Je ne comprends pas la pertinence de sa remarque sur les "flics du coin". Justement, si beaucoup de policiers fréquentent son boui-boui, il prend un gros risque en employant au black une immigrée sans papiers. A moins qu'il n'ait placé cela dans la conversation pour tenter de me faire peur ? Je fais mine d'être secoué d'un frisson et affiche une expression faussement effrayée.
« Ouuuh, vous avez des amis flics… J'en tremble de terreur ! Je devrais me rendre tout de suite… »
Je lui flanque une autre gifle, dans l'autre sens histoire que la joue gauche ne soit pas jalouse. Puis je lui empoigne les cheveux sur le haut du crâne et lui tire violemment la tête en arrière. J'approche ma bouche de son oreille et lui murmure, avec je l'accorde, un soupçon de sadisme cette fois :
« Ils ne pourront pas t'aider… »
Je le lâche et recule de quelques pas. Il s'obstine à me dire qu'il ne sait pas où se cache mon petit moineau. Il me toise. Il en a vu d'autres, c'est certain, ses cicatrices en témoignent. Il doit se penser courageux. Il doit penser qu'il peut tenir le coup, quoi que je lui fasse. Il se trompe. Il finira par craquer. Et quand il vrillera, alors je pourrai croire ce qu'il me racontera.
« Personne ne viendra te sauver. Ton destin est entre tes mains. Nous voulons simplement récupérer ce qu'elle a volé. Si tu nous aides, en nous donnant des informations pertinentes, tu te sauveras. En attendant… nous avons de quoi nous occuper. »
Je retourne vers la table basse, range la matraque électrique dans le carton. Puis j'observe les différents outils à ma disposition, en prenant mon temps, car il doit les observer aussi. Je porte mon choix sur un chalumeau que j'actionne dans le vide pour lui montrer la belle flamme bleutée qui s'en échappe, et pour régler la puissance afin qu'elle soit plutôt fine.
« Tu es un soldat du feu, n'est-ce pas ? Voyons à quel point tu y résistes… »
Je reviens vers lui, m'assois à genoux pour être à la bonne hauteur. Je place le chalumeau juste sous son téton droit et fais jaillir la petite flamme, descendant en ligne droite vers ses cotes avant de bifurquer en arc de cercle vers son nombril. La tâche n'est pas aisée, la douleur le faisant s'agiter fortement, malgré le chatterton qui le maintient cloué au fauteuil. Je fais une pause pour admirer ce premier trait et la réaction du pompier.
Phantasmagøria
HRP:
Pour les signes distinctifs, en plus des deux tatouages déjà évoqués, Samuel peut repérer une belle trace de brûlure sur le bras droit, comme s'il avait plongé son bras dans les flammes (mais seulement sur le haut du bras). Pour le "dessin", pour le moment ça donne à peu près ça.
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
A la base je ne disais absolument pas cela comme une menace ou un truc du genre mais si cela pouvait au moins le persuadé de moins m’amocher que cela … Il fallait que je tente le coup.
Mais visiblement, cela eut l’effet contraire. L’enfoiré au teint pale me mit une bonne gifle. Une autre. Un petit bruit s’échappe de mes lèvres, et je tourne la tête sur le côté pour cracher un peu de sang par terre.
Tant pis pour le sol. Je ferai venir quelqu’un pour réparer tous les dégâts. Mais ce qui m’inquiétait le plus c’était non pas les dégâts de l’appartement mais plutôt ceux que le sadique comptait me faire. Quelque chose me disait qu’il n’allait pas en rester là.
Et, rapidement j’eu la confirmation que mon instinct ne ce n’était pas trompé. Oh que non. C’est maintenant avec un chalumeau que l’autre coincé fait mumuse. Et je sens bien que je ne vais pas en rire longtemps. Je commence à m’agiter sur la chaise, mais le putain de chatterton m’empêche de bouger, je ne peux pas faire ce que je meurs d’envie de faire : fuir, loin, très loin.
Ma respiration s’accélère alors subitement alors que la flamme du chalumeau vient lécher ma peau à différent endroit. On pourrait même croire que ce fils de pute s’amuse à me prendre pour une toile.
Comme si le pinceau de l’artiste c’était soudainement métamorphosé en flamme pour mon plus grand déplaisir. Un sombre grognement s’échappa de ma bouche lorsque l’outil du peintre rencontra sa toile brulant au passage, ma peau, mes poils, et ma dignité.
J’étais bon pour des nouvelles cicatrices. Une odeur de cochon grillé dans la pièce, je laissais quelques larmes rouler sur mes joues. Je ne criais pas encore, je pouvais encaisser, encore.
- Je suis qu’un putain d’humain et non pas un mutant bordel ! Je résiste pas au feu !
Dis-je en serrant les dents, essayant de contrôler ma respiration ainsi que mon rythme cardiaque même si je savais que c’était peine perdue.
A nouveau, je me mis à m’agiter, même si je savais que cela ne servait à rien. Les yeux baissés sur mon torse j’examinais ma brulure en fronçant les sourcils.
- Je ne sais pas où elle se trouve. J’ignore où elle loge.
Répétais-je encore une fois en espérant que celle-ci serait cru.
(c) DΛNDELION
True hero
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Je hausse un sourcil lorsqu'il crache un peu de sang par terre. Il avait dû se mordre la langue ou les joues, ou il avait les gencives sensibles. Sa pommette commence à enfler ; je n'y suis pas allé de main morte. Et dire que j'avais pris soin jusqu'alors de ne rien salir… Je n'ai rien contre la vue du sang, évidemment, mais ça laisse des traces. Je ne veux pas ressortir d'ici couvert de sang. Heureusement, il n'a pas pensé à me le cracher au visage.
Je vois la peur dans son regard lorsque j'actionne la flamme du chalumeau. C'est bien. Je le comprends, je n'aimerais pas être à sa place. Il gigote, il grogne, il pleure même un peu. Mais il ne craque pas. Il ne crie même pas. Il n'est pas encore mûr. En un sens ça m'arrange, je suis loin d'avoir fini mon œuvre d'art. Mais c'est tout de même un peu frustrant.
Ce qu'il me dit alors me fait immédiatement réagir, et pour la première fois je perds un peu de mon calme. Je me lève et le toise de toute ma hauteur, les poings et les mâchoires serrés. Mon regard se durcit et ma voix se fait plus menaçante, plus haineuse alors que je lui rétorque, sur un rythme plus rapide :
« Si tu étais un mutant, je serais beaucoup moins aimable et prévenant avec toi. Si tu étais un mutant, j'aurais utilisé une pince coupante plutôt qu'une matraque électrique, et tu n'aurais déjà plus de doigts. Si tu étais un mutant, le chalumeau aurait chatouillé ton visage et tu aurais déjà le mot "monstre" gravé sur le front. Sois donc heureux de ne pas en être un. »
La mine sévère, je m'agenouille de nouveau, rallume le chalumeau dans un geste plus colérique et reprends ma séance de pyrogravure. Le dessin avance, alors que je remonte vers le téton gauche, en symétrie avec le premier trait tracé. Je n'ai même pas pris la peine de reposer la question, il sait ce que j'attends de lui. S'il s'obstine à me servir encore et toujours la même rengaine, tant pis pour lui.
Je lève le chalumeau quelques instants à peine, ne lui laissant guère de répit cette fois, avant de reprendre mon ouvrage, reliant les deux premiers traits par un troisième pour finir de former le contours de base du dessin. Puis je prends un peu de recul, observe le rendu, opine du chef. C'est loin d'être parfait, je ne suis pas un grand artiste, mais au vu des conditions de travail, je suis plutôt satisfait. J'espère juste que j'aurai assez de gaz dans la petite bombonne pour aller au bout du projet…
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
Yes…. Mais quel petit veinard je suis tombé sur un homme qui fit partie de ceux qui déteste les mutants. Aucun doute là-dessus visiblement. Heureusement pour moi je ne fais pas partie de cette catégorie de population.
Cependant ce n’est pas suffisant pour m’épargner les tortures. C’est comme si j’avais moi-même attisé le feu de ce chalumeau de merde. A nouveau, le peintre s’amuse sur mon corps et je finis par laisser échapper une espèce de grognement pour étouffer un cri. Je n’avais pas oublié les recommandations du vampire : ne pas crier. Mais ma chair, elle me commandait autre chose, brulée à vif, elle crépitait sous la flamme bleue de l’outil de mon tortionnaire.
- Arrête putain.
Finis-je par lâcher alors que je sens que les battements de mon cœur s’accélèrent rapidement lorsque la flamme reste un peu plus longtemps sur une zone. J’étais bon pour finir à l’hôpital avec ces conneries. Combien de jours d’arrêt allais-je prendre ? J’espérais juste ne pas avoir besoin de greffe de peau ou ce genre de chose, mon pauvre torse qui en faisait baver plus d’une en prendrait surement un coup.
- Je NE SAIS RIEN. Je ne sais pas où elle se cache. Elle aime bien les squats avec du feu.
Une généralité, je pouvais au moins dire cela, et prétendre ne pas savoir que Kath avait des pouvoirs, sinon je craignais que ma punition pour avoir aidé un « monstre » me fasse perdre un bout de doigts ou deux.
- Je vais bientôt avoir du mal à ne pas crier si tu continues ça.
Répondis-je en haletant légèrement mon torse se soulevant rapidement et s’abaissant tout aussi furieusement sous l’effort que je faisais manifestement pour rester digne. Naturellement j’étais passé au tutoiement. Adieu le vouvoiement. Après tout, torturer et être torturé ça pouvait créer des liens non ? C’était surtout que je ne pouvais plus vraiment réfléchir à la politesse sur le moment.
(c) DΛNDELION
True hero
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Il pousse un grognement sourd, plus long, mais ne crie toujours pas. En revanche, il me somme d'arrêter. Ah. C'est la première fois qu'il me le demande. Il commence donc à avoir du mal à supporter la douleur. Il y a du progrès. Je recule légèrement pour le regarder et hausse un sourcil interrogateur, dans une posture d'attente. Va-t-il enfin cracher le morceau ?
Non. Il m'affirme à nouveau qu'il ne sait rien. Me donne une indication vague et inutile. Cela ressemble tout de même fortement à une information désespérée, le genre que l'on donne quand on a rien d'autre à offrir et qu'on espère que cela suffira. Hum. Il est possible qu'il ne sache vraiment rien. Mon petit moineau est encore plus sauvage que je ne le pensais.
Dans le doute, et parce que je n'aime pas la sensation du travail inachevé, je poursuis mon œuvre. Le contour est fini, j'attaque l'intérieur. Deux traits pour les yeux, deux autres pour les sourcils. C'est basique, pas vraiment ressemblant, mais je pourrai difficilement faire mieux.
Il me parle à nouveau. Sa remarque me fait d'abord froncer les sourcils, le temps que je comprenne à quoi il fait allusion. Puis mon visage s'illumine. Ooooh, mais oui ! J'avais oublié que je lui avais demandé, en tout début d'entretien, de ne pas hurler. Oh, mais c'est un bon petit soldat, ça ! Il fait ce qu'on lui demande ! Ou presque.
« Tu peux crier si tu veux. »
Mon ton est neutre lorsque je lui réponds, bien que j'estime lui faire une faveur en lui autorisant cela. Ce sera peut-être un peu libérateur pour lui. Cela lui évitera de faire une attaque à force de se retenir. Un trait pour la bouche, un pour le bouc, un plus long et biscornu pour la moustache. Je me recule de nouveau et contemple le résultat. J'arbore une mine un peu déçue.
« Ce n'est pas très ressemblant… Il est censé sourire, là on dirait plutôt qu'il est vexé… ou constipé. Qu'est-ce que tu en penses ? »
L'odeur de cochon grillé commence à être désagréable, mais je ne peux pas me permettre d'ouvrir la fenêtre, surtout à présent qu'il a le droit de crier. Il me faudra supporter cette puanteur durant quelques minutes encore. En attendant, j'en atténue l'effet en chassant l'air avec ma main, comme un éventail.
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
Mais, ça continue (encore et encore!) C'est que le début (d'accord, d'accord!).
Non en fait pas d’accord pas d’accord du tout que l’autre taré continue de jouer du chalumeau sur mon torse. Mais le crevard ne s’arrête pas. Il continue ce qu’il pense être une œuvre magnifique, bien qu’il estime ne pas l’avoir réussi du mieux qu’il pouvait.
Rien à foutre tant qu’il ne s’amuse pas à recommencer sur mon dos déjà bien amoché ou sur une autre partie de mon corps.
Je lâche enfin, finalement, après l’autorisation de l’autre crevard un râle assez long de douleur alors que la flamme crépite sur ma peau. Si il ne repasse pas par-dessus je devrais m’en sortir et les cicatrices devraient disparaitre. Avec du temps certes mais je ne devrais pas rester marqué à vie par la morsure du feu.
La tête baissée, les muscles tendus, je ne tachais même pas de me débattre pendant que tu faisais joujou avec ton jouet sur moi. Au risque que tu te loupes, et que tu décides de recommencer. Je me mis à tousser comme si cela allait diminuer ma douleur, mais ce n’était absolument pas le cas. Ma respiration rapide provoquait de rapides mouvements au niveau de ma poitrine qui tirait là où la flamme était passée.
L’autre cinglé me demanda ce que j’en pensais, de ce que je pouvais voir de mon propre point de vue je me moquais de savoir s’il devait sourire ou pas. Mais mes sourcils se froncèrent quand je crus reconnaitre le motif dessiné sur ma peau. Etait-ce possible ? Ce symbole recouvrait plusieurs rues de la ville et inquiétait les autorités…
- C’est le .. le symbole qui est apparu dans la ville….
Murmurais-je du bout des lèvres. A certains endroits, là où la flamme était restée le plus longtemps, ma peau commençait déjà à rougir. Ha il était beau le soldat du feu à fleur de peau…
(c) DΛNDELION
True hero
“I think a hero is an ordinary individual who finds strength to persevere and endure in spite of overwhelming obstacles.”- Christopher Reeve.+ aeairiel.
Je me suis pris au jeu. L'idée du tatouage au chalumeau n'a pas été anticipée, elle m'est venue sur le coup. Nous avions déjà affiché notre symbole un peu partout en ville, sur des murs, sur des façades de bâtiments publics, dans des stations de métro… alors pourquoi pas sur le torse du complice de notre cible principale ? Lorsque la police le trouverait, elle aurait un peu de grain à moudre.
Je me suis pris au jeu, sans doute un peu trop : trop préoccupé par la réussite du dessin, j'en ai presque oublié la raison de ma présence ici. Je souris lorsque Fraser reconnaît le symbole. C'est donc que je ne m'en suis pas trop mal sorti, s'il a pu faire le lien entre les deux représentations. Mon regard passe du tatouage sur mon épaule gauche, copie fidèle du symbole tagué dans la ville, au tracé grossier et cramoisi sur son torse. Je me rassure comme je peux en me disant qu'avec les moyens à ma disposition, je ne pouvais guère faire mieux.
« Si j'avais eu une formation de tatoueur et le matériel adéquat, j'aurais pu faire quelque chose de plus propre... »
Il me reste à minima les deux dagues à dessiner, ce qui devrait être simple et rapide. S'il me reste du temps et que le pompier ne s'est pas évanoui, j'envisagerai d'ajouter les traits des joues qui feront sourire le masque. Je positionne la tige du chalumeau près du téton gauche, afin de dessiner la première dague. La flamme crachouille quelques instants avant de s'éteindre. Mince. Plus de gaz. Je me relève et balance le chalumeau dans le carton d'un geste rageur. Il va me falloir changer de technique.
Changer de technique… Une idée me vient soudain. Ma mission première me revient à l'esprit alors que je songe à une solution alternative : si le pompier ne sait pas où est le nid de mon petit moineau, il doit néanmoins avoir un moyen de la joindre… Je le fixe en silence durant quelques instants, la mine concentrée, en pleine réflexion. Puis je vérifie, par acquis de conscience, que le chatterton le tient bien solidement attaché au fauteuil et je quitte la pièce, m'isolant dans sa chambre le temps de joindre mes supérieurs.
Je reviens deux minutes plus tard, satisfait des réponses que j'ai obtenues. Je me mets à la recherche du téléphone portable du pompier. Je tâte les poches de son pantalon, vérifie sur sa table basse, sur son bureau, finis par le dénicher dans le canapé. Je tente de le déverrouiller, sans succès : il fallait s'y attendre, comme tout le monde de nos jours, il a installé un code de sécurité pour accéder aux applications de l'appareil. Je me rapproche donc de lui, un sourire aimable aux lèvres, lui montre l'écran et lui demande :
« Le code ? »
Avec ce nouvel objectif en tête, j'ai momentanément délaissé ma pyrogravure. Néanmoins, il suffira qu'il montre un peu de résistance à me donner son code pour que je reprenne le travail.
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La douleur est de plus en difficile à combattre et des gémissements de douleur s’échappent de ma gorge entre deux ou trois grognements. Ce fils de pute va finir par me faire perdre connaissance. Mes médicaments pour la douleur sont pourtant si proches. Mon regard de désespoir se tourne un instant vers les cachets qui sont contenus dans une innocente boite de tictac mais qui me permettent de supporter la douleur dans mon dos au quotidien.
J’en viens même à effectuer une sorte de prière silencieuse à je ne sais quel dieu pour que tout cela s’arrête. Je n’ai pas l’information qu’il cherche. Kath est aussi volatile que le vent, et insaisissable qu’une brise. Je ne suis pas la bonne personne à interroger. Mais je préfère passer sur le billard de ce tatoueur fou plutôt que mes collègues du bar.
Et comme par miracle, l’instrument de torture montre des signes de défaillances, non sans avoir encore servi sur ma poitrine encore pendant de très très longues et douloureuses secondes. Puis enfin, le taré s’arrête et s’éclipse dans une autre pièce de mon appartement non sans que je note mentalement tous les détails qu’il me laisse à voir.
Essayer de m’échapper est vain, les liens sont bien installés, et je n’ai pas le temps d’utiliser ma ceinture pour m’en défaire, il va revenir bien trop tôt, je n’ai pas d’autres choix que d’encaisser, et d’espérer ne pas finir mort. J’arrive tout de même, en puisant dans mon énergie bouger légérement le fauteuil contre le sol, pour y mettre tout mon poids, espérant, que ce bruit inhabituel alerte mes voisins du dessous… Mais un coup d’œil vers la pendule m’arrache un soupire. Il est trop tôt pour qu’ils soient à la maison, et encore trop tôt pour que mes amis viennent voir le match de ce soir.
L’enflure revient et semble chercher quelque chose, je comprends rapidement que c’est mon téléphone qui l’interesse. Il le trouve rapidement, puis revient vers moi avec un grand sourire me demandant le code. Je tousse un instant, puis annonce : - 911.
L’ironie de la situation est désormais bien cruelle, mais je ne peux rien y faire malheureusement. Des Kath il y en a au moins une petite dizaine dans mon téléphone. Avec des commentaires à côté des prénoms comme « Kath blonde gym » « Kath brune banque » « Kath prof » « Kath équitation » « Kath immobilier » et aussi parmi toutes ces dernières "Kath bar". Il peut commencer à éplucher mon répertoire le blondinet ... Il va la trouver, je tente de ne pas paniquer.
(c) DΛNDELION
True hero
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Je hausse un sourcil perplexe et l'observe d'un œil incrédule lorsqu'il me donne son code. 911 ? Vraiment ? Ne serait-il pas en train de se payer gentiment ma tronche ? J'entre les trois chiffres dans le téléphone et, miracle, l'écran se déverrouille. Amusant. Je lui tapote la joue et lui réponds, du ton qu'on utiliserait pour féliciter un toutou obéissant :
« C'est bien. »
Son répertoire est conséquent, chargé de prénoms féminins, presque tous accompagnés de commentaires qui donnent l'impression de lire une liste de courses. Affligeant. Monsieur le pompier est un Don Juan de pacotille… J'ai un haut-le-cœur en pensant qu'il a peut-être couché avec elle… Répugnant.
De toutes les Kath présentes dans sa liste de contacts, celle qui porte le qualificatif "bar" me paraît être la seule qui correspondrait à mon petit moineau. J'affiche un sourire victorieux alors que je lui envoie un message. Le piège est posé, enfin. Il se refermera sur elle cette nuit.
Mission accomplie. Je regarde l'heure, il est tout juste 4h de l'après-midi. J'ai encore du temps devant moi, je peux donc terminer ce que j'ai commencé. J'éteins le téléphone du pompier et le range soigneusement dans ma poche, avant de me saisir du scalpel et de reprendre mon ouvrage. La morsure de la lame sera sans doute bien plus vive que celle du chalumeau, mais il peut gueuler tant qu'il le souhaite à présent, je n'en ai cure. Ce sera bientôt fini pour lui…
Phantasmagøria
HRP:
L'écorchage au scalpel est encore plus douloureux que la brûlure au chalumeau, et pour le coup ça pisse le sang. Une fois le dessin terminé, ça donne ça. Tâche de ne pas t'évanouir, nous avons encore une petite surprise pour toi.
Torture : n.f. (bas latin tortura, torsion, du latin classique torquere, torturer) Tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales sont intentionnellement infligées à une personne : Des aveux arrachés sous la torture.
A quoi bon me battre ? Si je ne lui dis pas, il ira torturer quelqu’un d’autre. Et je sens que même si je lui dis, je souffrirais encore, et que tu n’en avais pas fini avec moi. Autant la jouer malin et éviter le plus de dégâts pour tout le monde.
Alors que tu me tapotes la joue, je suis à deux doigts de tourner la tête pour te mordre les doigts, mais je ne suis pas en position de force, alors, il faut que je garde la queue entre les jambes, et que j’agisse comme si j’étais vraiment son chien. Ce fils de pute me le paiera. Je le retrouverai. Et je ne le laisserai pas s’en sortir si facilement.
J’étais pourtant de nature sympathique comme garçon, mais il ne fallait pas trop me chercher non plus. Combien de fois avais-je été … réprimandé pour mes multiples bagarres. C’était d’ailleurs à ce moment-là que je m’étais mis à la boxe. Des coups j’avais l’habitude d’en recevoir mais …
Un vent de panique me traversa lorsqu’un scalpel apparu dans mon champ de vision. Qu’allait-il faire ce batard ? Il avait contacté Kath, avait gardé mon téléphone. Je savais où j’avais noté celui de Kath, et quand tout serait fini je pourrais l’appeler pour la prévenir. Ha. L’espoir c’était terrible … Je n’allais pas tarder à le découvrir.
Tu attaquais ma chair, la découpant savamment, alors que des larmes roulèrent sur mes joues, des sons gutturaux sortaient de ma bouche, j’étais en sang, je sentais chaque millimètre de déchirure de ma chair par la lame. Mon corps entier était en tension, et mon cœur s’affolait terriblement, le compteur de ma montre indiquait un chiffre plus qu’anormal. Mais je tenais toujours le coup. Et alors que tu redressais ta tête pour tracer je ne sais quel dessin bizarre, je te mis violent coup de boule, ayant pris tout l’élan que je pouvais vu ma situation.
(c) DΛNDELION
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