Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

Partagez
 

 [Terminé] Renaissance

Aller en bas 
Auteur & Message

The Five-in-One
Stepford Cuckoos
Stepford Cuckoos
The Five-in-One

Messages : 1391

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance EmptyDim 18 Juin 2023 - 19:00




Renaissance

Samedi 2 Novembre – 07 : 26 A.M.

Jusqu’à quelle heure a-t-on pleuré ? Jusqu’à ce que l’on s’endorme.
Jusqu’à quel point a-t-on dérangé ? Jusqu’à ce que l’on s’endorme.
Jusqu’à quelle profondeur s’est-on noyé ? Jusqu’à ce que l’on se réveille.

Jusqu’à ce que l’on se réveille.

Faites de plomb, on a coulé.
Incapables de bouger, on a coulé.
En étoile, on a coulé.

On dit que l’on se réveille, lorsqu’on meurt dans un rêve. Peut-être est-ce vrai. Peut-être s’est-on finalement réveillées et profite-t-on de la paix de la noyade. On s’est épuisées à lutter, au début. On s’est épuisées à essayer de remonter à la surface. A la lumière. Puis l’épuisement a gagné. Puis on a abandonné.

Les bulles se sont entêtées. Elles sont remontées à la recherche de la lumière alors qu’on sentait l’eau salée se frayer un chemin dans nos poumons.

On dirait qu’elles l’ont trouvée.
On dirait qu’elles nous la ramènent.
On n’a pas envie qu’elles nous la ramènent.

La lumière de l’aube s’invite par la fenêtre où nul volet n’est là pour l’entraver. Elle se répand progressivement sur le bureau qui se trouve à son pied et se faufile à travers les pieds des trois chaises à roulettes simplement posées sur celui-ci. Elle vient s’heurter aux trois coiffeuses qui sont accolées au plan de travail, miroirs tournés vers l’extérieur. Elle se reflète sur l’étagère contenant le cabinet de curiosité, d’un côté, et sur le miroir plein pied, de l’autre. Celui-ci est partiellement obstrué par l’une des trois tables de nuit, chacune soutenant sa lampe de chevet enroulé dans son câble d’alimentation.

Au-delà, dans le reflet, la lumière parvient jusqu’à un amas de cinq matelas se chevauchant les uns les autres au niveau de leurs têtes, afin de rentrer dans la pièce dans une forme approximativement étoilée. Tous sont couverts de draps gris, froissés et mis en boule au point de ne plus toucher les pieds des lits de fortunes. Ils servent linceul à des formes fœtales. Des mouchoirs usagés poussent comme des fleurs autour de ces tombes et de cadavres de trois boites en carton, elles aussi abandonnées à elles-mêmes.

Continuant son chemin, la lumière caresse le rangement habituel de la chambre. Les portes des deux armoires sont closes et leurs pieds dégagés comme nettoyés, jusqu’aux plaintes. Entre elles se trouvent la porte et l’interrupteur des lumières de la pièce.

Dehors, les chants d’oiseau accueillent le soleil.
Dedans, les reniflements leurs répondent.



The Stepford Cuckoos

Revenir en haut Aller en bas

The (Dark) Phoenix
Jean Grey
Jean Grey
The (Dark) Phoenix

Messages : 1640
Crédits : aiwenore (avatar, aesthetic, carnet, sign, crackship & rp) × melty (gif) × real⠀(superbe portrait dans les trophées) ×

[Terminé] Renaissance 0m7m
ㅤㅤ

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance EmptyDim 18 Juin 2023 - 22:21



RENAISSANCE
02.11.24 AVEC @Stepford Cuckoos  7dtx


« L'amitié, une culture qui se cultive sans graine, une denrée qui s'achète sans argent, une offrande qui s'offre à tout le monde mais qui ne pousse que chez les sages et qui grandit chez les humbles.» Mostefa Khellaf



La nuit, avait été longue. Étrangement, son corps avait souffert de la fatigue sans que son esprit ne concède à lui offrir le moindre repos : elle avait souffert pour s’endormir, n’ayant de cesse de repasser en boucle les évènements successifs, qu’elle peinait à croire réels, avant de finalement sombrer lorsque l’horloge affichait une heure déjà bien avancée…

Lourd, son sommeil avait été. Mais pas salvateur puisque, sitôt éveillée, c’est la fatigue qu’elle avait ressenti en premier : une fatigue de l’esprit mais également, du corps. Tous ses membres lui semblaient lourds, presque douloureux, si bien que le moindre mouvement lui demandait un effort considérable. Pourtant, il n’y avait eu aucun combat sur le plan physique, mais toute la peur, le stress et l’angoisse ressentis ressortaient à présent par des maux somatiques, que le corps trahissait cependant. « Aïe… » Miaule-t-elle en s’extirpant des draps, basculant ses jambes dans le vide pour s’asseoir au bord de ce dernier, dans un soupir de fatigue et de lassitude. Elle resterait bien volontiers sous la couette pour le restant de la journée — et ce serait mérité après la journée d’hier, mais… Elle a une idée en tête. Bonne ? Peut-être pas. Comestible ? Sûrement pas. Mais ce serait mal la connaître que de renoncer !

Après une douche et le revêtement d’un pyjama propre (et de pantoufles épaisses à l’effigie de Mickey), ce fut en cuisine que la rousse avait filé, profitant du fait que tout le monde dormait encore pour préparer un copieux petit-déjeuner pour six, sans faire trop de bruits pour ne réveiller personne. Au menu de ce petit-déjeuner surprise : pancakes (un peu cramés, certes), cookies (pas tellement cuits), jus d’oranges pressées (réussi car en bouteilles), chocolats chauds et tartines beurrées, la voilà montant l’escalier en tenant un plateau qui survivait davantage grâce à la télékinésie qu’à la force de ses bras.

Parvenant ains sans difficulté aucune devant la chambre des cinq soeurs, Jean n’hésita qu’un court instant avant de racler sa gorge pour se donner à la fois du courage et pour éclaircir sa voix un peu rauque du matin, laissant par la suite son plateau trôner fièrement dans les airs pour pouvoir toquer deux fois contre la porte, avec un sourire jovial mais quelque peu bancal… C’est qu’elle espérait surtout ne pas les déranger.

Lorsque la porte s’ouvre, Jean lance un sourire suave à la personne qui se présente à elle, et anticipant la moindre réaction, elle désigne du doigt le plateau-volant en disant, d’une voix calme et douce : « C’est pour vous… Enfin, pour nous si vous voulez bien. Je comprendrai si vous voulez être seules, j’ai préparé le plateau pour vous. » Était-ce clair ? Il fallait compter sur Céleste, Mindee et Phoebe pour comprendre les intentions de leur amie un peu maladroite, un peu (trop) protectrice, un peu trop tactile, et un peu trop attentionnée. Quant aux deux autres, si elles avaient pu découvrir Jean par le biais des souvenirs partagés, elles allaient peut-être avoir droit à leur première expérience réelle en sa compagnie !



THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Revenir en haut Aller en bas

The Five-in-One
Stepford Cuckoos
Stepford Cuckoos
The Five-in-One

Messages : 1391

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance EmptyVen 23 Juin 2023 - 18:45




Renaissance

Dehors, les chants d’oiseau accueillent le soleil.
Dedans, les reniflements leurs répondent.
Dehors et dedans, quelqu’un toque à la porte.

Cinq respirations sont prises comme si l’on sortait d’apnée. L’inhabituelle posture dans laquelle on se trouve toutes est douloureuses. Cinq douleurs approximativement identiques, comme nous. Nos corps sont toujours de plombs. Lourds. Désormais qu’ils ne sont plus noyés, ils nous semblent chauffés à blanc. La tension d’hier a causé des hématomes. La chute d’hier a causé des hématomes. Chacune à dormi du côté où elle avait le moins mal. Aucune n’a pu dormir sans avoir mal. Toutes, on sait pourquoi on a mal tout comme on ne sait pas pourquoi on a mal. C’est confus, comme le reste. On sait qu’on a mal car on a amené les autres à nous amener nous à lutter contre nous-mêmes. Contre notre programmation. On ne sait pas ce qu’est notre programmation. Quelle forme elle prend. Sauf peut-être nos visages. Nos deux visages.

Ne pas pleurer.

Nos têtes sont aussi douloureuses que le reste. Extérieurement. Intérieurement. Pourrait-on parler de gueule-de-bois ? Les sanglots peuvent-ils amener à similaire déshydratation que l’alcool ? Alcool qui n’apporte aucune solution aux problèmes mais permet de les oublier. L’alcool serait-il ainsi une idée ? Non : deux d’entre nous n’ont pas l’âge pour en boire. Pas ici, aux USA. Deux d’entre nous n’ont pas leur place ici, aux USA. Pas de visa. Immigrées illégales. Plaçant sur les épaules de ceux qu’elles affectionnent par procuration et qu’on affectionne, par incapacité à aimer ou à comprendre les nuances de l’affection, le crime de trafique d’êtres humains. Pourrait-on les défendre avec l’argument que l’on n’est pas réellement humaines ? Mutantes oui mais surtout artificielles. Notre humanité est philosophique, pas intrinsèque. On est des armes. On envie nos centaines de clones qui ont le droit, la chance, d’attendre endormies que le monde ait besoin d’elles. De nous. Des Mille-en-Une. Pourquoi n’a-t-on pas, nous aussi, le droit de dormir ? On connait la réponse. On se souvient. Les Mille-en-Une. Le Chœur. Il avait anticipé. Mourir pour renaitre. Comme un Phénix.

Dehors, les chants d’oiseau accueillent le soleil.
Dedans, les reniflements leurs répondent.
Dehors et dedans, quelqu’un toque à la porte.

Bougez pas, j’y vais, pensent Phoebe et Sophie. Ça marche Phoebe, pense Céleste. Ça marche Sophie, pense Esmé. Ça marche Phoebe, pense Mindee. Okay, ça va être le bordel. Langage. Alors oui, on est un peu plus vulgaires qu’avant. A corriger. Esmé s’il te plait. Je dis quoi ? Que tu arrives ? Que tu te dépêches ? T’as un problème Mindee ? Qu’on n’est pas là ? Merci de l’aide… Esmé arrête. De rien Phoebe. Vas-y Sophie, prends son parti quand je te soutiens ! Aucun problème, non. Putain ça pique. C’est pas ça Esmé et langage Phoebe ! Au moins quand on pleure, on est unanimes. Si, c’est toujours ça Sophie. Arrêtez de vous disputer s’il vous plait.

Dents serrées, la plus proche de la porte appose sa paume contre son matelas et roule sur le ventre de manière à se lever. La couette glisse peu à peu de sa veste de chemise professionnelle aujourd’hui froissée et couverte de sueur sèche. Notre impliquée pousse sur les bras de manière à positionner ses jambes en appui et à se relever par étape, son visage se crispant tout autant que son corps. Douleur et agacement s’expriment de tout son être alors qu’elle avance un pas après l’autre jusqu’à l’armoire la plus proche. Une main dessus, elle ferme les yeux et tremble un instant.

Ça sert à rien. Non, on peut pas cacher la misère. Changer de vêtement ne changera rien au visage. La personne attend toujours. Quelqu’un me regarde qu’on ait une idée de l’état ? La forme alternative et des fringues propres. Langage s’il te plait ! Mauvaise idée, ça va être blessant pour la personne. Ça sera blessant quoi qu’il arrive, la forme adamantine limitera juste les dégâts à l’autre. Oui Esmé, d’où qu’on préfère partager.

Poursuivant l’effort, notre impliquée s’avance jusqu’à la porte alors que deux têtes couinent pour sortir de leurs draps et se regarder l’une l’autre dans une constatation qui ne surprend personne. Les traces des larmes et de la morve essuyées sont toujours présentes, n’étant heureusement pas accompagnées de maquillage ayant coulé puisqu’on s’est nettoyées en rentrant hier.

« On n’est pas présentables, s’excuse notre impliquée à travers la porte, avant d’en tourner la poignée. Désolées. »

Appuyée de la main gauche contre l’armoire, notre impliquée tire sur la droite afin d’ouvrir la porte.

Remarquez, elle non plus. Sa nuit n’a pas dûe être meilleure que la nôtre. On fait cet effet-là, malheureusement. C’est beau l’amitié, ça fait envie. Pauvre Jean. Elle a fait l’effort des fringues propres, elle. Elle a fait l’effort d’un petit déjeuner. Dommage qu’on n’ait pas faim. Dommage qu’il soit à moitié réussi. Elle est adorable.

« C’est pour vous, nous dis-tu, amenant le visage de celle qui te fait face à remonter de sa brève observation verticale avant d’offrir le même sourire mêlé d’un sanglot et ponctué d’un frisson sur tout son corps que l’on a toutes. Enfin, pour nous si vous voulez bien. Je comprendrai si vous voulez être seules, j’ai préparé le plateau pour vous. »

Tous nos visages se plissent de tristesse puis pincent paupières et lèvres tandis que celui face à toi se détourne. On inspire par les narines en de petits reniflements secs. On est désolées. Tellement désolées. Le front de notre impliquée s’en va jusqu’à la tranche de l’armoire, rejoignant sa main. Ses épaules s’abaissent tandis que toutes nos gorges se serrent.

« Attends… »

C’est un souffle. Une supplique. La dernière chose qu’on a envie de faire c’est d’encore plus blesser mais c’est déjà trop tard pour ça. On sait ce qu’on doit faire. On sait qu’on doit accepter. On sait qu’on ne doit pas se laisser aller. Alors on se perd dans les détails. Où manger ? Que manger ? Où discuter ? Que dire ? C’est le chaos dans nos têtes, tout comme c’est le chaos dans nos cœurs. Phoebe et Esmé ne veulent pas être vues ainsi, pas plus qu’on voit la chambre habituellement impeccable ainsi. Sophie et Mindee ne veulent pas te demander d’aller chez toi, prêtes qu’elles sont à avouer notre faiblesse commune. Céleste n’en sait rien, profondément rien.

« Attends… »

C’est un écho. Une demande. Un lag. Nous qui sommes si rapides à penser d’ordinaire nous retrouvons perdues dans nos pensées et nos émotions. Nos cœurs et nos souffles s’agitent chaotiquement. On se concentre pour les calmer. Lorsque c’est fait, celle en face de toi décale la tête de l’armoire et rouvre les yeux. Elle te sourit un instant mais n’arrive pas à forcer l’expression très longtemps.

« Entre, finit-elle par dire alors qu’elle termine de pousser la porte jusqu’au frein qui l’empêche d’heurter la seconde armoire et qu’elle entreprend de se pousser du côté de l’armoire sur laquelle elle s’appuie sans rompre le contact. On a honte. C’est indécent. »

Les deux têtes de jeunes adultes qui ont émergé de leurs draps se retournent en grimaçant de douleur vers la nouvelle venue, composant les deux matelas encore occupés les plus proches de la porte. Deux têtes adolescentes tâchent d’en faire de même, réfugiées au plus loin dans la pièce. Enfin, avant l’amas de meubles stocké entre nous et la fenêtre. Entre nous et le monde.

« D’habitude c’est propre à manger par terre, essaie de plaisanter l’adulte à ta gauche, aujourd’hui… j’ai pas de chute…

- Ce qui en fait une blague à tomber par terre,
soupire l’adolescente à ta droite tout en levant les yeux au ciel.

- Mais pas avec le plateau, tente de surenchérir celle de gauche.

- C’est bien d’essayer de rendre notre humour aussi pitoyable que nous, ricane celle qui se tient à ton côté.

- Je suis d’accord mais sans sarcasme, intervient l’adolescente à ta gauche avant de tâcher de se lever, grognant au passage. Aller, on fait de la place.

- Ça marche,
obtempère l’adulte à ta droite en suivant l’exemple de la précédente.

- Ça marche, ça marche, sourit du mieux qu’elle peut l’adulte à gauche alors qu’elle entreprend de suivre le mouvement. Je dirais plutôt que ça rampe, actuellement. »

Après un lourd soupire, la dernière adolescente se redresse à son tour.

Deux par deux, elles s’empressent ensuite de prendre les matelas un par un afin de les accoler contre les murs tandis que la dernière, à ton côté, pousse à coup de pieds les mouchoirs et leurs boites. L’idée faisant son chemin entre temps, on repositionne les couches pour faire un pentagone et finalement se laisser retomber dessus. Seule celle à ton côté reste debout, se tournant vers toi et te tendant les mains vers le plateau.

« On le dépose au milieu, te demande-t-on de nos cinq voix avant que notre impliquée ne t’aide le faire sans être forcément très assurée. Tu tiens le coup ? »

La question ponctue l’installation. Toutes, on se tient avec recroquevillées avec les mains enserrant les jambes. Aucune ne tend la main vers le repas. Tous nos visages te regardent. Puis on arrive à une question à laquelle on répond.

« Je suis Phoebe, te dit celle à ton côté.

- Moi, Mindee, continue l’adulte à ta gauche.

- Sophie, enchaine l’adolescente à ta gauche.

- Esmé, déclare l’adolescente à ta droite avant que l’adulte à ta droite ne conclut.

- Céleste. »



The Stepford Cuckoos

Revenir en haut Aller en bas

The (Dark) Phoenix
Jean Grey
Jean Grey
The (Dark) Phoenix

Messages : 1640
Crédits : aiwenore (avatar, aesthetic, carnet, sign, crackship & rp) × melty (gif) × real⠀(superbe portrait dans les trophées) ×

[Terminé] Renaissance 0m7m
ㅤㅤ

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance EmptyMar 4 Juil 2023 - 21:48



RENAISSANCE
02.11.24 AVEC @Stepford Cuckoos  7dtx


« L'amitié, une culture qui se cultive sans graine, une denrée qui s'achète sans argent, une offrande qui s'offre à tout le monde mais qui ne pousse que chez les sages et qui grandit chez les humbles.» Mostefa Khellaf



Devant la porte de ses amis, un vague sourire incertain aux lèvres, la rousse se maintient debout à côté de son plateau garni et flottant dans les airs, en ne sachant pas tellement quoi faire de ses mains : c’est qu’elles sont encombrantes, quand même. Un coup sur les hanches, un coup jointes devant son ventre ou dans son dos, contre sa poitrine, le long de son corps ; elle a tout le loisir de s’essayer à plusieurs postures, le temps qu’on vienne lui ouvrir. « On n’est pas présentables » Une voix lui parvient derrière la porte, et elle lève machinalement le menton en espaçant ses lèvres de quelques degrés, sans séparer ses dents collées : il est peut-être trop tôt pour les réveiller ? « Désolées. » Pas de quoi l’être, songe-t-elle tout bas en adressant un sourire suave à la blondinette qui apparaît, s’empressant de lui répondre d’une voix alors presque amusée, comme si la tristesse de cette situation pouvait être tournée en dérision pour la dédramatiser : « Je ne pense pas avoir meilleure mine. Et pour ne rien arranger : j’ai préparé le petit-déjeuner. » Elle ne ment pas ; au moins, les deux nouvelles en sont informées. Et si elles le sont déjà, informées, elles vont goûter. Mais on ne leur conseille pas de goûter, justement.

Elle délivre alors la raison de sa venue : elle ne s’impose pas, elle dépose seulement un peu d’affection à la fois trop cuite mais cramée, et elle peut aussi bien accompagnée ce petit déjeuner modeste ou alors s’effacer : toutes les situations lui vont à merveille, du moment qu’elle est passée par là. Elle sent l’émotion que son attention suscite chez les blondinettes, mais ne le formule pas : elle se contente de rester là, debout face à ce fantôme de tristesse et de frissons, de sanglots encore humides mais presque effacés, sans bouger, sans parler.

On lui demande d’attendre une première fois, elle le fait. On lui demande d’attendre une seconde fois et elle le fait encore, sans quitter son sourire, sans s’impatienter, sans broncher ; elle sent le chaos émotionnel autant qu’elle devine le chaos physique et environnemental mais, ce chaos là ne l’effleure guère. Elle s’en fiche de l’état de la chambre, quand bien même cet état reflète leur état mental : elle peut aider pour l’un et pour l’autre, mais il semble aussi primordial que symbolique que cela vienne d’elles.

Enfin, on l’invite à entrer : elle hoche son menton de haut en bas avant de faire quelques pas pour se glisser dans l’embrocher de la porte, suivie de près par son plateau qui lévite au niveau de son buste. Un peu gênée de les avoir réveiller - du moins, c’est ce qu’elle semble comprendre puisque certaines sont encore au lit, la rousse joint ses mains sur le devant de son corps tout en souriant à chacune des demoiselles présentes, s’empressant de s’excuser pour le dérangement : « Je suis désolée de faire irruption comme ça… J’aurais peut-être dû attendre. » Réfléchissant un peu tardivement à voix haute, elle maintient autant que possible son sourire, en se formulant l’idée que les deux nouvelles sont facilement identifiables : elles paraissent plus jeunes que ses poussines. Enfin, pas d’inquiétude, les deux nouvelles seront très bientôt, elles aussi, ses poussines.

Elles n’ont pas perdu leur sens de l’humour, ce qui ne peut que ravir le coeur de la jeune mutante, qui dévoile un sourire bien plus franc à présent : « Et je ne peux pas honnêtement vous promettre que ma cuisine va vous réconforter… » dit-elle en se retournant vers son plateau, le considérant un instant avant d’admettre, en grattant sa nuque : « Ce serait même l’inverse. » Au moins, elle est honnête !

La nouvelle organisation de la chambre étant faite, la rousse dépose le plateau au centre comme convenue, en prenant place à son tour entre deux Cuckoos : un peu surprise de la question qui lui est posée, elle tourne son menton en direction de son interlocutrice, répondant alors, un peu perplexe : « Euh… Oui ? » C’est plutôt à vous qu’il faudrait demander, se murmure-t-elle sans oser le formuler. La réponse, elle l’a : elles accusent encore le coup mais ça va aller. C’est surtout pour les deux nouvelles que le changement doit être le plus perturbant…

Voulant initier le mouvement, Jean est la première à lancer sa main pour prendre un cookie qu’elle apporte à ses lèvres, tandis que les Cuckoos font les présentations sans qu’elle le demande : elle hoche son menton de haut en bas tout en dévorant son cookie (il n’est pas si mauvais), avant de conclure, presque avec un sourire amusé aux lèvres « Et moi, je suis Jean. » Un peu de légèreté ne pourra pas leur faire de mal…



THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Revenir en haut Aller en bas

The Five-in-One
Stepford Cuckoos
Stepford Cuckoos
The Five-in-One

Messages : 1391

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance EmptySam 8 Juil 2023 - 11:37




Renaissance

Jean ne pense pas avoir meilleure mine, voilà qui nous laisse à la fois comprendre l’égalité qu’elle veut instaurer entre nous et culpabiliser du fait que ça soit notre faute ; qu’elle n’ait pas meilleure mine. "Et pour ne rien arranger", elle a préparé le petit déjeuner. Cinq rires nerveux. Moins pour le petit déjeuner que pour le trait d’humour. Mais pour le petit déjeuner aussi. On voit la gentillesse comme on sait qu’on ne va pas y faire honneur ; à la gentillesse comme au petit déjeuner. Enfin, si Esmé a tout compris, il va être mal préparé ainsi Jean ne s’attend pas à ce qu’on y fasse honneur.

Patience et gêne… c’est un bon résumé de Jean. Jean qui est désolée de s’introduire ainsi et nous amène à nous échanger des regards puisqu’on a des avis partagés sur le fait qu’elle aurait dû attendre, comme elle le suggère.

Oui, se dit Phoebe. Non, se dit Sophie. Euh, se dit Céleste. Oui, se dit Esmé. Non, se dit Mindee.

Si notre amie fait ce qu’elle peut pour sourire, nous on n’y arrive pas. Pas cette fois. Ce qui n’empêche pas d’essayer de blaguer. Pour un résultat à la hauteur de la situation. Pas excellent. Suffisant à amuser Jean, c’est le principal. Elle tâche d’en rajouter avec de l’ironie, parce qu’elle le fait correctement, elle ! Ou pas, vu qu’elle retraduit l’instant d’après avec gêne. On avait compris. Si-si, on avait compris. On est blondes et on est cinq mais ça ne démultiplie pas le coefficient blondeur ! Si-si, là aussi. Aucune de nous n’a le courage de l’énoncer à haute voix, cependant.

Lorsqu’il est question de savoir si Jean tient le coup, elle nous répond par l’hésitation et l’interrogative. Cela veut donc dire "non". Elle est juste plus douée pour le cacher que nous. Elle a plus d’expérience en la matière. Le fait d’avoir perdu ses parents. Le fait d’avoir rompu avec monsieur Summers. Le fait d’avoir perdu le Phénix. On ne dit rien.

On regarde la préparatrice tendre la main vers l’un de ses cookies. Sont-ils plus réussis que les premiers qu’on a essayé de faire ? Enfin, trois d’entre nous ? Les deux autres n’ont jamais essayé. Elles n’ont pas envie de le faire. Pas plus qu’on a envie de manger. On regarde donc tout cela avec les dos aussi droits que possible, ce qui n’est pas une réussite. On regarde donc tout cela avec l’air aussi digne que possible, ce qui n’est pas une réussite. On se donne l’impression d’être à un enterrement. Même les alcooliques anonymes nous paraissent plus jouassent, alors qu’on en est à se présenter. Jean est la seule avec un sourire. On pince les lèvres pour en essayer un à nos tours ; sans succès.

Alors on reste là, dans le silence. Sur les matelas de nos lits défaits. Dans les chemises de nos emplois froissées. En culotte sous celles-ci. Ce qui, quand on y réfléchit, fait que Jean est bien plus présentable que nous. Heureusement qu’elle a réussi à avoir meilleure mine. C’est rassurant comme se n’est pas dur. On soupire, résistant à l’envie de lui dire que l’on est désolées de ne pas réussir à être plus nous-mêmes mais s’en abstenant. Si on commence à exprimer ce dont on est désolées, on va sangloter très rapidement.

Ainsi le silence continue-t-il. On échange des regards dans celui-ci, réactions naturelles à notre communication intérieure, mais ils deviennent rapidement fuyant même entre nous. On ne doit pas se perdre. On ne doit pas se briser le cœur, même si cela nous semble en train d’arriver. L’abîme essaie d’être là, de s’échapper de nos cœurs. On le sent tâcher de s’ouvrir dans nos poitrines, à l’intérieur de nos torses, mais il est lui-aussi noyé sous les larmes que l’on contient. Nos bras se resserrent légèrement autour de nos jambes pour en maintenir nos cuisses contre nos torses ; comme si le contact ou la chaleur pouvaient faire quoi que ce soit contre des cœurs brisés. Vaincues, on finit par arquer nos cous et poser nos mentons sur nos genoux, laissant nos regards se perdre sur le plateau et son contenu. Il ne mérite pas qu’on le traite ainsi. Pas plus que Jean. Sauf qu’on ne sait pas quoi faire d’autres. La simple vue de la nourriture nous fait nous sentir repues… voire trop pleines. Malgré toutes les larmes et le léger mal de tête qui nous a fait nous interroger sur la gueule-de-bois, aucune boisson ne nous attire. Il faudrait pourtant. Au moins cela. Mais non. Même Phoebe et Sophie n’y arrivent pas. Que cela soit forcer les autres ou se forcer soi-même. On est désolées…



The Stepford Cuckoos

Revenir en haut Aller en bas

The (Dark) Phoenix
Jean Grey
Jean Grey
The (Dark) Phoenix

Messages : 1640
Crédits : aiwenore (avatar, aesthetic, carnet, sign, crackship & rp) × melty (gif) × real⠀(superbe portrait dans les trophées) ×

[Terminé] Renaissance 0m7m
ㅤㅤ

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance EmptyMer 12 Juil 2023 - 22:12



RENAISSANCE
02.11.24 AVEC @Stepford Cuckoos  7dtx


« L'amitié, une culture qui se cultive sans graine, une denrée qui s'achète sans argent, une offrande qui s'offre à tout le monde mais qui ne pousse que chez les sages et qui grandit chez les humbles.» Mostefa Khellaf



Les petits rires nerveux accompagnent son entrée, et elle se félicite presque d’avoir provoqué ces petits élans de vie dans leurs bouches, bien que ces dites bouches ne gouteront sûrement pas ce qu’elle a préparé avec amour, mais sans talent malheureusement. De ce fait, elle ne s’en formalise pas : vu l’état nauséeux de leurs coeurs, il vaut mieux éviter d’avoir la nausée pour de bon. Pourquoi l’a-t-elle préparé avec autant de soin et de tendresse, ce petit-déjeuner ? Pour ne pas venir les mains libres. Pour avoir une ‘’bonne raison’’ de débarquer dans leur chambre de si bonne heure. Du coup, ça valait le coup.

Elle s’installe parmi elles, ne quittant pas son sourire quiet et tendre malgré les visages dressés de tristesse qui se positionnent en face d’elle : elle ne sait pas si elle doit l’éteindre, son sourire, pour se fondre dans l’ambiance sombre, ou le laisser perdurer sur ses lèvres comme la première lueur d’un ciel noir. Elle penche finalement pour la seconde option, et se permet même de piocher dans le tas de cookies à la fois crus et trop cuits pour en dévorer un lentement, faisant attention à ne pas répandre des miettes dans la chambre des jolies blondes : dire qu’elle est gênée serait un euphémisme mais, elle fait de son mieux pour ne rien en laisser paraître à la surface, quand bien même ressent-elle la douleur qui émane de ses amies. Si seulement elle pouvait alléger leur peine…

Le silence s’installe, long et pénible. Elle note quelques échanges de regards entre les soeurs, et devine peut-être des échanges verbaux internes, mais là encore, la rousse ne s’en formalise pas : durant quelques secondes, son sourire s’élargit même de quelques degrés pour leur signifier qu’elle n’est pas fâchée, ni blessée d’en être exclue. Elle est là. Parce que son amour pour ces demoiselles est bien plus grand que la gêne, bien plus grand que la douleur, bien plus grand que la solitude. Son amour pour vous pourrait remplir la chambre qui vous paraît vide.

Immobile, elle endure : seule flamme flamboyante au milieu de la glace blonde. Elle se tient au milieu des autres, présence doucereuse qui se veut apaisante mais qui ne parvient pas à l’être, comme le point d’encrage de ce nouveau départ si douloureux. Elle le comprend, elle l’entend, elle le ressent.

À aucun moment elle ne se demande si elle doit partir : non, l’amitié n’est pas que pour les bons moments. Ce n’est pas seulement pour courir très tôt le matin, ni pour se retrouver dans la salle de jeux pour plaisanter, et encore moins faire du shopping pour essayer des chaussures à talons. L’amitié, c’est l’acception de l’autre dans tous ses états : elle vous aime, peu importe votre tristesse. Partir serait vous abandonner, et vous savez combien elle est incapable d’une telle chose…

Au bout de quelques minutes, elle penche légèrement son menton sur le côté et tend sa main droite au milieu de l’assemblée, paume ouverte et offerte vers le plafond : soudain, une petite flamme apparaît au creux de sa paume. Cette flamme, minuscule au départ, se transforme rapidement en petit oiseau déployant ses ailes de feu sans s’envoler. Quelques secondes plus tard, on peut l’entendre dire d’une voix calme : « J’ai un cadeau pour vous… Mais vous n’êtes pas obligées de l’accepter. » Refermant sa paume en faisant disparaître le petit oiseau, Jean se penche au-dessus de son plateau pour prendre un écrin rouge fermé, qu’elle ouvre délicatement pour dévoiler six bracelets dorés l’un sur l’autre, l’or symbolisant le feu, ornés chacun d’un phoenix de profil et aux ailes ouvertes, argenté le phoenix pour symboliser la glace. Frost Phoenix.

Il y en a un pour chacune d’elle, même pour les deux plus jeunes qu’elle ne connaît pas encore, mais qu’elle aime déjà.

Déposant le coffret devant elle, elle appuie ses paumes sur ses genoux pliés car elle est assise en tailleur, tandis que ses lèvres se pressent l’une contre l’autre, attendant une réaction…



THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Revenir en haut Aller en bas

The Five-in-One
Stepford Cuckoos
Stepford Cuckoos
The Five-in-One

Messages : 1391

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance EmptySam 15 Juil 2023 - 10:41




Renaissance

Chaque seconde voit l’échange intérieur de beaucoup trop d’idées et de pensées. C’est pire que lorsque l’on était deux ou trois, vu que l’on est trois ou deux de plus qu’alors. Dans le silence, les regards s’échangent et s’évitent. Ils sont notre principale source de mouvement. On perd le compte du temps. On perd le compte de la difficulté. On sait l’impolitesse. On sait l’injustice. On sait la toxicité. On est responsables de tout cela. On devrait être là pour les autres, fortes et indestructibles à l’instar de nos formes adamantines, sauf qu’on n’y arrive pas. C’est un échec. Des trois plus que des deux, qui vivent cela pour la première fois à défaut de ne pas partager les souvenirs des autres. Nos mains finissent toutes contre nos côtes afin de les enserrer. Nos visages restent tournés vers le sol et le plateau qui s’y trouve. L’abîme continue de se battre contre l’océan. Abîme et abysse, si proches et pourtant si opposés.

Puis Jean, étant venue à bout de son cookie, tend la main droite dans nos champs de vision. Sans doute va-t-elle jeter les miettes de la pitance sur les homologues de celle-ci. Sauf que, si miettes il doit y avoir, la main est tournée vers le ciel et non la terre. Les doigts sont écartés. Est-il question de picorer ? D’essayer de s’attaquer juste aux miettes puisqu’on n’a pas l’appétit pour quoi que ce soit ? Quelques regards interrogatifs s’échangent avant que toutes les attentions soient attirées à nouveau. Une flamme. Un barbecue de miettes.

Elle va se brûler avec le chocolat fondu, craint Phoebe. Elle ne va pas déclencher l’alarme incendie, craint Sophie. Ça doit vouloir dire qu’on doit pas picorer, constate Céleste. C’est beau les flammes, constate Esmé. Burn cookie burn, tente de chantonner Mindee.

Petite flammèche devient grande, même si elle reste petite, et prend l’apparence d’un oiseau de feu. Cinq fins sourires se dessinent alors même qu’autant de gorge et que cinq fois plus de doigts se serrent. On comprend le message. On s’était faites la réflexion aussi. Comme le Phénix, nous devons renaitre des cendres de nos vies. Le Chœur l’a anticipé. Le Chœur l’a déclenché. Le Chœur a disparu.

Jean a un cadeau pour nous. Les larmes nous montent aux yeux. Nous offrir quelque chose a toujours été un moyen simple de nous faire plaisir, depuis des glaces au centre commercial jusqu’à des tables de nuit à l’Institut, et c’est techniquement le premier cadeau qui soit fait par quelqu’un d’autre que Père pour Sophie comme Esmé.

Mais nous ne sommes pas obligées de l’accepter. Les larmes nous coulent sur les joues. On imagine déjà notre refus et le visage d’une Jean qui fait son possible pour être là et qui a l’impression, sans doute juste, qu’on recule à chaque pas qu’elle fait vers nous. Est-ce pour cela que la flamme meurt ? Est-ce pour cela qu’elle cesse d’user d’un pouvoir qu’elle a longtemps craint et qui était extériorisé de manière symbolique ? Est-ce qu’on a déjà échoué et qu’elle est consciente de cela ?

Lorsqu’elle se penche sur le plateau, on pince toutes nos lèvres à nous les mordre. Tout le plateau est un cadeau. Un cadeau qu’on a déjà refusé. On ne l’avait pas vu comme tel mais c’est clair à présent. Indignes. On est indignes. On devrait se comporter comme Jean : la tête haute et des cadeaux pleins les bras pour essayer de partager le sourire qu’elle garde malgré la douleur qu’elle subit. A cause de nous. On n’est pas les victimes ici. On est les bourreaux. Kali et Jean sont les victimes. On est désolées.

On est d’autant plus désolé que le cadeau est emballé et que l’emballage seul semble valoir plus que nous. Le manipuler réclame une précaution qu’on n’a pas eu avec le cœur de celles qu’on nommait nos amies par incapacité à comprendre ce qu’elles ressentaient réellement. Ou l’amitié, pour ce que cela vaut. Lorsque Jean a fini d’écarter les pétales de la représentation physique de sa bonté, on lâche notre premier sanglot.

Des bracelets. Des bracelets dorés. Des bracelets dorés liant un oiseau argenté. Des bracelets dorés liant un oiseau argenté dans la même position que celui de feu de l’instant précédent. Des bracelets dorés liant un oiseau argenté dans la même position que celui de feu de l’instant précédent au nombre de six. Six.

Une promesse.

La promesse.

Posée entre nous comme la cerise sur le gâteau raté avec amour.

Six mêmes mouvements. Nos mains quittent nos côtes. Elles s’en viennent à nos tempes, doigts dans les cheveux. Nos coudes s’en vont contre nos ventres puis y poussent alors qu’on se recroqueville sur nous-mêmes. On sanglote. On sanglote face à une surprise dont on comprend l’importance et dont Jean a déjà compris ce qui adviendrait. On adorait autrefois qu’on nous fasse des cadeaux et on comprend combien celui-ci est important. On ne ressent que la tristesse et le désespoir de ne pas être capable de l’accepter et de lui faire honneur. On ressent cet échec et cette indignité. On sait qu’on doit le faire. On sait qu’on doit faire face. On sait… mais on n’y arrive pas.

Les corps des mouchoirs et de leurs boites, parfois pas totalement vide, gisent aux pieds des murs. Nulle main ne s’en va les chercher. Même après que les sanglots se taisent abruptement.

Un écrin de la couleur du cœur. Une rose dont les pétales sont ouverts sur un lieu de cœur. En six parties. Cinq index et cinq pouces s’en viennent pincer leur part. Les index poussent, les pouces crochètent. Cela évite à la force adamantine de tout casser. Les formes alternatives ont quitté les matelas. Elles prennent appui sur leurs pieds, leurs genoux et leurs secondes mains entre les matelas et le plateau. Leurs visages sont impassibles alors que leurs doigts s’en viennent présenter devant leurs yeux minéraux le cadeau qu’ils récupèrent. Puis leurs regards, comme celui d’une seule personne, s’en vont du bijou jusqu’à celle qui l’offre. Elles acquiescent en silence.



The Stepford Cuckoos

Revenir en haut Aller en bas

The (Dark) Phoenix
Jean Grey
Jean Grey
The (Dark) Phoenix

Messages : 1640
Crédits : aiwenore (avatar, aesthetic, carnet, sign, crackship & rp) × melty (gif) × real⠀(superbe portrait dans les trophées) ×

[Terminé] Renaissance 0m7m
ㅤㅤ

Feuille de personnage
Pouvoirs:

[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance EmptyMar 24 Oct 2023 - 15:08



RENAISSANCE
02.11.24 AVEC @Stepford Cuckoos  7dtx


« L'amitié, une culture qui se cultive sans graine, une denrée qui s'achète sans argent, une offrande qui s'offre à tout le monde mais qui ne pousse que chez les sages et qui grandit chez les humbles.» Mostefa Khellaf



Puisque le petit-déjeuner, à moitié-brûlé et à moitié raté, ce qui constitue peut-être un exploit pour la forme, n’a pas eu l’effet escompté, la rousse décide d’omettre la nourriture pour l’estomac pour privilégier celle des coeurs : son plateau, quoique déjà généreusement garni, contient une surprise supplémentaire qui n’est point brûlée mais qui pourrait être ratée, elle-aussi.

Elle retient son souffle, l’espace d’un instant, comme éteinte par le silence pesant qui alourdit l’air chargé d’un encens attristé : elle ressent la peine de ses précieuses amies, et espère, peut-être naïvement, apaiser les effluves de mélancolie qui ne cessent de les submerger.

L’écrin de velours rouge, plus grand qu’à l’ordinaire, dévoile alors six bracelets identiques composés d’un même alliage doré, surplombé par un oiseau finement taillé dans l’argent en son centre, représentant un Phoenix parfaitement reconnaissable, s’envole l’oiseau qui déploie ses ailes, fier dans l’adversité, intrépide à travers le vent.

Mais si le Phoenix humain, seule flamme rousse au milieu des chevelures blondes, se tient droite dans l’assemblée, elle assiste soudainement à un spectacle affligeant : se recroquevillant sur elles-mêmes, comme dans une coquille de protection face à un danger terrible, les cinq soeurs se mettent à sangloter en un concert unanime. Les sourcils de la rousse se fendent alors vers le bas tandis qu’elle contemple chacune d’entre elles avant de tendre ses mains en avant, marmonnant alors d’une voix sincèrement désolée : « Non, je regrette, je… Je ne voulais pas vous faire pleurer… » Dans la précipitation, le regret et la culpabilité, elle s’empresse de refermer l’écrin en renversant malencontreusement un verre — heureusement vide, du plateau, continuant de parler comme pour tenter d’arranger ce qu’elle croit être une maladresse de sa part : « Ce n’est rien, c’est pas grave… On verra plus tard… » Ou jamais, ce n’est pas bien grave pense-t-elle en mordant dans sa lèvre inférieure, les sanglots contagieux envahissant ses propres yeux, troublant sa vue tandis qu’elle repousse ses cheveux en arrière, dépitée.

Elle croyait bien faire, pourtant…

Puis, tandis qu’elle baisse le menton en prenant une fine inspiration pour conserver son calme, les sanglots s’évaporent : les Cuckoos ont revêtu leur forme Adamantine, se privant de sensibilité mais évitant, surtout, peut-être, de ressentir cette affreuse tristesse qui refuse de les quitter. Les bijoux sont finalement saisis, et Jean attend que chacune des soeurs prennent le sien avant d’en faire de même, le glissant à son poignet gauche avec un frêle sourire aux lèvres. Peut-être que cette dernière surprise, peut-être que ce cadeau inattendu, et en même temps si prévisible, n’est pas totalement raté finalement…

En regardant le jonc qui englobe son frêle poignet, la mutante renifle en penchant légèrement son menton sur le côté, avant de lever ce dernier pour faire face à ses amies, qui acquirent en un seul mouvement. Elle leur adresse alors un sourire emplit de tendresse et de douceur, sans oser s’approcher.

Le chemin sera long avant la reconstruction, mais elle sera là.

Toujours.

C’est une promesse.



THE FIRE FINDS A HOME IN ME clipped wings, I was a broken thing, had a voice but I could not sing. there's a scream inside that we are frightened,we hold on so tight, we cannot deny, eats us alive, oh it eats us alive. there's a scream inside that we are frightened, I’ll shout it out like a bird set free.
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé



[Terminé] Renaissance Empty
MessageSujet: Re: [Terminé] Renaissance [Terminé] Renaissance Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[Terminé] Renaissance
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marvel World :: New York :: Quartiers généraux :: Institut Xavier-
Sauter vers: