L'animal se débat un peu dans mes bras, me gratifiant d'un feulement et d'un coup de patte. Calme toi sale bête ! Arrête de bouger Il ne m'écoute pas, bien entendu et feule encore. Je le coince dans mes bras et caresse son horrible crâne jusqu'à ce qu'il se calme. Je n'aime pas beaucoup les chats, même si l'un d'eux a dormi avec moi toute une journée quand j'étais en convalescence chez Gabriela. Mais celui là en comparaison, est une vraie teigne. J'ai été dans un refuge pour le trouver, et j'ai eu le coup de foudre en voyant son pelage emmêlé, son regard étrange, ses yeux qui partaient chacun d'un côté, comme s'ils avaient leur propre vie. Je l'ai donc pris, donnant le nom de Gabriela en guise de propriétaire. Je leur ai seulement demandé de ne la prévenir que demain, car l'animal serait une surprise.
J'arrive donc devant l'appartement. J'ai réussi à entrer dans l'immeuble grâce à une bonne âme qui rentrait en même temps que moi. J'entends Gabriela rire de l'autre côté de la porte. Le chat est dans son petit carton, et un ruban en ferme le couvercle. Je dépose le mot qui va avec et souris en entendant le chat bouger. Il sera heureux avec elle. Je suis même sur qu'elle arrivera à le dresser sans trop de problèmes. Je toque à la porte et me dépêche de sortir. Une fois dehors, je m'éloigne de quelques rues et sors mon portable pour activer l'application. Un petit coup de génie, mais c'est ce qu'il faut pour que je puisse veiller sur Gabriela sans l'avoir sous les yeux. Je tiens à sa sécurité, et je sais cette dernière compromise depuis qu'elle m'a sauvé la vie.
J'entends dans le téléphone, depuis le micro installé sur le collier. J'entends tout. L'animal bouge, j'entends le bruit de sa langue sur son pelage, ensuite la porte s'ouvre ainsi qu'une exclamation. Je reconnais la voix de Gabriela et cela me fait sourire. Elle ne va pas tarder à lire le petit mot.
Gabriela
Je ne peux pas venir te remercier de vive voix. Je te dois la vie, et je saurais te rendre la pareille un jour ou l'autre. En attendant, tu trouveras dans ce carton de quoi patienter en attendant nos retrouvailles.
Il s'appelle Goulash. C'est une vraie teigne, mais il a un bon fond, un peu comme un certain Baron a qui tu as sauvé la vie dernièrement. Il est un peu abîmé par la vie, lui aussi. Je suis certain qu'il sera heureux avec toi à ses côtés.
Embrasse Mama Rosa de ma part.
Tendrement,
Baron Helmut Zemo
PS : J'espère que Goulash n'a pas abîmé la bouteille de vodka pour Mama !
If God had a name what would it be? And would you call it to his face? If you were faced with Him in all His glory What would you ask if you had just one question?
Je commence à reprendre doucement forme humaine, à me reposer au moins un peu plus. Le réveil de mon White Knight a été aussi doux à mon cœur que dur au sien mais je suis resté, je ne l’ai pas laissé, comme je lui ai promis, tant de fois, chaque fois que je prenais sa main endormie. Je ne l’ai pas abandonné, je continue à venir tous les jours le voir, au moins une ou deux heures, lui ramenant ce qu’il souhaite ou ce que j’espère lui fera plaisir. Mais pour aujourd’hui, on m’a interdit de venir, il doit subir de nouveaux examens et Mélissa veut que je me repose … je lui ais promis et je tiens toujours mes promesses.
Alors, installé dans mon canapé, je vide mon esprit dans mon carnet. Doucement, sous la mine de mon crayon, le visage du Baron s’esquisse, se dessine. Je suis en train de préciser l’angle de son menton quand Luna qui dort sur le bord du dossier, quand elle se redresse et commence à lutter dans mes cheveux, s'emmêlant les pattes dans ma chevelure. Je laisse le carnet tombé sur mes jambes croisées et avec un petit cri entremêlé d’éclat de rire, j’attrape la panthère désormais piégée.
-Luna, arrête tes bêtises, tu vas ruiner le dessin.
Doucement, je sors ses pattes de là, et la prends contre moi, observant mon portrait inachevé, le regard un peu perdu dans le vague. Luna fixe aussi avec attention le dessin au crayon. Je capte le regard de la petite féline et murmure :
-Il te manque toi aussi ? Il va bien, j’en suis sûre.
Je resserre Luna contre moi avant qu’un bruit ne me fasse relever la tête. On toque à ma porte. Je me redresse, pose mon chat par terre et mon carnet sur la table avant d’avancer jusqu’à la porte doucement.
Silence … Je regarde par le judas, personne. J’ai rêvé ? Mais Luna elle aussi s’est approché de la porte et semble … vouloir sortir également, ou voir ce qu’il y a de l’autre côté. Pourtant, c’est Sol qui tente toujours de s’échapper, pas elle. Et là, elle passe ses pattes sous la porte, comme pour attraper ce qu’il y a de l’autre côté. Étrange. Après avoir vérifier où se trouve Sol, j’entrouvre la porte, juste un peu, juste assez pour que Luna s’y faufile.
-Non attends Luna !
Mais elle ne part pas loin. Elle est là, juste devant mon paillasson, à fixer une boite qui est posée dessus. Je m’accroupis, prenant avec précaution le petit mot entre mes mains.
-Qu’est-ce que….
Mais la boite semble prendre vie, et j’entends un miaulement en sortir. Luna feule et court se réfugier dans son royaume. Moi, je glisse le mot dans ma poche et ouvre la boîte : -Madre de Dios, qu’est ce que tu fais là dedans mi Corazón …
Je tends les bras et prends le petit chat tout fou dans mes bras, l’amenant tout contre moi. S’il semble méfiant, une fois contre mon cœur, il semble se détendre.
-Ahí, ahí, ahí Corazón, je lui murmure doucement, en le caressant entre les oreilles. Todo está bien …
Le chaton se détend au fur et à mesure et tout en le tenant encore contre moi, je prends le deuxième objet que contenait la boîte … une bouteille ? De la vodka… ? -Helmut …
Je me retourne, pose la bouteille sur mon meuble d’entrée en ayant encore le nouvel arrivant puis sort la lettre de ma poche arrière, l’ouvrant doucement. Sur mon visage, une expression un peu inquiète qui petit à petit s’éclaire d’un immense sourire.
-Non … c’est pas possible.
Je dépose avec douceur la lettre à côté de la bouteille, ramène la boîte à l’intérieur du pied maintenant qu’elle est vide avant d’enfin fermer la porte et, tout en câlinant l’animal, je lui dis :
-Alors comme ça, tu as pu voir Helmut toi, comment il va ? Il prend soin de lui ?
Les questions qui me taraudent depuis son départ, et à chaque fois que je n’arrive pas à avoir de ses nouvelles, c’est à ce pauvre animal que je les pose.
-Goulash … c’est adorable comme nom. Et tu es tellement mignon.
J’approche ma tête de la sienne et attends qu’il vienne la cogner, ce qu’il fait un peu fort mais cela m’arrache un nouvel éclat de rire.
-Rassures-moi, je ne vais pas devoir te parler en allemand … ou en sokovien ? C’est lui qui devait m’apprendre…
Ma main glisse sur son collier alors que je lui gratte le cou jusqu’à l’entendre ronronner. Je m’installe avec le nouvel arrivant dans le fauteuil, il ne semble pas vouloir sortir de mes bras dis donc.
-T’es une teigne toi …? Non t’es un Corazón, hein. T’as juste besoin d’un chez-toi Goulash, juste besoin d’un nouveau foyer….
Je me penche pour saisir mon téléphone et tapote dessus. Est-ce que j’entends une photo … non pas la peine. Et j’suis très nulle pour prendre des photos de toute façon. Enfin si, je fais juste une photo pour pouvoir la mettre en photo pour son contact et après cette manœuvre périlleuse, à une main vu que l’autre est monopolisé par mon nouveau colocataire, j’écris un message. C’est bien moins beau que la lettre qu’il m’a écrite mais je fais avec les moyens du bord.
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Mì Baròn
Bonjour Helmut !
J’ai bien trouvé votre cadeau, Goulash est déjà en train de ronronner dans mes bras. Merci, c’est vraiment vraiment adorable de votre part !! Et tout va bien, la bouteille n’a pas été brisée, il s’est tenu tranquille, je la transmettrai à Màma-Rosa lorsqu’elle reviendra.
Vraiment, cela me touche comme cadeau et je vous promets que ce nouvel arrivant sera aussi choyé que mes deux petits astres (en espérant que les trois arrivent à cohabiter paisiblement)
Comment allez- vous d’ailleurs ? Vous faites attention à vos blessures ?
Prenez soin de vous Helmut, il le faut et c’est la plus belle chose que vous pourriez faire pour moi. Je serais très heureuse de pouvoir vous revoir et j’attends de vos nouvelles. Gros bisous à vous.
De ma cachette, j'ai beau ne rien voir, je sais exactement ce qu'il se passe dans l'appartement.
J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles, m'assoie sur un bidon abandonné, et écoute ce que le chat capture. Il me raconte une histoire, à sa façon, celle de sa rencontre avec une amie, avec celle qui changera sa vie autant qu'elle a bouleversé la mienne. Je souris en entendant la voix de Gabriela appeler Luna, son chat noir qui m'a tenu compagnie pendant ma convalescence, ce chat qui a sans doute vu lui aussi ma famille me rendre visite pendant ma crise. Goulash s'agite, sentant la présence de son congénère, et le carton s'ouvre. L'exclamation dans la voix de Gabriela manqua de me faire rire, mais je me retiens, car il y a de nombreux passants dans la rue, et un homme en train de rire seul peut être étrange, et je ne tiens pas à être reconnu, pas tout de suite. Elle m'appela "Mi Corazon", c'était un surnom peu approprié pour ce diable à poils longs, mais je trouve cela attendrissant. Je sais maintenant que Goulash sera en sécurité et heureux avec Gabriela, car, à ce que j'entends ensuite, elle l'a aimé dés le premier regard. Je l'entends prendre le chat dans ses bras, poser la bouteille sur... Je ne sais quoi.
Elle prononça mon prénom, et je meurs d'envie de l'appeler, de lui répondre, voire même d'aller la voir pour lui faire une surprise. Mais je ne peux pas. J'ai déjà pris beaucoup trop de risques, pour nous deux, en venant déposer ce chat chez elle. Elle demanda à Goulash, comme s'il pouvait lui répondre, si j'allais bien, si je prenais soin de moi. Je pose une main sur mon poignet blessé et souris. Je murmure dans l'ombre de ma ruelle : Je vais bien Gabriela, ne t'inquiète pas. Elle trouva le nom du chat mignon, ce qui me conforta dans ce choix très particulier. J'aurais voulu l'appeler Bucky, ou Moufette, mais elle aurait sans doute fait le rapprochement avec mes ennemis. Quoique... Moufette aurait été approprié vu l'odeur qui se dégage de l'arrière train du chat quand il est ballonné. Mon pauvre nez en a fait les frais.
Je reconnais le son du canapé sur lequel on s'assoie, et Goulash s'agite un peu avant de se détendre. Soudain, plus de bruit, jusqu'à ce qu'une notification de mon téléphone me fasse sursauter. Je regarde le message de Gabriela et souris. Elle me remercia pour le chat, ainsi que pour la bouteille qu'elle confiera à Mama Rosa. Elle me dit qu'elle était touchée par le cadeau, et cela me fit chaud au cœur. Bien entendu, elle me demanda comment je vais, et si je prenais soin de mes blessures. Elle me demanda ensuite de prendre soin de moi, et m'embrassa. Je pose une main sur mon coeur, il y a bien longtemps qu'on ne s'était pas montré aussi gentil et attentionné envers moi depuis la chute de la Sokovie... Gabriela est la première femme à penser à l'homme avant ses faits. Je prends quelques minutes de réflexion. Dois je répondre tout de suite ? Bien entendu ! Je commence donc à écrire :
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Gabriela Alvarez
Gabriela,
Je suis ravi de savoir que Goulash est bien arrivé. J'ai crains qu'il ne s'échappe du carton, il s'est montré très agité lorsque je l'ai déposé. J'espère que Mama Rosa appréciera la vodka. La bouteille vient du restaurant sokovien que vous avez visité la dernière fois. Ils étaient ravis de voir un local au sein de leur établissement.
Je vais bien, ne t'inquiète pas. Mes blessures guérissent bien. Mon poignet mets un peu plus de temps à se remettre mais, je plaide coupable, je ne mets pas tout de temps l'attelle.
Les temps sont compliqués pour ma part. J'évite de rester trop longtemps au même endroit, c'est pour cela que je ne suis pas venu te voir. C'était trop dangereux. Prends bien soin de toi et de ta famille à quatre pattes, j'espère te revoir bientôt.
If God had a name what would it be? And would you call it to his face? If you were faced with Him in all His glory What would you ask if you had just one question?
Si le petit chat m’a semblé tendu au début, il est déjà en train de se détendre, même s’abandonner en ronron contre moi. Sol s’est installé et foudroie le nouvel arrivant alors que Luna nous observe de loin, méfiante.
-Allez, viens dire bonjour. Goulash va rester avec nous maintenant. Viens voir ma belle.
Elle vient à côté de nous, frapper sur le dossier pour l’observer, curieuse, toujours un peu sur ses gardes alors que dans mes bras, le nouvel arrivant se tends, grognant. Une caresse entre les oreilles le détends facilement.
-Ahí, ahí, ahí Corazón, tout va bien.
Les deux se jugent, se toisent alors que je regarde mon téléphone. Est-ce que j’ai l’espoir qu’il me réponde tout de suite ? Oui, clairement. Parfois, cela peut aller très vite, mais sinon je sais qu’il faut mieux attendre. Je pose donc l’appareil sur l’accoudoir et offre une caresse rassurante à ma petite panthère.
-Tu vois Luna, c’est Helmut qui nous confie Goulash. Alors on va prendre soin de lui comme on a prit soin de lui.
-Miiiieow …
-Oui, toi aussi il te manque, je sais.
Mais je sursaute à moitié, en entendant mon téléphone vibrer. Non… si, il m’a répondu ! Je cale Goulash dans mes bras, laisse Luna descendre et s’installer sur mes épaules les yeux fixés sur mon écran pendant que je lis le message. Ma respiration est douce et tranquille alors que je lis ses mots, un sourire sur les lèvres même si celui-ci se fane sur la fin. Je ressens le ronronnement de Luna dans mon cou, et je sens celui de Goulash contre mon ventre et les deux rythmes me bercent. Je relève la tête, observant ma fenêtre et les roses suspendues dans un immense bouquet de fleurs séchées. Il va bien, Il va bien. Et il ne va rien lui arriver, à lui et à Ezekiel … tout va bien aller. Je prends un instant, respirant profondément avant de répondre à son message.
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Mì Baròn
Bonjour Helmut !
J’ai bien trouvé votre cadeau, Goulash est déjà en train de ronronner dans mes bras. Merci, c’est vraiment vraiment adorable de votre part !! Et tout va bien, la bouteille n’a pas été brisée, il s’est tenu tranquille, je la transmettrai à Màma-Rosa lorsqu’elle reviendra.
Vraiment, cela me touche comme cadeau et je vous promets que ce nouvel arrivant sera aussi choyé que mes deux petits astres (en espérant que les trois arrivent à cohabiter paisiblement)
Comment allez- vous d’ailleurs ? Vous faites attention à vos blessures ?
Prenez soin de vous Helmut, il le faut et c’est la plus belle chose que vous pourriez faire pour moi. Je serais très heureuse de pouvoir vous revoir et j’attends de vos nouvelles. Gros bisous à vous.
Gabriela,
Je suis ravi de savoir que Goulash est bien arrivé. J'ai crains qu'il ne s'échappe du carton, il s'est montré très agité lorsque je l'ai déposé. J'espère que Mama Rosa appréciera la vodka. La bouteille vient du restaurant sokovien que vous avez visité la dernière fois. Ils étaient ravis de voir un local au sein de leur établissement.
Je vais bien, ne t'inquiète pas. Mes blessures guérissent bien. Mon poignet mets un peu plus de temps à se remettre mais, je plaide coupable, je ne mets pas tout de temps l'attelle.
Les temps sont compliqués pour ma part. J'évite de rester trop longtemps au même endroit, c'est pour cela que je ne suis pas venu te voir. C'était trop dangereux. Prends bien soin de toi et de ta famille à quatre pattes, j'espère te revoir bientôt.
Je t'embrasse
Helmut
Non non, tout va bien Goulash ronronne déjà contre moi. On va croiser les doigts que la cohabitation se passe bien avec les deux autres.
Je suis sûre que Màma Rosa appréciera ! J’en mettrais ma main à couper. Et je suis heureuse que vous ayez trouvé le restaurant, ils sont vraiment adorables
Faites attention à vous, vraiment Helmut. Notamment pour votre main, si vous ne faites pas attention, cela pourrait s’empirer.
Trop dangereux ? Ceux qui vous ont fait du mal vous ont retrouvé ? Vous pouvez revenir ici si vous le souhaitez, je doute qu’on vous trouve dans un appartement perdu de Brooklyn. vous serez en sécurité. Et nous pourrions trouver un moyen de vous protéger d’eux, je connais quelques personnes dans la police, qui trainent souvent au Molly’s. Et comme ça, je pourrais vous aider avec votre attelle pour éviter que vous ne vous n'aggraviez vos blessures.
Enfin, faites attention, vraiment, je serais mortifiée s’il vous arrivait malheur et que je ne puisse vous aider. Je vous promets de prendre soin de moi si vous même, vous prenez soin de vous. J’ai hâte de vous revoir, vous me manquez.
Je vous embrasse aussi
Message
Je repose mon téléphone et soupire. Trop dangereux … Non, tout va bien aller, j’en suis persuadé. Peut être que je devrais aller voir la police. Il a parlé d’une organisation mais je suis sûre qu’on peut le protéger.
-Meeeeow …
Je baisse les yeux vers Goulash, qui vient de me tirer de mes pensées. D’un geste, je le reprends contre moi, enfouissant mon visage dans sa fourrure :
-Ça va aller Goulash, tout va bien. On le reverra bientôt.
Je le serre contre moi. Ses ronrons éloignent ma tristesse. Je n’ai pas envie d’être triste mais je m’inquiète pour lui, réellement. Doucement, je me redresse, gardant le félin contre moi. Je vais jusqu’à ma fenêtre, observant la rue et la vie qui y grouille. Tout en berçant Goulash, je commence à entonner un air, puis chanter réellement une vieille chanson, une chanson que ma grand-mère m’a apprise autrefois. Je chante pour moi, je chante pour le chat et peut être, inconsciemment, je chante pour mon ami que je ne peux aider, qui est loin de moi. Il ne le saura sûrement jamais, que cet air en cet instant lui est destiné mais tant pis, cette chanson me fait du bien et Goulash semble l’apprécier, s’endormant contre moi avant même que je ne la termine. Je me murmures à moi-même, tout en le caressant une fois l’air fini :
-Prions pour que la Llorona ne nous le prenne pas …
Gabriela ne perds pas de temps à répondre. Je souris en entendant le son de cloche de mon téléphone, alors que je venais à peine de le ranger pour prendre la direction de l'arrêt de bus. Je sors mon téléphone, et lis le message.
Elle m'assura que tout allait bien avec le démon à poils longs, et qu'elle croiserait les doigts pour que la cohabitation se passe bien avec les deux autres félins. Je souris. Luna m'avait bien apprécié lors de mon court séjour chez elle. Je suis certain qu'avec elle, au moins, tout irait bien. Luna est du genre collante, mais adorable, même pour quelqu'un qui n'aime pas tellement les chats. J'ai toujours grandi aux côtés des chiens et des chevaux. Je ne suis pas un grand habitué des félins. Je me rappelle encore du dernier chien que j'ai eu, un berger allemand pur race, qui aimait particulièrement poser sa tête sur ma cuisse pour réclamer des caresses. Je n'ai plus eu de nouvelles de lui depuis la chute de mon pays. Je n'ai jamais retrouvé son corps dans les décombres, j'espère pour lui qu'il s'est enfui et qu'il a trouvé une autre famille... Je chasse cette pensée et retourne sur le message. Gabriela me dit que la bouteille ferait surement plaisir à Mama Rosa, et cela me rassura. Chose promise chose due.
Je me fige cependant quand elle me demanda si ceux qui me cherchaient m'avaient retrouvé. Elle évoqua l'idée d'aller voir des amis de la police pour leur parler de mon problème. Je lâche un soupir dépité. Il en est hors de question ! Bon sang, c'est vrai qu'elle n'est pas au courant pour moi, de mes activités, de mon passé. Je lâche encore un soupir et passe une main dans mes cheveux. Je dois lui dire de s'abstenir de prévenir qui que ce soit. Je m'adosse contre un mur et commence à lui répondre :
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Gabriela Alvarez
Gabriela,
Non, ils ne m'ont pas encore retrouvé, grâce à Dieu. Je t'en prie, n'en fais rien. La police ne pourra pas m'aider. J'ai rencontré des gens biens, ils m'aident à me cacher, le temps que les choses se calment. Je travaille pour eux à présent, cela me permet de rester la tête hors de l'eau en attendant de rentrer chez moi.
Tu me manques aussi, j'espère te revoir très vite. Je te donnerais des nouvelles régulièrement, en attendant nos retrouvailles.
Message
Je range mon téléphone dans ma poche. J'espère ne pas avoir été trop sec dans mon message, mais il fallait que je lui fasse comprendre qu'il ne fallait pas qu'elle prévienne les forces de l'ordre. S'ils ne sont apparemment pas au courant de mon évasion, le Shield, eux, me recherche. Je ne tiens pas à finir entre les barreaux parce que Gabriela m'aura dénoncé sans le savoir. La pauvre... Je voudrais tout lui dire... Mais comment faire sans la blesser ? Elle est si gentille, si pure... Alors que je suis tout l'inverse. Mama Rosa est la seule qui ne s'est pas laissée entièrement duper. Mon bus arrive enfin. Après un dernier regard pour l'immeuble de Gabriela, je monte à bord et souris en pensant à sa nouvelle vie avec ce démon à poils long qu'est Goulash. Il sera heureux avec elle, j'en suis certain.
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