouffe à l’idée de tuer les humains, que Spidey y est – évidemment – opposé, j’y réfléchis un instant, quand bien même je sens Lockheed lever les yeux au ciel. Ça résoudrait beaucoup de problèmes tu sais. N’empêche que Wong a beau dire le contraire, ça peut peut-être marcher de le tuer. Entité ou pas, tout peut mourir, j’en suis convaincue.
Je fronce les sourcils. Donc on a zéro moyen de faire quoi que ce soit ? C’est naze. « Tu te proposes vraiment comme sacrifice ? » Je toise Dominique. Faut être sacrément con. « T’espère sauver ton âme et finir au Paradis ou un truc du genre ? » C’est pas ça l’idée dans la Bible et tout ? Genre comme dans le film Constantine ? Mon regard passe de l’un à l’autre alors que Drumm part dans un monologue à son tour. « Parce qu’il y a une bonne option d’après vous ? » C’est Milena que je regarde, mais je m’adresse un peu à tous. « On n’aura pas nos pouvoirs dans nos rêves, pas vrai ? Ni ceux sous forme astrale ? » Je secoue la tête. « C’est encore plus pourri que tout le reste. » Je hausse les épaules. « S’il retient le vieux c… le docteur Strange, ce n’est pas pour rien. Peut-être qu’il veut se faire des potes ou qu’il a besoin de quelque chose, et que pour ça, il a besoin de nous. Ou peut-être que ce crétin a insulté la mauvaise personne pour le coup… » Je toussote et regarde Lockheed, qui se trouve à hauteur de visage, et nous tournons tous les deux la tête vers Wong, mes sourcils de nouveau froncés. « A quoi il sert votre bouquin en fait si y a rien dedans ? Et je pige pas. Comment ça se fait qu’aucune conjuration n’a été faite, mais que l’entité a expliqué ? Quelqu’un a déjà communiqué avec lui et n’en est pas mort ? Donc c’est faisable sans clamser ou tuer tous les humains, même si ce serait pas une perte pour tous si vous voulez mon avis. » Une hésitation et un soupir. « Je suppose que l’attirer sur Terre ou dans une autre dimension, ce serait du pareil au même ? Je veux dire, les Limbes, ce n’est pas la réalité, elles ont été créées à partir de mes rêves et de ma volonté, alors c’est peut-être différent là-bas. Il y est peut-être moins puissant. Et y aurait Lockheed pour communiquer avec lui ! »
Logic will get you from A to B. Magic will take you everywhere.