Le jeune homme était en colère et avait, visiblement, rejeté la marque de soutien d'Aemon avant d'aller frapper sur un lampadaire, manquant de le faire sortir de ses gonds.
Inconsciemment, Lùthien se mit à penser à sa fille en se disant que si elle n'avait pas eu la chance de croiser Charles Xavier à cette mission de sauvetage, elle n'aurait jamais pensé à tenter de faire les démarches pour que Earwen rejoigne l'institut.
Si jamais Cirth devait s'éveiller à ses propres pouvoirs, elle espérait que son fils fasse la transition en douceur.

Profitant d'un blanc dans la conversation, l'elfe se présenta au groupe avant d'emmener son mari à part. Faisant mine d'avoir, collés serrés, une conversation des plus banales, Lùthien montra la bombe de peinture qu'elle avait trouvé. Bien trouvé. Je vais envoyer ces informations à Hill. Garde là de côté, nous la prendrons avec nous pour chercher d'éventuelles empruntes. Pas de problème! Lùthien fourra la bombe et le sachet la contenant dans son sac à main.

Revenant vers le groupe qui observait la porte d'entrée, la mère de famille leur expliqua qu'ils avaient hésité à entrer de peur que cela ne perturbe leur fils. Retournez chez vous. Les conseilla-t-elle. Votre fils a besoin d'être entouré par sa famille et éloignez vous un peu d'ici. Être devant cette église à moitié détruite, et havre de paix de leur fils, ne ferait que les perturber. Avec ce conseil, elle espérait que le dénommé Dylan retrouve un peu la paix et qu'il retrouvera son refuge intact.

Sur ses derniers mots, elle suivit Aemon jusqu'à une porte entrouverte et discrète. Si tu te sens fatiguée, il y aura surement des bancs encore debout. Ne t'inquiète pas, je me sens moins fatiguée que quand j'étais enceinte des jumeaux. Sa visite chez Charles Xavier et ses différentes visites chez sa gynécologue lui avaient confirmé qu'elle ne portait qu'un seul bébé. Une fille. Elle faisait déjà une liste de prénom et encourageait son mari à lui donner son avis, voir de dire ce qui lui plairait.
Après tout, c'était elle qui avait choisi les prénoms d'Earwen et Cirth! Alors c'était normal de laisser le père choisir le nom de leur petite troisième.

En entrant, Lùthien fut frappée par le spectacle. On aurait dit qu'un ouragan digne de sa fille dans ses mauvais jours avait frappé. Cela lui rappelait les dégâts du centre commercial, après qu'elle aie vu les informations à la télévision, après qu'elle soit allée chercher Earwen. Les bancs étaient renversés, les objets religieux en vrac et éparpillés partout dans la pièce, de la peinture partout au point qu'on pouvait douter qu'on pourrait, un jour, récupérer la pierre d'origine.
La même couleur que la bombe de peinture.
T'as vu quelque chose d'intéressant? Bon, à part le désordre ambiant, rien ne lui sautait aux yeux. Si elle n'avait pas été dans l'enquête, Lùthien aurait pensé qu'une bande de vandales aie trouvé drôle de venir saccager les lieux.

Ne recevant aucune réponse, Lùthien roula des yeux avant de se tourner vers son mari.
Elle se doutait que voir une église dans cet état-là le touchait. Les Baskerville étaient une famille croyante, assez encrée dans les traditions. Lùthien s'était montrée très respectueuse avec ça et ses beaux parents l'avaient acceptée, même si elle n'était pas humaine. Quand les jumeaux étaient nés, elle avait consenti à ce qu'ils apprennent la foi chrétienne... A condition qu'elle puisse leur apprendre la culture d'Alfheim. Après tout, même si il y avait peu de risque que cela leur soi utile - du moins, à l'époque - cela faisait partie de leurs origines.
Enfin bref!

Aemon? Elle vit ce dernier accroupi sur un morceau de ferrailles recouvert par la cendre. Lùthien devina que c'était quelque chose d'important. Certes, l'église était une vraie scène de vandalisme mais si son mari avait tiqué là-dessus, c'était qu'il y avait une raison. Elle s'approcha en réfléchissant à voix haute, mais pas trop, histoire de n'être entendue que de son époux voir aussi des agents de Hill qui devaient les assister à distance: Que cette église aie été un refuge pour les mutants du quartier, c'est un fait! Mais qu'est-ce qui pourrait avoir ici de si important pour être détruit? Lùthien avait du mal à lier les pièces du puzzle. Cette église, hormis sa fonction de bénévolat, n'avait rien de spéciale par rapport à une autre. Et si ceux qui venaient ici ne faisaient pas que du soutien aux mutants?

Une porte dans un coin attira son attention. Techniquement, ce genre de porte était toujours fermée et ne pouvait être ouverte que par un des religieux ou un bénévole. Pourtant, prise d'une "pulsion", elle eu envie de l'ouvrir. Elle mit sa main sur la poignée et la baissa.
Lùthien fut donc toute étonnée de voir la porte s'ouvrir, suivant le mouvement. Heu...Chéri? Dit-elle, se tournant vers ce dernier, et fit un signe de tête vers la porte avant de jeter un coup d'œil.
Des marches.
Qui montaient vers les combles.
Tout d'un coup, ses jambes lui firent un gros "Nope!".
Pour le coup, elle regretterait d'être de nouveau enceinte... Désolée ma fille!

Concentré comme il l'était, Aemon était comme dans une bulle ou un univers parallèle dans lequel rien ne pouvait l'atteindre. C'était comme ça depuis leur rencontre et même elle avait du mal à l'en sortir. Lùthien s'en était totalement habituée et elle ne tiquait même plus.
Allant jusqu'à manquer de sursauter quand il lui répondit, après son monologue sur "qu'est-ce qui avait de si important ici pour être détruit?", le regardant quasiment en mode "tu m'as entendue?!"

Enfin bref!
Continuant son tour, Lùthien tomba sur une porte dérobée derrière un mur et appela son mari. Il prit l'initiative de monter les quelques marches. Lùthien l'aurait accompagnée en temps normal mais, là, vu son état, son corps était en train de lui souffler que c'était une très mauvaise idée. L'elfe préféra donc l'attendre. Il revint quelques secondes plus tard et vit, à sa tête, qu'il n'y avait rien d'intéressant.

C'est la mission la moins rentable qu'ils aient faite ensemble depuis bien longtemps!

Quoique...
Aemon se baissa et ramassa une petite plaque avec quelques lettres gravées. Après la procédure d'usage, il lui dit Il n'y a rien ici. Retournons au QG. Avec plaisir! J'ai un peu soif...Dit-elle avec une voix un peu rauque.
Ils étaient deux têtes en l'air!
Si Aemon oubliait constamment ses anti-douleurs, Lùthien s'était de prendre sa limonade aux fruits.
Oui, oui! Envie de femme enceinte!
Croyez-moi, c'était pénible! On était tout sauf rationnelle dans ces moments là et Lùthien détestait cette période. Bon elle n'avait jamais eu le stade de "pleurer (et en public!) parce qu'il n'y avait plus son parfum préféré chez le glacier" mais ça restait énervant parce que ça ne lui ressemblait guère. Alors que là elle ressemblait à une boule d'émotions fortes sur pattes.
Un vrai cauchemar!

Bon! Quand fallait rentrer!
Lùthien sorti son talkie-walkie (qui ressemblait à un téléphone classique au cas-où) de sac et y souffla: ici les agents Baskerville, Svanhilde et Argos, la mission est terminée. On rentre! Bien reçu! On remballe! avant de rattraper son mari pour se mettre bras dessus-bras dessous pour partir à la recherche de la voiture. Cette fois, ils iront directement au Q.G. Elle n'avait aucune envie de se rechanger même si sa tenue n'était pas très réglementaire.
De toute façon, rares étaient ses collègues qui se permettaient de lui faire une remarque.