Enfin, le sommeil était venu la chercher en ce début de soirée. Quel jour il était ? Elle en perdait le fil. Son esprit, véritable fourmilière de pensées contradictoires qui s’affrontaient pour gagner en lumière, ne trouvait plus le repos depuis quelques jours ; ce n’était pourtant pas faute d’essayer. La bienveillance de Rocket lui disait bien de se reposer et elle essayait avec bonne volonté mais, toutes ses tentatives se résolvaient par un court répit seulement, car elle craignait de s’éteindre au profit de son Autre et de ne plus pouvoir se réveiller. Lui, ne dormait jamais.

La nuit était déjà avancée lorsqu’elle fut réveillée en sursaut par l’horrifiante sensation d’avoir une main enserrée autour de sa gorge… De l’air. Son corps avait tressailli sur le matelas alors qu’elle réalisait ce qui lui arrivait : elle avait du mal à respirer. Basculant sur le dos dans un hoquet douloureux, Jean avait remonté ses doigts tremblants jusqu’à son cou tout en entrouvrant ses lèvres avec urgence, à la recherche désespérée d’oxygène. Le mal se dissipa bien rapidement mais, les yeux embrouillés de larmes et le corps accablé de soubresauts asphyxiés, elle s’était assise sur le lit en toussant à de multiples reprises, les genoux ramenés contre son buste. Elle avait terriblement chaud mais sa peau était aussi froide qu’un morceau de glace, son coeur menait une course folle dans sa cage thoracique et une fièvre perfide empourprait ses joues d’une teinte rougeâtre. Qu’est-ce qui lui arrivait… Terriblement fatiguée, à bout de nerfs, la rouquine (dont les cheveux étaient ternes) avait enfoui son visage entre ses mains tremblantes tout libérant les lourdes larmes qui pesaient dans ses yeux. Elle ne pleurait pas de chagrin, mais une douleur grandissante martelait tout son corps, comme si un poison faisait faillir chacun de ses organes. Le poison, c’était Lui. Elle était malade et personne ne pourrait jamais la guérir ; à cette pensée, elle avait été contrainte de comprendre qu’elle faisait partie de ces hommes et de ces femmes que le destin condamne sans pitié. Condamnée. Oui, elle était probablement condamnée.

Ce fut probablement à cet instant que la déraison mit un pied dans le terrain encore sain de son esprit. Une main appliquée contre sa bouche pour taire ses sanglots, sa bouche entreprit soudainement de changer son humour et de se mettre à rire, de manière presque compulsive. Elle pleurait en riant, signe que son esprit se déchiraient entre deux paires de mains revendicatrices, et son rire fut-elle qu’elle ne put bientôt le rendre muet. C’était comparable à une quinte de toux : impossible de la réfréner.

(Tue-les. Tue-les tous.)

L’écho lointain ricocha dans les parois de son crâne en se répercutant mille fois contre les parois griffées, et ce fut bientôt un capharnaüm sans nom à l’intérieur de sa tête. Mais, soudainement, elle ne riait plus. Livide, la nuque appuyée contre le mur, les épaules relâchées et les lèvres closes, elle fixait un point invisible devant elle : sans nul doute, la conversation avait lieu à l’intérieur de sa tête.

Elle était restée comme ça quelques minutes, sans qu’aucun signe n’atteste de son existence ; il n’y eut ni mouvement ni élan, pas même un clignement de cils pour trahir sa présence. Elle fut un segment de vie inanimée. Et, soudainement, brisant le silence et l’immobilité de son corps, Jean s’était mis à hurler de douleur au milieu de la nuit, assise sur son lit froissé et défait, ses mains sauvagement agrippées à sa chevelure emmêlée : elle lui hurlait de se taire, de sortir de sa tête, de la laisser tranquille mais il n’écoutait rien. Le Phoenix riait avec cynisme et réfutait chacun de ses ordres : elle ne pourrait pas lui échapper. Personne ne le pourrait.

Enchaînée dans la camisole de son propre esprit, Jean ne pouvait que subir les grondements et les grognements sinistres de l’Ombre qui la recouvrait de mille épines pointues ; la douleur, psychologique de prime, était suffisamment tangible pour qu’elle croit sincèrement être transpercée  par ses aiguilles cruelles. La douleur fut telle qu’elle avait hurlé et sa bouche, déliée par l’épuisement, avait traduit la torture qu’elle subissait ; réveillant le malheureux Gardien auquel le destin n’accordait que trop peu de répit, et qui avait tenté de la réveiller.

Mais ni les mots ni les gestes de réconforts de Rocket ne purent parvenir à Jean. Tout était resté à la surface, se posant sur son corps sans atteindre son âme. Ainsi, le Gardien dû lui faire face durant quelques secondes avant que les spasmes ne cessent enfin, mais il n’eut guère le temps de s’en réjouir. Le verre d’eau, généreusement offert par Rocket quelques secondes plus tôt, avait déjà rejoint le sol et s’était brisé en mille morceaux. Ayant cessé de crier, les yeux de Jean s’étaient ouverts pour laisser entrevoir deux billes dorées qui lançaient des éclairs mauvais ; il venait d’interrompre le Phoenix, et la colère de ce dernier n’allait pas tarder à s’abattre sur lui.

Des mèches de cheveux entravant sa vue et recouvrant son visage, elle l’avait fixé durant quelques secondes avant de tendre l’une de ses mains pour le saisir à la gorge, à la manière d’une simple poupée de chiffon. Tandis qu’elle penchait son menton sur le côté en laissant un sourire ambigu prendre possession de ses lèvres, celle-ci avait formulé quelques mots d’une voix grave et froide, qui ne lui ressemblait pas :

« Misérable insecte… Que crois-tu donc pouvoir faire ? »

La voix était semblable au sifflement d’un serpent, et l’expression de son visage n’exprimait rien d’autre qu’une méchanceté abjecte. Elle n’attendit point de réponse de sa part et, étreignant les premiers élans de sa voix, elle avait resserré ses doigts autour de sa gorge tandis qu’elle se levait du lit en le maintenant encore au-dessus du sol durant quelques longues et douloureuses secondes, avant de l’envoyer valser contre le mur sans ménagement.

Si le Phoenix en éprouvait un grand amusement, sur le visage de Jean, l’impassibilité de son être était insurpassable ; il aurait fallu se demander si elle était encore en vie, ou si elle était devenue un pantin manipulé par des fils invisibles. Inexpressive, froide et sévère, elle avait fait un pas en direction de Rocket sans modifier son ton curieusement sévère :

« N’imagine même pas pouvoir te mesurer à moi ; je t’écraserai avant même que tu puisses l'espérer. »

Elle l’entendit prononcer son prénom d’un air suppliant, mais la ténébreuse rousse n’y répondit point ; plutôt, elle avait avancé ses lèvres dans une sorte de moue attristée avant d’éclater de rire en se moquant ouvertement de la peine qu’elle lui causait. Il était ainsi misérable, vêtu d’un simple caleçon qui laissait entrevoir les implants dans son dos, vestige d’un passé douloureux qui n’était guère suffisant pour l’attendrir néanmoins. Mais Rocket était là, fidèle allié volant au secours de l’adolescente éternellement protégée qu’elle était, mais et son Autre ? Qui se souciait de son Autre ? Qui avait pensé à ce fragment d’esprit torturé pendant presque dix ans ? Il avait vécu dans les ténèbres, enfermé dans la prison de sa propre mémoire avec pour seule compagnie les images de l’accident qu’il avait involontairement causé. Le Phoenix ne pouvait supporter cette injustice.

Et cette idée ne fit que l’énerver davantage.

La silhouette droite et fine s’était avancée d’un pas, tandis que son menton fier se relevait légèrement comme pour défier celui qui semblait prêt à se battre ; le Gardien ne l’effrayait point mais l’amusait plutôt, si bien qu’elle avait laissé entrevoir un faible rire tout en rentrant légèrement ses épaules vers l’intérieur, le tournant en dérision sans même s’en cacher. Puisque tout le monde s’en fichait de lui, il n’allait se soucier de personne.

« Je t’accorde au moins le mérite d’être courageux… »

Faisant un pas de plus pour lui faire face, Jean avait perdu son expression amusée pour un masque de dureté et de froideur ; les muscles de sa mâchoire s’étaient contractés tandis qu’elle avait pincé ses lèvres dans un élan mauvais, ses paupières se plissant légèrement tandis qu’elle rajoutait, d’un ton hargneux :

« … Ou complètement stupide. Mais est-ce vraiment étonnant de la part d’un rat de laboratoire ? »

Ses murmures cruels ayant été portés par son regard doré et dédaigneux sur les fameux implants recouvrant son dos, Jean avait arqué l’un de ses sourcils tout en décidant finalement de s’asseoir au bord du canapé, sans le quitter du regard. Une aura particulière se dégageait d’elle, d’une assurance et d’une malignité qui étaient indignes de l’affable jeune fille qu’elle était autrement mais, en cet instant, celle-ci se trouvait bien loin de cette chambre.

Croisant ses jambes avec élégance et nouant ses deux mains autour de son genou, elle reprit :

« Je ne vais pas perdre mon temps à t’affronter, toi et moi avons parfaitement connaissance de l’issue : je te réduirai en miettes sans même lever le petit doigt. Mais je te reconnais volontiers des qualités, et nous partageons bien plus que tu ne veux le croire. N’imagine pas que je suis une double personnalité, ni que je suis le fruit du hasard. Je ne suis pas comme ton amie Sorcière qui m’a libéré. Je suis Jean. Et elle est moi. Je suis ce qu’elle aurait été si personne ne lui avait tendu la main. Je suis ce que tu aurais été si tu n’avais pas trouvé ta famille, celle à laquelle tu tiens tant. Tu me prends pour un monstre, soit. Tu as peut-être raison. Mais je n’ai pas toujours été ainsi… On a fait de moi un monstre. Il a fait de moi un monstre. »

Parasiter l’esprit de quelqu’un. Parasiter. L’esprit. De. Quelqu’un. Il n’avait donc rien dans le crâne ? L’insulte, ô combien fausse, lui fit  d’abord serrer les dents tandis qu’il sentait les vapeurs de la colère remonter vers sa gorge ; sous l’effet de l’agacement, quelques ampoules au-dessus de leurs têtes se mirent à bourdonner en tremblotant avant de griller, réduisant considérablement la luminosité de la pièce. Ainsi donc, la stupide bestiole n’avait toujours pas compris. Le visage du Phoenix fut d’abord traversé par une expression viscéralement haineuse, qui avait déformé ses traits l’espace d’un instant, avant qu’elle ne se reprenne. Soit. C’était une chance pour le Gardien : elle était d’une humeur patiente ce soir.

La colère retombant quelque peu, elle avait courbé ses lèvres d’un sourire nerveux mais néanmoins sincère, tandis qu’elle penchait légèrement le menton sur le côté et vers le bas en reprenant la parole, d’un sifflement caverneux et macabre :

« Tu es donc encore plus stupide que tu n’en as l’air… Quel parasite, dis-moi ? Je suis dans mon propre esprit, et ceci est mon propre corps. Je ne suis pas un parasite. Tu ne comprends rien. »

Le Phoenix ne savait pas trop pourquoi il s’évertuait à lui parler ; qu’attendait-il de lui ? Une main tendue ? De la compréhension ? De la pitié ? Peut-être voulait-il enfin entendre qu’il n’était qu’une victime de plus dans cette histoire. La première. L’enfant de onze ans, traumatisée de l’accident de ses parents causé par sa propre volonté, ayant demandé à Charles de la réparer lors de sa venue à l’Institut, mais ayant été enfermée, cloîtrée, oubliée et mutilée dans un coin de cet esprit à présent déverrouillé. Qui avait de la peine pour l’enfant qu’il avait été ? Qui lui tendait la main ? Personne. Jamais.

(Parasite
Parasite
Il m’a traité de parasite
Je devrais le brûler pour ça
Parasite
Ils brûleront tous)

« Elle savait que j’étais là. Comment et depuis quand ? Je ne sais pas. Mais elle m’a trouvé et elle m’a libéré de la prison dans laquelle il m’avait enfermé. »

Rocket voulait savoir qui se cachait derrière ce fameux « il », et le Phoenix prenait un malin plaisir à faire durer le suspens. La déconvenue n’en serait que plus grande pour le Gardien, car il tenait le principal intéressé en grande estime. S’en amusant, il avait dissipé sa bouche dans un sourire espiègle tout en fixant Rocket durant quelques secondes, sa langue finissant par cracher son nom dans une voix presque mutine :

« Charles Xavier. »

Dans son dos, une autre ampoule se mit à ronronner avant d’éclater en mille morceaux, atténuant davantage la pénombre de la chambre. On discernait à présent seulement la moitié de son visage, mais son expression froide laissait entrevoir les pensées coupantes qu’il se formulait ; sur sa peau pâle, des striures dorées se mirent à apparaître, formant des fines déchirures semblables à des veines de feu.

Le Phoenix ne disait plus rien. Non pas qu’il sentait que le contrôle lui échappait, mais parce qu’il sentait, pour la première fois, que quelqu’un était peut-être prêt à entendre ce qu’il avait à dire. Était-ce le moment ? Était-ce vraiment judicieux ? Quelqu’un devait savoir. Mais pas lui. Pas maintenant.
Ses longs cils battirent quelques secondes de plus avant de reposer ses yeux cuivrés sur Rocket, lui répondant d’une voix étrangement détachée.

« Ce n’est pas la question… Parce que tu n’as pas à te la poser. L’ignorance dont tu te berces est salvatrice, mais elle te rend hypocrite. Ce que je compte faire ? Je ne sais pas encore. Mais je veux que justice soit faite, et j’écraserai quiconque se mettra en travers de ma route. »

Un nouveau soupir avait passé la barrière de ses lèvres tandis qu’elle levait les yeux au ciel avec un agacement profond ; sa patience commençait déjà à démontrer ses limites. Elle avait pourtant essayé de lui expliquer avec des mots simples et concis… Mais la bestiole semblait dénuée du minimum d’intelligence requis pour comprendre ce qu’elle lui disait. Le Phoenix avait songé avec angélisme que le Gardien pourrait être l’une des rares personnes à entendre ce qu’il ressentait mais, visiblement, c’était peine perdue.

« Bon… »

Fit-elle d’une voix irritée en faisant claquer sa langue contre son palais, le bout de ses doigts tapotant sur son genou plié tandis qu’elle jetait un regard circulaire dans la pièce sombre.

« Tu aurais dû rester plus longtemps dans leurs laboratoires, peut-être t’auraient-ils greffé quelques neurones dont, de toute évidence, tu as désespérément besoin. »

Abandonnant l’idée d’avoir une conversation constructive avec l’animal… ou la chose, qui se tenait devant elle, le Phoenix avait haussé ses sourcils avant de se hisser sur ses jambes, à la recherche de ses vêtements de ville. Si elle devait quitter ce vaisseau, elle n’allait tout de même pas le faire en pyjama. Mais elle comprenait à présent pourquoi Jean était venue se réfugier chez Rocket ; ils étaient tous deux aussi naïfs l’un que l’autre. En tous cas, elle n’avait plus rien à faire ici.

Déambulant dans la pièce à la recherche de son manteau beige, le Phoenix s’était finalement retournée vers Rocket en souriant avec malice, croyant déceler un brin d’inquiétude dans ses propos… Mais il disait sûrement vrai. La Sorcière Sombre ne l’avait pas libéré par charité. Elle allait certainement vouloir quelque chose en échange. Quoi ? Difficile de savoir, mais elle ne serait pas déçue de leur entrevue si elle cherchait, elle aussi, à le contrôler. Le Phoenix n’avait aucunement l’intention de se laisser entraver, par qui que ce soit.
Gardant le silence à ce propos, la rouse s’était contentée d’enfiler son manteau beige sans rompre le contact visuel, visiblement fermée à la discussion. Elle ne dirait plus rien. Elle n’avait aucune raison de continuer à parlementer avec Rocket, jusqu’à…

"De quel justice tu parles exactement ? Qui te dis qu'elle n'a pas déjà été faite ?"

Dos au petit Gardien, il avait pu constater que, comme un pantin dont on aurait tiré les fils avec virulence, la colonne vertébrale de Jean s’était redressée. Le dos droit, les bras le long du corps, elle était restée quelques secondes immobile avant de lentement se retourner vers lui, le visage froid et l’expression coléreuse. La Justice. Le Phoenix sentait que l’insurrection de sa rage grondait quelque part dans son ventre, et était en train de remonter vers sa gorge, mais il essayait encore de contenir ce qu’il savait être inévitable.

« Justice a été faite ? »

La question n’attendait aucune réponse, mais elle l’avait tout de même posée, presque indignée d’avoir entendu une telle absurdité. Les yeux injectés de sang, la bouche entrouverte mais crispée, la colère soulevait à présent son buste à un rythme plus conséquent et, lorsqu’elle avait décidé de se rapprocher de lui, à chacun de ses pas, leur chambre avait tremblé comme si un monstre gigantesque essayait de s’échapper du sol :

« Huit longues années. Huit années enfermée dans un coin de ma tête avec pour seule compagnie les images de mes parents décédés, huit années cloîtrée avec la douleur, la solitude et la culpabilité. Huit longues années à pleurer dans le noir, à supplier pour que quelqu’un vienne m’aider… Tu crois qu’il ne m’a pas entendu ? Il m’a ignorée. Il m’a niée. Il m’a condamnée. Et tu viens me parler de justice. Tu viens me dire que tout le monde souffre… »

L’ayant empêché de bouger en le paralysant mentalement, Jean s’était rapprochée de lui sans le quitter des yeux ; les débris du verre cassé, abandonnés à ses pieds, se levèrent subitement près de son visage, le bord tranchant et pointu dirigé vers Rocket.

« …Vous n’avez encore rien vu. »

Sous ces mots lâchés avec froideur, les morceaux de verre avaient commencé à filer tout droit vers le corps de Rocket, ciblant différentes parties de son corps ; les plus gros morceaux visaient son front et son coeur, et les autres, moindres de tailles mais néanmoins pointues comme des lames de couteaux, prévoyaient de se loger dans ses bras, son ventre et ses jambes. Observant la scène sans sourciller, ayant parfaitement conscience de ce qu’il s’apprêtait à faire, le Phoenix était resté de marbre, le visage impassible et le corps immobile.

« NON ! »

La voix de Jean, la véritable voix de Jean, avait ressurgi des tréfonds de sa gorge et les morceaux de verre étaient retombés sur le sol juste avant d’avoir atteint Rocket, dans un tintement clair. La silhouette de la mutante, quant à elle, avait vacillé sur le coté, prise d’un vertige douloureux qui lui barrait le front et qui lui fit perdre la vue  l’espace d’un instant. Que s’était-il passé ? Est-ce qu’elle avait réellement essayé de tuer Rocket ? Oh, non, non, non, pitié…
D’abord à genoux, Jean avait marmonné des mots incohérents tout en apportant ses mains tremblantes jusqu’à son visage, ayant à peine le temps de bredouiller des paroles d’excuse envers son ami avant de s’évanouir, au pied de son lit. Cette nuit, elle ne se réveillerait pas. La bataille allait se dérouler à l’intérieur de sa tête, là où personne ne pouvait venir l’aider.