J’ai à peine le temps de me remettre du harcèlement de Morgan Morbius que l’on me colle un autre problème dans les pattes. Je n’ai pas apprécié lorsque mes supérieurs m’ont annoncé l’affectation de l’agent Malekithdóttir a mon projet d’équipe d’intervention "consultante". L’objectif de ladite équipe est d’avoir des individus moins importants que des agents à placer en ligne de front. La SWORD est composée d’agents de la SHIELD mais j’escomptais rester seule expédiée avec les criminels en réinsertion dont je fais la quête. Mon statut de cheffe d’équipe me place donc dans la position décrite à l’agent Smith précédemment : à gérer les conneries des six niveaux du dessous tout en devant suivre les ordres des trois niveaux du dessus. Le 7 est le pire niveau d’accréditation que j’ai expérimenté pour l’heure.
J’ai géré le suivi scientifique de Luke Hunt à la place de mon fantôme entre 09 et 10 am ; une solution appréciée afin de me laisser un maximum de contrôle sur mon projet comme de ne pas plus m’éprouver que l’autre taré l’a déjà fait. La rencontre avec Malady Malekithdóttir est le rendez-vous suivant. Je suis à l’heure comme ma nationalité le veut puisque les rendez-vous de suivi ne durent jamais la totalité du temps qui leur est imparti. C’est l’agent Fondsec qui est partie l’accueillir à l’instar de ce qu’elle fait pour Hunt. La québécoise semble s’être prise d’affection pour moi du fait de l’affaire Morbuis. Ainsi que de celui que j’ai suffisamment de connaissance en français pour comprendre ce qu’elle essaie de dire. Je ne peux qu’imaginer la scène avec l’agent Malady.
Voilà ledit accueil, fait à l’arrivée dans le Morgan Stanley Building mais après les check-in.
« Lôborôtoères, est la demande faite à l’ascenseur et à son interface en langage naturel Stark, précédant un début de discussion à l’intention de l’interlocutrice. Y pôrait qu’vous êtes une elfe. Moé on m’surnomme lô naine. Codename : Lady Dwarf. Ou Lady D. Surtout pô Lady : c’t’un nom d’côbot. Comme dans lô belle et lô bête. Surtout qu’l’ôgent Orchent s’rait lô belle dans c’côs lô et moé lô bête… »
La discussion, peut-être monologuée, continue dans le couloir.
« Ouais, j’ai d’mandé ô bosser ôvec elle aussi. Une histoére d’crisse d’newfie. Pôs forcément dur mais les nouilles n’sont pôs toutes dans lô soupe. »
L’arrivée devant la porte de verre accompagnée d’un "C. Orchent Ph.D., R&D" vertical précède trois heurts des doigts contre la vitre afin de signifier la présence.
***
Mon bureau est une pièce en L, avec la porte donnant sur la petite partie. Deux fenêtres newyorkaises éclairent un environnement étonnamment chaleureux : planché et mobilier de bois, incluant un large bureau avec ordinateur intégré et deux armoires à portes vitrées remplies de dossiers papiers. J’attends sur le siège de cuir clair à haut dossier, penchée vers l’écran d’ordinateur qui se trouve dans mon bureau et relisant les informations disponibles sur Luke Hunt une dernière fois.
Comme toujours, mes cheveux sont réunis en un chignon bas aussi serré que strict. Mon tailleur noir à pantalon s’accompagne d’une chemise blanche boutonnée jusqu’en haut. Mon visage est maquillé avec fond de teint, rouge à lèvre et eyeliner. Devant moi, le plan de travail est rangé. Seuls s’y tiennent la lampe de chevet éteinte et le téléphone filaire obligatoire. Une vitre permet de voir un écran intégré. Le tiroir du clavier est tiré puisque je consulte mes mails en attendant la rencontre. L’annonce de l’agent Fondsec m’amène à me lever avant de l’inviter d’un signe de tête.
« Agent Fondsec, merci, lui dis-je puisqu’elle m’a fait remarquer qu’au début je ne la remerciais que dans un sens et pas le plus poli ; je donne bien évidemment la version littéraire, pas littérale, de l’échange. Vous pouvez disposer.
- Bien m’dôme. »
Elle acquiesce avant de refermer la porte derrière sa future homologue. Je fixe celle-ci avec les mains sur les hanches.
« Bonjour agent Malady, salue-je d’une voix neutre. J’espère que vous êtes parfaitement remise de votre intervention à l’Œil de New York. »
L’espérance est sincère même si je ne suis pas la personne la plus concernée par le sort des extraterrestres. Il faut reconnaitre l’héroïsme là où il est. L’agente m’a également démontré son professionnalisme et son efficacité lors de notre précédente rencontre.
« Félicitations pour votre promotion de terrain. En vous souhaitant que vous ne finissiez pas toujours dans similaire état à précédemment. »
Je ponctue ma déclaration d’une grande inspiration.
« Je vous en prie : installez-vous, reprends-je ensuite en dégageant ma main droite pour désigner la chaise en face de mon bureau. Que savez-vous du projet pour lequel je travaille comme de celui sur lequel je travaille ? »
Caelestis
Malady Malekithdóttir Reine de Svartalfheim Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 4 Membre du S.W.O.R.D.
Our WorkCélestine OrchentCela faisait maintenant onze jours depuis la chute de l'Oeil. Malady avait depuis regagné une grande partie de sa force et de sa mobilité, tandis que la blessure dans son dos avait entièrement disparu. Ainsi remise et le délai d'une semaine d'arrêt étant passé, l'agent Malekithdóttir était revenue sur le terrain. Mais aujourd'hui, pas de poursuite, pas d'enquête, simplement un rendez-vous avec celle qui était sa nouvelle cheffe.
Autant dire qu'elle était ravie du changement. Non pas que le travail sur la navette n'avait pas été intéressant - elle avait beaucoup appris, sur une multitude de sujets - mais la mission du S.W.O.R.D. l'intéressait et sa supérieure encore plus.
Arrivée au Morgan Stanley Building avec une quinzaine de minutes d'avance, Malady passa donc le check-in sans encombre, la sécurité ayant été prévenue d'avance de son arrivée et la reine de Svartalfheim étant du genre à suivre les consignes de sécurité. C'est donc avec un sourire que Malady accueillit l'arrivée de l'agent Fondsec.
Immédiatement, elle la trouva difficile à comprendre. C'était étrange, elle qui était pourtant du genre polyglotte peinait à la suivre. Elle lui répondit donc, d'un ton un peu moins assuré qu'elle ne l'aurait aimé :
- Enchanté, agent Fondsec. Je vous suis, merci.
Presque malgré elle, l'elfe noir comprit le premier mot qu'avait prononcé l'agente. Puis... Ce fut le chaos. Oui, elle était une elfe, mais elle ne put jamais répondre, tant le reste fut prononcé rapidement et confusément. Une naine ? Les nains étaient issus de Nidavellir et n'avaient pas exactement les mêmes proportions que l'agente. Etait-ce une blague ? Lady ? Côbot ?
Elle décida donc d'adopter la technique du désespoir pour ne pas passer pour une malpolie. Elle lui offrit son plus beau sourire et des hochements de tête.
L'arrivée devant la porte en verre lui fut d'un grand soulagement, même si elle ressentait une pointe de culpabilité - l'agente avait l'air sympathique, bien qu'incompréhensible.
Dès leur entrée dans la pièce, Malady eut le réflexe de la scanner rapidement, avant de rabattre son attention sur celle qui devait pleinement la recevoir. Elle venait de se lever derrière son bureau et était comme dans ses souvenirs, d'un professionnalisme frisant la perfection. Ce qui selon l'elfe noir avait son charme.
Lorsque sa cheffe congédia l'agent Fondsec, elle se permit de lui adresser un court remerciement avant qu'elle ne sorte de la pièce.
- Merci beaucoup.
Puis, sa cheffe se tourna vers elle pour la saluer et s'enquérir de ses nouvelles, ce à quoi Malady répondit d'un sourire cordial :
- Bonjour agent Orchent et merci, je suis presque totalement remise de ma double déchirure musculaire. Il devrait me rester un peu moins d'une semaine avant que cette blessure ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
Sa remarque m'arrache un sourire plus franc.
- Je vous remercie et je l'espère aussi.
Malady ne se fit pas prier pour s'asseoir sur la chaise face à elle, son bref amusement se transformant en une attention studieuse. L'agente Orchent voulait connaitre ses connaissances sur le projet qu'elle allait intégrer.
- Concernant le S.W.O.R.D, celui-ci est, sauf erreur de ma part, une division du S.H.I.E.L.D. chargée de surveiller les individus dotés de pouvoirs ou de capacités surhumaines et de développer des contre-mesures à ceux-ci. Pour ce qui est de votre projet, il me semble que vous menez un projet de réinsertion en utilisant des ex-prisonniers pour mener des interventions à haut risques, dans le but de leur donner une seconde chance tout en évitant de risquer la vie d'agents du S.H.I.E.L.D.
C'était tout ce qu'on m'avait dit sur le projet. Ce qui était déjà beaucoup en mon sens, quand on vient directement du premier niveau.
Je ne suis pas la seule à remercier l’agent Fondsec et la Reine de Svartalfheim le fait dans un seul sens et non dans deux. L’agent Malady est une personne bienveillante or je suppose que ce n’est pas son éducation mais le fait d’avoir tout perdu qui l’a amenée à être ainsi. Un individu prêt à détruire des mondes entiers pour rendre à son peuple sa gloire d’antan plutôt qu’à chercher à reconstruire ledit peuple n’est pas suffisamment équilibré pour faire un modèle parental de valeur selon moi.
« Bonjour agent Orchent et merci, me répond-t-elle ensuite avec sincérité et vivacité, je suis presque totalement remise de ma double déchirure musculaire. Il devrait me rester un peu moins d'une semaine avant que cette blessure ne soit plus qu'un mauvais souvenir. »
Je n’ai aucune surprise et continue ma sollicitude comme prévu. Elle m’obtient de nouveaux remerciements puis l’assise de la Svartalf là où c’est demandé. Viennent ensuite ses réponses à mes questions.
"La SWORD est la division de la SHIELD chargé de surveiller les individus dotés de pouvoirs ou de capacités surhumaines et de développer des contre-mesures à ceux-ci". Sentient Weapon Observation and Response Division. Division d’Observation et de Réponses aux Armes Conscientes. Bien.
"Le Projet Consultants Squad est un projet de réinsertion en utilisant des ex-prisonniers pour mener des interventions à haut risques, dans le but de leur donner une seconde chance tout en évitant de risquer la vie d'agents de la SHIELD". Bien.
Il est atterrant de savoirs combien d’agents de Niveau 7 ne font pas la différence entre la SWORD et mon projet. Peu d’agents de niveau d’accréditation inférieurs sont au courant. Même au sein de ceux qui travaillent pour la SWORD.
« Vous ne vous êtes pas trompée, confirme-je donc afin de confirmer son espérance en la transformant en fait. Vous comprendrez donc pourquoi je n’apprécie pas qu’on y intègre un agent de la SHIELD. »
J’énonce toujours un fait. Ce n’est pas un reproche. Il n’y en a pas à faire envers l’agent Malady.
« Je ne peux vous révéler les projets sur lesquels mon équipe scientifique travaille. Vous savez déjà que l’agent Fondsec y collabore. Elle assure la sécurité et les allées-et-venues dans notre secteur. Votre affectation n’est pas à cela mais bien à la contremesure dont vous avez parlé. »
J’attends une confirmation car je ne m’étonnerais pas d’une erreur humaine malgré sa très faible probabilité. Confirmation qui me fait retenir un soupir et croiser les doigts en une petite muraille devant moi.
« Est-ce votre demande ou un ordre qui vous mène à moi ? »
Je peux questionner l’autre et pas l’un mais je veux surtout théoriser ce que cela signifie. J’anticipe déjà qu’on anticipe une expression autodestructrice de mon trouble de stress post-traumatique et qu’on veuille m’en empêcher. Surveillez-moi tant que vous voulez mais ne me mettez pas des bâtons dans les roues.
Je suis assise de façon cavalière et avec les mains réunies en un petit rempart sur mon bureau. Mon visage est aussi impassible que mes questions alors que j’enquête. J’analyse et théorise des faits plus que des émotions même si je sens poindre de l’agacement.
Je sais que la SHIELD me surveille et je me doute que d’autres équipes de la SWORD le font tout comme elles ont préparé des contre-mesures. Malady Malekithdóttir en est-elle une ? Je le soupçonne. Cela me dérange beaucoup moins que le fait de l’ajouter à l’équipe et donc de contredire les objectifs assumés de celle-ci. C’était néanmoins prévisible puisque j’ai décidé d’accompagner mes hommes sur le terrain comme au-dehors et que cela ne signifie pas qu’ils sont moins de la chair à canon. J’en suis juste également.
« J’ai une mission à vous confier puisque vous serez parmi les consultants. Je veux que vous vous infiltriez parmi eux et qu’ils croient que vous êtes une criminelle en réinsertion à leur instar. Cela ne me semble pas incompatible avec votre véritable mission. »
Je sais que le Niveau 7 ne permet toujours pas de savoir si les coéquipiers de la SHIELD qui se tiennent à nos côtés ont les mêmes objectifs que nous. Cela permet néanmoins de donner aux coéquipiers sous nos ordres des objectifs différents. Les choses devraient bien se passer tant que j’arrive à faire coïncider les objectifs motivant l’agent Malady à être là et mes propres objectifs.
« Il vous faudra pour cela faire des suivis les lundis, mercredis et vendredis aux 10am. Lundi, scientifique. Avec mon équipe et moi. Mercredi, psychologique. Avec le docteur Emerson. Vendredi, social ; officiellement pour l’accompagnement à la réinsertion. Avec moi. Nos échanges auront évidemment une nature différente de ceux de vos collègues. L’acceptez-vous ? »
Caelestis
Malady Malekithdóttir Reine de Svartalfheim Agent du S.H.I.E.L.D. Niveau 4 Membre du S.W.O.R.D.
Our WorkCélestine OrchentL'approbation de Célestine fut accueilli par un léger soulagement de sa part - elle préférait éviter de se tromper complètement sur les objectifs de l'organisation qu'elle rejoignait pour son premier jour.
Elle comprit néanmoins la réticence de Célestine à son intégration. Cela allait à l'encontre même de cette équipe spécialisée puisqu'elle venait du SHIELD. C'est pour cela qu'elle hocha la tête, son visage impassible.
C'est avec un mélange de soulagement et de déception qu'elle accueillit la nouvelle de l'affectation de l'agent Fondsec - cette dernière avait l'air sympathique, bien qu'incompréhensible. Ce qu'elle se garderait d'ailleurs de dire à voix haute.
Ce fut cependant à vive voix qu'elle confirma avoir compris les ramifications de son nouveau job : - Cela me semble cohérent avec ce qu'on m'avait expliqué, oui.
Après un petit soupir et la prise d'une posture défensive, l'agent Orchent lui posa une question dont le sous-entendu ne lui échappait pas. Cependant, la réalité était un brin plus complexe.
- Une offre d'emploi lors de ma promotion. Que j'avoue d'ailleurs avoir accepté avec enthousiasme suite à notre précédente collaboration.
Bien que cela aurait simplifié son acceptation au sein du SWORD, Malady ne pouvait pas réellement se permettre de dévoiler l'identité de celui qui l'avait faite, même si les possibilités étaient limitées.
Puis vint la proposition. La réflexion de Malady ne dura pas longtemps. L'idée lui semblait faisable, bien qu'il lui faudrait trouver une histoire vraisemblable pour justifier sa présence sur Midgard. Mais cela était de l'ordre du détail. Ce qui était beaucoup plus important maintenant, c'était de clarifier la raison de sa présence au SWORD :
- Cela me semble faisable. Néanmoins, j'aimerais dissiper tout malentendu avant de rejoindre vos rangs. Si je vous rejoins, ce n'est pas pour vous espionner ou entraver votre travail. L'idée est d'être un membre fiable, sur lequel vous pourrez compter si jamais l'une de vos unités venait à tomber ou changer de camp. En somme, je suis là pour assurer votre protection en étant une contremesure d'urgence.
Une contremesure au sein d'une contremesure, certes. Cependant, la reine des elfes noirs voyait plus cela comme un joker auquel l'ennemi ne s'attendrait sûrement pas.
Célestine lui présenta ensuite le planning qu'elle devrait suivre si elle rejoignait l'équipe en tant qu'ex-prisonnière. Rien d'insurmontable là encore, bien qu'elle se demandait ce qu'allait donner la partie sociale sans réinsertion.
- Je l'accepte. Serais-je amenée à fréquenter les autres participants hors du cadre de missions ou d'entrainements ?
Son visage ne trahissait aucune émotion. Principalement parce qu'elle désirait simplement connaitre tout les paramètres de sa mission. Fréquenter ce genre d'individus ne lui faisait pas peur - lorsque la main d’œuvre avait fini par manquer pendant la guerre, les prisons avaient été les premières à se vider. Elle avait donc de l'expérience dans le domaine, bien que la mentalité de son peuple était différente des Midgardiens.
Le fait de savoir que je suis en capacité de stresser une créature de plusieurs millénaires lorsqu’elle répond à mes questions m’impressionnerait presque. L’agent Malady n’a pas tant vécu, puisqu’elle a passé la majorité de sa vie en stase, mais elle reste bien plus vieille que moi. Plus expérimentée. C’est probablement cette expérience qui lui fait comprendre les rouages du système et donc stresser lorsque cette compréhension est évaluée.
Je sais ne pas percevoir la totalité du puzzle. C’est de cela dont il est présentement question. Percevoir et comprendre.
Nous le savons toutes les deux.
« Une offre d'emploi lors de ma promotion, me répond-t-elle donc lorsqu’il est question d’énoncer si c’est sa demande ou un ordre qui l’amène jusqu’à moi ; une réponse qui me fait plisser les yeux et les lèvres alors que je la détaille. Que j'avoue d'ailleurs avoir accepté avec enthousiasme suite à notre précédente collaboration. »
Je continue de scruter encore un instant. Puis mes traits redeviennent impassibles. J’ai supposé ses motivations avant qu’elle n’en évoque et je suppose celles de la personne à lui avoir fait la proposition ; tout comme l’identité de celle-ci. L’agent Hayward est quelqu’un dont j’apprécie le travail comme la mentalité mais il n’est pas assez haut placé pour être à l’origine de la manœuvre. Ce qui laisse comme suspects principaux les agents Hill et Fury. Je ne suis pas assez importante pour attirer l’attention du Conseil de Sécurité Mondiale. Je suis suffisamment importante pour que la directrice adjointe ou le directeur lui-même ait à intervenir indirectement dans ce que je fais. Reste à connaitre la nature de la pièce du puzzle au-delà de l’agent Malady. Les deux mouvements les plus probables sont assurer ma sécurité et que je ne déraille pas comme avoir un agent pour reprendre les reines du projet si l’un échoue ou l’autre arrive. La confiance au sein de la SHIELD va dans le sens de la hiérarchie : on doit croire dans les niveaux d’accréditation supérieurs tout autant qu’eux doivent se méfier de nous. Compréhensible. C’est ce que j’applique avec mes consultants.
L’agent Malady accepte d’être mon espionne au sein de mon projet tout autant qu’elle est l’espionne de ma hiérarchie ; au sein de mon projet toujours. "Néanmoins". Je croise les bras sans perturber plus avant ma posture cavalière alors que je l’écoute "dissiper tout malentendu avant de rejoindre mes rangs".
J’ai la pokerface bien en place lorsqu’il est question qu’elle ne soit pas la pour "m’espionner ou entraver mon travail". 50% de cela ne me dérange pas mais le mensonge le fait.
"L'idée est d'être un membre fiable, sur lequel vous pourrez compter si jamais l'une de vos unités venait à tomber ou changer de camp". Je reste immobile mais sens poindre l’agacement.
« En somme, je suis là pour assurer votre protection en étant une contremesure d'urgence.
- Je refuse de leur mettre une bombe dans la tête et l’on m’affecte un tank, conclus-je donc quant à l’énoncer de l’agent Malady vis-à-vis de sa mission et en plaçant un élément qu’elle doit ignorer afin que je puisse juger de sa réaction face au fait d’être le plan B dans l’agencement qu’elle me présente ; si ledit agencement est vrai. Soit. »
Je n’ai pas le choix de toute façon. Je ne suis pas la Reine d’un peuple extraterrestre vieux de plus de 13,8 milliards d’années et n’ayant redécouvert une pierre d’infinité capable de détruire neuf mondes qu’il y a cinq milles ans ; chose qui laisse interrogateur sur les progrès technologiques et sociétaux faits durant 99,99% de son existence en tant que civilisation. Sans parler de son incapacité à évoluer. Parlons de ce que signifie être mon espionne plutôt. Je serais moins désagréable.
L’agent Malady accepte la forme de la mission comme elle l’a fait du fond. Sa question est des plus sensées mais je dois avouer ne pas l’avoir vue venir.
« Cela dépendra de vos choix, explique-je une fois la surprise passée. Je surveille peut-être les membres du projet mais leurs temps libres leurs appartiennent. Les vôtres aussi. »
Je croise à nouveau mes mains devant moi ; ce qui me ramène à la position précédente. Incluant le plissement d’yeux.
« Je verrais avec le directeur Fury si vous devez tout de même faire vos horaires ou non, enchaine-je en prêtant une attention toute particulière à la mention du nom afin d’essayer de savoir si c’est lui qui est à l’origine de la proposition ; auquel cas elle n’est pas réellement une proposition mais plutôt l’avancement d’un pion volontaire. Les consultants à mon projet ne sont présents que lorsque j’ai besoin d’eux. Et durant les suivis. Non comme les agents de la SHIELD. »
Accepter la mission sous couverture signifie que Malady vient soit de grandement diminuer ses horaires de travail d’entre 40 et 70 heures par semaine soit de signer pour des heures supplémentaires. A elle de voir. Je garde mes shifts de 07am à 07pm. Douze heures par jours et six jours par semaine me conviennent. Même quand les résultats ne se font pas sentir.
Accueil
