Les fêtes de fin d’années étaient passées depuis quelques jours et Malicia n’arrivait pas à enlever le sourire qui était sur ses lèvres depuis ce moment. Il faut dire qu’elle avait passer un super moment lors de la soirée de Noël qu’avait organiser Raven à l’Institut. Il y avait longtemps que Malicia n’avait pas passer un aussi bon moment même si, timide comme elle l’était, elle n’avait pas chercher à s’imposer face aux gens. Elle avait aidé Raven pour le service des boissons et elle avait discuté avec certains invités, mais sans plus. Elle s’était surtout contentée de regarder et observer les différentes personnes présentes dans la pièce. C’était une belle soirée pour faire des rencontres. Même si Malicia ne parlait pas beaucoup, elle s’était imprégnée de l’énergie du groupe et cela lui avait fait du bien. Il y avait bien des années qu’elle ne s’était pas sentie aussi entourée. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas passé un Noël entourée. Le dernier Noël, c’était sans doute avant qu’elle ne parte de chez ses parents adoptifs, à la découverte de ses pouvoirs... Il y avait si longtemps... Malicia n’y avait pas pensé depuis longtemps, mais elle se reprit rapidement.
En ce mois de janvier, la neige s’était invitée sur New-York et sur le domaine de l’Institut. Malicia était toujours dans sa salle de classe, tout au fond, à l’endroit où les élèves pouvaient laisser place à leur imagination sur des toiles ou des feuilles. Malicia avait accepté le poste de professeur d’Arts à l’Institut et ça avait été la meilleure décision qu’elle avait prise. En plus de son poste de professeur, elle continuait de faire des tableaux pour l’exposition Hunt. Depuis qu’elle avait géré l’exposition en l’absence de Luke Hunt, elle s’était sentie plus en confiance. On acceptait de lui donner un poste alors qu’elle n’était pas du tout diplômé pour ce poste ou qu’elle avait les compétences. On lui avait fait confiance parce qu’on savait ce qu’elle valait. C’était une grande marque de confiance et Malicia avait tout fait pour que le professeur Xavier ainsi que Luke Hunt soient contents d’elle. Pour le moment, elle n’avait pas eu de retours négatifs et c’était une bonne chose.
Il ne restait qu’un point qu’elle devait travailler maintenant, c’était son pouvoir. Elle ne pouvait pas toucher quelqu’un sans que ce dernier ne soit dans un malaise profond et qu’elle se retrouve avec les souvenirs et les pouvoirs, si la personne était un mutant. Elle avait besoin d’aide pour l’entrainement, mais l’occasion ne s’était pas encore présentée. Un jour peut-être...
Malicia était en train de peindre sur un tableau au fond de la salle. Le dernier cours avait été constructif pour tous ses élèves présents. Elle cherchait une nouvelle manière de leur faire connaitre l’art... En attendant, elle était en train de peindre un paysage qui lui était familier, un parc où elle avait été blesser quelques mois plus tôt en tentant d’aider Remy... Le jeune homme lui manquait plus qu’elle ne le pensait, mais elle devait faire en sorte de l’oublier : Il avait en tête une autre femme, la sienne. De toute façon, Malicia ne pouvait rivalisé avec personne : Son pouvoir l’en empêchait. Perdue au milieu de ses pensées, elle ne faisait pas attention à ce qui se passait dans sa salle de classe...
Les vacances de Noël me paraissaient déjà lointaines et la rentrée a été plutôt rapide à venir. J'étais tombé malade durant la réception qu'avait organisée Raven et je m'en étais plutôt voulu sur ce coup, même si ce n'était pas tellement ma faute. Je m'étais rattrapé pour le Babyshower de la change-forme et malgré l'incident du gâteau, j'ai gardé un bon souvenir de ce moment. Ceci rattrape cela, comme on dit. Maintenant, il fallait retourner au boulot et je venais justement de terminer un cours de géographie. Les temps de pause sont pour moi un instant où je m'accorde du répit. Cependant, j'avais le besoin de bouger un peu et de réfléchir durant ce déplacement. C'est pour cela que je suis en train de déambuler dans le manoir et c'est alors que je viens m'arrêter devant une classe en particulier. C'est là que je la vois. Malicia était en train de peindre et je me rappelle que nous n'avions pas eu l'occasion de discuter depuis la dernière fois qu'elle m'avait aidé à faire face à un groupe anti-mutant. Je décide donc d'entrer dans la salle afin de l'interpeller avec bienveillance.
« Je ne savais pas que tu peignais… » Disais-je en levant la main en signe d’accueil. « Salut… Tu vas bien ? »
Chacun devait assurer ses cours et le dialogue ne c'est plus réellement instauré entre nous, mais je garde tout de même un très bon souvenir de cette demoiselle aux mèches blanchâtres. Je dois également me souvenir de ne pas entrer en contact avec sa peau au risque d'en subir les conséquences. C'était ce qu'il s'était passé la dernière fois. Elle n'était pas à l'aise avec ses facultés et m'a d'ailleurs avoué, si je me souviens bien qu'elle prenait ce don pour une malédiction. Son passé a été semé d'embûches, mais la peintre a toujours su relever la tête et j'ai été ravi d'apprendre qu'elle était professeure. Je ne savais pas de quoi, cependant. L'art plastique est une belle matière et je suis sûr qu'elle s'en sort comme un chef. Je viens alors m'approcher en douceur afin de contempler sa création. Un parc. C'est qu'elle a un joli coup de crayon ! J'en serais presque envieuse. Moi aussi, j'aimerais pouvoir faire ce genre de choses.
« C’est super beau, ce que tu es en train de faire, dis-moi ! Ce parc représente quelque chose de particulier pour toi ? »
Elle devrait vendre ses œuvres au plus offrants. Je me demande même si ce n'est pas déjà le cas. Si ça se trouve, elle doit être pleine aux as ! C'est que madame cacherait son jeu… Je plaisante, bien évidemment, et même si c'était vraiment le cas, je lui souhaiterais le double au vu de sa gentillesse. C'est grâce à son soutien que j'ai pu trouver le courage de revenir à l'institut Xavier et pour cela, je lui en serais éternellement reconnaissant. C'est sans conteste l'une des femmes qui a bon cœur pour moi, autant que Raven et Jean. Elle est discrète dans le manoir, mais c'est ce qui fait son charme et elle ne semble pas ménager ses efforts pour s'adapter à ce qui semblerait être un nouveau travail pour elle. Malicia est l'exemple typique de quelqu'un qui n'a pas besoin de se montrer pour prouver qu'elle est là. Le silence est d'or et les actes parlent pour elle. Je regardais sa peinture et je viens alors me tourner vers elle afin de lui offrir un franc sourire.
« Je ne t’ai pas remercié pour l’autre fois… C’est en grande partie grâce à tes paroles que je suis de retour ici aujourd’hui. Je t’en suis extrêmement reconnaissante. »
J'espère en tout cas ne pas la déranger dans sa tâche. Il ne faudrait pas que je brise sa concentration et qu'elle rate le tableau qu'elle est en train de faire par ma faute. Ce serait vraiment fâcheux comme situation. Si je la dérange, je partirai. Il n'y a aucun problème là-dessus.
Perdue dans ses pensées, Malicia sursauta légèrement lorsqu’elle entendit la voix d’Ororo. Cette dernière lui fit un signe de la main tout en lui disant qu’elle ne savait pas qu’elle peignait. La mutante aux mèches blanches posa doucement son pinceau et avec un grand sourire, s’approcha de la jeune femme qui venait de lui demander comment elle allait.
“Je peins depuis des années, c’est ce qui m’a permis de tenir le coup depuis toutes ces années. Et voilà où ça m’a mener, un poste à l’Institut. Ce n’est pas trop mal non ?”
Comme d’habitude, Malicia aurait aimé serrer Ororo dans ses bras pour lui faire sentir qu’elle était contente de la voir, mais elle ne pouvait pas. Un simple contact et c’était le déclenchement de son pouvoir. Malicia brisa le flottement en répondant à la question de sa jeune amie.
“Je vais bien, et toi ?”
Elle eut un grand sourire lorsque Ororo lui dit que ce qu’elle faisait était très beau et lui demanda si le parc représentait quelque chose en particulier. En fait, il représentait beaucoup parce que c’était là-bas qu’elle avait commencé ses premières peintures et ses premières ventes. Malicia regarda à son tour son propre tableau.
“Central Park représente beaucoup de choses pour moi : C’est là que j’ai commencé à peindre, c’est là-bas aussi que j’ai rencontré les personnes qui m’ont aidé à être ce que je suis aujourd’hui : Le professeur Xavier, Remy un ami à moi, Monsieur Hunt de l’exposition du même nom. Il représente ma renaissance en quelque sorte. J’espère qu’un jour, je pourrais maitriser mon pouvoir. Ainsi la boucle sera bouclé.”
Le sujet était toujours difficile pour la jeune femme, mais elle apprenait à vivre avec. Il fallait vraiment qu’elle se trouve un moment pour aller voir les soeurs Cukoos et essayer de comprendre son pouvoir... Ororo lui dit alors qu’elle ne l’avait pas remercié la dernière fois. C’était en grande partie grâce à Malicia si elle était revenu au Manoir et elle lui en était extrêmement reconnaissante. Malicia posa doucement sa main gantée sur l’épaule d’Ororo et lui dit :
“Je suis contente que tu sois revenue parce que les élèves ne pouvaient pas se passer de toi. Et puis, on est tous là pour t’aider, tu le sais bien. Je suis sûre que le professeur Xavier t’a dit la même. On ne te laissera pas tomber.”
C’était la vérité. Malicia tenait à ses collègues et amis et elle serait la première a ne pas les laisser tomber. Elle s’éloigna un peu avant de lui demander :
Lorsqu'elle sursaute, j'ai eu un peu peur que mon entrée en scène ne la fasse rater un coup de pinceau. Cela ne semblait pas être le cas et elle vient alors s'approcher vers moi en posant momentanément son outil de travail. Elle m'affirme peindre depuis des années que cela l'a aidé à se sentir bien mentalement. Que cela lui a permis d'évoluer et de devenir aujourd'hui le professeur en art plastique de l'institut. Je penche la tête sur le côté en l'écoutant parlé. Sa voix est douce et apaisante. Elle me demande ensuite si tout va bien pour moi en confirmant que c'est le cas pour elle. Est-ce que je vais bien ? Je ne sais pas… Dans tous les cas, je vais mieux qu'en Automne, j'ai le sentiment d'être à ma place ici et pratiquement tous mes doutes d'antan se sont résolus. Cependant, j'ai conscience d'avoir d'autres responsabilités et que je dois redoubler d'efforts pour garder le rythme. Dans tous les cas, j’essaie de faire mon travail avec sincérité.
« Plutôt bien, je dirais. Et oui, pour rebondir sur ce que tu avais dit, c'est un joli chemin que tu as fait au cours de ta vie. »
En demandant ce que ce parc représentait pour elle, elle me dit qu'il s'agit là de Central Park. Je viens m'approcher de son œuvre et c'est vrai qu'en regardant de plus près, c'est très ressemblant à l'espace de verdure de la grande pomme. Ce lieu représente beaucoup de choses pour elle. C'est là-bas qu'elle avait confectionné ses premières peintures, c'est là qu'elle avait rencontré le professeur Xavier pour la première fois, là qu'elle avait rencontré un certain Remy pour la première fois. Tiens, ce prénom me dit quelque chose… Plus étonnant encore, c'est à Central Park qu'elle a rencontré le fameux Luke Hunt. Je me tourne vers elle en écarquillant les yeux avec un grand sourire. Sérieux ? Le monde est vraiment petit parfois. J'avais aussi fait la connaissance d'un homme qui portait ce nom. Il s'agissait du type au parapluie qui avait eu la délicatesse de discuter avec moi dans le cimetière où repose Shane, mon élève qui avait été tué à l'époque. Désormais, elle espère simplement se mettre en accord avec ses pouvoirs.
« Luke Hunt ? Un grand brun avec une barbe et une allure un peu sinistre ? Oui… J'ai eu l'occasion de parler avec lui. C'est quelqu'un de bien. » Je me rapproche ensuite vers Malicia, et cela, après avoir fini d'inspecter la toile de son tableau. « Il faut prendre le temps de contrôler ce don Malicia, le tien est très particulier… Cependant, je suis sûr que tu y arriveras un jour. Déjà, parce que tu es travailleuse et en plus, je crois que tu es plutôt bien entouré pour atteindre ce but ici. »
Après cela, je tenais à la remercier pour l'aide qu'elle a pu me fournir. Posant sa main sur mon épaule avec délicatesse, elle dit qu'elle est simplement satisfaite de mon retour. Que cela fait du bien aux autres élèves du manoir. Il y a toujours des gens pour m'aider. Le directeur de l'institut a laissé sous-entendre les mêmes paroles. Je baisse la tête en ayant toujours ce sourire dont je n'arrivais pas à me défaire tellement que ce qu'elle me disait me faisait du bien. J'espère que cela sera réciproque pour elle. Malicia mérite d'être aidé autant que je l'ai été. Elle n'a pas à souffrir de son pouvoir et de le prendre comme un poids pesant sur ses épaules. Je reste certaine qu'elle arrivera un jour à totalement le dompter. Elle me demande ensuite si la reprise n'a pas été compliquée pour moi. Je prends le temps de la réflexion avant de lui répondre. Il est vrai qu'il s'est passé pas mal de choses depuis notre première rencontre, mais l'essentiel est que :
« Je tiens le coup. Ce n’était pas tellement évident au début, mais j’ai su m’adapter. J’ai la sensation que… C’est ce dont j’avais besoin depuis le début. »
Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. J'ai beaucoup aimé voyager au Kenya pour retrouver mes racines. Être dans une association d'aide humanitaire et de rencontrer des personnes formidables. Cependant, je me sens bien ici et je ne souhaite plus partir.
Malicia était contente de retrouver Ororo à l’Institut. Elle avait entendu qu’elle était de retour, mais elle n’avait pas eu le temps d’aller la voir. Elle s’en voulait un peu d’ailleurs parce qu’elle était toujours présente pour ses nouveaux amis, mais le temps lui manquait. Heureusement, Ororo était venue à elle et elles pouvaient discuter tranquillement toutes les deux. Malicia lui répondit alors qu’elle allait bien et lui retourna la question. Ororo ne tarda pas à répondre, elle allait plutôt bien. Malicia lui sourit lorsqu’elle repassa sur la personne de Malicia. Parler de soi, c’est pas toujours facile, alors Malicia n’insista pas. Elles parlèrent plutôt du tableau de Malicia. Central Park était un endroit très important pour la jeune femme et Ororo le saviat plus que tout. Quand la mutante aux mèches blanches parla de Lule Hunt, la plus jeune écarquilla les yeux avec un grand sourire. Le monde était petit ! Ororo lui fit une description de Luke et Malicia hocha doucement la tête.
“Oui, c’est quelqu’un de bien. Il m’a beaucoup aidé et j’en ai fais autant quand il a du s’absenter. Il m’a fait confiance pour son exposition. J’ai géré de AàZ malgré le fait que certains employés n’étaient pas très contents que ce soit moi qui le fasse. Ils n’ont jamais compris pourquoi Monsieur Hunt m’a fait confiance aussi vite. Après, je m’en fiche, j’ai fais mon travail et puis voilà.”
Elle haussa les épaules lorsque Ororo lui dit qu’elle devait prendre le temps de contrôler son pouvoir, ce dernier étant très particulier. Elle savait aussi que Malicia pouvait y arriver parce qu’elle est une travailleuse et parce qu’elle était entourée des bonnes personnes à l’Institut.
“Je sais tout ça... Les soeurs Cukoos m’ont proposé leurs aides, mais je ne suis pas encore prête à les faire souffrir... L’une d’entre elle m’a dit qu’elle ne pourrait pas trop souffrir... Mais quand je vois... quand je vois mon pouvoir et comment les gens souffrent.. J’ai vraiment peur qu’un jour, je tue quelqu’un...”
Bien sûr, Ororo ne pouvait pas savoir que la jeune femme avait déjà tué un homme pour sauver Remy un jour d’hiver. Malicia n’en était pas fière du tout, mais elle n’avait pas eu le choix. C’était soit lui, soit elle. Elle ne voulait pas mourir aussi jeune. Malicia n’allait pas se confier à la jeune femme bien sûr. Son secret devait être garder parce qu’elle risquait gros... Malicia changea de sujet en demandant à sa jeune amie comment c’était passé sa reprise. Cette dernière lui répondit qu’elle tenait le coup et que ça n’avait pas été évidant au début, mais elle avait réussi à s’adapter. Elle avait même la sensation que c’était ce qu’elle avait besoin depuis le début. Malicia lui sourit tout en retira doucement sa main qu’elle avait posé sur son épaule :
“Tu sais très bien qu’on sera toujours là pour toi. Je me suis rendue compte que l’Institut Xavier était un endroit où tout le monde s’entraide. Je remercie le ciel tous les jours d’avoir fait le pas quand on m’en a parler. Je crois que je vis ma meilleure vie depuis longtemps... Bon, je suis encore jeune, mais tu m’as compris”.
Malicia avait un grand sourire. Oui, l’institut l’avait grandement à grandir.
La jeune Malicia était vraiment pleine de surprise. Ainsi donc, elle connaissait Luke Hunt et elle travaillait même pour lui ? Elle confirme que c'est quelqu'un de bien. Il lui a d'ailleurs laissé le soin de gérer une exposition, où en tout cas, une partie de cette exposition pendant qu'il était absent. Ce mutant… Il semble vraiment être très singulier. C'est comme s'il faisait confiance aux autres d'un simple coup d'œil. Malheureusement, pour la belle demoiselle aux mèches blanches, la jalousie semblait s'emparer de certains des employés du musée. Selon ses dires, ils ne comprenaient pas pourquoi c'était D'Ancanto qui tenait les rênes lorsque le grand patron n'était pas là. Ce n'est pas bien grave… Elle gardait la tête froide. Elle n'avait que faire des caprices des autres et continuait toujours à aller de l'avant. Hey, mais c'est qu'elle a son petit caractère sous son air de gentillesse et de tendresse. C'est très loin d'être un défaut. La voleuse de pouvoir ne se laissait tout simplement pas marcher sur les pieds et c'est tout à son honneur.
« Oh, tu sais les gens ont tendance à ne pas apprécier la réussite et l'accomplissement des autres. Tu n'as pas à t'en faire sur ce sujet, je pense… »
Puis vient le sujet tant redouté pour la jeune mutante. Ses pouvoirs et surtout : sa malédiction. Elle m'avait déjà parlé de la fois où elle avait ôté la vie de l'un de ses assaillants dans son passé. Elle me l'avait décrit comme étant un acte de légitime défense. Depuis ce jour, elle semble avoir un véritable blocage avec ses facultés et son mécanisme de survie psychique passe par le fait de les renier. Pour le moment du moins, car les Cuckoos se sont portés volontaire en l'aidant à les manier. En effet, les quintuplées ont proposé de devenir une sorte de « crash-test » pour pouvoir établir les limites de la copieuse mutagène. En revanche, il faut croire que Malicia craint que l'expérience n'aille trop loin et que cela risque d'engager la sécurité physique des blondinettes. De primes abords, j'aurais mis une réserve sur cet entraînement. Néanmoins, je les avais déjà rencontrés et bien qu'étant fortement affectée par leur passé en commun, j'avais cette sensation qu'elles avaient la tête sur les épaules.
« Si c'est contrôlé, alors tu ne tueras personne. Comme je te l’ai dit, il faut te laisser le temps et faire ton propre chemin… »
Je ne souhaitais pas en dire plus. D'une part, parce que le sujet était sensible pour elle et qu'inconsciemment elle me le faisait ressentir et d'autre part parce que ce n'était plus trop de mon ressort. Je n'avais pas les aptitudes et la résistance à l'aider dans la compréhension de son touché mortifère. De toute façon, l'artiste se contente de déplacer le sujet vers moi en m'affirmant que tout le monde sera là pour moi. Elle dit une nouvelle fois que son arrivé à l'institut a été la meilleure chose qui avait pu lui arriver. Un trait d'humour pour signifier qu'elle a encore la vie devant elle, mais en effet, je l'avais compris. Je rigole de bon cœur en l'entendant s'exclamer sa joie. Cette fille était vraiment une boule de vie. Malgré ses doutes, elle ne désespérait pas et prenaient les choses comme ils étaient. Je devrais prendre exemple sur la professeure d'art plastique. Son sens du lâcher prise malgré les problèmes est une véritable inspiration pour moi. Elle a un peu une philosophie du genre : « Hakuna Matata ! »
« Il faudrait que je te demande des cours particuliers ! Moi, je suis une véritable catastrophe ambulante lorsqu’il s’agit de dessin. »
Oui. Je suis plus proche de Pablo Picasso Low coast que de Michel-Ange. Quoique, dans cette société actuelle, je pourrais vendre mes œuvres à un bon prix et ceux malgré que ce sera objectivement de la mouise. Je pourrais aussi prendre un nom d’artiste… Du style… Heu… Et pourquoi pas Ororo Picasso par exemple ? En fait non. Avortez la mission. Ce serait vraiment naze comme surnom.
Malicia était contente de voir Ororo à l’Institut. La jeune femme y était déjà avant que la mutante aux mèches blondes arrive, mais il y avait un évènement qui avait fait en sorte qu’elle parte. Malicia l’avait rencontré dans New-York et elle s’était prise d’amitié avec elle. C’était une bonne chose, car les deux jeunes femmes s’entendaient bien. Malicia parla à Ororo de tout ce qui s’était passé depuis qu’elles s’étaient vues. Luke Hunt lui avait donné sa chance et Malicia était surprise que sa jeune amie connaisse l’homme, mais après tout, le monde était petit non ? Elle parla de ce qu’il lui avait permis de faire et surtout, elle parla du fait qu’elle sentait que les autres employés étaient jaloux d’elle, mais qu’elle s’en fichait un peu. Elle était là pour faire son travail et pas pour se faire des amis. Ororo lui dit alors que les gens avaient tendance à ne pas apprécier la réussite et l'accomplissement des autres. Malicia hocha doucement la tête.
“Tu as raison, parfois je me dis que je ne suis pas à ma place, puis finalement, je me dis que si le destin a voulu que je sois là, alors je l’accepte.”
Puis, elles parlèrent du pouvoir de Malicia. Elle n’était pas encore très rassurée par ce pouvoir. D’ailleurs, comment pourrait-elle le contrôler si elle tuait une personne de nouveau ? La première fois, c’était de la légitime défense, mais si elle recommençait ? Ororo lui dit alors que si c’était contrôlé, il n’y avait aucune raison qu’elle tue quelqu’un. Elle rajouta qu’il fallait qu’elle se laisse du temps et qu’elle fasse son propre chemin. La jeune femme aux mèches blondes hocha de nouveau la tête. Bien sûr, Ororo avait raison. Il fallait qu’elle se fasse une raison. Si les soeurs Cuckoos lui avaient proposés leurs aides, c’était qu’elles pouvaient vraiment l’aider. Malicia se promit d’y réfléchir. Puis, elle passe à un autre sujet avant d’exprimer sa joie et d’entendre le rire de Ororo. Il faut dire que Malicia était un peu plus joyeuse depuis quelques temps. Elle ne se sentait plus seule. C’était la vérité. Elle était entourée et c’était une bonne chose. Ororo lui dit alors qu’il faudrait qu’elle prenne des cours particuliers parce qu’elle était une véritable catastrophe ambulante lorsqu’il s’agissait de dessin. Malicia lui sourit et lui répondit :
“Ce serait avec plaisir, tu le sais bien. Je suis toujours d’accord pour partager mes talents.”
Malicia continue de sourire avant de lui demander :
“Excepté les cours, tu fais autre chose dans ta journée ? Je me suis dis qu’un jour, on devrait organiser un petit pique nique avec les autres professeurs ? Tu en penses quoi ? Je crois que ça serait bénéfique pour tout le monde… Et je pense que personne ne s’attend que ce soit moi qui l’organise parce que pour le moment, j’avoue que je n’ai pas beaucoup investie la vie extérieure aux cours…”
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