Tout était prêt. Les notes de son discours, la convocation des personnes concernés et les images pour valider ses dires. Installé sur l'un des hauts tabouret du comptoir d'un bar, Rocket visionnait rapidement les notes et clichés qu'il avait rassemblé sur une tablette, passant rapidement sur les images de scanner qui lui faisait ressentir le plus gros malaise. Seul lui n'était pas prêt. Il ne le serait jamais.
Eteignant finalement sa tablette pour tenter de penser a autre chose, Rocket avala une petite gorgée de la bière qu'il avait choisit sur les conseils du serveur. Celui ci avait un accent particulier et semblait très soutenu dans son élocution. C'est ainsi que le petit gardien percevait l'accent britannique. C'était d'ailleurs le thème principale du bar, mais lui n'avait pas la culture suffisante pour s'en rendre compte. Il avait simplement voulut relacher la pression avec une bonne bibine.
Sa présence ici était donc un pur hasard. Rocket ne s'attendait certainement pas a y faire une rencontre bien peu glorieuse. Il ne pouvait pas savoir qu'il allait ce soir la, se trouver assez proche de celui qui, d'une seul flèche, avait fait basculer sa vie, en perçant a jour les sombres secrets qu'il avait toujours souhaiter garder pour lui. C'est pourtant ce qui était sur le point d'arriver...
Jusqu'ici, tout se passe plutôt bien. J'ai trois rendez-vous par semaine dans les locaux du S.H.I.E.L.D. à Manhattan et je les honore méticuleusement. Le reste du temps, ils me fichent globalement la paix. De toute façon, j'ai ce satané bracelet à la cheville, et même sans ça, tant que je ne trouve pas de solution pour le sérum qu'ils doivent m'injecter chaque mois, je ne peux pas me barrer.
Même si je m'attends à tout moment à être envoyé au casse-pipe, j'ai beaucoup de temps libre. Je l'occupe comme je peux, essentiellement en faisant du sport et des balades dans la ville : après l'enfermement, le grand air, même pollué de New York, me fait du bien. Mais je n'ai pas eu besoin d'aller bien loin pour retrouver un peu de mes racines : à quelques rues de mon appartement se trouve un pub anglais, le Churchill Bar. C'est le quatrième jeudi soir que je m'y rends. On peut dire que ça devient une tradition.
Je ne cherche pas à tisser des liens avec les clients du pub. Mais au moins ici, j'ai comme un petit morceau d'Angleterre au cœur de ce pays de décérébrés. Et ils ont de la bonne bière. J'entre dans le pub, vêtu simplement d'un jean noir, d'un tee-shirt kaki et d'une veste en cuir. Je me dirige vers le comptoir pour passer ma commande… et c'est là que je l'aperçois.
La vision de cette saleté de héros rongeur fait monter en moi un mélange de colère, de frustration et de lassitude. L'agente ne m'avait donc pas menti en m'annonçant qu'il n'était pas mort. Il a même l'air de se porter comme un charme. Je soupire en l'observant, lui qui fait mine de rien, à siroter sa bière au comptoir. Ben voyons. Quelle idée tordue ils ont encore eue pour me casser les couilles ? Je m'approche, résigné, m'assieds à côté de lui et commence par m'adresser au barman :
« Une pinte de Newcastle Brown Ale s'il-vous-plaît. »
J'attends quelques instants, alors que le barman me sourit en me reconnaissant et en appréciant mon accent typiquement anglais, mais je ne lui rends pas son sourire. Lorsqu'il part chercher ma commande, je tourne lentement la tête vers le rongeur, serre les mâchoires et lui demande sur un ton blasé :
Etant totalement absorbé par ses questionnements, son appréhension, ses question existentielle et la crainte des réactions de ses proches, Rocket ne faisait pas du tout attention a ce qui se passait autour de lui, si bien qu'il remarqua a peine l'homme a l'air blasé qui s'installa a ses cotés. Le museau dans sa pinte, il se contentait d'en siroter le contenue d'un air absent et sursauta presque lorsque l'inconnu s'adressa a lui, en lui demandant ce qu'il prenait.
Levant les yeux vers ce dernier, Rocket lui même ne su expliquer les sentiments contradictoires qui le ténaillait a ce moment la. Il n'était pas en mesure de reconnaitre physiquement l'homme qui avait fait besculer sa vie et qui l'avait indirectement mené dans sa situation actuelle. En revanche, son instinct semblait s'exprimer a la place de sa raison.
L'homme semblait assez antipathique, mais il ne s'était pas montré hostile, il avait même une attitude cordiale et ne semblait pas particulièrement le dévisager. Dans ce cas, D'ou venait le frisson qui lui parcourra l'échine au moment ou leurs regards se croisaient? Et pourquoi une angoisse sourde s'emparait de lui a ce moment la, comme si une crainte irrationnelle lui nouait l'estomac? Il lui sembla même que son pelage s'était hérissé l'espace d'un instant, comme si quelque chose le poussait inconsciemment a fuir un danger de mort.
Pourtant, Rocket se raisonna, mettant cette réaction sur le compte de son état de nerf et de l'angoisse qu'il ressentait pour son exposé du lendemain. Il était ici pour se détendre et puisqu'un l'inconnu était visiblement la pour les même raison, il n'allait pas cracher sur un verre supplémentaire gratuit. Désignant sa pinte a peine entamée, il répondit:
"La même chose... mauvaise journée?"
Demanda-il par la suite pour engager la conversation, luttant de toute ses forces contre son instinct de fuite, non légitime a ses yeux. @Joshua Jenkins
Le rongeur de l'espace a à mon approche une première réaction très... eh bien, animale. Avec son pelage hérissé, je m'attends presque à ce qu'il me montre les crocs en crachant comme un chat sauvage. Mais non, il se retient et fait au mieux pour se comporter en être civilisé. Un beau petit raton-laveur domestique ! Cela dit, je peux comprendre qu'il ne soit pas plus ravi que moi de ces retrouvailles.
Je lui demande ce qu'il me veut, et sa réponse me fait brièvement froncer les sourcils d'incompréhension. Attends... Il pense que je vais lui offrir un verre ? Soit il est particulièrement stupide, soit il se fout de ma gueule. En tout cas il joue avec mes nerfs. Mais je ne lui ferai pas le plaisir de m'énerver. Je préfère répondre par un sarcasme empli de mépris :
« Très drôle... »
S'il croit que je vais jouer les hypocrites et me montrer aimable avec lui, il se fourre la griffe dans l'œil. Je pousse un profond soupir et détourne le regard pour mieux résister à la tentation de lui éclater le museau sur le comptoir. Les yeux fixés devant moi sur les étagères de bouteilles du bar, je reprends la parole d'une voix lasse :
« Ce petit jeu ne m'amuse pas. Si c'est encore un coup de l'agent Fondsec, vous lui direz d'arrêter ces tests stupides. Et si ce sont des excuses que vous espérez, vous risquez d'attendre longtemps. »
Je n'éprouve aucun remord pour ce que je lui ai fait. Le seul regret que je pourrais avoir serait de ne pas avoir réussi à l'abattre. Ca aurait fait une abomination de moins dans ce monde. Mais ça, évidemment, je ne peux pas le lui dire. Pas avec le S.H.I.E.L.D. qui écoute toutes mes conversations. Foutus américains.
Les efforts de Rocket pour sembler amical alors qu'il avait juste envie de déguerpir s'était avérés inutile: l'homme semblait antipathique au possible. Si le gardien n'avait pas comprit le sens de la question au départ, il n'était visiblement pas au bout de ses peines, ne voyant aucun sens dans la tirade que lui servait son voisin de comptoir...
"OK, visiblement vous avez une journée encore plus pourrit que la mienne... et je suis désolé pour vous, mais j'y peux rien."
Prenant le temps de déguster quelques gorgée de bière pendant que l'inconnu, pas si inconnu que ça, fulminait, Rocket lui répondit par la suite, d'un ton qui se voulait cordiale mais avec un brin d'exasperation:
"Quels test? Et je connais pas d'agent Fondsec. Le seul fond sec ici, c'est celui de ma pinte une fois que j'aurais bu ce qu'il y a dedans"
Buvant encore une gorgée, il poursuivit surle même ton:
"J'men fiche de vos excuse, je viens juste ici pour me détendre avec une bonne bière. C'est pour ca qu'on va au bar dans l'espace. J'aurais penser que c'était la même chose sur terre."
On sentait encore l'exaspération monter d'un cran, mais Rocket s'efforçait de se montrer aussi courtois que possible, même si il n'avait pas pu retenir une petite pique. Le fait qu'il vienne de l'espace n'était pas un tabou, Rocket était suffisement connu et reconaissable pour ne pas avoir à s'en cacher, même si la désagréable pressentiment qu'il ressentait à proximité de l'homme ne voulait toujours pad le quitter
Il n'y peut rien si je passe une « journée pourrie » ? Ben voyons ! Difficile de rester calme avec un tel énergumène. Je me demande ce qu'ils lui ont demandé... Provoquez-le jusqu'à ce qu'il craque et use de ses capacités spéciales ? J'espère que non. Je ne leur ferai pas ce plaisir. Je ne suis pas un gamin, bon sang, je sais me contenir. Et je ne suis pas stupide au point d'ouvrir les hostilités dans un pub empli de témoins.
« Ma journée se passait très bien, jusqu'à ce que je vois votre trogne. »
Je fais des efforts pour ne pas le violenter, par contre ne me demandez pas d'être agréable avec lui. Il fait mine de ne pas comprendre de quoi je parle. Son jeu de mot sur Fondsec aurait pu me faire sourire, dans d'autres circonstances. Là ça ne fait que m'exaspérer davantage. J'hésite à citer un autre nom, celui de l'agent Orchent, mais j'estime que ce serait potentiellement une mauvaise idée. Le programme dans lequel elle m'a intégré est secret, on va éviter de mentionner son nom en public. On ne sait jamais. Ca fait peut-être aussi partie du test.
« Bien sûr, vous n'êtes là que pour vous détendre... Et parmi les milliers de bars de la ville, vous choisissez précisément celui où je me rends tous les jeudis soirs. »
Ma pinte arrive et je la paye immédiatement, en liquide. Je veux être le plus irréprochable possible. Je ne dois pas faire le moindre faux pas. Je ne dois donner aucun prétexte au rongeur d'aller me dénoncer pour des délits mineurs.
« Alors, maintenant que j'ai ma bière, on fait quoi ? On trinque joyeusement ensemble en essayant d'oublier, vous que j'ai failli vous tuer, et moi que vous avez fait de ma vie un enfer ? »
Pour une raison que Rocket ignorait a cet instant, son voisin de comptoir semblait prendre un malin plaisir a se montrer désagréable. Le bar en lui même était sympa, le personnel également, mais est-ce que les clients étaient tous aussi exécrable que celui la? « Ma journée se passait très bien, jusqu'à ce que je vois votre trogne. » Rocket lâcha un grognement furieux. S'en était déja trop, cela dépassait de loin ses compétences en diplomatie.
"Ca non plus j'y peux rien, on choisit pas la trogne qu'on a!"
Voulant couper court a la discussion suite a sa réplique concernant les fonds sec, Rocket se contenta d'éloigner son tabouret, prenant physiquement ses distances avec l'homme. C'était sans compter sur la répartie de celui ci... et la révélation, qui donna a l'échange une tout autre tournure... "...que j'ai failli vous tuer"
A ces mots, Rocket se figea et le sentiment d'insécurité qui s'était emparé de lui depuis l'arrivée de l'homme s'intensifia. Qui avait essayer de le tuer sur terre? Alice? Willow? Jean? Mais concernant ces dernière, cela n'avait pas été volontaire. On pouvait aussi compter Zemo et Taskmaster, mais pour avoir vu ces derniers de ses propres yeux, Rocket pouvait affirmer que son voisin de bar était inconnu au bataillon. Qui alors? Rocket frissonna en se remémorant la dernière fois ou il avait faillit mourir. Le bunker. Le tunnel en feu. Les héritier... Lui suspendu, qui tirait dans le tas des ennemis, et la flèche, transperçant le bas de son dos. La chute. L'os de son poignet cédant au moment de l'impacte au sol. La douleur. Baskerville qui se dressait devant lui pour le protéger du coup de grâce envoyé par un archer dont il n'avait pas pu voire le visage... l'archer!!!
"C'était vous?!"
Tout s'expliquait. L'antipathie irrationelle qu'il éprouvait pour l'homme a coté de lui, la réactivité démesurée de son instinct de survis.. L'homme a qui il devait le fait d'en arriver la, a devoir révéler a ses proches son plus gros point faible. C'était lui.
"C'est vous qui avez fait de ma vie en enfer!!!"
Le coup de poing était partit, avant même que Rocket ne puisse le retenir. Une bonne droite, qui visait la mâchoire de son voisin. Si la force du petit gardien était loin d'être surhumaine, insuffisante pour créer de réelles blessures, elle était tout a fait honorable pour un petit lascar de cent vingt centimètre de haut dont le poids était proche de celui d'un enfant. L'effet de surprise allait-il jouer en sa faveur?
On ne choisit pas la trogne qu'on a, me rétorque-t-il après un grognement animal. Certes. Mais on choisit de l'imposer aux autres. Il aurait pu rester sur la planète des rats mutants au lieu de venir squatter sur Terre. Mais c'est le genre de réflexions qu'il vaut mieux que je garde pour moi, à présent. Surtout avec le S.H.I.E.L.D. à l'écoute. De toute façon, mon mépris pour lui est suffisamment visible sans que j'aie besoin d'en rajouter.
Mon sarcasme n'a pas l'effet attendu. Le raton se fige sur place et sa trogne se décompose. La question qu'il me pose alors me laisse dubitatif durant quelques instants. Il est sérieux là ? Il ne se rappelait vraiment pas de moi avant que je ne lui évoque notre altercation ? Il est vraiment là par pur hasard, ou malchance ? Ce coup de théâtre m'empêche de voir venir son petit poing que je me prends dans la mâchoire. Donc oui, il est sérieux là.
J'accuse le coup en grognant à mon tour. Je me visualise parfaitement l'envoyer valser à l'autre bout du pub d'un simple mouvement du poignet. Ou je pourrais briser la pinte de bière que je tiens en main et l'égorger avec. Voilà qui signerait sur l'heure mon billet retour pour la prison. C'est hors de question. Je bouillonne, mais je me retiens.
« Du calme, le nuisible. T'es pas mort. Tu te portes même à merveille, à ce que je vois. Alors inutile de s'énerver. »
Je n'ai qu'une envie, celle de le transformer en descente de lit. C'est probablement réciproque. Mais l'agent Orchent m'a offert une seconde chance, et j'ai trouvé ici un pub convenable, je ne vais pas tout foutre en l'air pour cette vilaine boule de poils. Je ne lèverai pas la main sur lui. Par contre, je suis prêt à l'immobiliser s'il lui prend l'envie de m'attaquer à nouveau.
Bingo! En pleine poire! Bon, ce n'était qu'une bonne droite et Rocket sentait que ses phalanges n'avaient pas aimé la blague non plus, mais ça faisait toujours du bien de relâcher la pression, même si ce n'était qu'une toute petite revanche en comparaison d'une flèche dans le dos qui l'aurait laisser infirme sans les soins particuliers dont il avait bénéficier. C'était tout de même grandement satisfaisant! Et entre lui et l'archer, c'est ce dernier qui avait eu le plus mal. Encore que, pas assez visiblement, puisque le grossier personnage trouvait encore le moyen de fanfaronner...
A peine son interlocuteurs s'était permis de le traiter de "vermine" que Rocket s'apprêta à l'attaquer de nouveau, à coup de griffe cette fois ci:
"C'est vous le nuisible! Vous savez rien, alors, la ferme!"
Raga-il, en esquissant son coup de griffe en direction du visage de son méprisable voisin de comptoir... sans savoir ce qui l'attendait cette fois ci.
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